19.09.2013 Views

>J4

>J4

>J4

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Vi<br />

><strong>J4</strong><br />

w.<br />

w*.<br />

Jr&^<br />

> ^i<br />

'<br />

\


t* XJ *-r n<br />

2352<br />

EXCURSION<br />

DANS LES RUINES DE MUA, SfFEVAR, SILA ET- SlCllS<br />

PENDANT L'T DE 1863<br />

PAR<br />

M. CHERBONNEAU<br />

Directeur du Collge imprial anbc-fi-aDais d'Alger.<br />

...<br />

'<br />

u *j<br />

De toutes les explorations que j'ai faites dans la pro<br />

-VAJ<br />

vince de Constantine, pendant un sjour de dix-sept ans,<br />

aucune n'a produit des rsultats aussi varis et en mme<br />

temps aussi utiles pour la connaissance des tablisse<br />

ments romains qui environnent l'ancienne capitale de la<br />

Numidie. Deux colonies de second ordre, Svfevar et Sila,<br />

ont reparu sur la carte; la source de VAmsaga atre<br />

trouve au sud de Cirta,<br />

prs d'une inscription votive o<br />

le mot Catu prcde son nom, comme ailleurs le voca<br />

ble Sam s'allie au nom de Milev. Cent cinquante-sept<br />

inscriptions latines,<br />

plusieurs tombeaux d'apparence cel<br />

tique et une vingtaine d'images appartenant au culte<br />

numidique,<br />

sont venues ajouter des lments nouveaux<br />

2G


2 -<br />

au commentaire que prpare M. Lon Renier pour son<br />

prcieux Recueil des inscriptions romaines de l'Algrie.<br />

Au mois de juin 1863, je m'tais propos de recher<br />

cher la position de Sila et d'Idicra; il entrait aussi dans<br />

mon plan de fouiller le sol de Mila, afin d'y retrouver<br />

des monuments relatifs l'ancienne administration du<br />

pays. C'est par cette dernire localit que je commenai<br />

une campagne qui devait rendre la lumire une quan<br />

tit notable de matriaux pigraphiques. Le mauvais<br />

vouloir des indignes,<br />

toujours prts supposer que les<br />

travaux archologiques n'ont d'autre but que d'exhumer<br />

des trsors cachs,<br />

n'a pas mdiocrement contribu<br />

entraver mes efforls, tant dans l'enceinte de Mila, qu'<br />

l'extrieur. Bien que j'eusse conu l'espoir de russir au<br />

milieu d'une population soumise depuis longtemps notre<br />

domination, il m'a fallu renoncer l'enqute commence,<br />

en voyant les maisons les jardins ne s'ouvrir qu'<br />

regret, pour parler modrment.<br />

Milevum, petite ville assise dans un vaste entonnoir,<br />

44 kilomtres nord-ouest de Constantine, faisait partie<br />

de la Confdration cirlensienne; elle lait le sige d'un<br />

vch qui fut illustr par saint Optt. Une inscription<br />

trouve au Kreneg (Tiddi),<br />

Milev,<br />

lui attribue le nom de Sarn-<br />

que l'on rattache sans raison la langue numidi<br />

que. La syllabe Sam, que je considre comme une abr<br />

viation de l'ethnique Sarnense (Sarnense-Milev ou Sar-<br />

nense-Milevum), rappelle les exploits de Publius Sittius<br />

de Nocera, auquel Csar fil concession d'un vaste terri<br />

toire en Numidie,<br />

pour le rcompenser de sa belle con<br />

duite pendant les guerres civiles. Sittius parlagea ce ter<br />

ritoire en quatre colonies, qu'il dsigna, comme on fait


3 -<br />

encore en Amrique, par des noms emprunts au pays<br />

natal.<br />

11 y eut donc une colonie de Sarno et une colonie de<br />

Vnus (1), patronne des Pompiens,<br />

qui adoraient en<br />

elle, comme en Isis, la Dea physica, la Nature. On sait<br />

que Nocera n'tait pas loigne de Pomp. Parmi les<br />

preuves qui peuvent tre cites l'appui de ce fait,<br />

figurent une inscription ddie au gnie protecteur de<br />

la colonie Milevitaine par un certain Publius Sittius, le<br />

quel tait vraisemblablement un descendant du lieutenant<br />

de Csar. Elle commence par ces mois :<br />

N l.<br />

GENCOLMIL<br />

EXTESTAMEN<br />

TOPSITTIADIV<br />

Genio coloniae Milevitanae. Ex leslamento Publii<br />

Siltii adjutoris (Inscriptions romaines de l'Algrie,<br />

n2304).<br />

Sans compter la famille Sitlia qui a d s'implanter<br />

dans le pays, la suite de la conqute, le nom de Siltius<br />

est un de ceux qui se rencontrent le plus souvent dans<br />

les ncropoles del Numidie. Les clients et les affranchis<br />

laient dans l'usage de mler leurs noms celui de leur<br />

patron.<br />

Au commencement du deuxime sicle,<br />

cipales ressources pour l'entretien des routes,<br />

une des prin<br />

tait l'im-<br />

(I) La colonie de Rusicade tait consacre Vnus, ainsi qu'il appert<br />

d'un monument trouv dans les dblais du thtre romain et sur lequel<br />

on lit : GENIO COLONIAE VENERIAE RVSICADENSIS AVGVSTO SA-<br />

CRVM {Inscriptions romaines de l'Algrie, n 2174).


A<br />

pt sur le roulage : g Vectigal rolarium. Ce qui ressort<br />

d'un dcret d'Anlonin le pieux, grav sur une colonne<br />

servant de pilier dans la Casba. En voici la copie et la tra<br />

duction :<br />

N2.<br />

EX AVCTORITATE<br />

IMPCAESTAELIHA<br />

DRIANI ANTONINI<br />

AVGPIIPPVIAAMILE<br />

VITANIS MVNITAEX<br />

INDVLGENTA EIVSDE<br />

VECTIGALI ROTARI<br />

II<br />

Dcret de l'empereur Csar, Titus Aelius Hadrien,<br />

Anlonin Auguste, pieux, pre de la pairie. Route faite<br />

par les habitants de Milev, sur l'impt du roulage, avec<br />

l'autorisation de l'empereur. 2- milles. ir<br />

J'ai remarqu dans une maison une pierre votive ayant<br />

trait la superslilion des anciens. C'est un autel consa<br />

cr Diane par une certaine Anilia Novella, qui avait<br />

reu un avertissement en songe,<br />

criptions romaines de l'Algrie, n 2305).<br />

somno admonila. [Ins<br />

Une douzaine d'autres pierres mritent l'attention. La<br />

mieux conserve, sans contredit,<br />

gt acluellement danj<br />

la cour d'une habitation musulmane, ct de la Casba.<br />

Quoiqu'il n'en exisle plus que la partie suprieure, elle<br />

acquiert d'autant plus d'imporlance qu'elle nous trans<br />

met le nom d'un personnage clarissime, lgat de la XIIIe<br />

(1) Cette inscription avait t releve dj par MM. le gnral Creuly<br />

ct le docteur Roudet. {Inscriptions romaines de l'Algrie, n 2300.)


5<br />

Lgion Geminact prtre auguslal, lequel s'appelait Quin-<br />

tus Caecilius Laelus.<br />

De l'oasis de Mila,<br />

o le sol esl littralement ptri de<br />

ruines jusqu' une profondeur de six huit mtres, ainsi<br />

qu'on peut en juger par une tranche pratique dans les<br />

dcombres, droite de l'ancienne porte, je me suis trans<br />

port dans le pays arros par l'Oued-Decri, soixante et<br />

quelques kilomtres de Constanline, sur la route de Stif.<br />

Mes calculs plaaient l l'Idicra de Morcelli, qui n'est<br />

gure connue que par les Annales chrtiennes de l'Afri<br />

que. Idicra avait t le sige d'un vch;<br />

par cons<br />

quent, les traces qu'elle a laisses doivent avoir une cer<br />

taine tendue, el il est impossible qu'elles chappent aux<br />

regards de l'exploraleur. Mais,<br />

au lieu d'un centre de<br />

population, je n'ai rencontr, dans celle portion de la<br />

tribu des Abd-el-Nour,<br />

que les vesliges de quelques<br />

praedia ou exploitations agricoles, espacs suivant l'im<br />

portance des proprits; et c'est alors seulement que je<br />

me suis rendu compte des causes de mon erreur. Deux<br />

stles funraires et quatre ou cinq colonnes, dans le<br />

genre de celles qui ont cl ramasses par M. Gassiol,<br />

en un lieu autrefois habit, ne suffisent pas, en ralit,<br />

pour dcider la question, 'puisque d'ailleurs l'histoire<br />

nous apprend que les colons romains jouissaient du pri<br />

vilge de se faire enferrer dans leurs fermes ou dans<br />

leurs maisons de campagne. Je suis dispens de repro<br />

duire ici la description de ces deux stles, par la raison<br />

que j'en ai donn le dessin el traduit les epilaphes dans<br />

l'Annuaire de 1863, p. 279, el la planche XXVIe du<br />

2 cahier de l'Album du Muse.<br />

C'est probablement quatre-vingt-douze kilomtres de


Constantine, vers la gauche de l'Oued-Djermam, qu'il<br />

convient de chercher Idicra, moins que les ruines<br />

marques sur la carte ne soient celles de Casaria ou Ka-<br />

saria, dont l'ethnique nous at rvl par un autel<br />

Crs, dans l'enceinte du castellum d'Arsacal. (VoirlMn-<br />

nuaire archeol. de Constantine, 1854-1855, p. 81.)<br />

Quoi qu'il en soit, j'abandonnai provisoirement une<br />

contre o mes efforts demeuraient sans succs.<br />

Au lieu de sauter brusquement d'un point de l'ho<br />

rizon l'autre, de l'ouest l'est, je promenai mes ou<br />

vriers sur la rive droite du Roumel, partir du Djebel-<br />

Sadjar, o la colonisation romaine a laiss de nombreux<br />

vestiges,<br />

en dpit de la pauvret du sol dans certaines<br />

parlies. C'est la source mme du ruisseau,<br />

qui fournit<br />

de l'herbe [au canton, que gisent les tmoignages d'une<br />

installation srieuse. Un tertre de forme ovale,<br />

dont le<br />

courant d'eau fait une le, en le contournant, supporte<br />

les restes d'un castellum qui mesure quinze mtres en<br />

longueur et douze seulement en largeur. La maonnerie,<br />

qui est en pierre de gros appareil,<br />

accuse une poque<br />

o les ncessits de la dfense devaient l'emporter sur<br />

toute autre proccupalipn ; elle s'lve encore plus de<br />

deux mtres. Ce qui me porte croire qu'elle a t<br />

l'objet d'un remaniement, c'est qu'une des pierres du<br />

soubassement qui fait face l'orient, porte l'inscription<br />

latine que voici :<br />

N 3.<br />

D M<br />

P SITTIVS<br />

CONSOR<br />

Tl V A<br />

LXXX


7<br />

Une pierre votive, tombe hors de l'enceinte, du mme<br />

ct que la prcdente, semble se rapporter une dale<br />

moins recule; elle vient ajouter un nom la liste, mal<br />

heureusement si incomplte, des divinits topiques. Le<br />

dessin pourrait seul reproduire l'ingalit et la forme<br />

tourmente des lettres dans la quatrime ligne :<br />

N 4.<br />

CAVBAVGPROSALVTE<br />

PPNOSTRISACMCOR<br />

NELIVS MAR<br />

TIS CAS D *<br />

EM<br />

Longueur, 0m6G.<br />

Largeur, 0m48.<br />

N'est-ce pas le moment de faire observer combien la<br />

politique des Romains, si terribles dans la guerre, se<br />

montrait tolrante l'gard des peuples vaincus, pour<br />

lout ce qui touchait aux ides religieuses; et quel soin<br />

ils mettaient respecter dans les colonies les coutumes<br />

et les pratiques locales? Les preuves abondent sous nos<br />

yeux. La montagne du Chettba gardait son ancien nom,<br />

la fin du deuxime sicle de l're chrtienne, et j'ai<br />

l conduit le dmontrer par l'invocation grave en<br />

tte de la plupart des inscriptions de la grotte qu'on<br />

appelle dans le pays Rar-ez-Zemam. A l'appui de celle<br />

assertion, M. Berbrugger a publi dans la Revue afri<br />

caine (sept. 1864, p. 372) une disserlation qu'il serait<br />

difficile de combattre avec avantage. Ce nom ancien tait<br />

Deren ou Dyris. D'un autre cl, sur une roche isole,<br />

qui domine le plateau de Guechegache, enlre Elmassine<br />

et Oullaza, seize kilomlres de Constantine, on voit


8<br />

figurer dans une inscription votive, le mot IFRV, qui<br />

est le nom du gnie topique reprsent au-dessus par<br />

une tte radie. Sans trop nous carter du point de d<br />

pari, qu'il ne faut pas perdre de vue, nous dcouvrirons<br />

au bord d'une belle<br />

bientt le Genium Calu Amsagae,<br />

source,<br />

prs de Sila.<br />

Quant au vocable CAVB,<br />

cause de sa forme insolite,<br />

j'incline l'attribuer l'ancien idiome del Numidie, et<br />

je le considre comme le nom du gnie prpos par les<br />

habitants aux destines de la bourgade que la garnison<br />

du castellum devait prolger plus efficacement, sans<br />

doute. L'inscription nous l'a-t-elle transmis en entier ou<br />

en abrg? C'est une question que je n'oserais trancher.<br />

Quoi qu'il en soit, nous avons la certitude d'avoir ajout<br />

un personnage nouveau la mythologie,<br />

encore si mal<br />

connue, de l'Afrique du nord. Les dcouvertes ant<br />

rieures avaient enregistr :<br />

1 Le dieu Aulisva, Tlemcen (Pomaria)<br />

Aulisvae;<br />

: Deo inviclo<br />

2 Le dieu Aulius, Aumale (Auzia) : Aulio deo;<br />

3 Le dieu Molmanius, Lambse : Motmanio et Mer-<br />

curio sacrum ;<br />

4 Le dieu Bacac ou Bacax, dans la grotte du Djebel-<br />

Taia : Bacctci Auguslo sacrum;<br />

5 Le dieu Baldir, Guelaat-bou-Seba, prs de Guelma :<br />

Baldir(i) auguslo sacrum ;<br />

6 Le dieu Malagbel, El-Kanlara, roule de Bis<br />

kara : Malagbelo auguslo sacrum. Malagbel pourrait<br />

bien lre une divinit de Palmyre, et son culte El-<br />

Kanlara conciderait avec une inscription palmyrnienne


9<br />

releve dans l'Aurs par le colonel Boissonnet (Recueil des<br />

Inscriptions romaines de l'Algrie, n<br />

1639) ;<br />

7 La desse Gilva, Guelma : Tclluri Gilv attgus-<br />

t sacrum ;<br />

8 Le gnie protecteur d'une bourgade, Ksour-<br />

Djouab : Genio pagi auguslo sacrum;<br />

vici;<br />

9 Le gnie protecteur d'un village, Lambse, Genio<br />

10 Le gnie qui protgeait la colonie de Lambse :<br />

Genio Lamboesis auguslo sacrum;<br />

11 Genio colonies, Veneri Rusicadis auguslo sacrum,<br />

Philippeville;<br />

\'i Genio coloni Cirl, Sigus ;<br />

13 Genio municipii Rusuccuritani , Tagzirt;<br />

14 Genio Lamasb augusto, Enchir-Mafouna;<br />

15 Diis Mauricis, Cherchel (Caesarea);<br />

16 Numinibus Auguslorum duorum, genio fluminis ,<br />

Saint-Denis-du-Sig;<br />

17 Deo Numidarum magno, Msad, chez les Oulad-<br />

Nal; aujourd'hui,<br />

au muse d'Alger.<br />

Autour de ce castellum, dont l'unique porte s'ouvre<br />

au sud-est, j'ai relev le plan de la bourgade,<br />

en sui<br />

vant autant que possible les vestiges confus des habita<br />

tions. A deux cent soixanle mtres environ vers le sud,<br />

j'ai boulevers la ncropole, mais non sans peine,<br />

cause des masses de terre que la charrue rcjelle chaque<br />

anne sur les lombes,<br />

pement des Arabes,<br />

peut-tre aussi par suile du cam<br />

qui aiment rapprocher leurs bes<br />

tiaux des fontaines. Tous les cippes de la ncropole sont


10<br />

renverss; il y en a mme bien peu qui se montrent au<br />

niveau du sol. On ne peut les extraire et les soumettre<br />

l'examen qu' l'aide del pioche; mais une opration de<br />

ce genre demandait beaucoup de temps, surtout avec les<br />

faibles ressources dont je disposais. J'ai donc fini par<br />

concentrer mes observations sur le point qui paraissait<br />

le mieux garni de grands matriaux,<br />

et tandis que les<br />

ouvriers en dterraient une cinquantaine, je visitais<br />

moi-mme la pente oppose,<br />

qui n'est gure plus facile<br />

tudier que le champ de repos. Quelques jambages de<br />

porte encore debout et entours de moellons; a et l,<br />

des ranges de blocs rectangulaires; un coin de pavage<br />

rustique ; des milliers de tuiles brises ; partout des tes<br />

sons de celte poterie rouge usite dans lous les- mnages<br />

de la campagne; tels sont les restes qu'a laisss hors<br />

des grands centres celte colonisation romaine qu'on ne<br />

se lasse point de nous proposer comme modle. En<br />

ralit, j'lais sur les ruines d'une de ces bourgades<br />

d'origine numidique qui se sont mulliplies aux environs<br />

du chef-lieu de la province,<br />

et dont les conqurants<br />

avaient perptu le nom sous une forme latine.<br />

Ce n'est qu' mon second voyage, le soleil m'ayant<br />

beaucoup gn lors de la premire excursion Sadjar,<br />

que je me suis rendu compte de l'assiette de la petite<br />

colonie. Un vide mnag entre les dcombres dessinait<br />

peu prs la place publique, le march, le lieu de ren<br />

dez-vous, comme on voudra l'appeler. Or, dans l'anti<br />

quit, il n'y avait pas de bourg, pas de hameau,<br />

qui ne<br />

ft dcor de quelque monument rig en l'honneur<br />

d'une divinit o la gloire d'un prince. C'est une no<br />

tion qui est tombe dans le domaine public. Sous peine


11<br />

de manquer aux rgles de l'archologie municipale et<br />

d'garer mes coups de pioche, je devais] exhumer l<br />

quelque ddicace significative.<br />

A l'un des angles de cet emplacement, gisait une lon<br />

gue pierre noye dans les dcombres et les chardons.<br />

On l'eut prise pour un fragment de maonnerie, sans<br />

les moulures de chaque extrmit,<br />

qui sont l'enjolive<br />

ment ordinaire des stles monumentales. En moins d'un<br />

quart d'heure, les pioches, dont chaque coup me cau<br />

sait une sorte d'motion,<br />

eurent dgag ce bloc de cal<br />

caire, haut de 1ra20 et mesurant 0m52. Mais il n'y eut<br />

pas moyen de le redresser, tant la masse rsistait nos<br />

efforts. C'est donc en me glissant dans le foss creus<br />

sous la face antrieure, que je suis parvenu dchif<br />

frer, autant avec les doigts qu'avec les yeux, la lgende<br />

suivante,<br />

dont plusieurs lettres ont disparu en partie<br />

sous les ravages du temps :<br />

N 5.<br />

PRO SALVTE<br />

IMP CAES MAV<br />

PELI SEVER ANTO<br />

NINI PII<br />

FELICIS AVG<br />

PARTHICI MAXIMIBRIT<br />

ANICI MAXIMI GERM MAX<br />

IMIPONTIFICISMAXTRIB<br />

POTXVIII IMP III COS MU PP<br />

PROCETIVLIAEAVGPIAE<br />

rvlATRIS AUG ET CASTROR<br />

ET SENATVS ET PATRIAE RES<br />

PVBLICA CASTELLI SYFEVA<br />

RITANI<br />

Pro salule imperatoris Csaris Marci Aurelii Severi


12<br />

Anlonini, pii, felicis, augusli; Parthici maximi, Britan-<br />

nici maximi, ponti/icis maximi, tribunilice potesla-<br />

tis XVIII, imperaloris III, consulis IIIt, palris palrice,<br />

proconsulis, et Juli Augusl, pi,<br />

matris Auguslorum<br />

cl caslrorum et senatus el palri, respublica caslelli Su-<br />

fevaritani.<br />

Pour le salut de l'empereur Csar,<br />

Marcus Aurelius<br />

Severus Antoninus, pieux, heureux, auguste, trs-grand<br />

Parthique, trs-grand Britannique,<br />

trs-grand Germani<br />

que, trs-grand pontife, investi de la puissance tribuni-<br />

liennc pour la 18e 'fois, proclam impralor pour la<br />

3e<br />

fois, nomm consul pour la 4e fois, pre de la pa<br />

irie, proconsul, et de Iulia, auguste, pieuse, mre de<br />

l'empereur, mre des camps el du snat et de la patrie,<br />

la commune du caslellum des Sufevaritains.<br />

Si plusieurs historiens se sont plu raconter minu<br />

tieusement les crimes de Caracalla,<br />

il n'en est pas un<br />

seul qui ait song parler du mouvement imprim par<br />

cet empereur la colonisation dans le nord de l'Afri<br />

que. Pur contre, les tmoignages de ce fait se multi<br />

plient aux environs de Conslanline. On saura gr Ca<br />

racalla d'avoir continu avec succs le systme de son<br />

pre, lors mme que les guerres de l'empire l'attiraient<br />

vers d'autres proccupations.<br />

L'inscription ci-dessus est postrieure de deux ans<br />

celle qui al si heureusement dcouverte An-el-Bey,<br />

respublica Saddaritanorum , et qui a fourni M. Lon<br />

Renier la matire d'un commentaire plein d'aperus<br />

nouveaux. (Voir la Revue des Socits savantes, janvier<br />

1804, p. 120.)<br />

215 ct 217 de notre re.<br />

Il convient de la placer entre les annes


- 13<br />

Ma copie vaut un estampage, pour les deux dernires<br />

lignes du moins. Je l'ai crite en m'aidant volontiers<br />

des observations de deux savants pasteurs anglais, qui<br />

avaient bien voulu partager avec moi les fatigues de celte<br />

excursion,<br />

pendant laquelle nous n'avons pas aperu un<br />

seul arbre, malgr les promesses contenues dans le nom<br />

actuel de la localil. Djebel-Sadjar signifie, en arabe<br />

parl, la montagne des arbres, le mot sadjar tant une<br />

altration du mot chadjar.<br />

Ainsi le nom de Sufevar tait rendu la gographie<br />

sous la forme de l'elhnique. Ce mot, il n'y a pas en<br />

douter, sort de la langue numidique, comme les mots<br />

Sufar et Sufasar, qui dsignent d'autres pagus de la Mau-<br />

rtanie csarienne.<br />

Loin d'altnuer l'ide que nous nous faisons de la sa<br />

lubrit du pays, l'poque o il tait culliv d'aprs les<br />

procds europens, les pilaphes que j'ai releves four<br />

nissent, au contraire, un renseignement de plus,<br />

l'aide duquel il peut lre dmontr que le travail, l'ali<br />

mentation et le logement,<br />

qui constituent la base de<br />

l'hygine, taient gnralement les mmes. Aussi, me<br />

suis-je fait un devoir de ne pas omettre une ligne de ce<br />

qui apparaissait sur les pierres. On sait qu'en matire<br />

d'pigraphie, les moindres dtails ont une signification,<br />

soit pour la qualit des individus, soit pour leur origine,<br />

mais toujours au point de vue de la moyenne de l'ge.<br />

Une quarantaine d'inscriptions,<br />

la plupart en mauvais<br />

tat, servent de jalons pour refaire l'tat civil,<br />

m'exprimer ainsi,<br />

si je puis<br />

d'une bourgade o il serait intres<br />

sant de constater dans quelle proportion les deux races<br />

se sont amalgames pendant les phases diverses de la do-


14<br />

mination romaine. Nous noierons en premire ligne les<br />

vocables Matus , Macasalus , Nampulus et Fesia , dans<br />

lesquels se montre l'lment indigne sous une forme<br />

latine. De mme que nous voyons aujourd'hui des Eu<br />

ropens s'unir des femmes musulmanes,<br />

l'nergie du fanatisme, de mme,<br />

en dpit de<br />

avec cet esprit de to<br />

lrance que dployait le paganisme vis--vis des nations<br />

conquises, il y eut conslamment des essais de fusion,<br />

c'est--dire des alliances [entre les familles d'une mme<br />

localit. Que ces unions fussent cimenles par l'inclina<br />

tion ou par l'inlrt : l n'est pas la question. J'insiste<br />

d'autant plus sur ce point, que des crivains accrdits<br />

parmi nous, envisageant l'histoire du nord de l'Afrique<br />

au point de vue militaire, ont affirm que la grande<br />

masse du peuple aulochlhone resta , sinon toujours in<br />

soumise, du moins rebelle la civilisalion romaine. Le<br />

fait seul de la prsence dans les cimelires de lant de<br />

noms numidiques, accompagns de prnoms lalins (1),<br />

suffirait pour renverser cette assertion. Voici la liste des<br />

centenaires trouvs Sufevar ; on en compte six sur un<br />

chiffre de quarante pitaphes :<br />

N 6.<br />

N 7.<br />

N" 8.<br />

1VLIAPOS C ANTIVS D M<br />

TVMAVI VICTOR IVLIAM<br />

XITANN VA CV VSTIAVA<br />

IS CV CIII HQ<br />

(i) Voir le Recueil des Inserip. rom. de l'Alg., passim, et les Annuaires<br />

de la Soc. archol. de Conslanline, 1853 1807.


-15<br />

N 0. n10. N 11.<br />

D M D M ER...<br />

QGELLIVS FLAVIVSRVPI A<br />

VIXITAN M1VS VA<br />

NIS CV CIISSE TISSIM1<br />

S1TTIASE 0 T B Q VA CXXV<br />

NECIOSA * DISCANT HABERI<br />

N 10. Stle en forme d'autel ; moulures.<br />

N" II. Inscription truste dans la partie suprieure.<br />

RESJAR<br />

La dernire de ces pitaphes, dont les intempries de<br />

l'air plutt que la main des hommes,<br />

ont oblitr plu<br />

sieurs lignes, mrite de figurer ct des exemples de<br />

longvit extraordinaire que j'ai relevs dans la rgion<br />

du Chellaba,<br />

Enfin,<br />

presqu' la mme hauleur que Sadjar.<br />

en descendant de la montagne vers la valle du<br />

Roumel , on foule aux pieds des ruines dissmines et<br />

insignifiantes,<br />

qu'il faut considrer comme une dpen<br />

dance de la bourgade btie sous la protection du cas<br />

tellum de Sufevar. Les quelques tombeaux que j'y ai<br />

vus,<br />

diffrent pour la forme de ceux de la premire n<br />

cropole. Ce sont de longues dalles, les unes arrondies au<br />

fronton , les aulres tailles en angle la partie sup<br />

rieure. Je n'ai pu en dchiffrer compltement que neuf,<br />

tant elles taient encrasses de celle mousse qui ronge<br />

la pierre.


10<br />

INSCRIPTIONS FUNRAIRES DE SADJAR (SUFEVAR).<br />

N 12. N 13. N IL<br />

FELICI D M<br />

TAS LVCI VTI CORNE<br />

FILQV AXXXX LVCTO<br />

AN XXV OTBQ OSAV<br />

OBQ<br />

1XIT<br />

N- 12. Stle rectangulaire orne de moulures aux deux extrmits;<br />

quelques pas du castellum.<br />

N- 13. Pierre brise.<br />

K" 14. En partie fruste.<br />

N. 15. -<br />

tout-a-fait inusit.<br />

N-<br />

- 16.<br />

N 13.<br />

D M<br />

POMPON-<br />

VSSITTIVS M<br />

ESSOR<br />

VALXXXX<br />

use<br />

A<br />

Grande<br />

N 16.<br />

D M<br />

NOVIA SEVER<br />

FILIA INNOCISS<br />

M AC FLAV1VS<br />

RVFVS MARITAE<br />

RARISSIMAE<br />

TVMVLVM PO<br />

SV1T VA XXXX<br />

O<br />

T<br />

B<br />

Q<br />

la fin de la premire ligne, figure un sigle a pans carrs<br />

slile pans en'<br />

carrs, garnie de moulure liant et en<br />

bas. Le premier 1 de lilia est confondu avec l'F.<br />

N" 17. Bans le soubassement du castellum.<br />

N 17.<br />

D M<br />

P SITTIVS<br />

CONSOR<br />

TI VA<br />

LXXX


N 18.<br />

CPO<br />

MPVL<br />

VSRV<br />

FVS VIX1T<br />

AN XI<br />

17<br />

N 19.<br />

D M<br />

LVRB<br />

ANILA<br />

VIXA<br />

NXXV<br />

SU<br />

N 18. Caractres assez mal forms.<br />

N20.<br />

D M<br />

CARRIVS<br />

APRILIS<br />

VA LXXXXt<br />

H SE<br />

N' 19. Longue dalle. Un des L prend la forme du lambda grec.<br />

N 20. Stle carre.<br />

N 21. N 22. N23.<br />

D M D M<br />

Q GALERIVS TFLAVI<br />

VALHS<br />

MF QVIRI VS MODES NEVIAIVLIA<br />

NAMPVL TV-3 VA ORORIO FECIT<br />

VS VA LV EO QVOD AMB<br />

XV 0 ISCLVS BRA<br />

II S E T NECTVCENTV<br />

OTBQ<br />

N 21. Stle assez bien conserve.<br />

B<br />

Q<br />

ACERENQIRTL<br />

N" 22. Stle en forme d'autel, avec moulures; l'L de la 5 ligne<br />

ressemble un Z.<br />

N 23. Stle grave avec soin ; brise au sommet et en d'autres endroits.<br />

N- 24.<br />

N" 25.<br />

N- 26.<br />

Q IVLIVS SATVRV IVLIVS COR QVINTVS MVS<br />

SVIX1TANIS ICIVS X TIVS VIXIT<br />

LXXXV AN XXX<br />

N 24. Longue dalle cintre; l"1.<br />

N 23. Peu lisible la 2e ligne; caillou informe.<br />

N 26. Dalle cintre ; 1"'17.


N'27. N-28.<br />

18<br />

N- 29.<br />

D M Q VOLVSI ANTONIA<br />

MACA VS MARS SALS V<br />

SATVS VIXALXX AN IX<br />

XXXV H S E OTB<br />

N 27. Caractres presque informes.<br />

Q<br />

N 28. Dalle oblongue.<br />

N 29. Grande dalle cintre ; lettres informes.<br />

OTIB<br />

N- 30. N- 31. N- 32.<br />

MVSO D M MIS FO<br />

SVS MA L MARCIV RTVNATV<br />

TVS VIX1T SEVERVS SVIXITA<br />

A XXXV VA LXI<br />

N- 30. Caillou mal taill.<br />

K' 31. Dalle cintre.<br />

OTB<br />

N*<br />

32. Caractres informes, sur un bloc mal tail'..<br />

NIS XXXX<br />

N'33. N- 34. N- 35<br />

D M D M ELIA<br />

FLAV1VS CR S0S1VS MA XXI<br />

ESCES R1TIMIA N1VS<br />

QVI NVS VIXIT AN XC FILIO<br />

E III SOSIVS CAECILI ESSEX<br />

Q<br />

N- 33. Stle un peu fruste.<br />

ANVS PATRI RARISSI<br />

MO POSVIT ES<br />

N- 34. Grande dalle; la lgende est complte.<br />

N. 35 Dalle brise en plusieurs endroits.<br />

II


19<br />

inscriptions recueillies entre an-smara et sedjar<br />

N 36.<br />

D M<br />

IVLIVS<br />

MESSIVS<br />

V ANNIS<br />

XXXV<br />

(sufevar).<br />

N"37.<br />

D M<br />

IVL1A<br />

ROGATA<br />

VAN<br />

LXXV<br />

Il SE<br />

N' 36. Sur le chemin ; bloc grossier,<br />

N- 37. Cippe double registre; le ct gauche est vide.<br />

N- 38. Pierre sommet aigu.<br />

N- 39.<br />

N- 40.<br />

N- 38.<br />

D M<br />

LLESBIVS<br />

QVIRINA<br />

QV1NTVS<br />

VA XXXV<br />

N" 41.<br />

D M DIS M DM S<br />

I1VLIVS EVS IVLIA<br />

RVSTICVS L XXXXI FESIA<br />

VA LXXV VALXXV<br />

N" 39. Pierre non dgrossie; la premire lettre est peu apparente.<br />

N" 40. Fragment fruste.<br />

N"<br />

41. Pierre longue; caractres allongs.<br />

N- 42.<br />

N- 43.<br />

DM D M<br />

P IAN<br />

ARIVS S<br />

VALXX<br />

N- 42. Fragment fruste.<br />

N 43. Fragment.<br />

SEXTV<br />

N*<br />

44. Incomplte ; quelques lettres lies.<br />

NM4.<br />

DM<br />

CIVLI<br />

VSMV<br />

VACVS<br />

Ici s'arrte ma deuxime campagne. Il lait difficile


20<br />

d'obtenir des rsultats plus satisfaisants durant un laps<br />

de temps qui dpasse peine deux semaines. Malgr<br />

l'ardeur du soleil et le danger des excursions pendant<br />

la saison d'l, je n'eus garde de renoncer mon plan<br />

qui lait d'atteindre les ruines de Sila.<br />

Un seul indice cependant tait de nature me guider<br />

dans celte nouvelle exploration. On se souvient qu'en<br />

1854, j'ai dcouvert prs de la rive droite du Bou-Mer-<br />

zoug, cinq cents mlres sud du Kroub,<br />

un milliaire<br />

datant du rgne de Caracalla et dont les dernires li<br />

gnes portent : RESPUBLICA SILENSIVM-XIII. La com-<br />

s mune des Silensiens. XIII milles (1). Une dislance<br />

tait marque ; mais vers quel point marcher ? A l'est<br />

et au-dessous de Fedj-bou-R'reb,<br />

nes de Mahidjiba,<br />

se dressent les rui<br />

auxquelles une tour en partie dman<br />

tele donne l'aspect de ces villages anciens poss en sen<br />

tinelle sur les routes dangereuses. Trois ou quatre<br />

maisons pargnes miraculeusement par le flau de la<br />

destruction, n'auraient besoin, pour ainsi dire, que<br />

d'une toiture pour lre habites. Plus haut, vers l'en<br />

tre du Fedj ou dfil, se dveloppe un champ sem de<br />

tuiles et de moellons, au bord duquel se dessine le sou<br />

bassement d'un petit difice termin par un hmicycle,<br />

lequel parait avoirl une glise. Ces ruines avaientt<br />

visites, en 1847, par le commandant Desvaux, alors<br />

chef du bureau arabe divisionnaire Conslanline. J'ai<br />

mme sous les yeux l'inscription qu'il y a recueillie.<br />

(Recueil des Inscriptions romaines de l'Algrie, n<br />

2565.)<br />

(t) Annuaire de la Socit archologique de Conslanline, 1854, p. 150.<br />

Inscriptions romaines le l'Algrie, par M. L. Renier, ir 4398.


Mais, ni ce texte,<br />

21<br />

ni ceux qui ontlrelevs depuis en<br />

cet endroit, ne portent la trace du nom ancien, qui ne<br />

pourrait pas tre en tout cas celui de Sila, par la raison<br />

qu'on ne compte gure plus de six kilomtres et demi<br />

entre Mabidjiba el le jardin o j'ai trouv le milliaire en<br />

question, plant verticalement jusqu' la tte.<br />

Pour celui qui examine la belle fontaine construite en<br />

arceau, quinze mtres en contrebas de la tour de Ma<br />

bidjiba, il demeure vident qu'elle at bouche des<br />

sein, funeste effet de cette tactique des Maures qui ten<br />

dait dgoter de leur conqute les Arabes envahisseurs.<br />

Le nom de la reine Rahina se rattache aux dsastres de<br />

cette lutte dsespre.<br />

Lorsqu'on suit la valle qui remonte vers le Sou-<br />

maa (1),<br />

on rencontre d'abord une butte hrisse de<br />

forte murailles au milieu desquelles subsistent les ves<br />

tiges d'un riche domaine. C'est ce que les indignes ap<br />

pellent Ksar-Maafouna. Le colon tabli sur ce point m'a<br />

montr le produit de ses fouilles qui consiste en sept<br />

pierres crites, un dieu lare,<br />

trois petites auges tom<br />

bales, une vingtaine de mdailles en bronze et en plomb,<br />

un bel Arcadius en or,<br />

et un bas-relief grossirement<br />

taill, dans lequel il serait possible de reconnatre un<br />

gnie topique.<br />

D'aulres villas, d'autres fermes ont laiss a et l des<br />

vestiges confus, mais beaucoup moins importants, s'il<br />

faut s'en rapporter la quantit de blocs rectangulaires<br />

qui blanchissent les sillons. Voici un fragment d'pita-<br />

(1)<br />

Voir dans l'Annuaire de 1862 le rapport sur les fouilles que j'ai<br />

faites au pied de ce monument,


phe que les ouvriers ont ramass l'une des extrmits<br />

de celte valle, et dont j'avais remis prcdemment le<br />

fac-simil M. Lon Renier. (Recueil des Inscriptions<br />

romaines de l'Algrie, n<br />

2507.)<br />

N- 45.<br />

QT<br />

ROMAN<br />

MILITITLEGTIII<br />

CYRENAICAE'V*<br />

A'XLItOtT'BtQ<br />

Y aurait-il tmrit supposer d'aprs ce document<br />

qu'un dtachement de la IIIe lgion cyranique avait tenu<br />

garnison Mahidjiba? Cette question est de la comp<br />

tence de M. Lon Renier,<br />

cieuses sur l'arme romaine d'Afrique.<br />

qui possde des notes si pr<br />

A l'est-sud-est du Kroub, derrire un rideau de mon<br />

tagnes commenant la mosque de Sidi-el-Abassi el qui<br />

forme avec les crtes des Oulad-Mahboub un dfil, ap<br />

pel par les gens du pays Fedj-Sila, le dfil de Sila,<br />

je devais toucher indubitablement l'objet de mes esp<br />

rances. Dj le nom ancien reparaissait dans la tradition,<br />

fait qui concorde avec la distance indique par la borne<br />

mitliaire que j'ai mentionne prcdemment. Vers la fin<br />

du mois d'aot, je me suis transport avec mes ouvriers<br />

sur la hauteur occupe par la mosque et ses dpen<br />

dances. Qu'on se figure un de ces prieurs du moyen-<br />

ge, asile des pauvres, refuge des voyageurs. Autour de<br />

la chapelle, le clotre. En dehors du clotre, des silos<br />

et les magasins de paille, l'curie et le jardin. Ce qui<br />

ajoutait encore la vnration du lieu, c'tait l'ensei-


23<br />

gnement qu'y recevaient gratuitement, sous la domina<br />

tion des Turcs, deux cents laleb venus de tous les coins<br />

de la province. Aujourd'hui, la mosque est dserte, le<br />

jardin abandonn et les silos vides. A peine lemokaddem<br />

possde-t-il de quoi nourrir sa propre famille.<br />

A en juger par les conditions topographiques, la cha<br />

pelle musulmane occupe l'emplacement d'un poste ro<br />

main bti l'entre de la gorge, comme point d'obser<br />

vation intermdiaire enlre Sila, au sud, et Sigus,<br />

l'est. On ne s'est pas mis en frais d'architecture pour<br />

l'difier. Les murs anciens onttsimplement exhausss<br />

l'aide d'une maonnerie en moellons qui parat suffire<br />

l'incurie des Chaouas (1),<br />

el l'enclos du jardin est for<br />

m de blocs superposs un peu au hasard. Mes ouvriers<br />

sont parvenus sans trop d'efforts en dtacher une<br />

pierre peu paisse,<br />

qui mesure en longueur lm95. J'ai<br />

copi sur la face antrieure un dcret de l'empereur Ha<br />

drien relatif la dlimitation du pays.<br />

N- 46.<br />

EX AVCTOR1<br />

TATE IMP<br />

CAESARIS<br />

TRAIANI HA<br />

DRIANI AVG<br />

A AGSAP<br />

L'inscription est parfaitement conserve;<br />

elle contient<br />

la sixime ligne un problme gographique que je<br />

(1) Les Cbaouas ou Kabyles pasteurs qui habitent ce canton parlent<br />

l'arabe d'une manire intelligible.


M<br />

ne suis pas en mesure de rsoudre,<br />

dcouvert le nom que portaient les<br />

n'ayant pas encore<br />

territoires voisins<br />

l'poque de la domination romaine. Je crois pourtant en<br />

avoir compris les quatre premires lettres et pouvoir les<br />

expliquer par les mots : Ab agro Silensium, partir<br />

du territoire de Silensiens. Si l'on adopte mon opinion,<br />

les deux dernires lettres seront l'abrviation des mots:<br />

ager publicus, le communal.<br />

Pendant que je relevais sur une petite dalle, encastre<br />

dans le pavage de la mosque,<br />

une pitaphe laquelle<br />

j'attache un certain prix, en ce qu'elle rappelle les pre<br />

miers sicles du christianisme,<br />

N- 47.<br />

MEMOR<br />

Q SSATVRN1<br />

NVS EMILIA<br />

AMARITOAM-.<br />

...SIMO FE<br />

VIXIT AN<br />

XXXXV<br />

les ouvriers retournaient la hte quelques groupes de<br />

pierres, dbris muels des habitations annexes au posle<br />

romain. N'ayant rien trouv de plus aux alentours, je<br />

continuai ma route pour ne m'arrter qu' un tertre<br />

couronn par les murs passablement conservs d'un cas<br />

tellum. De l la mosque de Sidi-1'Abassi,<br />

on compte<br />

trois ou quatre kilomtres Peut-tre sus-je au-<br />

dessous de l'valuation relle. L'enceinte du castellum<br />

forme un carr presque rgulier, dont le ct le plus<br />

long mesure vingt-cinq mtres. Deux portes subsistent


encore,<br />

25<br />

ouvertes dans le mme axe et faisant face au<br />

levant et au couchant : ce sont les seules qu'il y ait eu.<br />

J'ai visit chaque pierre de la muraille; j'ai fait retourner<br />

celles qui gisaient sur les pentes du tertre,<br />

afin de pou<br />

voir dterminer avec quelque apparence de certitude la<br />

date du castellum. Or,<br />

voici les remarques que m'a<br />

suggres cet examen minutieux. Les pierres provien<br />

nent de diffrenls difices; elles sont poses sec avec<br />

la symtrie que comportait leur forme; deux de celles<br />

qui ontlrenverses portent des inscriptions funraires<br />

d'une poque recule; le terre-plein de l'intrieur, bien<br />

qu'il soit encombr par des dmolitions successives, no<br />

tamment au bas du rempart,<br />

semble n'avoirtoccup<br />

que par des tentes ou par des baraques, depuis l'inva<br />

sion musulmane. Le castellum porte tous les caractres<br />

d'une construction htive. Je ne doute pas qu'il ne soit<br />

l'uvre des soldats de Blisaire, qui,<br />

aprs l'expulsion<br />

des Vandales, se trouvaient en prsence du patriolisme<br />

indomptable des Africains. Obligs de pourvoir leur<br />

propre dfense, les nouveaux conqurants fortifiaient<br />

leurs camps avec des ruines. Tcl'e est,<br />

chologues,<br />

au dire des ar<br />

l'origine de ces nombreuses enceintes rec<br />

tangulaires qu'on rencontre dans toutes les parties de la<br />

Numidie.<br />

J'ajouterai qu'il existe sous la porte occidentale, et<br />

tout--fait en dehors,<br />

une fosse carre, solidement ma<br />

onne, que l'on peut prendre pour un cachot souterrain,<br />

moins qu'elle n'aittapproprie l'usage d'un pont-<br />

levis. Ce genre de<br />

construction se rencontre rarement.<br />

A l'angle occidental du castellum,<br />

non loin de l'une<br />

des portes, j'ai tir des dblais une pierre de grande


dimension sur laquelle s'est conserv un fragment d'une<br />

inscription publique, d'aulant plus important, mon avis,<br />

qu'il commence par le mot condidit.<br />

N- 48.<br />

NDIDIT ICO<br />

TIAS VX<br />

BONIFATIVSITAEX<br />

Il ne serait pas impossible, en effet,<br />

que le nom de<br />

Boniface donnt une grande valeur historique ce do<br />

cument trouv prs d'un tablissement militaire.<br />

Il y avait l un pagus dont les cases trs-rappproches<br />

les unes des autres se dveloppaient visiblement dans la<br />

direction de l'est et un peu du ct du sud. A part<br />

quelques groupes de pierres dissmines a et l, cette<br />

bourgade est la seule grande ruine qui existe dans le<br />

dfil,<br />

et c'est la raison qui me dtermine lui appli<br />

quer le nom de Sila.<br />

Quelques savants exagrent la grandeur et la popula<br />

tion des villes des Romains, de mme qu'ils vantent beau<br />

coup trop<br />

la beaut de leurs colonies. Sous le rapport<br />

de la rgularit, de la largeur des rues, et de la gran<br />

deur des difices publics, les villes anciennes le cdaient<br />

aux villes modernes. Ce qui a fait croire leur magni<br />

ficence, ce sont les resles de leurs thtres, de leurs<br />

cirques, de leurs thermes, de leurs temples el de leurs<br />

citadelles. C'est comme si l'on prtendait juger des cits<br />

du moyen-ge, presque toutes bties en bois et formant<br />

un labyrinthe de rues lroitcs el tortueuses,<br />

par le luxe<br />

architectural de leurs cathdrales, de leurs balles et de


27<br />

leurs htels de ville. Chez les peuples classiques de l'an<br />

tiquit, comme dans l'Europe au moyen-ge, les difices<br />

publics constituaient en quelque sorte le seul ornement<br />

des villes, et l'on semble avoir attach peu d'importance<br />

l'lgance des rues, l'extrieur des constructions par<br />

ticulires.<br />

Un autre fait est venu tromper l'il des archologues<br />

et fortifier leur erreur. Ce sont les ruines de quelques<br />

riches villas qu'ils ont prises pour base de leur appr<br />

ciation, jugeant ainsi de la position de simples cultiva<br />

teurs par l'opulence des grands propritaires , qui taient<br />

souvent des dignitaires de l'empire,<br />

comme le snateur<br />

Lollius Senecio, dont le tombeau circulaire se dresse aux<br />

environs de Calda. (Voir l'Annuaire archologique de<br />

Constantine , anne 1853, planche XVIII.)<br />

En dehors du castellum, Sila ne montre aucun vestige<br />

de monument. Les seuls morceaux d'architecture qui<br />

aient attir mon allention sont trois chapiteaux de co<br />

lonnes en calcaire blanc, orns de volutes. Ces chapiteaux<br />

peuvent tre attribus avec quelque vraisemblance<br />

l'glise dont l'existence nous est rvle par un passage<br />

de la Notice : Donalus est le quatre-vingt-deuxime<br />

voque que le roi Hunric envoya en exil, en l'anne<br />

484, aprs l'assemble de Carthage. Il occupait le sige<br />

de Sila.<br />

A ce tmoignage puis dans l'histoire vient se joindre<br />

une pitaphe , commenant par la formule Memori, que<br />

les premiers chrliens avaient substitue,<br />

ainsi que le<br />

hic jacet, l'invocation aux dieux mnes. N'est-ce pas<br />

aussi l'invasion vandale qu'il convient de rapporter<br />

certains noms trangers qui se rencontrent dans les n-


cropoles de la Numidie,<br />

criptions ci-dessous?<br />

N- 49.<br />

MEMORIE VI<br />

28<br />

tels que ceux des deux ins<br />

N- 50.<br />

GVDDVS MO<br />

CTORISDVDD NISTELLVS VIXIT<br />

A MARITO ANIS CV<br />

MERFEC1T HSE<br />

N" 49. A six cents mtres sud du pagus, parmi les restes d'une villa<br />

considrable.<br />

s'y<br />

N- SO. Pierre cintre au sommet.<br />

J'ai avanc en parlant du castellum, que les Byzantins<br />

taient tablis. Les preuves de ce fait ne manquent<br />

pas; voici deux pilaphes de centenaires,<br />

lambda,<br />

qui est une date lui seul.<br />

N 51.<br />

N- 52.<br />

GALLA D M<br />

NVBLIIF IVLIA<br />

VIXIT OSPITA<br />

ANNIS Cl VAZ<br />

HSE TANO<br />

FAVSTVSV<br />

A C. HSE<br />

o figure le<br />

Remontons maintenant la premire occupation , et<br />

cherchons si celte terre tant de fois remue, tant de fois<br />

ensanglante,<br />

ne recle pas quelques souvenirs des vain<br />

queurs de Jugurlha? Au centre mme du pagus, dans<br />

les murs crouls des maisons,<br />

criptions,<br />

se rencontrent des ins<br />

que le galbe des lettres aussi bien que la la,-


29<br />

tinil des noms et des prnoms range dans le premier<br />

ou le deuxime sicle de notre re. J'en ai compt plus<br />

de vingt qui sont encore lisibles. Lcs mieux conserves<br />

sont les deux suivantes :<br />

N- 53.<br />

D M<br />

CARRVNTI<br />

VS FAVST<br />

VS VIX<br />

AN XIX<br />

N* 51.<br />

D M<br />

C IVLIVS<br />

MAXIM<br />

VS VIXIT<br />

ANISCI<br />

HSE<br />

Les noms des Caius Arrunlius Faustus, confondus<br />

dans cette foule d'pilaphes,<br />

mritent d'tre rapprochs<br />

d'un monument appel, je l'espre, trancher une<br />

question de gographie. On les y retrouve gravs dans<br />

le mme ordre que sur la pierre spulcrale, circons<br />

tance qui m'autorise penser qu'il existait des liens de<br />

famille entre les deux personnages mentionns.<br />

Le monument dont je parle tait enfonc dans la berge<br />

d'une source abondanle qui arrose le seul jardin de ces<br />

ruines, l'ouest et deux cents pas du castellum. Un<br />

vieillard de l'endroit,<br />

bout, nous le montra,<br />

qui se souvenait de l'avoir vu de<br />

mais aprs avoir prlev une<br />

prime sur la curiosit dont je paraissais anim. Je dou<br />

blai la somme, la vue des premiers mots de la lgende<br />

que voici :


30 -<br />

N- 55.<br />

GENT"VMINIS<br />

CATVAMSAGAE &<br />

SACRUM<br />

CARRVNTIVS<br />

FAVSTVS* ARRVNTI<br />

PROCVLI FILIVS<br />

MAGISTRATVS<br />

PERMISSO ORD1NIS<br />

SVISPECVNISFECIT<br />

IDEMQVE DEDICAVIT<br />

LIBENS ANIMO<br />

N' 55. Une cassure de la pierre a enlev trois lettrs au milieu de<br />

la premire ligne.<br />


31<br />

serait donc: Autel en l'honneur du fleuve Catu-Amsaga,<br />

Caius ArruntiusFauslus, fils d'Arrunlius Proculus, maire<br />

(du bourg), l'a fait riger ses frais et l'a ddi en<br />

toute libert de conscience, avec l'autorisation du Con<br />

seil municipal.<br />

Personne n'ignore que les anciens avaient la coutume<br />

de diviniser les fleuves, les forts et les antres : c'est ce<br />

qui explique le nombre considrable de gnies topiques<br />

qu'ils adoraienl. Chaque gnie avait un autel, quel<br />

quefois une chapelle (sacrum) o la superstition dposait<br />

ses offrandes. C'tait le plus souvent un difice de trs-<br />

petite dimension, mais d'une archilecture proportionne<br />

la richesse de la commune. Bien que dmolie jusqu'<br />

rez de terre,<br />

celle dont il esl fait mention dans l'ins<br />

cription, laisse encore des vestiges qui consistent en un<br />

mur circulaire, au centre et en contre-bas duquel s'ou<br />

vre une excavation parfaitement maonne, quatre<br />

pans. Les indignes essayaient de me faire comprendre,<br />

en un langage moiti arabe, moiti kabyle, que du temps<br />

des payens (ils n'ont pas d'aulre expression pour dsi<br />

gner les Romains),<br />

l'eau passait par ce trou pour se<br />

dverser dans le ruisseau. En effet, si l'on compare le<br />

niveau de la source avec le fond de ce petit puits, on ne<br />

trouve pas de raison suffisante pour rejeter une donne<br />

qui s'appuie sur la tradition. Mais d'o vient le nom<br />

actuel d'An-el-Tsaur la fontaine du taureau ? Ne<br />

serait-ce pas un souvenir des sacrifices qui s'accomplis<br />

saient en l'honneur du gnie de la source?<br />

Passons maintenant aux observations que suggre le<br />

texte de l'inscription. Dans le style de Salluste, magislra-<br />

tus est le synonime de l'expression magister pagi, la-


quelle figure sur presque lous les monuments munici<br />

paux des environs de Conslanline. Un acte des martyrs<br />

(Ruinart, Ad. Martyr., p. 225),<br />

en parlant de la convo<br />

cation des magistrats de Centuria et de Cirla, emploie le<br />

mme mot : Adhibilis Centurionum et Cirlensium ma-<br />

gistralibus. Pcrmisso est plus rare que jussu. On en<br />

peut dire autant de suis pecuniis; je n'ai encore vu sur<br />

la pierre que le singulier su pecuni. Quant au mot<br />

Amsaga, il esl reproduit sous la forme Ampsaga par<br />

l'auteur de la guerre contre Jugurtha.<br />

J'ai dit que l'exploration des ruines de Sila m'avait<br />

fait mettre la main sur un problme gographique. En<br />

effet, les crivains anciens qui se sont occups des divi<br />

sions de l'Afrique septentrionale, s'accordaient pour iden<br />

tifier l'Amsaga avec le Roumel,<br />

sans tenir compte de la<br />

rivire que ce dernier reoit, un kilomtre sud de<br />

Conslanline,<br />

prs de l'aqueduc romain. Moins bien in<br />

forms, les modernes ont marqu le cours de l'Amsaga,<br />

partir de Constantine jusqu' la mer. Telle est l'opi<br />

nion de MM. d'Avezac et Dureau de la Malle. Mais la d<br />

couverte,<br />

sept ou huit kilomtres au sud des sources<br />

du Bou-Merzoug, d'une invocation au gnie qui surveille<br />

les eaux de Catu-Amsaga, apporte dans la question un<br />

tmoignage d'une valeur telle,<br />

qu'on parviendra sans<br />

doute dterminer le point de dpart du fleuve qui, aprs<br />

avoir spar la Numidie de la Mauritanie Silifienne, allait<br />

se jeter dans la Mditerrane,<br />

Djidjeli.<br />

quelques lieues de


N- 5li.<br />

L CALL1VS<br />

IVLIANVS<br />

VIXIT<br />

ANIS<br />

LXV<br />

INSCRIPTIONS DE SILA.<br />

D VA M<br />

FRI * ANNIVS BO<br />

RVS SVI B1LSUS<br />

N 56. Longue stle cintre par le haut ; hauteur, l"1.<br />

N- 58.<br />

D M<br />

C ARRVNTI<br />

VS FAVST<br />

VS V1X<br />

AN XIX<br />

N" 57. Dalle orne d'une double baguette, brise droite. Plusieurs<br />

lettres sont devenues illisibles par suiie du frottement. Au pied du unir<br />

occidental du castellum.<br />

N" 58. Inscription nette. Voir la ddicace au gnie de la source.<br />

N 59.<br />

N fit).<br />

N 61.<br />

DM DM DM<br />

Q AN QANTO IVLIA<br />

TONI NIVS IVLIA OSP1TA<br />

VS V FAYST NOVELL VAZ<br />

ICTOR VS V A VANOS TANO<br />

ICVS V AN XX11 XXVII FAVSTVS V<br />

LXV<br />

A C USE<br />

No 59. Stle double pilaphe, l'ouest du castellum et parmi ics<br />

dcombres du pagus.<br />

jsjo 60. A cent mtres ouest du castellum; bloc de 0m80.<br />

N 61.<br />

Epilaphe double; dans l'enceinte du castellum; le lambda de<br />

la 2e liyne marque l'poque byzantine.<br />

-2H


n m.<br />

1AE.MA<br />

IICELLI<br />

NAE MA<br />

RITAE P.A<br />

liISSIMAE<br />

VA LV<br />

34<br />

N 63.<br />

I) M<br />

IVLIA NOVE<br />

LA V ANXXV<br />

N" Ct.<br />

IVLIA no<br />

GATA VIXIT<br />

XXV<br />

PARITERI<br />

V.MIILIS<br />

IS1I IIS<br />

N- 02. Stle tte sculpte. Le lambda marque l'poque byzantine.<br />

A- 03. Pierre servant de banc la fontaine; arrondie par le haut;<br />

bien crite.<br />

14. Pierre en partie brise, et nlesurant 0'"98, prs du ruisseau<br />

qui coule tra-sers les ruines. Quelques lettres effaces.<br />

N 05.<br />

N 66.<br />

N' 07.<br />

D M DMS D M GALLA<br />

PROCVLVS OCTAVIA TICIVDIVS NVBLIAF<br />

CATVLVS NICRO PACATVS VIXIT<br />

VX AXL SA V AN L VAN LXX ANNIS CI<br />

HSE Il S E USE USE<br />

N" 65. Pierre cintre dans la partie suprieure.<br />

N- 66. Stle massive, assez mal grave; basse poque. A la deuxime<br />

i ,e, ct droit, il est possible de lire Dudius ou Cludius.<br />

N- 67. Dans le ruisseau form par la fontaine, l'est du rempart.<br />

Les noms Galla Nublia sont crits avec des lambda. Au-dessus, un crois<br />

sant.<br />

N 68.<br />

M P M S<br />

F CLMNTIA<br />

NI EQFMPO<br />

#HR FE#<br />

N 63.<br />

D M<br />

I S E<br />

CRESCES<br />

V AN CV<br />

N 70.<br />

D M<br />

L FVRNIVS<br />

FELIX V<br />

AN XXXV<br />

N" 68. Dalle lav d'un encadrement ; dans les ruines


d'une villa. Je lis Clemer.tiani. La formule hcredes fecerunt est bien<br />

marque.<br />

N 69. Dalle cintre au sommet; dans un .champ qu'on appelle Bou-<br />

Gucttaine, 700 mtres du pagus.<br />

N 70. Stle quadrangulaire de i1; dans l'intrieur du castellum.<br />

N 71. N 7-2. N'<br />

DI MA TFL... D M<br />

IVLIVS 11 VSIVLI C IVLIVS<br />

RAVIVVI ANVS MAXIM<br />

XIT ANIS HSE VS VIXIT<br />

XXXX 0 T B Q ANIS Cl<br />

V A LXXX S<br />

N' 71. Parmi les ruines; lettres informes.<br />

N" 72. Stle cintre et garnie d'un croissant au fronton; 50) mi<br />

trs du castellum, sur un mamelon.<br />

N" 73. Grande dalle rectangulaire brise la partie intrieure.<br />

N' 71.<br />

N- 75.<br />

73.<br />

N 76.<br />

D M YSLF LVO<br />

VC1SA V AN XXXX RM1V<br />

NV<br />

VIXIT<br />

A L IISEOTBQ<br />

N- 74. Parmi les dcombres.<br />

N 75. Dans la partie autrefois habite.<br />

N- 76. Parmi les anciennes habitations; dalle eifllr?.<br />

N" 77.<br />

ESV.DM<br />

VIX AN<br />

NIS CX<br />

N- 16.<br />

VTEI<br />

VANN<br />

L XV H S<br />

No 77. Dalle brise, non loin du rempart.<br />

X-<br />

M<br />

7.<br />

RIA<br />

TVNATA<br />

No 78. Dalle brise, non loin du rempart, du ct de la fontaine.<br />

N 79.<br />

Au-dessous du castellum.


N- 80.<br />

X- 81.<br />

30 -<br />

N- 82.<br />

ARDVS A-IN O'BES<br />

'XANXL 1VILOVIA S-PQVEST-COHO<br />

II S E ll'GEMELLAE'TRA<br />

N 80. Dans les dcombres.<br />

N"<br />

82. Fragment, prs du rempart.<br />

NO<br />

Sigus, l'une des trente villes libres dont parle Pro<br />

cope,<br />

esl le point le plus rapprocb de Fedj-Sila. Elle a<br />

laiss des ruines considrables sur une colline qui sur<br />

veille en mme temps l'ancienne route de Tbevesle ct<br />

l'immense plaine des Scgnas Bahira et-Touila. La<br />

distance qui la sparait de Cirta lait d'un peu plus de<br />

vingt-deux milles, ainsi que l'indique la colonne mil-<br />

liaire, ddie l'empereur Gordien,<br />

que j'ai lue deux<br />

kilomtres sud-ouest du bordj, en un lieu qu'on appelle<br />

Bir-Tandja I<br />

N- 83.<br />

IMP CAES<br />

M ANTONIO<br />

GORDIANPIO<br />

FELICI AVG<br />

PATRI PATRIAE<br />

PONTIFICI MA<br />

XIMO TRI..<br />

NICIAE P...<br />

cos...<br />

XXV<br />

Irrsistiblement, je me sentais attir vers Sigus, au<br />

tant par le dsir de complter une tourne arcbologi-<br />

(1) Cette borne itinraire avait l releve par M. L, Feraud (Revue<br />

historique algrienne, 1859-1860, p. 1W).


37 -<br />

que, commence sous d'aussi heureux auspices, que par<br />

le besoin de revoir les dolmen et les images numidiques<br />

que j'y<br />

avais observs dans les premiers jours de l'an<br />

ne 1848, en compagnie du gnral Desvaux, alors com<br />

mandant ct chef du bureau arabe divisionnaire de Cons<br />

tantine. Il y a l, en effet, vis--vis du municipe et sur<br />

un terrain qui longe l'Otied-el-Klab, une ncropole d'un<br />

caractre mixte, en ce sens qu'elle offre aux regards,<br />

chose trs-rare dans les autres localits, des traces irr<br />

cusables des diffrents cultes pratiqus simultanment par<br />

les Siguilains,<br />

pendant la priode romaine: tombes latines<br />

sommet arrondi ou cime aigu, pierres couvertes,<br />

dolmen, alles funraires, ligures payennes graves sur<br />

les rochers.<br />

En contact,<br />

par sa position sur le bord d'une roule<br />

stratgique, avec Cirta, Thagasle el Tbeveste, la ville de<br />

Sigus avait des points d'appui Oum-el-Gomel, An-<br />

el-Bordj, Oued-el-Klab et aux Oulad-Mahboub, petits<br />

posles militaires destins maintenir la scurit autour<br />

de ses nombreux colons. L'itinraire d'Anlonin la place<br />

entre l'ancienne capitale des rois Numides et Macomadia,<br />

centre de population encore inconnu. Durant le cin<br />

quime sicle, elle fut le sige d'un vch,<br />

dont YAfrica<br />

Chi'istiana mentionne deux prlats en ces termes :<br />

Cresconius, vque donatiste, assista en l'anne 411,<br />

avec ses adhrents, au concile de Carthage. On dit de<br />

lui qu'aprs avoir rendu lmoignage de son mandat et<br />

de sa profession de foi, il ajouta : comme je n'ai point<br />

d'adversaire,<br />

je dsire n'en jamais avoir. C'est aussi lui<br />

qui dclara avoir sign pour l'vque de Tigisi,<br />

maladie avait empch d'assister au concile.<br />

que la


38<br />

Viclor est le dix-lmilime sur la liste des vques de<br />

Numidie qui, appels Carthage, en l'anne 484,<br />

roi Hunric,<br />

avec les autres.<br />

par le<br />

furent aprs l'assemble envoys en exil<br />

Une lettre de Cyprien nous apprend que le territoire<br />

de Sigus possdait une mine metallum siguense , o<br />

des chrtiens ainsi que leurs chefs spirituels avaientt<br />

dports par suite de la perscution. Cependant, les re<br />

cherches entreprises, soit par les ingnieurs,<br />

soit par<br />

les officiers des bureaux arabes, n'ont signal aucun in<br />

dice de nature fixer l'emplacement de celle exploitation,<br />

la mine la plus rapproche, celle d'o l'on extrayait de<br />

l'antimoine, il y a quelques annes,<br />

se trouvant dans la<br />

montagne de Sidi-Reghis, quarante kilomtres du<br />

bordj.<br />

Loin d'inspirer de l'intrt ou mme d'exciler la cu<br />

riosit, au premier abord, les ruines de Sigus sont con<br />

fuses et amalgames, tant la destruction y a l vio<br />

lente. Pour me servir d'une expression arabe, on dirait<br />

que la meule du cornbat en a broy les habitations ;<br />

car l'exception de quelques pans de murs, do quelques<br />

jambages de portes ct d'un difice croul dans lequel<br />

il serait possible de reconnatre la disposition d'un bain,<br />

il ne reste sur le sol qu'une quantit considrable de tes<br />

sons rouges ou noirs, el, et l, parmi les herbes,<br />

des pierres tailles, dernier souvenir d'une installation<br />

active et industrieuse. En dehors de la porte qui sub<br />

siste encore vers le nord-ouest, on observe les vestiges<br />

d'un faubourg qui avait son cimetire proximit, sui<br />

vant la coutume des Romains. Mais lous ces lments<br />

sans la moindre importance accusent le peu de solidit


39<br />

des matriaux employs dans les constructions. Je rep<br />

rai mme, celte occasion, ce que j'ai dit ailleurs,<br />

savoir, que la majeure partie des maisons de colons<br />

africains casai , comme celles des Kabyles du Jurjura,<br />

taient bties avec des moellons el des briques cuites au<br />

soleil.<br />

Je portais avec moi le Recueil de ii. Lon Renier, u<br />

sont reproduites cinquanle-qualre inscriptions provenant<br />

de Sigus. Aprs avoir collalionn avec soin celles de la<br />

ville, j'acquis la conviction qu'il n'y avait pas lieu tYen<br />

trouver d'autres, moins de pratiquer des tranches<br />

d'une certaine profondeur. Mieux valait, aprs tout, des<br />

cendre vers la ncropole o les ouvriers avaient exhum<br />

ct retourn bon nombre de pierres avec ou sans inscrip<br />

tion. C'est en parcourant ce champ, qui est littralement<br />

encombr de tombes mesurant en moyenne lmt25, que<br />

j'ai copi sur des rochers peu prs parallles,<br />

une s<br />

rie du personnages autour desquels sont gravs des sym<br />

boles dans le genre de ceux qu'on voit en tte des sl'es<br />

nnniidiques. La juxla-position d'pitaphes latines quel<br />

ques-unes de ces figures sert en affirmer le caractre<br />

spulcral. C'est une preuve qui vient s'ajouter toutes<br />

celles que j'ai fournies if. le docteur Judas [Annuaire<br />

de lu Socit archologique de Conslanline, 1860, p. 2 et<br />

suivantes". Seulement, ici, l'imagination n'a plus le<br />

champ libie,<br />

nes nouvelles, puisque,<br />

thropomorphe,<br />

cl les conjectures lombenl devant les don<br />

au lieu de cet emblme an<br />

si vague et si difficile dterminer, que<br />

montrent les stles de l'ancienne Cirta,<br />

plus de vingt images d'hommes, les uns,<br />

nous avons ici<br />

vtus d'une<br />

simple tunique "A tenant les bras tendus, les autrescou-


40 -<br />

verts d'un manleau capuchon, tout--fait semblable au<br />

burnous des Africains. Deux entr'autres mritent une at<br />

tention particulire (uos 1 et 2, PL II), raison de la<br />

forme plus arrte ct aussi plus complte qu'elles ont<br />

reue de la main du sculpteur. J'y vois, pour ma part,<br />

l'autochthone en costume national et accost de deux<br />

objets qui paraissent frquemment dans les monuments<br />

figurs de la Numidie. Celui de droite appartient au rgne<br />

vgtal; mais je ne saurais en dterminer l'espce, tant<br />

les proportions en sont inexactes. Un pi a moins de<br />

hauteur; un if est plus droit et plus beaucoup lev.<br />

D'ailleurs, comme point de comparaison, on pourrait<br />

tudier les stles de Rusicade, de Guelma, de Khamia<br />

et de Constantine,<br />

o l'pi et la grappe de raisin sont<br />

adopts tour tour,<br />

de la fcondit du sol. Quant l'attribut reprsent la<br />

gauche des personnages n 1 et n 2,<br />

comme l'emblme le plus frappant<br />

et qui ressemble<br />

une bandelette dont les extrmits sont entrecroises, on<br />

le considre comme un pain.<br />

En essayant de l'expliquer,<br />

M. Judas crivait dans<br />

l'Annuaire cit plus haut, la rflexion que voici: Comme<br />

cet emblme est quelquefois en opposition a\%c un objet<br />

arrondi qui peut lre pris pour un pain , je ne serais pas<br />

loign de donner aux deux une signification concor<br />

dante, d'un ct, un pain rond consacr Baal, de l'au<br />

tre, un pain avec des cornes,<br />

consacr Tanit L'image<br />

d'un pain, l'un des symboles de la vie, dans un tableau<br />

spulcral, serait en parfaite harmonie avec les ides an<br />

tiques sur ce sujet... 11 est de fait que, dans le paga<br />

nisme, on offrait cerlaines divinits, notamment Arlmis<br />

ou Diane, des gteaux symboliques reprsentant le


Il<br />

plus souvent des cornes de taureau ou de gnisse, ainsi<br />

que nous l'apprend Pollux, OnomasL, vr, 76. L'ar<br />

bre pos un peu au hasard dans la plupart de ces ta<br />

bleaux, affecte des formes si capricieuses, qu'il n'y a pas<br />

lieu de lui assigner un type. Evidemment, l'ignorance<br />

des anciens habitants de Sigus modifiait son gr ces<br />

reprsentations traditionnelles,<br />

en passant de la forme<br />

du lotus celle de l'arbre triple el 'quadruple nodo<br />

sit, que ^plusieurs archologues considrent volontiers<br />

comme un caduce.<br />

L'image qui dcore le fronton des numros 1,<br />

2 et 5<br />

est celle d'un croissant dont les cornes sont diriges en<br />

haut, avec un cercle,<br />

au foyer de la courbe. D'autres mo<br />

numents trouvs Constantine ne me permettent pas de<br />

douter que ce ne soit une figuration de la lune et du so<br />

leil. Quelquefois les deux figures sont dans une position<br />

respectivement inverse.<br />

et l dans la ncropole qui fait face la ville, se<br />

dressent des roches verticales supportant des tables de<br />

pierre sans rgularit (1). Ce sont des dolmen (Planche<br />

III). J'en ai compt vingt-sept. Le plus rgulier de<br />

ces autels si conformes au type celtique,<br />

fond par une muretle moderne en moellons secs,<br />

est ferm au<br />

ce qui<br />

lui donne l'aspect des petiles cases o se tiennent les<br />

marchands indignes. Aussi l'appelle-t-on el-hanoul ,<br />

(1) Quelques archologues posent en fait que tous les dolmen; sans<br />

exception, taient primitivement couverts de terre, et que ceux qui ne<br />

le sont pas ont perdu leurs formes originelles. Mais l'impossibilil de cette<br />

hypothse est dmontre par la situation de ces tombes mgalithiques au<br />

milieu d'une ancienne ncropole o le soc de la charrue n'a jamais pass,<br />

videmment.


la boutique. Le plateau rocheux qui domine le cimetire<br />

en est couvert; mais la plus grande partie de ces monu<br />

ments est compose de monceaux de blocs informes,<br />

qu'entoure gnralement un cercle de pierres de plus<br />

petile dimension et trs- ingales entre elles. J'ai su plus<br />

tard, en lisant l'Annuaire archologique de 1803, que<br />

mon confrre, M. L. Feraud,<br />

Aoun-ed-Diab,<br />

chez les Segna.<br />

en avait vu de pareils<br />

Les fouilles pratiques un peu superficiellement dans<br />

l'enceinte mme de la ville ont fourni,<br />

tit,<br />

en grande quan<br />

toutes les varits de poteries qui sont ramasses<br />

d'ordinaire dans les tablissements de la domination ro<br />

maine, depuis la terre rouge de Samos,<br />

aussi remarqua<br />

ble par son vernis que par ses ornements en relief,<br />

jusqu' ces tessons qui proviennent de la vaisselle gros<br />

sire des pagus. Tout ce qui a reparu sous la pioche est<br />

bris. Les vases entiers sont d'ailleurs bien rares dans<br />

des ruines dont la destruction a t complte par le<br />

voisinage des tribus. Quelques signatures de potiers, la<br />

plupart emptes et Irs-abrges,<br />

se lisent encore sur<br />

de menus fragments (1). Voici celles que j'ai dchiffres<br />

en me servant de la loupe :<br />

1 EXOF ex officin. 5 AAYY III A et V lis<br />

SEXTI Sexti.<br />

2 L MAD<br />

0"<br />

.R<br />

3 L'Y- 7 .M<br />

AVX 8" "n tiei cl,auss*<br />

1-X 1 X \ VC<br />

du cothurne.<br />

(I) Ces tessons figurent aujourd'hui dans le Muse de Constantine.


43<br />

Je signalerai encore des dbris de lampe en terre<br />

cuite, reprsentant un lion, une trirme, des fleurs tri<br />

lobes; emblmes dj remarqus ailleurs.<br />

Parmi les morceaux de verre, dont les ouvriers ont<br />

rempli un coutin, j'ai distingu des chantillons d'une<br />

grande finesse et de teintes excessivement varies. Quel<br />

ques fragments avaient la couleur de l'amlhislc; d'au<br />

tres se rapprochaient de l'clat du cristal, suivant l'ex<br />

pression de Pline .Vire<br />

cessere vilrca.<br />

ad simililudinem cryslalli ad-<br />

Huit mdailles seulemenl sont sorties tics dcombres<br />

de l'ancienne ville de Sigus. Elles appartiennent l'po<br />

que de Constanlin-le-Grand et de ses successeurs imm<br />

diats;<br />

elles sont du module du quinaire (petit bronze).<br />

Dans le nombre des inscriptions, reproduites ci-<br />

dessous, avec l'indication de la provenance, trois seule<br />

ment apparliennent la catgorie des monuments pu<br />

blics;<br />

c'est tout ce qui avait chapp aux recherches de<br />

MM. Ii. Renier, De la Marre et Desvaux. Le reste forme<br />

un ensemble d'pitapbes latines,<br />

o l'on chercherait en<br />

vain une trace de l'lment africain. De ce fait,<br />

qui par<br />

lui-mme a une grande valeur, comme de l'existence en<br />

ce lieu d'une confrrie voue au culte de la Victoire<br />

(Victoria: ttug. sacr... cullores qui Sigus consistant) (1/,<br />

on pourrait infrer que les habitants du niunicipe, en<br />

trans par les ncessits de la politique repousser une<br />

population essentiellement belliqueuse,<br />

s'approprier tout le territoire environnant.<br />

|1) luscr, rom. de l'Algrie, n 3170.<br />

avaient fini par


L-CAELI<br />

VS FELIX<br />

V'A'CX.IISE<br />

u<br />

INSCRIPTIONS DE SIGUS.<br />

K- 84.<br />

N- 85.<br />

L CAELI CALLOMARA<br />

VS MAR NAVADOC USE OTBQ<br />

CELLVS M'VFELIV<br />

VIX- AN<br />

S- RVFINVS<br />

XXV V A . XXX<br />

HSE USE<br />

IVLVSRVFVSVA<br />

LXXX HSE OTBQ<br />

N-<br />

84. Stle registre double, au bord de l'Oued-el-Klab.<br />

N" 85. Au faubourg. Le sigle de la 2= ligne ressemble un D et<br />

un O accols et suivis d'un S renvers.<br />

N-8C.<br />

N"<br />

S7.<br />

N- 88.<br />

Q CLODIVS C0RNEL1A<br />

GALLICANVS DM VICTORIAVAXIII<br />

VA LXV I CLODIVS CORNELIA<br />

HSE VICTORVA IANVARIA<br />

....TVS<br />

XIIS'<br />

BQ<br />

VIX- A- XXV<br />

sv IL SE<br />

II H. T. B. Q<br />

N* 86. Dalle arrondie au sommet; les dernires lignes sont frustes.<br />

N 87. Sur un rocher quatre pilaphes accoles une seule lisible.<br />

N" 88. -<br />

Stle<br />

arrondie ; haut., 2"'f.


N- 89.<br />

L CORNELIVS<br />

OSPES VA XXX<br />

N"<br />

USE<br />

45<br />

N- 90.<br />

GARGILIVS<br />

SILVANVS<br />

VA LXXX<br />

II S E<br />

89. Dalle arrondie au sommet;<br />

N' 90. Stle arrondie.<br />

N"<br />

91. Stle cintre.<br />

N- 91.<br />

GARGILIA SIL<br />

VANAV.A.L<br />

II SE<br />

N- 92. N- 9a. N- 94.<br />

CORNELIVS D M<br />

CAECILIANVS DM S L CORNELIVS<br />

VA L II S E Q 1VL1VSACV -TINVS<br />

OT BQ TVSVAZXXX VA XXXII<br />

AGRIASVCCESSA IVLIA VRBANA HSE<br />

VAXLXIIS VXOR EIVS VA OTPQ<br />

OTBQ HONORATVS<br />

N" 92. Stle cintre.<br />

VA XX<br />

N" 93. Pierre en berceau ; sur la 2e pitaphe, ge non marqu.<br />

N- i9. Stle arrondie.<br />

N- 95. N 90. N- 97.<br />

C-LNGNIVS D M C-IVLIVSCRIS<br />

C'F-BARBARVS P IVLIVS PVS<br />

V-A-XVIMLS'E'<br />

O'T-BQ<br />

VRBANVS VA LX<br />

VA LXHSE<br />

OTBQ<br />

N" 95. Cippe arrondi; bien conserv.<br />

N" 96. Sur un rocher.<br />

N" 97.<br />

Dalle mesurant deux mtres; cintre.<br />

HSE


N98.<br />

D M<br />

L IVLIVS PROC<br />

VLVS VA LX<br />

CATVLLVS RVFI<br />

NVS.VA XXII<br />

C IVLIVS HO<br />

NORATVS<br />

VA XX<br />

46<br />

N 99.<br />

L IVLIVS FELIX<br />

VAN LXXX II S<br />

MVSSIA SATVI<br />

. . . .VAXXX IIS<br />

OTBQ<br />

N 100.<br />

D M S<br />

C IVLIVS C<br />

ARISIVS V<br />

A XXX VJII<br />

RVFINA M<br />

ARITO POS<br />

VIT<br />

N 98. A un kilomtre au sud-est du Bordj; plus complte que la<br />

copie que j'avais fournie M n Lon Renier. (Inscr. rom., 2496).<br />

N 99. Dalle un peu fruste.<br />

N 100. Au faubourg. Pierre en forme de berceau et orne de sculp<br />

tures.<br />

N- 101.<br />

N- 102.<br />

N- 103.<br />

IVLIA. Q. F IVLIA LVCV L.LVR1VS<br />

BELLICA.V.A.X1II LLA VA M.F.QVIR.<br />

M. IVLIVS. CAN XXXX PROCVLVS<br />

DIDVS.V.A.XL IIS HSE VA LV<br />

N- 101. Stle arrondie, trs-belle.<br />

N- 102. Pierre en forme de berceau.<br />

N- 103. Prs de la fontaine; dalle anondie.<br />

N 104.<br />

N 105.<br />

IVLIA.CF. MAGNIA<br />

LAETA. TERTVLLA<br />

V. A. XX. H. S. VA LX<br />

P PORREGA IITBQ<br />

P.F.AFRICANVS L CORNELIVS<br />

V. A. XXXX FLORENTINVS VA<br />

H. SE LXX HSE OTBQ


N* 104.<br />

grands.<br />

47<br />

Stle arrondie. Les deux premires lignes en caractres plus<br />

N 105. Stle arrondie.<br />

D M S<br />

L LIC1NIVS TVE<br />

NIVS V A XLVOTBQ<br />

D M S<br />

LICINIA LE<br />

GVDVLLA V A<br />

XL H SE<br />

l) M S<br />

N 106<br />

L PVLLIVS FESTV<br />

S V A LXXV H S E<br />

OTBQ<br />

N 106. Pierre triple registre; deux seulement crits.<br />

N 107.<br />

D M S<br />

L V C V DVBIDIVS<br />

L I N A VICTOR<br />

VICS1T YICS1T #<br />

D & B 46 M ANN1S<br />

F * PS *<br />

N" 107. Stle registre double. On a trouv dessous une rande<br />

quantit de dbris de vases romains ayant servi aux libations.<br />

R. |os. _<br />

N 108.<br />

D M<br />

CN.MARCI<br />

L<br />

VS.CERIALIS<br />

V.A. LXV.HSE<br />

O.T.B.Q.<br />

Q.MARC1VS.MONNO<br />

SVS.V.A.VI1I.H.SE.O.B.Q.<br />

OCTAVIA.EXTR1CATA<br />

V.A.LXXX.H.S.EO.T.B.Q<br />

DaHe cintre; 2'"4; intacte.


N-<br />

48<br />

109.<br />

UMS DMS<br />

Q MAR ATTIA<br />

C1VS Q<br />

RVFIN<br />

FIL QIR AVA LXXX1<br />

MARCI HSE<br />

ANVS OTBQ<br />

V A LXXXV<br />

HSEO<br />

TBQ<br />

109. Stle i registre double moulures.<br />

N 110. N 111. N 112.<br />

MMARC1VS TAEL1VS L MARC!<br />

MAGNYS VERVS VA VSCRISP<br />

V'AXXlll.H H INVS VA<br />

SE LXHS<br />

N 110. Dalle de 2m15; cintre.<br />

N 111. Dalle cintre; 22; un peu truste.<br />

N" 112. Dalle cintre; intacte.<br />

N 113.<br />

DMS<br />

AEMILIA<br />

TERTVLLI<br />

NAVAXXX<br />

A<br />

AMINIA<br />

ESTBICATV<br />

LA V A V<br />

HSE<br />

N 113. Hauteur, 1"<br />

erreur.<br />

N 11 i,<br />

DMS<br />

L ATT1YS<br />

MAXIMVS<br />

SACIIRDO<br />

SVA LXXV<br />

OTBQ<br />

N 115.<br />

M PESCENM<br />

VS T-ATVLLINVS<br />

VA XLV HSE<br />

Q.PESCENNIVS<br />

VRBANVS VA<br />

XXXVI1II HSE<br />

II VO BQ<br />

largeur, 0"3i. La 5" ligne constitue une<br />

N 11 1. Cippe quatre faces, avec fronton sculpt. Le lambda et Vla.<br />

N 115 Dalle cintre.


N-<br />

40<br />

116.<br />

D M S MGIOS<br />

M POSTV LVCILIAE<br />

M1VS.SA VRBANAE<br />

TVRiNT CON1VG<br />

NVS#VA AE1VS<br />

LV1.MVI VA.LX<br />

posrvMi H. S. S<br />

A VRBANA<br />

VA. XI<br />

H. S. S<br />

N 116. Pierre en forme d'autel; moulures; au fronton, invocation<br />

double. Tout prs de cette spulture, gt une grande dalle sommet ai<br />

gu ; le petit cadre creus au centre et enjoliv de deux petits trous ronds.<br />

attendait probablement une inscription. Ce n'est pas la seule pierre an-<br />

pigraphe que l'on ait rencontre dans celte localit. Beaucoup de chr<br />

tiens,<br />

par espril d'humilit, laissaient leurs tombes dans l'oubli en s'abs-<br />

tenant d'y graver la moindre indication sur eux-mmes ou sur leur fa<br />

mille.<br />

N 117.<br />

L.PVLLIVS.P.F<br />

QVIR.COMA<br />

TVS V.A.X.<br />

II.SE.O.T.BQ<br />

N 118.<br />

QvPVLLLVS.CF<br />

QV1R..BASSVS<br />

V.A XXV<br />

H * S 4 E<br />

N 119.<br />

D M<br />

Q POMPE1VS<br />

INGENVS<br />

VAXXXXI<br />

N 117. Trs-belle dalle. Au milieu de la 3 ligne, cadre queues<br />

d'aronde.<br />

N- 118. Je reproduis cette pitaphe cause de certaines diffrences<br />

dans la forme des sigles [Inscriptions romaines de l'Algrie n 2509). Lisez<br />

Pullius.<br />

N _ j 19, stle cintre, dans la rivire, qui borde le bas de la n<br />

cropole (1). Ingnus est mis pour Ingniais.<br />

(I) Dans la partie basse de ce vaste cimetire, que j'ai visit avec soin,<br />

deux poques diffrentes, la seconde fois, aprs l'exploration de notre


N* 120.<br />

50<br />

N- 121.<br />

N" 122<br />

ME D M D S S<br />

MORIAE PVBL1C1A CN.SEI7.3<br />

SALVSTI VITELLIA IVCTjNDVS<br />

AEHONORA . VA C OT VAUXXXHSE<br />

TAEVAXL1III BQ D.M.S<br />

IVLIARVFINA<br />

MATRI POSIT<br />

L.AELIAPROC<br />

N"<br />

120. Belle pierre en forme de berceau avec un fronton formant<br />

guirlande. Posit est une faute; lisez posuit.<br />

N" 121. Sur un rocher. Encore une centenaire. Le rocher contigu<br />

prsente, parmi les dessins tracs la pointe, l'image d'un homme que<br />

l'on dirait pourvu d'ailes, et, tout autour,<br />

tinct est une branche d'arbre pose verticalement.<br />

des symboles dont le plus dis<br />

N" 122. Au faubourg. Dalle brise. A la fin : Procula.<br />

N- 123.<br />

P.S1TTIVS.P<br />

Q MAXIMUS<br />

V. A. XXXI<br />

OTBQ<br />

N- 124.<br />

D M<br />

VRAM A 1)0X1 A<br />

V A LI1I1 M VIII<br />

N 123. Cippe arrondi ; intact. Probablement P. F.<br />

N 12S. Pierre en forme de berceau.<br />

N 125. Dalle arrondie au sommet; lm62.<br />

N- 126.<br />

C V1B1VS FELIX<br />

V A LXX OTB Q<br />

CAEC1LIA MAN<br />

IOSAVALXOTBQ<br />

N- 127.<br />

CLVCIA V A<br />

LXV H S E<br />

L BROCVS<br />

V A LXXXVII<br />

HSE<br />

N- 125.<br />

D MS<br />

C GEMIN1VS A<br />

Plill.ISVALXX<br />

HSE<br />

N- 128.<br />

Q YALERIVS<br />

SODALIS V A<br />

LXV<br />

OTQ<br />

savant matre, M. Lon Renier, se voient plusieurs constructions d'un ca<br />

ractre qui diffre videmment de celles qui remplissent le champ du re-<br />

pps. L'une d'elles est compose de longues dalles peu disjointes et re<br />

couvrant un trou profond; elle avoisine la rivire.


51<br />

N- 126. Dans le bordj ; belle dalle, arrondie au sommet.<br />

N 127. Dalle arrondie; lm19.<br />

N- 128. Mme forme.<br />

N 12J. N 130. N1 131.<br />

D M D M D M<br />

M C RVFVS AEMILI IVLIA S<br />

V A LXXXX A SATVR ECVND<br />

HSE A V A LXV A VIX<br />

S IVLIA VALI H S A LXXXUI<br />

HSE HSE<br />

N' 129. Dalle arrondie au sommet.<br />

N- 130. Mme l'orme.<br />

N 131. Pierre oblongue, comme les prcdentes. Sommet cintr.<br />

N" 132.<br />

N- 133.<br />

N- 134.<br />

DIS M. S CARISI M CORS ELI<br />

DOM1TIA VR ATERT VS CLARVS VA<br />

BANA V A VLLA LXXX HSEOEBQ<br />

XX V VA LXX CASSIA QVIN<br />

OTBQ HSE TILLA VACOT<br />

L DOM1TIVS FE RQ<br />

LICIO VA LXXXX<br />

N- 132. Dalle arrondie au sommet. Spulture du mari et de la<br />

femme.<br />

N 133. Dalle cintre. Les I forms comme les L.<br />

N-134. Pierre en berceau; lettres lies. Tombeau de famille. En<br />

core une centenaire.<br />

N- 135.<br />

IVLIA SATV<br />

RINA.V.A<br />

LXXX<br />

N" 136.<br />

D M<br />

SERTIMA<br />

MAIA VA<br />

XXXX USE<br />

N- 137.<br />

M GEMELLVS<br />

V A XXXVI<br />

HSE


52<br />

N 135. Dalle arrondie. J'ai vu aussi le ir 2493 du Recueil.<br />

N 136. Mme forme. Il y a la une marque de l'poque o la plu<br />

part de ces pitaphes ontttailles.<br />

N 137. Pierre brise.<br />

N 138.<br />

POMPONIAFORT...<br />

KARAM1HICON<br />

MVLTISSOILACI....<br />

ANNISSVPERSIT-..<br />

ITVOMNAQVIIS<br />

NOBISTVOSVNT Q<br />

SITALABORI HON'<br />

ESTE MEMORIE<br />

MVLIER<br />

N- 138. Autel moulures bris; plusieurs lettres lies. La copie<br />

vaut unfac-simile.<br />

N- 139.<br />

N" 140.<br />

N- 141.<br />

TVRIAOTIA AEL1VS....ARVS S1DIAD<br />

TAVAXLHES VAL. USE AVAXV<br />

N- 139. Sur un rocher, avec encadrement.<br />

N" 110. Pierre brise. Peut-cire Ianuarius.<br />

N 141. Pierre brise dans la partie suprieure.<br />

EBQ<br />

N Ii2. N 143. N 144.<br />

D M QMINVC1VS DMSNVM<br />

RIEVI A VRBANYSV ISIASECVN<br />

RVF1NA AXXXXOTB DILAVAXXX<br />

VAXXXV Q USE OTBQ<br />

OlBQHSt;<br />

112, Dalle tfcle pointue; criture grossier


N in. Stle cintre.<br />

53 -<br />

N 14 1. Sur un rocher, vers la partie la plus leve de la ncropole<br />

et prs des dolmen reprsents dans la planche II.<br />

N- 145.<br />

VLIA SPESNAN<br />

AMTE SVCO.NIVNX<br />

MVLI D1LECTA PER ANNOS<br />

OBSEQVIO PIETATIS<br />

SVPERASTMARITV.<br />

OMNIS QVAE SVNT NO<br />

QVO.V MQVAESITAI<br />

MARINV<br />

"<br />

N- 146<br />

DIOQF<br />

HONOR<br />

ODVI<br />

MOOV<br />

V 111 D<br />

LIA<br />

ATER<br />

N' 145. Pierre en berceau, brise; beaucoup de lettres disparues;<br />

auprs de la fontaine.<br />

N- 146. Longue dalle casse; pitaphe mutile.<br />

N 147.<br />

N 1 48.<br />

T<br />

VA<br />

N 149.<br />

MOCVLATI VICTORV IVL1VSIC<br />

VS FAVSTI BIORVSER 1VSTV<br />

NVS VA VA LX ATRIMAE<br />

XVIII HSE USE VA LUI<br />

OT BQ<br />

N- 147. Dalle cintre, bien conserve.<br />

N.<br />

,148i _ Ubioru ou Ubiorus servus ? Cippe arrondi.<br />

XIT<br />

l'inscnp-<br />

N- - 149 Stle moulures portant une ascia au-dessus de<br />

tion. C'est le seul exemple parmi les monuments funraires de Sigus.<br />

N 150.<br />

VALCASA<br />

TVRNINA<br />

VALXX<br />

N 131.<br />

.TTIVS Q .MILIVSCAL<br />

VII H S<br />

TBQ<br />

N" 152.<br />

DONA<br />

VA XXXX<br />

BQ


54<br />

N- 150. Dans la rivire . Valica '!<br />

N" 151. Dalle brise; lettres disparues.<br />

N 152. Stle moulures, casse.<br />

N 153.<br />

....LIAM<br />

N 154.<br />

M CCALCO<br />

....RCISSA<br />

....VCIMERENTI<br />

AVRELIA<br />

.IXITAX FECIT l'ERMA<br />

OCLIAIDC R1VMLIB*<br />

IMF V.A. LXXVI<br />

N 153. Pierre en berceau, casse a gauche.<br />

N 154. Pierre en forme de berceau; au S.-O. de la ville. Aurlia<br />

fait lever une tombe son mari par un de ses affranchis.<br />

N" 155.<br />

....VR*MEM<br />

OR1ESATURNINA<br />

VIXXIT ANNIS<br />

XIII ET MES<br />

ES QVATTOR<br />

N 155, Orthographe trs-incorrecte; solcismes latins.<br />

N 156.<br />

VAEMILIVS<br />

V<br />

VICTOR<br />

SATV<br />

VAL<br />

AEMILIA<br />

NOVICIA<br />

VAXX<br />

N 156. Stle deux registres, casse. Dans la rivire qui longe la<br />

ncropole.


55<br />

N *57. N- 158. N 159.<br />

ATVR ....1FIASODA<br />

NINA VA LIESE CULI<br />

XXX IIS VALVHSE<br />

N" 157. Fragment de tombe.<br />

VRBANA V<br />

AXXXOTBQ<br />

N 158. Sur un rocher, en caractres assez mal forms et en partie<br />

frustes.<br />

N" 159. Dalle grossire.<br />

N- 160.<br />

D M<br />

M.SITT1.MF<br />

HONORAIT<br />

VALVHE<br />

BQ<br />

VICTORIA<br />

VSSIIA<br />

CONTVNX<br />

VA LXXV. H. T. B<br />

Q<br />

N- 161.<br />

IVLILO<br />

VAXLIXHS<br />

LVETRVEVAXIV<br />

AELIA.C.F.PROC<br />

VLA V A<br />

XXXVIII<br />

HSE<br />

O<br />

T<br />

B Q<br />

N 160. Stle carre a tte (aille en diamant. A ct, un dolmen<br />

de grandes dimensions, dont la table ne mesure pas moins de 17 pieds en<br />

longueur,<br />

et 7 pieds 1[2 en largeur.<br />

N 161. Dalle arrondie au sommet; les premires lignes manquent.<br />

N 162.<br />

romains.<br />

N 162.<br />

P. SITTIVS<br />

P. F SEDATVS<br />

V.A.XVIIII<br />

H. SE<br />

O.TBQ<br />

N 163.<br />

SITT1APF<br />

ELEVTERA<br />

VAXXXVII<br />

H'S'E<br />

O.T.B.Q<br />

Dalle cintre; 150; surnom adopt par les premiers colons


56<br />

N 103. Dalle cintre : haut. 2"; cte de P. Sittius, et en caract<br />

res de la mme poque.<br />

N- 104.<br />

SITTIASPICV<br />

LA VA LV<br />

HSE<br />

N- 164. Cippe .cintr, prs d'un dolmen.<br />

N- 165.<br />

CLDIAAP<br />

VAVAL1<br />

USE OTBQ<br />

N- 165. Dalle cintre; signes intercals dans l'criture.<br />

D M<br />

N 166.<br />

SITTIVS ...GEMINI<br />

SVII ...RVELLIVS<br />

1 OTBQ VALXXXV<br />

HSEOTBQ<br />

QCAECILI<br />

USRVFINV<br />

SVALI OT<br />

BQ<br />

N 166. Sur un rocher dont la face antrieure prsente une srie de<br />

huit pitaphes peu prs frustes.<br />

N- 167.<br />

D M<br />

VADIAM<br />

ATRONA<br />

VAXXXVII<br />

GVRDINIA<br />

ROGATVLA<br />

VA XII<br />

N- 168.<br />

Q SALLVSTIVS<br />

RVSTICVS<br />

VALVHSE<br />

C SALLVSTIVS<br />

SATVRNINVS<br />

VAXXXVHSE<br />

N- 167. lnscrip. rom. de l'Alg., ir 2518. Je lis Curdinia.


57 -<br />

N- 168. Dalle arrondie au sommet . Deux<br />

mme pierre.<br />

N 169.<br />

frres reposaient sous la<br />

K* 170.<br />

DMS CENI3<br />

P. S1TT1VS.P.F SVPER<br />

Q VFIO.V.A ENSI<br />

LXV. H. SE SXXIII<br />

N 169. Cippe arrondi ; intact.<br />

H Q<br />

N 170. Pierre brise; dans I intrieur ds l'ancien caravansrail.<br />

N- 171.<br />

N" 172.<br />

CAECILIA MEMORIAE<br />

.L.F.Q. IVL1AE<br />

CAS<br />

XLIIII . . CONIV<br />

B Q<br />

..AMAN<br />

C VIB1US ...ME<br />

VELLANVS<br />

CONTVGI<br />

N- 171. Autel avec moulures; bris.<br />

..XXXXII<br />

N- 172. Pierre en berceau; la partie gauche de l'inscription a t<br />

enleve par une cassure.<br />

N" 173.<br />

...VRBA<br />

N" l'-i-<br />

....APRO<br />

NVS VA PERTIA SA<br />

XXXV CERDOS VA<br />

HSE<br />

N" 173. Pierre brise.<br />

LXXV<br />

N- 171. Dalle brise dans la partie suprieure. Epitaphe d'une pr<br />

tresse.


58 -<br />

N- 175.<br />

D M D M<br />

GVD CVAP<br />

VALXV RIA<br />

SATVRN CIOP<br />

INA IVNVS<br />

VALX. VAXVI<br />

OTBQ<br />

N- 175. Double, sur un rocher; fruste. Des figures dans le genre de<br />

celles que reprsente la planche III (Nos 5 et 6), accompagnent ces pi<br />

taphes.<br />

N- 170.<br />

DIS MANIBUS<br />

MVNATIA L FIL SA<br />

VRNINA VA XXIII<br />

HSE OTBQ<br />

DIS MANIBUS<br />

MVNATIA. L. F. PRO<br />

CVLA.V.A.XXV.II.S<br />

O.T.B.Q<br />

.S MANIBUS<br />

MVNATIVS.L.F<br />

VRBANVS<br />

.A. XXXX. H. S<br />

N 176. Longue dalle arrondie et un peu mutile. Deux surs re<br />

posent ct de leur frre,<br />

N 177.<br />

N 178.<br />

CAFRANIAV1TA DMS<br />

LISVALXXVHSE AEMILIAE<br />

C0CC0T CIANAE V A XXX<br />

CIIIVVS VA MA RITE CARISSIME<br />

LXXXX


59 -<br />

N 177. Dalle cintre; tombeau de famille. Ces noms du mari ont<br />

une forme trangre.<br />

N- 178. Bloc arrondi; haut. 0>80<br />

N" 179.<br />

D M S<br />

AM1NIAE MA<br />

TRONAE CON<br />

IVGIDEFVNCTAE<br />

V A XXX<br />

MVSSIVS PLO<br />

TINVS COXIV<br />

GIRARISSIME<br />

O E BQ<br />

N- 179. Belle dalle arrondie au sommet. Comparer le n 183.<br />

N" 180. Entre Oum-el-Gomcl et Bir-Tandja.<br />

N. na\. _<br />

N 182.<br />

N- 181.<br />

MOCL.V.<br />

SCI II<br />

OS VA<br />

MAXXV<br />

I1I.CI.1EC<br />

Dalle<br />

N- 180.<br />

D M<br />

IVLIVS<br />

RVFINVS<br />

VAXXXXHS<br />

C1VLIVS MF<br />

Q.POTITVS<br />

VAXX IIS<br />

OTBQ<br />

N- 182.<br />

CAECIL1A.M.F<br />

MARCELLA .<br />

V.A. XX.<br />

Il.S.E.<br />

fruste, prs des rochers inscriptions.<br />

Dalle arrondie au sommet.<br />

N- 183.<br />

MVSSIVS PLO<br />

TINVS VA<br />

MUSSA CAST<br />

IS.VA XXX<br />

N" 184.<br />

D M S<br />

CGEM1N1VS A<br />

PBILISVALXX<br />

II S E<br />

N 165.<br />

DIS MANI<br />

BVS PANTEI<br />

P F ROMVLI<br />

VAXXVIISE


N


N- 189.<br />

61 -<br />

K, m_<br />

ESTIVJIIADR.. DIV0<br />

ITRAIANI PAR. CONSTAN<br />

TIO<br />

N- 189. Pierre fruste; soubassement du rempart de Sigus.<br />

N 190. -<br />

Colonne<br />

brise, Sigus. Ddicace l'empereur Constance.<br />

En terminant la prsente notice, j'prouve le regret<br />

d'avoir quitt un milieu o mon got pour les choses de<br />

l'antiquit pouvait lre encore de quelque utilit l'au<br />

teur du Recueil des inscriptions romaines de l'Algrie.<br />

NOTES ET CLAIRCISSEMENTS.<br />

Les gnies topiques el les divinits des Maures cl des<br />

Numides. Comme lous les peuples primitifs, les Mau<br />

res et les Numides taient en possession de traditions<br />

la fois religieuses el potiques, qui confiaient la dfense du<br />

pays des dieux nationaux (Deus ntimidarum magnus'<br />

DU Maurici, DU mauri Augusli),<br />

et plaaient sous la pro<br />

tection de gnies topiques, la fondation des colonies,<br />

des villes ct des bourgades, la fcondit de la terre, la<br />

puret des eaux, les antres, les bois sacrs, les monta<br />

gnes,<br />

et enfin le foyer domestique. Les recherches ar


62<br />

chologiques que l'on a faites en Algrie,<br />

n'ont rendu<br />

la lumire qu'un Irs-pelit nombre de monuments crits<br />

ayant trait la cosmogonie de l'ancienne Afrique. Mais<br />

ces faibles donnes sont des jalons qui permettront,<br />

grce aux dcouvertes ultrieures, de reconnatre le<br />

champ, probablement circonscrit,<br />

gnes.<br />

des croyances indi<br />

Il y a lieu de s'tonner que les Romains qui, loin de<br />

perscuter le culte des vaincus, y autorisaient mme<br />

l'emploi de leur propre langue,<br />

n'aient point song<br />

dresser l'inventaire du ftichisme africain, ne ft-ce que<br />

pour enrichir l'histoire d'un chapitre curieux. C'est<br />

peine si dans quelques auteurs latins,<br />

on aperoit la<br />

mention d'une divinit exotique ou la descriplion de<br />

quelque crmonie se rapportant des religions tran<br />

gres.<br />

Cependant celle mythologie, toule grossire qu'elle<br />

tait, animait les objets de son adoration,<br />

en leur don<br />

nant un corps. Des emblmes dont le sens a exerc la<br />

sagacil de MM. Berbrugger et Judas, entouraient ces<br />

figures grossires comme pour favoriser l'intelligence<br />

d'un mystre que le hasard a dispers dans les diff<br />

rents muses de l'Algrie. Prenons un exemple entre<br />

cent.<br />

En 1861, j'ai dcouvert enlre El Massine et Oullaza,<br />

16 kilomtres de Constantine, une lgende votive, gra<br />

ve sur un rocher isol qui domine le plateau de Gue-<br />

chegache. Au-dessus de l'inscription qui est en langue<br />

latine, se dessine une grande ligure radie, qui occupe<br />

en partie la surface d'une concavit formant une espce<br />

d'autel.


- 63<br />

Ce qu'il faut voir dans celle image, c'est la reprsen<br />

tation matrielle d'un de ces tres suprieurs qui pr<br />

sidaient aux destines des populations aborignes, le g<br />

nie 1FRV; et, chose remarquable, la ddicace qui l'ac<br />

compagne porte un nom, un prnom et un surnom pu<br />

rement romains. En voici la disposition :<br />

1FRV.AVG.SAC.C.IVL<br />

CRESCENS. VIS.<br />

AB FEC1T.<br />

Ifru Auguslo Sacrum. Caitts Juluis (Julius) Crescens<br />

ab (aram ?) fecit.<br />

Ddi a Ifru Auguste. Caitts Julius Crescens adress<br />

cet autel.<br />

On pourrait peut-tre lire : Volum libens solvil, si l'on<br />

considrait les trois dernires lellres de la seconde li<br />

gne comme n'appartenant pas au mot Julius; mais, l'hy<br />

pothse est peu admissible en prsence des caractres<br />

Iracs sur le rocher.<br />

Que conclure de ce fait, sinon que plusieurs colons<br />

romains, mls l'lment indigne,<br />

avaient pouss l'a<br />

mour de la fusion, jusqu' adopter le culte des divinits<br />

numidiques?<br />

Source du fleuve Amsaga ou Amsagas,<br />

aujourd'hui le<br />

Roumel. Aprs avoir visit le pays arros par la Bou<br />

Merzoug, ls Roumel et leurs divers affluents, je ne puis<br />

m'empeher de reconnatre que c'est au premier de ces<br />

courants d'eau qu'il convient d'attribuer le nom ancien.<br />

Deux preuves solides viennent l'appui de celle opi-


M _~<br />

nion (I). D'un ct, l'importance du Bou Merzoug (le<br />

fleuve de la contre fertilise); de l'autre, la dcouverte<br />

de l'inscription (n 55) avec le nom CATVAMSAGA,<br />

huit kilomtres seulement de la montagne d'o sortent<br />

les sources abondanles de ce fleuve auquel les colons<br />

avaient lev un sacellum, encore visible, quoique ren<br />

vers en partie. J'ajoulerai que M. Lebiez, ingnieur des<br />

ponts-et-chausses, a fait don au Muse de Constantine,<br />

d'une collection d'amphores retires du large bassin que<br />

l'eau du Bou Merzoug forme devant la chapelle, avant<br />

de s'lancer dans les plaines magnifiques qui prennent<br />

son nom.<br />

Plolme place la source de l'Amsaga au pied du Bu-<br />

zara. Cette assertion qui parat concorder en tout point<br />

avec les donnes topographiques du problme, aurait<br />

l'insigne avanlage d'enrichir la carie romaine de l'Afri<br />

que, de deux synonimies inattendues, pour le<br />

tleuve, l'autre pour la montagne."-<br />

\^ ,<br />

--~L^--GT4^r-r-te<br />

.A.<br />

(I) Celle opinion est celle que j'ai communique M. F. Lacroix, an<br />

cien directeur des affaires civiles, Alger, quelques jours aprs mon ex<br />

cursion. C'est tort que l'diteur de la carie romaine, dresse par lui,<br />

a crit Caput Amsagae,


Luth. Arnolet, a Const-aftihe<br />

ENV1ROAS<br />

CONSTANTINE<br />

/// Cekrotin,<br />

/Tas dAKba.<br />

ri i


P0y ^A<br />

/^"',V^'<br />

*<br />

'A*<br />

/


DOLMEN<br />

de la ncropole de Sigus.<br />

Pl.ll


IMAGES ET EMBLMES<br />

Gravs sur les rochers de la ncropole de Sius .<br />

PI. 111.


tJC?<br />

-J<br />

S*<br />

1<br />

r<br />

W<br />

^<br />

fc

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!