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Rouge, noir et ignorant - Dossier du spectacle - Compagnie BILOXI 48

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ROUGE, NOIR ET IGNORANT<br />

D’EDWARD BOND<br />

PREMIÈRE PARTIE DE LA TRILOGIE "PIÈCES DE GUERRE"<br />

VERSION SCÉNIQUE EN FRANÇAIS DE MICHEL VITTOZ<br />

Editeur <strong>et</strong> agent théâtral: Les Editions de l'Arche<br />

Pour chacun de nous il existe un temps où il nous faut savoir ce que nous sommes aucune loi naturelle<br />

aucun code civil ne sera là pour nous guider. E.Bond<br />

Edward Bond nous épluche l'âme, le sourire aux lèvres <strong>et</strong> nous dévoile une humanité qui,<br />

passée au tamis de la guerre, laisse un dépôt bien grotesque. C'est énorme, absurde, ridicule <strong>et</strong><br />

émouvant. Comme seul, l'homme peut l'être.<br />

avec: Béatrix FERAUGE, David PION, Guy PION<br />

mise en scène: Christine DELMOTTE<br />

dramaturgie: Michel TANNER<br />

scénographie <strong>et</strong> costumes: Marcos VINALS-BASSOLS<br />

réalisation des costumes: Odile DU BUCQ<br />

lumières: Nathalie BORLEE<br />

son: Marco GUDANSKI<br />

maquillages: Jean-Pierre FINOTTO<br />

conseiller mouvements: Claudio BERNARDO<br />

construction décor: Grégory DEGREVE, Yves BERTIN, Paul AYI KOFFI<br />

sous la direction de Walter SPADARI<br />

régie: Sandro CALASSO <strong>et</strong> Hugue POULET (à Mons),<br />

Stéphane LEPLA <strong>et</strong> Frédéric GOSSIAUX (à Bruxelles)<br />

photos pour le programme: Danièle PIERRE<br />

Une création <strong>du</strong> Théâtre de l'Eveil en copro<strong>du</strong>ction<br />

avec le Théâtre Le Public <strong>et</strong> le Centre culturel de la Région de Mons.<br />

Avec l'aide <strong>du</strong> Ministère des Arts <strong>et</strong> des L<strong>et</strong>tres<br />

de la Communauté Wallonie-Bruxelles <strong>et</strong> de la Fabrique de Théâtre.


LA TRILOGIE DES « PIECES DE GUERRE » :<br />

« ROUE, NOIR ET IGNORANT »<br />

"<strong>Rouge</strong>, <strong>noir</strong> <strong>et</strong> <strong>ignorant</strong>" est la première partie d'une trilogie intitulée: "Pièces de guerre" (pièce n02 "La<br />

furie des nantis", pièce n03 "Grande paix"). "Pièces de guerre" a été créée en 1994 au Festival d'Avignon dans une<br />

mise en scène d'Alain Françon. La pièce, dont l'intégralité <strong>du</strong>re sept heures, remporta un vif succès auprès <strong>du</strong><br />

public <strong>et</strong> de la critique.<br />

"<strong>Rouge</strong>, <strong>noir</strong> <strong>et</strong> <strong>ignorant</strong>" est constitué de neuf courtes scènes. Sans poser de jugement, Bond suscite le<br />

questionnement <strong>du</strong> spectateur en posant des situations. "Centrée sur la vie ( ... ) <strong>et</strong> la mort d'un personnage déjà<br />

brûlé dans le ventre maternel par les radiations nucléaires d'une bombe, c<strong>et</strong>te pièce paradoxale montre<br />

l'inhumanité barbare que Bond interprète comme le résultat des distorsions de notre société actuelle. Selon Bond,<br />

l'é<strong>du</strong>cation engendre la peur <strong>et</strong> la haine - un mari <strong>et</strong> sa femme se querellent dans le paysage désolé<br />

<strong>du</strong> mariage, les enfants sont traités comme<br />

des marchandises, un homme abandonne une femme<br />

clouée sous une poutre de béton pour obtenir un<br />

travail, <strong>et</strong> le Fils <strong>du</strong> Monstre, devenu soldat, épargne<br />

la vie d'un vieil homme qu'il doit tuer <strong>et</strong> assassine<br />

son père à la place. Bond suggère que dans<br />

l'univers de la pièce, comme dans le nôtre, il est<br />

difficile de se comporter humainement, parce<br />

que notre société nous pousse à faire des choix<br />

inhumains. Pourtant, c'est souvent en affrontant<br />

ces choix que nous découvrons ce que nous<br />

avons d'humain."<br />

lan Stuart in Magazine de la scène<br />

nationale<br />

d'Annecy, mars 1995


EDWARD BOND EN QUELQUES MOTS<br />

AUTOBIOGRAPHIE<br />

« Je suis né à huit heures <strong>et</strong> demie <strong>du</strong> soir le mercredi 18 juill<strong>et</strong> 1934<br />

Il Y avait un orage<br />

Une heure avant ma naissance<br />

Ma mère lavait les escaliers de son immeuble pour qu'ils soient propres quand la sage femme marcherait<br />

dessus<br />

Dans le quartier où vivait ma mère<br />

On considérait les représentants <strong>du</strong> corps médical comme des agents de l'autorité J'ai<br />

été bombardé pour la première fois à cinq ans<br />

Le bombardement a continué jusqu'à ce que j'aie onze ans<br />

Plus tard l'armée m'a enseigné neuf façons de tuer<br />

Et à vingt ans j'ai écrit ma première pièce<br />

Comme tous les gens en vie de ce siècle où je suis né depuis<br />

Je suis un citoyen d'Auschwitz <strong>et</strong> un citoyen d'Hiroshima<br />

Je suis un citoyen <strong>du</strong> monde humain qui est encore à construire. »<br />

Edward Bond<br />

Edward Bond est né le 18 août 1934 à Holloway dans le nord de Londres. Lorsque la guerre éclata, il fut<br />

évacué vers le comté de Cornouailles, puis, de nouveau, après le Blitz, chez ses grands-parents près de<br />

Cambridge.<br />

En 1953, il effectua deux ans de service militaire en Autriche, dans l'armée d'occupation, <strong>et</strong> écrivit sa<br />

première oeuvre importante, une nouvelle, alors qu'il était basé à Vienne.<br />

Sa collaboration avec le Royal Court Theatre, théâtre avant-gardiste de Londres, débuta à la fin des années<br />

cinquante, après qu'jlleur eut soumis le texte de la pièce "Klaxon in Atreu's place", (1959). " fut invité à se<br />

joindre aux Réunions d'écrivains <strong>du</strong> Royal Court Theatre <strong>et</strong> prit part régulièrement à des lectures de pièces<br />

de théâtre. Véritablement lancé par "Saved", en 1965, c<strong>et</strong>te pièce, qui décrit comment un acte d'une<br />

violence inouïe est la conséquence de l'ignorance <strong>et</strong> de la frustration, lui valut les foudres de.la censure.<br />

Auteur d'une oeuvre théâtrale abondante, alternant des pièces courtes <strong>et</strong> des pièces plus longuement<br />

méditées, Edward Bond s'est peu à peu imposé comme l'un des auteurs dramatiques les plus importants de<br />

sa génération. " a également écrit pour le cinéma les scénarios de "Blow up" (1967, réalisateur T.<br />

Richardson), "Walkabout" (1971, réalisateur N. Roeg), "Nicholas and Alexandra" (1971, réalisateur F.<br />

Schaffner) <strong>et</strong>, pour la BBC, les scénarios de "Olly's prison" (1992) <strong>et</strong> "Tuesday" (1993). " a reçu les prix<br />

George Devine (1968), John Whiting (1969), <strong>et</strong> Obie (1976).


CHRISTINE DELMOTTE A PROPOS ...<br />

Le Monstre, arraché <strong>du</strong> ventre de sa mère pendant l'apocalypse nucléaire, va raconter c<strong>et</strong>te existence qu'il<br />

n'a pas vécue.<br />

Le Monstre: "Si ce qui arrive paraît tel que des êtres humains ne puissent pas perm<strong>et</strong>tre que de telles choses<br />

arrivent, c'est que vous n'avez pas lu les histoires de votre temps."<br />

Des histoires d'apprentissage, d'amour, de travail, de courts moments cruels <strong>et</strong> ironiques d'une vie possible ...<br />

Le fils <strong>du</strong> Monstre: "Si nous avions vécu, nous ne serions pas satisfaits de vos stupidités barbares."<br />

La barbarie est à notre porte.<br />

Après la fin des illusions d'idéologies globalisantes, chacun de nos gestes, de nos actions, de nos pensées sont<br />

responsables complètement de l'arrivée ou non de c<strong>et</strong>te barbarie.<br />

Nous ne pouvons plus nous référer à un état protecteur, à des idéologues savants, à une religion pour tous ... Tout<br />

cela est terminé, j<strong>et</strong>é à la poubelle de l'histoire.<br />

Nous sommes chacun un monde à part, différent, <strong>et</strong> chacune de nos actions conditionne l'ensemble <strong>du</strong> monde<br />

comme ce mouvement de papillon dans un p<strong>et</strong>it coin de la planète que déclenche un ouragan à l'autre bout de la<br />

terre. Nos lâch<strong>et</strong>és, nos malveillances, nos aveuglements conditionnent les plus grands crimes, les plus grandes<br />

guerres de l'histoire.<br />

Et c<strong>et</strong>te responsabilité dans chacun de nos gestes entraînera peut-être un sauv<strong>et</strong>age in extremis d'un monde promis à<br />

sa perte par sa force suicidaire.<br />

♦ ♦ ♦ ♦ ♦<br />

1. La barbarie est à notre porte.<br />

Après la fin des illusions d'idéologies globalisantes, chacun de nos gestes, de nos actions, de nos pensées sont responsables<br />

complètement de l’arrivée ou non de c<strong>et</strong>te barbarie.<br />

Nous ne pouvons plus en référer à un état protecteur, à des idéologues savants, à une religion pour tous ... Tout cela est terminé,<br />

j<strong>et</strong>é dans les poubelles de l'histoire.<br />

Nous sommes chacun un monde à part, différent, <strong>et</strong> chacune de n08 actions conditionne l'ensemble <strong>du</strong> monde comme ce<br />

mouvement de papillon dans un p<strong>et</strong>it coin de la planète déclenche un ouragan à l'autre bout de la terre. Nos lâch<strong>et</strong>és, nos<br />

malveillances, nos aveuglements conditionnent les plus grands crimes, les plus grandes guerres de l'histoire.<br />

Et c<strong>et</strong>te responsabilité dans chacun de nos gestes entraînera peut-être un sauv<strong>et</strong>age ln extremis d'un monde promis à sa perte par<br />

sa force suicidaire.<br />

Ce court texte que j'ai écrit pour la présentation <strong>du</strong> <strong>spectacle</strong> -<strong>Rouge</strong> <strong>noir</strong> <strong>et</strong> <strong>ignorant</strong>" est à la base de mon intérêt pour c<strong>et</strong>te<br />

pièce.<br />

Dans c<strong>et</strong>te histoire, Edward Bond nous m<strong>et</strong> face à nous-mêmes, face à notre responsabilité complète quant à notre humanité ou<br />

à notre barbarie.<br />

Le Monstre, arraché <strong>du</strong> ventre de sa mère pendant l'apocalypse nucléaire, va nous raconter c<strong>et</strong>te existence qu'il n'a pas vécue.<br />

Des histoires d'apprentissage, d'amour, de travail, de courts moments cruels <strong>et</strong> ironiques d'une vie possible ...<br />

If nous dit, à chaque instant, comment nous pouvons perdre notre humanité ou la gagner.<br />

Edward Bond a une confiance énorme dans l'être humain, dans ce qu'il appelle son « innocence radicale » : « Ce dont je suis<br />

certain, c'est que personne ne renonce délibérément au nom d'humain. Faire de nous des êtres hum8ins exige beaucoup de<br />

culture; faire de nous des bêtes en exige encore davantage. »<br />

Il faut que nous luttions pour rester des êtres humains <strong>et</strong> c'est c<strong>et</strong>te lutte que le Monstre nous raconte.<br />

Dans la cour de récréation, dans nos relations amoureuses, dans notre vie sociale, face à ta mort, tout est question de choix.<br />

A la fin de la pièce, le soldat tue son père <strong>et</strong> contre toute attente, le Monstre dit :<br />

« Louez ce soldat<br />

Pourquoi a-t-il tué son pére <strong>et</strong> pas l'étranger?<br />

Sous ses blessures la chair était intacte( ... )<br />

Pour chacun de nous il existe un temps où il nous faut savoir ce que nous sommes


PIut6t que de voir un homme qui est malade ou Infirme ou vieux ou pauvre ou étranger rester assis en regardant fixement un<br />

monde vide sans trouver une seule raison à sa souffrance"<br />

Son fils, grâce à ce geste, a r<strong>et</strong>rouvé « l’innocence radicale ».<br />

C'est dans ce genre de paradoxe terrible que Edward Bond nous entraîne tout au long de son texte.<br />

2.3.4. Partout <strong>et</strong> toujours, le fait de jouer <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en scène engage complètement la responsabilité de l'acteur <strong>et</strong> <strong>du</strong> m<strong>et</strong>teur<br />

en scène. Ce qu'ils racontent est comme ·ce mouvement de papillon dans un p<strong>et</strong>it coin de la planète". Ni plus ni moins.<br />

la question que nous devons nous poser à chaque instant est: -Quelle vision <strong>du</strong> monde voulons-nous transm<strong>et</strong>tre?"<br />

Ou -ouelle société voulons-nous in<strong>du</strong>ire?"<br />

Ou ·Quelle humanité allons-nous montrer comme acceptable ou inacceptable?"<br />

Ou encore ·Qui sont ces personnages sur le plateau qui osent nous parler <strong>et</strong> nous raconter le monde? Sommes-nous d'accord<br />

avec le monde qu'ils nous proposent ou non?"<br />

De nos réponses naissent des espérances ou des désillusions pour le public.<br />

Pas pour longtemps, pas pour toujours mais trente secondes suffisent parfois ... pour tomber amoureux <strong>et</strong> pourquoi pas pour le<br />

meilleur?<br />

Christine Delmotte.


CONVERSATION AVEC CHRISTINE DELMOTTE<br />

Quel est le suj<strong>et</strong> de la pièce <strong>et</strong> pourquoi avoir accepté de la monter?<br />

Dans c<strong>et</strong>te histoire, Edward Bond nous m<strong>et</strong> face à nous-mêmes, face à notre responsabilité complète quant à<br />

notre humanité ou à notre barbarie.<br />

Le Monstre, arraché <strong>du</strong> ventre de sa mère pendant l'apocalypse nucléaire, va nous raconter c<strong>et</strong>te existence qu'il<br />

n'a pas vécue.<br />

Des histoires d'apprentissage, d'amour, de travail, de courts moments cruels <strong>et</strong> ironiques d'une vie possible ...<br />

Il nous dit, à chaque instant, comment nous pouvons perdre notre humanité ou la gagner.<br />

Edward Bond a une confiance énorme dans l'être humain, dans ce qu'il appelle son "innocence" radicale: "Ce<br />

dont je suis certain, c'est que personne ne renonce délibérément au nom d'humain. Faire de nous des êtres<br />

humains exige beaucoup de culture; faire de nous des bêtes en exige encore davantage".<br />

Il faut que nous luttions pour rester des êtres humains <strong>et</strong> c'est c<strong>et</strong>te lutte que le Monstre nous raconte.<br />

Dans la cour de récréation, dans nos relations amoureuses, dans notre vie sociale, face à la mort, tout est question<br />

de choix.<br />

A la fin de la pièce, le soldat tue son père <strong>et</strong> contre toute attente, le Monstre dit:<br />

"Louez ce soldat !<br />

Pourquoi a-t-il tué son père <strong>et</strong> pas l'étranger? Sous ses blessures la chair<br />

était intacte ( ... )<br />

Pour chacun de nous il existe un temps où il nous faut savoir ce que nous sommes<br />

Aucune loi naturelle aucun code civil ne sera là pour nous guider ( ... ) Mon fils a appris qu'il valait<br />

mieux tuer ce qu'il aimait<br />

Plutôt que de voir un homme qui est malade ou infirme ou vieux ou pauvre ou étranger rester assis en regardant<br />

fixement un monde vide sans trouver une seule raison à sa souffrance."<br />

Son fils grâce à ce geste, a r<strong>et</strong>rouvé "l'innocence radicale". C'est dans ce genre de paradoxe terrible que Edward<br />

Bond nous entraîne tout au long de son texte.<br />

Quel est le rôle de l'acteur dans la société <strong>et</strong> le fait de jouer engage-t-il une responsabilité de sa part?<br />

Quelle est la place <strong>du</strong> m<strong>et</strong>teur en scène face aux acteurs? Quelle est sa part de responsabilité au sein <strong>du</strong><br />

<strong>spectacle</strong>?<br />

Partout <strong>et</strong> toujours, le fait de jouer <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en scène engage complètement la responsabilité de l'acteur <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

m<strong>et</strong>teur en scène. Ce qu'il raconte est comme "Ce mouvement de papillon dans un p<strong>et</strong>it coin de la planète". Ni<br />

plus ni moins.<br />

La question que nous devons nous poser à chaque instant est "Quelle vision <strong>du</strong> monde voulons-nous<br />

transm<strong>et</strong>tre?"<br />

Ou "Quelle société voulons-nous in<strong>du</strong>ire?"<br />

Ou "Quelle humanité allons-nous montrer comme acceptable ou inacceptable?"<br />

Ou "Qui sont ces personnages sur le plateau qui osent nous parler <strong>et</strong> nous raconter le monde? Sommes-nous<br />

d'accord avec le monde qu'ils nous proposent ou non?"<br />

De nos réponses naissent des espérances ou des désillusions pour le public. Pas pour longtemps, pas pour<br />

toujours mais trente secondes suffisent parfois ... pour tomber amoureux <strong>et</strong> pourquoi pas pour le meilleur?


POURQUOI MONTER LES PIECES DE GUERRE ?<br />

"La démocratie ne saurait garantir la liberté tant que riches <strong>et</strong> pauvres se trouveront séparés par<br />

tout sauf le sentimentalisme, le patriotisme <strong>et</strong> la brutalité. Les victimes ne cherchent à se venger des torts<br />

qu'elles subissent que parce que ceux qui les leur causent se détournent d'elles <strong>et</strong> s'en vont jouir <strong>du</strong> festin.<br />

Frappez quelqu'un d'un coup de couteau puis tendez-lui le couteau: peut-être vous tuera-toi!. Mais si vous<br />

le frappez d'un coup de couteau <strong>et</strong> partez ensuite jouir <strong>du</strong> festin, le sang coulera pendant des générations.<br />

Un monde divisé entre riches <strong>et</strong> pauvres ne peut pas connaître la paix. Ni les sociétés ainsi divisées.<br />

Lorsque la corruption de l'innocence crée une société injuste, elle la détruit. Les injustices sont atroces,<br />

mais les justifier - invoquer des excuses, des arguments spécieux - est bien, bien pire. C'est cela qui en fin<br />

de compte détruit la société. Et cela commence par détruire l'image humaine. L'injustice ne peut pas<br />

protéger la civilisation. Le jour viendra où les hommes seront étonnés que nous ayons pu penser le<br />

contraire( .. .)"<br />

"Les Pièces de guerre ont été écrites pendant la guerre froide. A c<strong>et</strong>te époque, les gens vaquaient à leurs<br />

occupations quotidiennes en parlant avec sérieux de la fin <strong>du</strong> monde, non pas comme une extravagance<br />

religieuse, mais comme d'un fait politique <strong>et</strong> militaire ( ... )<br />

Pendant la guerre froide nous vivions avec le sentiment que l'avenir était lourd de menace. La guerre<br />

froide a pris fin mais le sentiment de menace n'a pas disparu. Pourquoi? La guerre froide n'était pas une<br />

guerre entre deux nations ou deux alliances mais une guerre entre deux idées. Le sort d'une telle guerre<br />

n'est pas tranché par les armes mais par les idées. Une bonne idée devait l'emporter sur une mauvaise idée.<br />

Quand le communisme de l'Est s'est effondré, il fut tenu pour acquis que "l'idée" qu'il représentait était<br />

mauvaise <strong>et</strong> que, par conséquent, "l'idée" représentée par la démocratie occidentale devait être bonne.<br />

Seule la première moitié de c<strong>et</strong>te proposition est vraie. Pour l'essentiel, les deux idées étaient les mêmes:'<br />

Edward Bond "Commentaire sur les Pièces de guerre <strong>et</strong> le paradoxe de la paix" ,<br />

texte français Georges Bas, Ed. L'Arche, 1994


L’ENGAGEMENT DU THEÂTRE DE BOND<br />

En trois <strong>spectacle</strong>s la collaboration <strong>du</strong> Théâtre de L'Eveil <strong>et</strong> <strong>du</strong> Théâtre Le<br />

Public pose la question de la violence: "l'Opéra de quat'sous", "Fin de Partie",<br />

"<strong>Rouge</strong> <strong>noir</strong> <strong>et</strong> <strong>ignorant</strong>".<br />

Frank Laroze écrit à ce propos: "Quand il faudra faire le bilan théâtral <strong>du</strong> XXe siècle, il suffira, se<br />

reportant à un index, de s'arrêter à la l<strong>et</strong>tre B pour trouver le tiercé gagnant: Brecht, Beck<strong>et</strong>t <strong>et</strong> Bond. Des deux<br />

premiers, on adm<strong>et</strong>tra sans doute un jour l'humour corrosif. Du troisième, tout est encore, ou presque, à découvrir,<br />

d'autant que le fait qu'il soit toujours vivant laisse à espérer qu'on l'honore, <strong>du</strong> moins qu'on l'entende, comme le<br />

plus grand dramaturge de la décrépitude assassine occidentale.<br />

Car tous trois ont fait l'expérience, de près ou de loin, de la guerre, mais nul ne s'est attaché avec autant<br />

d'acharnement qu'Edward Bond à en expliquer les ressorts, au premier rang desquels il place l'injustice sociale <strong>et</strong><br />

l'ordre moral qui lui sert à la fois de paravent <strong>et</strong> de caution.<br />

Mais que dénonce au juste Edward Bond, que rend-il si patent <strong>et</strong> qui tape au ventre sitôt qu'on le lit ou l'entend?<br />

Tout simplement, comment naît la violence, comment elle est intériorisée dès l'enfance sous la forme de<br />

commandements répétitifs <strong>et</strong> repro<strong>du</strong>its par les parents suite à leur propre enfance, comment ce cycle infernal se<br />

perpétue de génération en génération, camouflé en un ordre moral immuable (qu'il soit d'essence politique ou<br />

religieuse) pour déboucher sur des holocaustes aussi répétitifs que monotones.<br />

Le mérite d'Edward Bond est immense: non seulement il dépasse tous les auteurs de "l'absurde" qui, ayant vécu de<br />

trop près le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale, n'ont pu en m<strong>et</strong>tre au jour les causes réelles, il relègue aux<br />

oubli<strong>et</strong>tes <strong>du</strong> ridicule tous les pseudo-artistes <strong>et</strong> intellectuels qui ne savent répéter depuis trente ans "qU'ils ne sont<br />

là que pour poser de bonnes questions, non pour y répondre", mais surtout, <strong>et</strong> à près de vingt-cinq siècles de<br />

distance, il répond aux tragiques grecs, Sophocle en particulier, qui furent les premiers à s'interroger sur les causes<br />

de la violence.<br />

Ce faisant, son théâtre tragique m<strong>et</strong> fin à la conception classique <strong>du</strong> tragique : la violence a un remède <strong>et</strong> il<br />

s'appelle "responsabilité".<br />

Malheureusement, <strong>et</strong> c'est le troisième point majeur de l'oeuvre de Bond, notre civilisation. a tellement intégré<br />

c<strong>et</strong>te loi de fonctionnement, croyant l'adoucir par les processus marchands <strong>et</strong> la dévotion à la technologie née à la<br />

Renaissance, qu'elle en a enfanté une nouvelle encore plus hideuse, tétée par les enfants dès leur plus jeune âge, <strong>et</strong><br />

qui dit à peu près ceci: "Tiens-toi tranquille, mon père, respecte l'ordre établi <strong>et</strong> tu auras de l'argent, <strong>et</strong> l'on pourra<br />

t'envier pour que tu te sentes exister; surtout, rassure-toi, si l'on venait te contester ce droit à l'inégalité flagrante,<br />

nous serons toujours là pour enfermer, voire tuer, les récalcitrants".<br />

Il Y a, la forme sous laquelle est proférée la parole de Bond, quelque chose d'implacable qui ne peut la rendre<br />

opérante au-delà de la <strong>du</strong>rée d'une simple existence <strong>et</strong> qui est le propre de l'art.<br />

Bond est plus qu'un prophète: c'est un poète; il n'impose rien d'imaginaire, il propose l'évidence."<br />

Franck Laroze in Calamar, Livres en revue, numéro 8, hiver 1998-1999


LETTRE POUR LA PAIX (EXTRAITS)<br />

"On ne peut pas parler avec pertinence de la paix sans parler de l'injustice. Les guerres ne cesseront pas tant<br />

que tous les peuples ne vivront pas dans la justice. Beaucoup disent que les guerres éclatent parce que nous sommes par<br />

nature agressifs <strong>et</strong> destructeurs. A ceux-là je voudrais poser une question: Pourquoi certains détiennent-ils le pouvoir <strong>et</strong><br />

la richesse - <strong>et</strong> pourquoi d'autres sont-ils pauvres <strong>et</strong> doivent-ils en<strong>du</strong>rer l'humiliation <strong>et</strong> les privations <strong>du</strong> fait de leur<br />

faiblesse? On peut présumer que cela vient aussi <strong>du</strong> fait que nous sommes agressifs <strong>et</strong> destructeurs.<br />

Si ces passions sont si puissantes qu'elles nous con<strong>du</strong>isent à faire la guerre, elles doivent déterminer entièrement<br />

nos vies. Et s'il en est ainsi il est impossible de vivre dans une démocratie. Cela se ferait contre notre nature. Notre<br />

société mériterait alors le nom de prison. Mais bien sûr, les riches <strong>et</strong> les puissants ne reconnaissent jamais qu'ils tirent<br />

leurs privilèges de leur nature agressive <strong>et</strong> destructrice. Au contraire, ils disent qu'ils protègent les pauvres <strong>et</strong> font la<br />

guerre pour défendre les faibles.<br />

Cela est contradictoire. Il faut en conclure que, en fait, nous ne vivons pas dans une société démocratique <strong>et</strong><br />

juste. Dans notre société, les riches <strong>et</strong> les puissants font la guerre aux pauvres <strong>et</strong> aux faibles. C<strong>et</strong>te guerre prend des<br />

formes multiples <strong>et</strong> utilise des armes multiples. Les armes utilisées sont rarement aussi voyantes que les armes<br />

militaires:ce~ont la pression économique, l'appauvrissement culturel, fa manipulation psychologique, l'exploitation de<br />

la peur <strong>et</strong> des bons sentiments, les seuls moyens que la société peut trouver pour justifier sa propre injustice - <strong>et</strong> pour<br />

faire que le pauvre paye pour le riche, que le faible se batte pour le fort, <strong>et</strong> que les victimes éprouvent de la<br />

reconnaissance pour ceux qui font d'eux des victimes.<br />

L’injustice engendre toujours l'irrationnel qui, sous la pression de l'économie <strong>et</strong> de la société, dégénère en folie<br />

collective. Cela con<strong>du</strong>it inévitablement à la violence. Les raisons que nous nous donnons pour justifier notre manière<br />

de vivre en paix deviennent les mêmes que celles que nous nous donnons pour tuer en temps de guerre - <strong>et</strong> vice versa.<br />

Nous sommes pris au piège.<br />

(…) Le marché de l'armement est aujourd'hui le plus important marché mondial. Si vous fabriquez des armes, elles<br />

seront utilisées. Utilisées contre les faibles. Utilisées contre les enfants. Dans toutes les guerres modernes, des enfants sont<br />

tués. Faire la guerre aujourd'hui, c'est tuer des enfants. Il n'y a pas d'exception.<br />

Mais si je dis à un ouvrier d'une usine d'armement qu'il ne devrait pas fabriquer des armes, il me répondra: "Je le<br />

fais pour gagner ma vie <strong>et</strong> nourrir mes enfants". Si je lui réponds: "Alors vous tuez d'autres enfants pour que les vôtres<br />

puissent vivre" sa réponse m<strong>et</strong>tra en évidence les contradictions de toute la propagande en faveur de la guerre. Notre<br />

démocratie est devenue un instrument permanent de la propagande en faveur de la guerre.<br />

(…) Il est plus simple de dire que l'ouvrier de l'usine d'armement ne fait que gagner de l'argent pour faire vivre ses<br />

enfants <strong>et</strong> non qu'il le fait pour tuer des enfants, que l'ivrogne dans le caniveau n'est qu'un fainéant <strong>et</strong> non le rési<strong>du</strong> d'une<br />

injustice culturelle; que les racistes <strong>et</strong> les hooligans ne font qu'exprimer leur instinct bestial <strong>et</strong> non qu'ils sont le pro<strong>du</strong>it<br />

des dysfonctionnements de nos sociétés.<br />

(…) Toute notre technologie constitue maintenant un arsenal entre les mains d'une folie sociale. En l'espace de<br />

quelques années, nous avons accumulé des armes dont la puissance est des millions de fois supérieure à celle des armes<br />

utilisées par nos ancêtres. Nous vivons dans une démocratie de guerre permanente où même notre vie économique <strong>et</strong><br />

sociale quotidienne est une guerre contre l'esprit humain. Avant la fin de la première décennie <strong>du</strong> siècle à venir, nous<br />

serons confrontés aux résultats catastrophiques de tout ceci, sans y être préparés <strong>et</strong> sans savoir comment réagir.<br />

Nous sommes confrontés à un choix: l'injustice <strong>et</strong> la guerre ou la justice <strong>et</strong> la paix.<br />

Nous ne sommes plus les enfants de l'histoire à qui on fait le don de la vie. Nous devons désormais nous sentir<br />

responsables de notre destin <strong>et</strong> faire le choix de la vie."<br />

Edward Bond - 1995 L<strong>et</strong>tre écrite pour une conférence sur la paix donnée à l'Odéon-Théâtre de l'Europe(Paris)<br />

Texte français de Michel Vittoz <strong>et</strong> la collaboration de Corinne Mara-Le-Gac. in Check-up - l'Arche


PAROLES D’ACTEURS<br />

"Euripide partit en exil <strong>et</strong> le théâtre de Dionysos est en ruine<br />

Shakespeare se mit à boire <strong>et</strong> son théâtre fut démoli <strong>et</strong> emporté dans des charr<strong>et</strong>tes Molière fut<br />

persécuté <strong>et</strong> les théâtres princiers de France sont vides<br />

Mais ce qui fut d'abord dit sur leurs scènes est toujours dit dans nos maisons <strong>et</strong> nos lieux publics En notre<br />

temps dramaturges <strong>et</strong> autres travailleurs de théâtre ont été abattus, incarcérés, exilés <strong>et</strong> ré<strong>du</strong>its au silence<br />

Mais ce qui fut d'abord dit sur leurs scènes est toujours dit dans nos maisons <strong>et</strong> nos lieux publics La scène<br />

est une empreinte de pied faite par l'histoire<br />

Sur elle sont édifiées cuisines, écoles, temples, maisons de fous, salle de conseil, cours, prisons - les cités<br />

<strong>et</strong> leurs territoires<br />

Où rois <strong>et</strong> mendiants en loques se tiennent les uns dans les ombres des autres Les<br />

oracles viennent chercher des réponses<br />

Et Démocratie porte à tour de rôle les masques de tragédie <strong>et</strong> de comédie: elle n'a pleuré qu'une fois -<br />

c'était il y a longtemps mais deux des larmes qu'elle versa restent encore sur ses joues<br />

Le futur est incertain<br />

Le théâtre est la maison des Otages: nous allons là pour défendre nos vies - n'en doutez jamais Honorez<br />

la cité qui fonde un théâtre<br />

Sur ces scènes dites ce qu'on vous interdit de dire quand les temps sont obscurs"<br />

Edward Bond, La scène est une empreinte de pied ... , in l'Humanité, 3 septembre 1998<br />

BEATRICE FERAUGE<br />

POURQUOI AVEZ-VOUS ACCEPTÉ<br />

D'INTERPRÉTER CE RÔLE?<br />

En ce qui concerne "<strong>Rouge</strong>, <strong>noir</strong> <strong>et</strong> <strong>ignorant</strong>" la question ne s'est pas posée en terme de rôle car dans la<br />

version que nous proposons il me faudra interpréter plusieurs personnages: de la jeune fille de 16 ans ; la mère<br />

ayant un fils dans l'armée. Mais beaucoup plus généralement, c<strong>et</strong>te question ne me vient à l'Etre que très rarement;<br />

je fais partie à part entière <strong>du</strong> Théâtre de l'Eveil, en ce sens que j'en suis une des fondatrices <strong>et</strong> donc impliquée<br />

dans la programmation de ce théâtre. Ma réflexion se définit donc .en terme de choix de <strong>spectacle</strong> <strong>et</strong> non en terme<br />

de rôle (même si parfois des impératifs extérieurs ne me perm<strong>et</strong>tent pas d'interpréter un personnage "coup de<br />

coeur"). Ici, la question fondamentale est de savoir si j'adhère ou non aux propos tenus dans la pièce <strong>et</strong> en quoi le<br />

texte va interpeller le spectateur aujourd'hui. Bond nous parle de notre société occidentale, une société é<strong>du</strong>quée<br />

par une philosophie de la mort; il est nécessaire de tuer pour grandir (Freud <strong>et</strong> Hitler ont-ils dit autre chose?). C<strong>et</strong>te<br />

philosophie a déjà donné naissance à de trop nombreuses guerres, de trop nombreux crimes. Bond crie, <strong>et</strong> je crie<br />

avec lui: "Assez!".Une nouvelle utopie pour notre vie en société est urgente à trouver. Chercher <strong>et</strong> proposer des<br />

utopies n'est-il pas la seule <strong>et</strong> unique fonction <strong>du</strong> Théâtre?<br />

Au Théâtre de l'Eveil, je pratique mon métier de comédienne en essayant de responsabiliser les idées <strong>et</strong> les propos<br />

que je porte sur le plateau.


DAVID PION<br />

QUEL EST LE RÔLE DE l'ACTEUR DANS LA SOCIÉTÉ<br />

ET LE FAIT DE JOUER ENGAGE· "T-IL UNE RESPONSABILITÉ<br />

PARTICULIÈRE DE SA PART?<br />

Il me semble que le rôle de l'acteur est des plus importants aujourd'hui car l'acteur est un médiateur<br />

exceptionnel. En eff<strong>et</strong>, interpréter un rôle signifie que l'on véhicule certaines idées, certaines positions politiques ou<br />

intellectuelles liées à un auteur. C'est donc une prise de parole directe par rapport à la société dans laquelle nous<br />

vivons.<br />

L'acteur pose des actes, interpelle le public <strong>et</strong> lui pose des questions. Son rôle vise donc à conscientiser le spectateur<br />

vis-à-vis de la société. Par rapport à Bond, il est clair que les eff<strong>et</strong>s de notre système sont mis en question, en exergue,<br />

afin que le spectateur soit amené à réaliser qu'il est peut-être temps de changer les bases de notre société "car nous<br />

courons à la catastrophe" comme le dit Bond lui même. A nouveau ici, il est évident que la fonction de l'acteur est de<br />

nous faire entendre ce risque, c<strong>et</strong>te menace.<br />

L'acteur porte en lui c<strong>et</strong>te responsabilité "d'humanité", il nous guide <strong>et</strong> nous aide à m<strong>et</strong>tre en lumière certains de nos<br />

comportements, il dénonce la corruption <strong>et</strong> essaye de m<strong>et</strong>tre en lumière ces p<strong>et</strong>ites choses qui peuvent faire de nous des<br />

citoyens responsables <strong>et</strong> humains. Cela engage donc une responsabilité de sa part: un acteur peut défendre un système<br />

<strong>et</strong> des moeurs plus humains comme il pourra malheureusement se faire l'apôtre d'un système "fascisant" ou perverti.<br />

Nous sommes responsables de ce que nous véhiculons, de ce que nous défendons mais au delà de cela, nous sommes<br />

tenus de travailler en harmonie avec une oeuvre ou un auteur.<br />

La société d'aujourd'hui avance à toute allure en laissant beaucoup de gens derrière elle, le capitalisme en est en grande<br />

partie responsable. Il me semble donc que le rôle de l'acteur est d'éveiller le spectateur, de lui proposer une alternative<br />

au système mis en place <strong>et</strong> avant tout de le responsabiliser au sein de sa société. La responsabilité personnelle de<br />

l'acteur est donc indispensable afin de défendre des valeurs plus humaines. Il se doit d'être conscient <strong>et</strong> investi d'un<br />

"message" personnel mûrement réfléchi.<br />

Une création <strong>du</strong> Théâtre de l'Eveil en copro<strong>du</strong>ction<br />

avec le Théâtre Le Public <strong>et</strong> le Centre culturel de la Région de Mons.<br />

Avec l'aide <strong>du</strong> Ministère des Arts <strong>et</strong> des L<strong>et</strong>tres<br />

de la Communauté Wallonie-Bruxelles <strong>et</strong> de la Fabrique de Théâtre.

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