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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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esprits. La contagion de la crise calédonienne a touché la Guadeloupe beaucoup plus<br />

que la Martinique. C ’est en Guadeloupe, à l’initiative de l’U.P.L.G., que les<br />

organisations indépendantistes de différents territoires et départements d’Outre-Mer<br />

se réunirent, les 5, 6 et 7 avril 1985, pour tenir une «Conférence internationale sur<br />

le droit à l’indépendance des peuples colonisés par la France». L’U.P.L.G., après<br />

des années de semi-clandestinité, agit à visage découvert et est devenue la principale<br />

organisation indépendantiste de la Guadeloupe.<br />

On notera que les principales manifestations des organisations séparatistes ont eu<br />

lieu, ces dernières années, en Guadeloupe. Les derniers incidents eurent lieu en<br />

juillet 1985, à propos de la libération du militant indépendantiste Georges Faisans,<br />

incarcéré à Fresnes. Pointe-à-Pitre connut des pillages et des barricades, tandis que<br />

25 détenus de la prison s’évadaient. Georges Faisans avait été condamné à trois ans<br />

de prison pour avoir blessé un enseignant métropolitain qui avait donné un coup de<br />

pied à un élève guadeloupéen noir... Les organisations indépendantistes exploitent<br />

toutes les occasions pour faire parler d’elles : la grève de la faim de Georges Faisans<br />

en fut une, comme l’avaient été auparavant les grèves de fonctionnaires ou des<br />

conflits dans les campagnes. À défaut de pouvoir obtenir des suffrages numériquement<br />

importants lors des élections, les partis indépendantistes occupent la scène et<br />

parlent d’indépendance, avec l’espoir de faire progresser leurs idées séparatistes.<br />

Conclusion<br />

Les courants indépendantistes ont beaucoup de peine à asseoir leur audience<br />

électorale, car les Antillais voient trop bien tout ce qu’ils perdraient dans l’aventure<br />

de l’indépendance, sans apercevoir de réelles compensations. D ’où le recours au<br />

terrorisme. Plus modérés, les autonomistes, représentés en Martinique par Aimé<br />

Césaire, ont une toute autre audience que les séparatistes. La métropole, par sa<br />

politique de régionalisation et de décentralisation menée tambour battant par Gaston<br />

Defferre dès juillet 1981, va dans le sens de ce que souhaitent les autonomistes.<br />

Quant aux départementalistes, ils veulent défendre l’acquis de l’association étroite<br />

avec la France. Mais tous ont bien conscience que l’essentiel est actuellement de<br />

redresser les déséquilibres économiques les plus graves : il est essentiel d’améliorer<br />

la situation de l’emploi en donnant un nouveau dynamisme aux secteurs productifs<br />

agricole, industriel et touristique. Parallèlement, il faut rééquilibrer les revenus au<br />

profit des plus démunis, les laissés pour compte du développement et de l’urbanisation.<br />

Ce double ef<strong>for</strong>t est indispensable pour que la départementalisation politique<br />

porte les fruits espérés dans le domaine économique.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

B e n o is t, J. ( sous la direction de). 1972. L’archipel inachevé. Culture et société aux Antilles<br />

françaises. — Presses de l’Université de Montréal, Coll. «Recherches Caraïbes».

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