REB -_1947_num_5_1_948.pdf - Bibliotheca Pretiosa
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82 ÉTUDES BYZANTINES<br />
faits plus importants que l'on ne peut conclure de leur mutisme<br />
à l'erreur ou à l'invraisemblance. Au reste l'institution semble<br />
bien, comme Honigmann l'a relevé1, avoir laissé au moins une<br />
bonne trace dans l'historiographie. Un texte hagiographique, les<br />
actes de sainte Pélagie, montrent en effet le patriarche d'Antioche<br />
convoquant au ve siècle, pour traiter d'une affaire, les évêques<br />
de sa province : τους πέριξ επισκόπους. Il en dut être sur POronte<br />
comme sur le Bosphore, sur le Tibre2, en Egypte3, où les titulaires<br />
des sièges voisins du trône patriarcal furent appelés à former le<br />
conseil central et se trouvèrent, pour cela même, jouir d'une<br />
dignité particulière. La différence est qu'à Antioche, comme à<br />
Rome mais sur plus grande échelle, ces prélats formèrent une<br />
classe à part gratifiée d'un titre supérieur qui mettait leur groupe<br />
provincial4 dans une si eminente position que le tacticon dut les<br />
enregistrer en tête et à part des autres suffragants. Ce n'est au<br />
reste pas là le phénomène le plus insolite de la liste, qui compte<br />
et dénombre sous deux rubriques également différentes deux<br />
classes de métropolites, les grands qui sont tête de province et<br />
les autocéphales qui, comme Chalcédoine à Constantinople, n'ont<br />
sous eux aucun autre diocèse que le leur. Le P. de Jerphanion<br />
semble avoir donné6 la vraie raison de cette anomalie : le souci<br />
de ne pas dépasser le chiffre de douze, consacré par le Collège<br />
de's Apôtres, dans une Église où l'on semble avoir eu très vif le<br />
culte de la mystique des nombres.<br />
La somme de tous les sièges d' Antioche, consignée à la fin de<br />
la recension syriaque et de plusieurs copies grecques en fournit<br />
une preuve singulière, puisque, toutes corrections6 faites, il s'avère<br />
(1) Ibidem 68.<br />
(2) Voir la suggestive remarque du P. de Jerphanion, La treizième métropole..., 662<br />
en note, selon laquelle la multiplication, dans les provinces d'Europe et du Rhodope,<br />
d'archevêchés autocéphales aurait eu pour but de donner plus de dignité et partant<br />
plus d'autorité aux membres les plus assidus du synode permanent. On sait que<br />
celui-ci se composait de droit de tous les évêques présents dans la capitale au moment<br />
de sa tenue et il est normal que les chefs des diocèses voisins, en visite fréquente<br />
à Constantinople, en devinssent par la force même des choses comme les membres<br />
ordinaires.<br />
(3) A Jérusalem, l'institution fut de création postérieure en imitation, sans doute,<br />
de ce qui se faisait à Antioche. Cf. V. N. BÉNÉÔEvié, llemarques..., 71.<br />
(4) C'est à tort que Devreesse, op. cit., 308 affirme que la Syrie Ire disparaît<br />
comme province après l'élévation de ses membres au rang de syncelles. Elle disparaît<br />
si peu que ses membres composants reçoivent le titre restrictif d'éparchiotes ou provin<br />
ciaux, à savoir de la province d'Antioche. Celle-ci subsiste mais est classée à part,<br />
en raison du rang supérieur des sièges qui la forment.<br />
(5) Cf. de Jerphani'jn, La treizième métropole..., 6G3.<br />
(6) Les rédacteurs des recensions plus récentes, ainsi sans doute que les copistes<br />
eux-mêmes, ont remanié le total des sièges porté, suivant les textes, à 151, 153 et 154