(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

Dans certaines régions rurales, le montant du droit exigé varie selon le niveau des
revenus des ménages : les plus pauvres ne doivent acquitter que le quart du coût réel
de l’enseignement, les plus aisés les trois quarts et c’est l’administration du canton
qui comble le déficit. Quelques villages ont par ailleurs pu organiser des écoles
gratuites grâce à des contributions volontaires d’entrepreneurs qui ont réussi à
«s’enrichir» ou aux dons de Chinois d’Outre-Mer.
L’appel au secteur privé restaure le rôle éminent des anciens notables qui
prenaient à leur charge le maître d’école engagé pour les enfants de leur clan,
accomplissant ainsi une mission sacrée — qualifiée à présent de patriotique - mais
faisant accepter simultanément leur succès matériel dans une société hostile à
l’enrichissement.
1.1.3. Le programme unique commun à toutes les écoles d’un même niveau, qui
était officiellement en vigueur, est abandonné.
Les écoles secondaires du degré inférieur doivent — comme celles du cycle
supérieur — offrir un enseignement non plus seulement de type général, mais aussi
des formations professionnelles, techniques, agricoles et multiplier les institutions
d’enseignement normal.
Pour accélérer cette transformation, les établissements sont invités à ouvrir des
classes orientées vers ces diverses filières.
Il est en effet souhaitable que la jeunesse soit mise à même de répondre mieux aux
besoins réels de la société. La Chine manque cruellement d’instituteurs, de techniciens,
de mécaniciens, d’agriculteurs capables d’utiliser les moyens modernes de
production et de produire pour le marché. Les diplômés de l’enseignement général,
trop nombreux pour être admis à poursuivre des études prolongées restent pour la
plupart en «attente d’emploi» parce qu’ils n’ont acquis aucune des qualifications
professionnelles recherchées. Ces jeunes créent des troubles graves dans les villes ;
ce n’est que pressés par la nécessité qu’ils acceptent des travaux mal payés dans les
services et l’artisanat alors qu’ils espéraient une carrière d’employés dans la fonction
publique, et trop souvent ils sont tentés par le marché noir et la délinquance.
Les autorités souhaitent que tous les jeunes aillent à l’école secondaire inférieure
mais que le plus grand nombre soit initié à l’exercice d’un métier. L’enseignement
professionnel, technique et agricole est appelé à se développer dans les deux cycles
du secondaire et peut même mener à des études prolongées au niveau supérieur,
grâce à quelques écoles d’excellence.
Le comité central estime que dès 1990, la moitié des élèves de l’enseignement
secondaire devra suivre des cours de formation spécialisée.
1.1.4. La décision du comité central ne décrit pas le système en vigueur de
classement des écoles en fonction de la qualité de la formation qu’elles dispensent,
classement lié directement à la sélection des élèves opérée à l’entrée des écoles.
Le texte y fait cependant allusion dans la description des modes d’admission dans
les établissements d’instruction non obligatoire et aussi dans les dispositions prises
en vue de récompenser et de sanctionner les institutions de niveau supérieur.