(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences
(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences
(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
- 2 4 3 -<br />
On réalise par ces quelques exemples l’impact de la Convention sur la liberté des<br />
opérations maritimes. Même si l’on constate qu’en définitive, le trafic effectivement<br />
soumis à la Convention reste limité — les Anglais n’ont-ils pas jugé que la<br />
Convention c’était finalement «too much about nothing» - cette Convention a mis<br />
en branle les administrations nationales et internationales qui, de loin ou de près,<br />
avaient une raison valable ou non valable de se mêler des transports maritimes. Et<br />
l’on n’assiste à ce véritable paradoxe qu’au moment où la déréglementation joue à<br />
plein en navigation aérienne et contribue à écraser les prix, la navigation maritime<br />
se trouve, elle, de plus en plus étroitement ficelée dans des réglementations tatillonnes<br />
et malthusiennes dont il est grand temps de lui permettre de sortir.<br />
2.2. Les techniques maritimes nouvelles<br />
La seconde cause de la trans<strong>for</strong>mation profonde subie par les transports maritimes<br />
est évidemment l’apparition en <strong>for</strong>ce des techniques maritimes nouvelles à la même<br />
période.<br />
C ’est le coût croissant de la manutention dans les ports qui a été le catalyseur de<br />
l’évolution très rapide des techniques de transport maritime à partir de 1955. Les<br />
coûts au port rongeaient les frets en en absorbant jusqu’à 60 à 65%, laissant à peine<br />
1/3 pour le bateau lui-même.<br />
D’où les questions qu’ont commencé à se poser les armateurs. Il est très vite<br />
apparu que le progrès purement technique : machines plus per<strong>for</strong>mantes, navires<br />
mieux étudiés, etc., ne pourrait jamais apporter une amélioration significative de la<br />
situation. Ce qu’il fallait, c’est en arriver à un transport moins grevé par les ruptures<br />
de charge avec, en point de mire, le transport de porte-à-porte.<br />
Ceci supposait l’acceptation généralisée du concept d’unité de charge de base.<br />
Une unité de charge qui, dans le contexte de tous les jours, serait la plus importante<br />
possible réellement susceptible du transport de porte-à-porte. L’ISO T.C. 104 et son<br />
président, Fred Muller Jr., ont joué un rôle fondamental dans la définition des<br />
caractéristiques de cette unité de charge. C ’est le module de 20' * 8' * 8'06",<br />
matérialisé ou non par un container et capable de la manutention normalisée par les<br />
pièces de coin définies également par l’ISO.<br />
C ’est au départ de ce concept ISO que s’est développée la technique de la<br />
containerisation. Il s’est malheureusement trouvé, comme toujours en semblable cas,<br />
des gens pour confondre l’effet avec la cause.<br />
Constatant le succès de la containerisation, des «experts» se sont mis à croire que<br />
l’on pouvait et devait aller plus loin. Il fallait des unités de charge plus volumineuses<br />
et plus lourdes. C ’était ne retenir qu’une des pistes de réflexion qui avait conduit au<br />
container, la loi d’échelle. Le danger était de perdre de vue l’aspect essentiel,<br />
c’est-à-dire celui du transport de bout en bout. Toujours est-il qu’à partir de ce<br />
moment, et pour quelques années, on vit se succéder une série de propositions qui<br />
faisaient grand honneur, certes, aux techniciens qui les imaginaient, mais qui ne<br />
plaidaient pas toujours pour leur bon sens.