(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences
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conclusions are that maintenance will be of importance in the future <strong>for</strong> many years everywhere<br />
in developing countries.<br />
*<br />
* *<br />
Les déclarations répétées du Fonds Monétaire International et de la Banque<br />
mondiale démontrent à suffisance que les pays du tiers monde entrent chaque année<br />
davantage dans la voie du sur-endettement et présentent des budgets nationaux<br />
déstabilisés tant par une conjoncture internationale contraignante que par une<br />
gestion économique défaillante. Rançon d’un libéralisme inconditionnel appliqué à<br />
des pays sans doute trop jeunes, cet état de fait incite à reconsidérer les voies du<br />
développement et à attacher une attention privilégiée au patrimoine national de<br />
chacun de ces pays. À cet égard, le capital investi en biens de production industrielle<br />
est l’un des facteurs clefs dont l’analyse du rôle est primordiale et doit être faite sans<br />
concession mais avec objectivité.<br />
Pour bien cerner la question, il faut d’abord reconnaître que l’appareil économique<br />
de production du tiers monde lui est en fait étranger, vu qu’il y a été introduit<br />
par la colonisation ; il est depuis lors utilisé ou remplacé par des équipements dont<br />
la conception vient, elle aussi, d’ailleurs. Ceci signifie que, dans son développement,<br />
le tiers monde a pris la voie de l’industrialisation en tant qu’utilisateur et qu’à ce titre,<br />
il n’a assimilé qu’un des aspects du phénomène. La première conséquence est que<br />
l’invention et la construction autonomes de nouveautés industrielles sont pour le<br />
moment exclues dans le tiers monde et que son patrimoine industriel doit être<br />
périodiquement renouvelé par importations successives. C ’est là un problème de<br />
plus en plus aigu puisque, depuis les années de crise, la priorité qu’il a bien fallu<br />
accorder à la consommation de première nécessité a sensiblement réduit la capacité<br />
d’importation des biens d’équipement et, simultanément, la production industrielle.<br />
À cet effet conjoncturel, il faut malheureusement ajouter une cause beaucoup plus<br />
profonde que la seule variation d’intensité de l’activité industrielle mondiale ; cette<br />
cause n’est autre que l’absence d’une maintenance adéquate des installations de<br />
production avec comme corollaire la détérioration et la mise ultime hors d’usage de<br />
ces installations en un temps comparativement beaucoup trop court ; d’où, bien<br />
entendu, l’existence de rapports bénéfice/capital insatisfaisants et les inévitables<br />
endettements ou faillites qui en résultent.<br />
La base même de ce mécanisme est bien connue et a été décrite dans la presse<br />
internationale, notamment dans le Time Magazine du 17 janvier 1984 où l’on peut<br />
lire :<br />
Le drame de l’Afrique s’étend également aux projets et équipements fournis ou<br />
financés par des pays étrangers bien intentionnés. Dans les régions rurales de X..., un<br />
système d’irrigation actionné par l’énergie solaire, qui a coûté 250 000 US $, est<br />
inutilisé, principalement à cause de problèmes d’entretien. Tout près de Y..., en Z...,<br />
des centaines de véhicules gouvernementaux sont abandonnés dans un parking.<br />
Certains sont des épaves mais beaucoup d’autres sont presque neufs : il leur manque