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Le nazisme: une « religion politique

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un <strong>«</strong> ordre », <strong>une</strong> noblesse nazie exclusivement composée d’éléments <strong>«</strong> purs ». Il<br />

s’agit également de <strong>«</strong> réactiver » les sentiments primitifs de la population allemande,<br />

et très particulièrement de la paysannerie, qui est sensée avoir gardé ancrée en elle<br />

l’antique culture sous le vernis de la chrétienté. Ainsi, l’ancêtre est élevé au rang de la<br />

perfection, voire au rang du dieu qu’il faut imiter. Cette idée se retrouve clairement<br />

dans les discours de Himmler : <strong>«</strong> Tout ce que nous faisons doit être justifié par rapport<br />

à notre race et par rapport à nos ancêtres. Si nous ne retrouvons pas cette attache<br />

morale, la plus profonde et la meilleure parce que la plus naturelle, nous ne serons pas<br />

capables à ce niveau de vaincre le christianisme et de constituer ce Reich germanique<br />

qui sera <strong>une</strong> bénédiction pour la terre entière. En tant que peuple, tel est notre devoir<br />

sur la terre. Depuis des millénaires, c’est le devoir de la race blonde que de dominer la<br />

terre et de toujours lui apporter bonheur et civilisation. 78 »<br />

D’autre part, le thème de l’exaltation du héros noble est également très prisé. <strong>Le</strong>s<br />

qualités primordiales sont les qualités chevaleresques du Moyen Age : noblesse<br />

héroïque, courage, fidélité, honneur. Himmler exprime clairement le désir de diriger<br />

<strong>une</strong> SS s’apparentant à <strong>une</strong> noblesse de type chevaleresque avec comme modèle le<br />

chevalier Parsifal. <strong>«</strong> Fidélité, fidélité inconditionnelle au Führer. La devise qu’il nous<br />

a donnée pour vous reconnaître en elle : <strong>«</strong> Mon honneur est la fidélité », doit vous<br />

servir de fil directeur. […] Votre fidélité doit venir du cœur et non de l’esprit, car ce<br />

dernier est bien souvent mauvais conseiller. Lorsqu’on a juré fidélité, on doit rester<br />

fidèle, que cela tourne à notre avantage ou à notre désavantage. 79 »<br />

Parallèlement à l’établissement de cette élite nationale-socialiste, on place au rang<br />

de héros voire de martyr certaines figures du mouvement <strong>«</strong> tombées pour la cause ».<br />

Jay W. Baird analyse en profondeur l’histoire de ces hommes souvent médiocres<br />

élevés au rang de héros et de martyrs 80 . <strong>Le</strong> plus frappant est probablement le mythe<br />

mis en place par Goebbels qui se dégage autour de la personne de Horst Wessel 81 , SA<br />

assassiné en 1930 et célébré comme un noble combattant mort dans l’héroïsme. Horst<br />

Wessel devint <strong>une</strong> véritable légende, la source d’un mythe célébré à travers des<br />

78<br />

Discours prononcé par Himmler devant les généraux et les chefs de services de la SS et de la police<br />

au foyer des aviateurs de Berlin, le 9 juin 1942<br />

79<br />

Discours prononcé par Himmler devant le 99e régiment SS à Znaïm (Sudètes), le 11/12/1938<br />

80<br />

Baird Jay W., To die for Germany – Heroes in the Nazi Pantheon, Bloomington, Indiana University<br />

Press, 1990<br />

81<br />

Baird Jay W., <strong>«</strong> Goebbels, Horst Wessel, and the Myth of Resurrection and Return », Journal of<br />

Contemporary History, 17/4 (octobre 1982), p. 647<br />

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