(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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Chine adapte les méthodes à ses conditions locales comme elle donne ses couleurs
nationales au marxisme-léninisme.
Il n’y a pas restauration d’un enseignement payant en Union Soviétique mais
plusieurs pays de l’Europe de l’Est, notamment la Hongrie réformée, soumettent à
un droit d’inscription la fréquentation des établissements d’enseignement au-delà de
l’obligation scolaire.
L’U.R.S.S. ne reconnaît aucun secteur privé d’enseignement mais l’économie
parallèle comporte pas mal de leçons particulières, de cours de rattrapage et de
préparation aux concours d’entrée dans les meilleures écoles.
En U.R.S.S. comme en Chine, le tronc commun est démantelé après l’école
primaire ; l’enseignement général reste la voie noble vers les études universitaires de
haut niveau ; il ne doit plus à brève échéance qu’accueillir 50% des élèves alors que
l’enseignement professionnel conditionne la jeunesse à l’insertion rapide dans le
monde du travail.
Les procédures de sélection sont les mêmes ; elles admettent en U.R.S.S. le
parrainage des entreprises qui accordent une réduction des exigences à l’épreuve
d’admission, elles tiennent compte des mérites exceptionnels que signalent les
Komsomols, les syndicats, les forces armées et réservent les postes élevés à pourvoir
dans la bureaucratie administrative et industrielle à l’élite intellectuelle et à la
jeunesse dorée.
3. Les mesures appliquées en Chine
Ces mesures ne sont pas de nature à réduire le retard accusé à l’égard de
l’étranger. En effet :
— Cinq pour cent du budget total de l’État sont alloués à l’enseignement et cette
proportion n’est pas destinée à s’élever de manière significative. La moitié de ce
budget de l’éducation nationale est accordée aux écoles de pointe et tout particulièrement
aux établissements d’enseignement supérieur et aux centres de recherche.
Appel est fait au financement extérieur : les crédits obtenus des organisations
internationales sont affectés aux universités de pointe et à la recherche scientifique.
L’aide sollicitée de l’accumulation privée ne constitue qu’un apport marginal.
Parmi les entrepreneurs paysans apparus depuis 1978, 0,24% ont réussi à s’enrichir,
c’est-à-dire à gagner 10 000 Y (230 000 F) par an.
— La Chine ne dispose pas d’assez d’instituteurs et de professeurs qualifiés pour
les écoles fondamentales requises par la généralisation de l’enseignement. Ceux qui
existent, pour la plupart formés avant 1966, sont recherchés en raison de leur niveau
d’instruction dans les administrations, les entreprises et les services. Ils sont
eux-mêmes tentés d’abandonner l’enseignement qui n’offre que de très mauvaises
conditions de travail : mal payés, méprisés par les petits cadres dont ils dépendent
et qui nient l’importance de l’instruction, élèves peu motivés et indisciplinés,
inconfort et isolement dans les campagnes.