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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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Quelques inspecteurs volants, détachés là où de besoin, suffisent à contrôler et<br />

couvrir la gestion technique. De même, les services d’exploitation commerciale, dits<br />

«de ligne» se réduisent à quelques cadres de haut niveau chargés de suivre la politique<br />

de gestion du Consortium.<br />

Mais l’introduction de ces techniques nouvelles a eu ses répercussions également<br />

sur l’étendue des prestations fournies par l’armateur. On sait qu’en amont et en aval<br />

du transport maritime s’exercent un ensemble d’activités qui permettent l’acheminement<br />

final de la marchandise : manutentionnaires, réceptionnaires d’office, agents<br />

maritimes, expéditeurs, transporteurs intérieurs, etc. On a déjà dit combien le transit<br />

portuaire grève le coût du transport maritime. Lorsqu’il s’agit de transport par<br />

containers, les choses vont beaucoup plus loin, car le transporteur maritime assume<br />

généralement la responsabilité de l’acheminement à destination. Il constate alors que<br />

les opérations terrestres absorbent de 60 à 90% de la facture globale. «C’est à terre<br />

que se joue désormais la rentabilité du transport maritime» *.<br />

Il ne faut pas s’étonner, dans ces conditions, qu’il s’ef<strong>for</strong>ce d’y faire face en<br />

s’assurant le contrôle de ces activités. Les manutentionnaires ont été les premiers à<br />

être intégrés, suivis par les agents maritimes et autres transitaires. Par après, les<br />

armateurs ont commencé à s’intéresser aux transporteurs terrestres. L’intégration<br />

d’un transport routier est à l’échelle du possible et elle a été largement pratiquée, tant<br />

en Europe qu’aux États-Unis. Et d’ailleurs, Sealand n’est-il pas à l’origine un<br />

transporteur routier qui s’est découvert très tôt une vocation maritime?<br />

Du côté du rail, la situation est plus complexe. En Europe, le rail appartient au<br />

secteur public et est hors d’atteinte. Aux États-Unis, il s’agit toujours d’entreprises<br />

privées. Les fiisions de ces dernières années ont cependant conduit à des amalgames<br />

d’une puissance telle qu’une prise de contrôle par un armement maritime paraît<br />

exclue. À la limite, l’inverse est mieux concevable.<br />

Cela n’a pas empêché les armements maritimes américains de recourir chaque<br />

jour davantage au transport ferroviaire, et d’y acquérir un poids tel qu’il modifie<br />

l’équilibre des <strong>for</strong>ces. Grâce à leur double-stack trains, dont ils ne confient plus que<br />

la seule traction aux entreprises ferroviaires, les armements maritimes ont pu<br />

s’introduire en <strong>for</strong>ce dans le trafic domestique des États-Unis. Ce trafic domestique<br />

représente déjà plus de deux fois le trafic maritime pour certains armements comme<br />

APL et Sealand. Se con<strong>for</strong>tant l’un l’autre, trafic domestique et trafic maritime par<br />

container, sur rail, sont en train de faire de la containerisation domestique une réalité<br />

aux États-Unis.<br />

Une dernière conséquence pour l’armateur de l’introduction des techniques<br />

nouvelles maritimes est son niveau élevé d’endettement. Les sommes à investir sont<br />

fabuleuses. Un porte-container de 2500 T.E.U. coûte à la construction de 26 à 28<br />

millions de dollars en Corée. Il en coûterait 2,5 milliards de francs en Belgique, et<br />

ses containers, à raison de deux jeux, représentent encore 500 millions de FB. La<br />

* L u t t e n a u e r. 1985. In LloydAnversois, 08-10-1985.

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