L'Institut René Cartigny a 50 ans Het Instituut René Cartigny is 50 jaar
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Jacqueline Devreux n’a pas de photo d’elle quand elle était enfant.<br />
D<strong>ans</strong> les années soixante, sa famille sortait peu l’objectif. Et elle n’a pas<br />
vraiment de souvenirs non plus.<br />
C’est d<strong>ans</strong> ce vide qu’elle pu<strong>is</strong>e l’inspiration. "Ces images me manquent",<br />
explique Jacqueline Devreux. "J’ai commencé à peindre ma<br />
fille - qui a aujourd’hui 17 <strong>ans</strong> - quand elle était petite. A travers elle<br />
et ses am<strong>is</strong>, j’imagina<strong>is</strong> la fillette que j’aura<strong>is</strong> pu être... ".<br />
Jacqueline Devreux déploie aujourd’hui son album photo d<strong>ans</strong> les<br />
galeries et les salles d’exposition, à Bruxelles et aux quatre coins du<br />
monde: New-York, Tokyo, Milan, Barcelone, Moscou,… Des toiles<br />
nées à Ixelles, d<strong>ans</strong> son atelier de la rue des Champs Elysées, au rezde-chaussée<br />
d’une splendide bât<strong>is</strong>se signée Paul Hamesse.<br />
Photos de classe<br />
Il faut de longs mo<strong>is</strong> pour concevoir un tableau. L’art<strong>is</strong>te travaille au<br />
départ d’une photographie pêchée d<strong>ans</strong> les archives de ses proches.<br />
"Je les déconstru<strong>is</strong> complètement", explique Jacqueline Devreux.<br />
"J’y apporte mon univers. J’essaye de mettre en lumière l’âme des<br />
personnages, leurs sentiments, leurs doutes, leur caractère. Il s’agit<br />
de réduire le portrait à l’essentiel. Au final, le tableau n’a souvent<br />
plus rien à voir avec la photo de départ".<br />
Rien à voir non plus avec l’univers rose bonbon dont on enrobe souvent<br />
le monde de l’enfance. "Je n’enjolive pas", poursuit l’art<strong>is</strong>te. "Je<br />
ne fa<strong>is</strong> rien pour plaire aux parents". D<strong>ans</strong> son album, à côté des<br />
portraits, on trouve des scènes de jeu floutées comme sur les vieilles<br />
photos jaunies, sorties des tiroirs des grands-parents. Ces images intemporelles<br />
racontent les vacances à la mer, les jeux en balançoire et<br />
les photos de classe.<br />
Les femmes<br />
et les enfants d’abord<br />
Un regard, un sourire, une moue, les vacances à la mer… Jacqueline Devreux fait jaillir le monde de l’enfance sous son pinceau.<br />
Rencontre d<strong>ans</strong> son atelier de la rue des Champs Elysées.<br />
Peinture morte?<br />
"On dit souvent que les femmes ne peignent que des enfants et des<br />
fleurs", sourit l’art<strong>is</strong>te. "Moi, j’ai cho<strong>is</strong>i délibérément de peindre des<br />
enfants. Ce sont des adultes en miniature, avec leur personnalité".<br />
Des femmes composent aussi l’album de Jacqueline Devreux. Ses<br />
autoportraits mettent en relief sa bouche charnue, ses grands yeux<br />
noirs et ses boucles ondulées.<br />
Touche à tout, Jacqueline Devreux a fait le choix de la peinture au<br />
terme de ses études art<strong>is</strong>tiques. "A 18 <strong>ans</strong>, je me su<strong>is</strong> inscrite à Saint-<br />
Luc, avant de passer à La Cambre pour étudier la photographie", relate<br />
la peintre. "J’apprécia<strong>is</strong> également beaucoup la gravure. A Cette<br />
époque, on nous fourrait d<strong>ans</strong> le crâne que la peinture était morte,<br />
qu’elle n’avait plus d’avenir. On ne voyait que des expositions conceptuelles<br />
comprenant des photos et des vidéos. Après un certain temps,<br />
j’ai réal<strong>is</strong>é que la peinture était pourtant bien ma voie".<br />
Jacqueline Devreux maîtr<strong>is</strong>e toutes les subtilités de son art, les techniques<br />
anciennes comme les contemporaines. Les moues, les sourires<br />
et les regards qu’elle compose traversent ainsi la toile comme<br />
s’ils étaient vivants. "Je souhaite toucher tous les publics, je revendique<br />
une peinture populaire", préc<strong>is</strong>e-t-elle. "C’est le temps qui façonne<br />
l’h<strong>is</strong>toire de l’art, pas les élites".<br />
Dès ce mo<strong>is</strong> de juin, Jacqueline Devreux ouvre les portes de son<br />
atelier, situé 6 des Champs Elysées, sur simple demande.<br />
02 513 77 45<br />
http://jdevreux.canalbog.com<br />
©Georges Strens