(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

- 113 —
Le raccourci vers ce but qu’avait voulu frayer la gauche du P.C.C. en 1958 et qui
a été imposé comme ligne révolutionnaire à partir de 1966 grâce à la «grande
révolution culturelle prolétarienne» s’est révélé une impasse qui a non seulement fait
perdre du temps mais qui encore, dans beaucoup de secteurs et plus précisément
dans celui de l’enseignement, a causé d’énormes dommages qu’il s’agit à présent de
réparer au plus vite.
Le retour à la politique menée avant le déferlement de la vague maoïste a été
accompagné d’une série de réformes appliquées à titre expérimental et destinées à
permettre à l’État de disposer du minimum de personnel valablement formé indispensable
à la réussite du programme de modernisation.
Une décision du Comité central du P.C.C., en date du 27 mai 1985, généralise
les réformes qui ont été jugées utiles [ 1 ] *.
Je me propose de résumer les dispositions essentielles de ce texte et d’en
commenter les conséquences les plus importantes.
Il me faut d’emblée signaler qu’il ne sera question que de l’enseignement régulier
de plein exercice. Seront donc négligés les efforts souvent remarquables menés en
Chine, comme dans tous les États socialistes, pour donner une formation spécialisée
à la population déjà au travail par le canal de cours du soir, par correspondance, par
radio et télévision qu’organisent les entreprises, les syndicats et les administrations
des villes, des provinces et de l’État central, à tous les niveaux d’enseignement.
1.1. Enseignement fondamental
1. La décision du 27 mai 1985
1.1.1. Après 35 ans de construction d’une société socialiste, l’enseignement
devient obligatoire en Chine.
Trois étapes sont prévues pour imposer la fréquentation de l’école fondamentale
de 9 ans (6 ans de primaire et 3 ans de secondaire inférieur).
D’ici à 1990, l’enseignement de 9 ans devra être suivi par tous les enfants qui
vivent dans les villes et dans les régions les plus prospères des campagnes, soit dans
la partie du territoire où un quart de la population totale est établie.
Seront soumis à cette obligation en 1995, les enfants qui résident dans les régions
moyennement développées, celles qui abritent 50% de la population.
Pour le quart restant, disséminé dans les régions rurales les plus reculées, les
parties montagneuses, les ilôts à faible densité de peuplement, le délai imparti pour
réaliser l’obligation scolaire n’est pas précisé, mais l’État central s’engage à participer
à l’établissement des écoles fondamentales dans ces zones les plus défavorisées.
* Les chiffres entre crochets [ ] renvoient aux réferences, p. 122.