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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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Des accords de réciprocité entre le CFCO et la Comilog permettent aux deux<br />

organismes de faire circuler leur matériel de Mbinda à Pointe-Noire, tant pour les<br />

marchandises que pour les voyageurs.<br />

Cependant, une voie concurrente est en cours de réalisation ; le Gabon construit<br />

à l’écartement de 1,435 m une voie ferrée Owendo-Booué-Lastoursville-France-<br />

ville-Moanda. Une grande partie est déjà réalisée, mais de sérieuses difficultés<br />

doivent être vaincues dans la section Lastoursville-Moanda, à cause de la fragilité de<br />

la roche.<br />

Dès 1882, la construction d’un chemin de fer Brazzaville — Pointe-Noire était<br />

envisagée, mais les Belges ayant devancé les Français pour la liaison du Stanley-Pool<br />

à un port maritime, cette voie ne fut entreprise qu’en 1921 et achevée en 1934, par<br />

les ingénieurs Balme et Delorme. Elle est à l’écartement de 1,067 m, comme tous<br />

les grands réseaux africains au sud de l’Equateur.<br />

Cette ligne, de tout temps, donna lieu à de très grosses difficultés d’exploitation<br />

à cause de la mauvaise qualité du sol dans la région du Mayumbe et de la roche dans<br />

les Monts de Cristal.<br />

Les rampes de 27% et les rayons de courbure descendant jusqu’à 100 m étaient<br />

à l’origine de nombreux déraillements. Pour les trains de voyageurs, la moyenne<br />

horaire n’atteignait que 30 à 36 km/h selon les sections et, pour ceux à marchandises,<br />

elle oscillait entre 14 et 19 km/h ; les retards à l’arrivée dépassaient 1 h dans<br />

70% des cas pour les trains de voyageurs et 3 h dans 77% des cas pour les<br />

marchandises. Par suite de ruptures d’attelage, il arrivait qu’on égarât des wagons en<br />

route.<br />

À cause des éboulements nombreux de la voie à flanc de coteau, dans les<br />

tranchées ou sur les talus, il fut décidé, vers 1972, de créer une variante de 87 km<br />

dans la région du Mayumbe entre Bilinga et Loubomo ; elle comporte d’impressionnants<br />

ouvrages d’art, dont un tunnel de 3 km de long.<br />

Les travaux débutèrent le 25 septembre 1976, pour s’achever le 15 août 1985. La<br />

pente de 27% fut ramenée à 15%o et les rayons de courbure de 100 à 300 m ; elle<br />

comporte 1964 m de ponts et trois tunnels totalisant 4263 m. D’énormes difficultés<br />

les retardèrent considérablement. Me trouvant à Kinshasa, j’ai assisté à la télévision,<br />

le 12 février 1983, à un exposé du directeur général du CFCO, au cours duquel il<br />

expliquait que, pendant le percement des tunnels dans la roche, souvent les travaux<br />

étaient arrêtés par suite d’infiltrations ou de résurgences d’eau en période de pluies.<br />

Des flots de boue importants devaient être évacués et il était impossible de prévoir<br />

la fin des travaux. En outre, les tornades ayant emporté des talus, la ligne avait été<br />

coupée pendant une période suffisante pour provoquer une pénurie de produits<br />

pétroliers à Brazzaville, alors que Pointe-Noire en regorgeait. Des bagarres se<br />

produisaient aux pompes à essence dès que quelques wagons citernes arrivaient à la<br />

capitale. Heureusement, ceci ne dura pas trop longtemps.<br />

L’exécution de cette variante aura coûté environ 220 millions de US $, soit près<br />

de 12 milliards de francs belges ou le triple du devis initial. La banque mondiale n*a<br />

financé que très partiellement ce travail — 7,5% environ — le considérant, à tort à

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