REB -_1947_num_5_1_948.pdf - Bibliotheca Pretiosa

68 ÉTUDES BYZANTINES
profondément divergentes, en certains autres absolument irr
éductibles.
Avant de remettre à l'imprimeur le premier fascicule des Notitiae
proprement dites, comprenant tous les catalogues épiscopaux
s'étendant à la Pentarchie et reproduisant en conséquence le
texte en question dans une de ses recensions, il me paraît séant
de présenter d'avance à la critique certaines conclusions aux
quelles m'a conduit un patient examen d'une documentation
enrichie de pièces nouvelles. Une copie ou deux ne m'ont, à vrai
dire, pas encore été accessibles et je ne sais au reste si elles le seront
jamais. La base de discussion, élargie par l'apport de trois témoins
de valeur1, me paraît néanmoins suffisante pour traiter à fond
quelques-uns des problèmes posés par les divers états où nous est
parvenu le rôle antiochien en raison d'une transmission parti
culièrement tourmentée.
Notre premier souci sera d'inventorier et de classer les copies
présentement connues tant dans la langue originale (le grec) que
dans les traductions syriaque, arabe, arménienne et latine2. Ce
travail a déjà été entrepris3, mais il y a non seulement à faire,
dans le stemma général, bonne place aux nouveaux témoins ; il y
aura aussi lieu de rectifier partiellement le rapport établi entre ceux
que l'on a déjà étudiés. La question de savoir ce que représente
le plus ancien texte dans sa plus ancienne recension (pièce originale
ou faux du ixe siècle ?) nous occupera en second lieu et nous
terminerons par l'examen de la thèse de Gerland, reprise du
P. Vailhé et partagée d'une certaine manière par Devreesse, selon
laquelle la Notitia V de Parthey représenterait pour les deux
premiers la Notitia même publiée par le patriarche Anastase
l'Ancien au vie siècle et pour le troisième le prototype auquel des
faussaires du ixe siècle auraient emprunté la charpente d'une
Notitia imaginaire destinée à la plus belle fortune.
(1) Les codd. hier. patr. 39, le genev. gr. xxm et la version arabe. A l'exception
de cette dernière, communiquée en copie due au reste à un eminent orientaliste (voir
ci-dessous p. 69 n. 8), j'ai pu me procurer les photographies mêmes de ces nouveaux
textes ainsi du reste que de tous les témoins grecs. Le paris, gr. 1231 est également
inédit mais on ne peut dire qu'il soit de qualité. Le sinaitic. 5C8 m'a été inaccessible.
(2) Il semble qu'il a circulé également une version en vieux français éditée par
H. Michelant et G. Raynaud, Itinéraire à Jérusalem et description de la Terre Sainte,
Genève, 1882. Le signalement ne m'en est connu que par les Byzantinisch-neugriechis
che
Jahrbücher, V, 1927, 104, ?. 4.
(3) Par Honigmann, op. et loc. cit., 70, 71.