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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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Ahmadou Kourouma, zelfs door Mongo Beti in zijn jongste werken. De nieuwe generaties (bv.<br />

Aminata Sow Fall of Mariama Bâ) lijken meer afstand te nemen van dit probleem om het<br />

concrete lot van de verstedelijkte Afrikanen te bestuderen, die geconfronteerd worden met de<br />

moeilijkheden van de maatschappelijke verandering.<br />

Su m m a r y. — The theme o f cultural identity and its variations in the French-language African<br />

novel. - In the wake of French literary exoticism, the early French-language writings of<br />

African authors until the thirties (Abbé Boilat, Mapaté Diagne, Bakary Diallo) describe<br />

African realities from a colonial view-point : Dahomey’s Félix Couchoro is about the only one<br />

who depicts African characters in a spirit devoid of racial bias. Meanwhile, African studies<br />

make it possible better to grasp the specificity of Africa’s cultural identity : this is reflected in<br />

the novels of Ousmane Socé from Senegal and Paul Hazoumé from Dahomey. The concept<br />

of “négritude” launched by Senghor and Césaire finds its way into the novel during the fifties<br />

with Camara Laye ; it combines with anti-colonialism in such Cameroonian writers as<br />

Ferdinand Oyono and Mongo Béti. After independence, this idealization of Africa is<br />

questioned by Sembène Ousmane, Ahmadou Kourouma and even Mongo Béti in his latest<br />

works. The new generations (e.g., Aminata Sow Fall or Mariama Bâ) seem to keep aloof from<br />

this problem, preferring to illustrate the concrete predicament of urban Africans faced with<br />

the difficulties of social change.<br />

*<br />

* *<br />

Le thème de l’identité culturelle se situe au cœur de la littérature africaine. Il y<br />

commande tout. Il permet de rendre compte de tout. En outre, l’identité culturelle<br />

a fait l’objet de tant de tentatives éclairantes de définition, à la suite des poètes de<br />

la négritude, qu’il nous paraît plus commode de tenir ce concept pour acquis. Nous<br />

examinerons donc ce thème non pas dans la poésie africaine, la poésie de la<br />

négritude — ce qui a été fait et refait — mais dans le roman. Il est singulier que, dans<br />

la littérature africaine, le roman ait été si longtemps à la remorque de la poésie, qu’il<br />

se soit bien souvent contenté de prolonger des thèmes originaires de la poésie. Cela<br />

reste d’autant plus vrai que le thème de l’identité culturelle ne peut pas être séparé<br />

de l’école de la négritude dominée par les poètes, que ce sont ces derniers qui ont<br />

les premiers et avec le plus d’éclat magnifié l’identité culturelle à la lumière des<br />

travaux des africanistes. Si bien que l’on a perdu de vue le dynamisme, la souplesse,<br />

l’adaptabilitè du roman qui, s’il n’a pas joué, ici, un rôle initiateur, a conféré à ce<br />

thème une dimension plus large et même rendu compte de son dynamisme.<br />

L’identité culturelle que les poètes exaltent est une chose immuable, immémoriale,<br />

défiant le temps et les événements. Celle dont parlent les romanciers est historique.<br />

Elle est une référence, un stimulant, elle est partie intégrante et peut-être un élément<br />

moteur du devenir culturel. Les gens meurent ou échouent pour avoir voulu<br />

l’occulter ou l’ignorer ; d’autres se déterminent en toutes occasions en fonction<br />

d’elle.<br />

Tout cela légitime le choix d’examiner ce thème dans le roman et non dans la<br />

poésie. Notre dessein n’est donc pas d’opposer roman et poésie, mais de montrer<br />

combien les romanciers prolongent ici l’action des poètes tout en sauvegardant leur

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