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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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répétition de financements de cet ordre de grandeur est pratiquement insoutenable<br />

sans emprunts. Les bailleurs de fonds sont l’État et les banques. L’État, par des<br />

facilités de remboursement des crédits : moratoires sur le principal et concessions<br />

sur les taux d’intérêt. Les banques, qui ont financé de manière inconsidérée des<br />

constructions trop spéculatives. Tout cela a provoqué une expansion sans précédent<br />

du tonnage en service, mettant en difficulté non seulement les armateurs confrontés<br />

à la chasse à la cargaison, mais également leurs bailleurs de fonds. Ceux-ci ont<br />

maintenant à faire face à l’effroyable dépréciation des unités en cas de revente. D’où<br />

la mise en garde adressée il y a quelques semaines par le directeur général d’un grand<br />

armement européen : «La valeur concrète des bateaux sur le marché ne représente<br />

que 50% de l’engagement qu’ont les banques sur eux...».<br />

3. Confiance dans l’avenir?<br />

En ce début d’année, il sera permis de consulter la boule de cristal. Et celle-ci<br />

pourrait répondre de manière moins hermétique que prévu.<br />

Les armateurs sont confrontés à quelques problèmes préoccupants :<br />

— Une convention dirigiste et malthusienne ;<br />

— L’administration fonctionnarisée des consortiums ;<br />

— Une surcapacité ruineuse ;<br />

— Un endettement catastrophique.<br />

Et pourtant, la plupart des grands armements tiennent bon et demeurent fondamentalement<br />

optimistes. Cela surprend souvent, et l’on peut le comprendre dans la<br />

mesure où les armateurs sont peu prolixes dès qu’il s’agit de leurs recherches<br />

métaphysiques sur les causes et les elfets. Puis-je vous offrir une explication toute<br />

personnelle, que je livre à vos méditations ? L’histoire de ces 250 dernières années<br />

nous montre une alternance d’une régularité étonnante entre des périodes de grande<br />

prospérité et des périodes de profonde dépression. 1785, 1832, 1882, 1932, 1982 :<br />

dois-je insister? Mais 25 ans après : le Premier Empire, le Troisième Empire, la Belle<br />

Époque, les Golden Sixties. Est-ce le cycle de Kondratielf? En bon élève du<br />

professeur Charles Demeure de Lespaul, je crois que oui. En <strong>1986</strong>, si cette<br />

explication tient, nous devons être en train d’émerger.<br />

Or, que constatons-nous? Si nous reprenons les publications maritimes de 1885<br />

et de 1935, nous y retrouvons, mot pour mot, ce que nous y lisons aujourd’hui :<br />

chantiers sans travail et fermés, bateaux désarmés, armateurs alignés tout au long du<br />

Mur des Lamentations. Et pourtant il y a eu de bien belles années après 1885 et<br />

1935. Et le chantier Cockerill, pour ne citer que lui, fermé en 1932, a été réouvert<br />

par l’ingénieur Grimard en 1936!<br />

Ne convient-il pas dès lors de considérer la Convention et les consortiums comme<br />

des maladies de récession? On se protège comme on peut contre la compétition. On<br />

ne prend pas de risques, en ne faisant pas de vagues. Et l’on sera heureux, après

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