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REB -_1947_num_5_1_948.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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LA NOTITIA d'aNTIOCHE 79<br />

tantielle, celle de la province d'Êmèse, sans doute en compensat<br />

ion de la perte de l'Isaurie.<br />

Le premier, Gerland, dans son travail inédit, dont Honigmann<br />

a fait connaître1 les conclusions, a contesté que le rôle officiel<br />

d'Antioche comportât une liste des évêchés dont la constitution<br />

serait selon lui postérieure à la conquête arabe.<br />

Mgr Devreesse vient de prendre dans l'affaire une position<br />

encore plus tranchée. La Notitia d'Antioche devient à ses yeux<br />

une section de l'œcuménie byzantine, « rédigée à Constantinople<br />

dans la seconde moitié du ixe siècle, à une époque où l'on ne<br />

savait presque plus rien des provinces orientales de l'empire<br />

perdues depuis plus de deux siècles ». Et l'auteur de finir son<br />

livre en tranchant sans appel : La Nolitia d'Antioche ne peut<br />

entrer en ligne de compte dans une histoire du patriarcal du IVe au<br />

VIIe siècle; c'est un faux composé au IXe siècle, à plusieurs reprises<br />

remanié et complété entre cette date et V époque des Croisades2.<br />

Les raisons ne manquent pas à l'appui de cette vigoureuse<br />

assertion. Il nous les faut examiner une à une.<br />

Il est d'abord fait état de la présence des catholicoi et d'une<br />

treizième métropole, Êmèse, double indice de rédaction tardive.<br />

Remarquons d'abord que si toutes nos copies avaient réellement<br />

— et elles les comprennent presque toutes — ces deux articles,<br />

la cause ne serait pas jugée pour autant, du moment que le texte<br />

dont nous disposons a pu et dû subir maintes transformations.<br />

En éliminant ces éléments récents, rien n'empêche de reconstituer<br />

avec Honigmann l'archétype disparu. En réalité, la tradition<br />

manuscrite témoigne d'un état de choses qui confirme pleinement<br />

le témoignage de la recension syriaque : dans sa forme primitive,<br />

la Notitia ne comptait que douze métropoles, à l'exclusion de<br />

celle d'Émèse. Deux manuscrits, les deux3 plus anciens (A et B),<br />

ont en effet reproduit plus complètement le dispositif du Tactikon,<br />

qui, au début, devait, sur le modèle de celui de Constant<br />

inople, présenter la liste des grands métropolites. Sur ce point<br />

le syriaque doit avoir une lacune. Or on lit dans l'un de nos témoins :<br />

Μητροπολίται αριθμών (sic) ιβ' et chez l'autre : μητροπολίται υποκεί<br />

μενοι τω θρόνω 'Αντιοχείας ιβ', ce qui ne les empêche nullement d'a<br />

jouter Emèse en treizième lieu, comme le leur commandait la situa<br />

tion de leur temps ou, plus simplement, comme l'avait déjà fait le<br />

(1) Cf. E. Hotsigmann, Nolitia..., 63 ; voir surtout les observations du même dans<br />

Byzaniion, XI, 1936, 350, 351.<br />

(2) Cf. R. Devreesse, op. cit., 311, 312.<br />

(3) Un troisième, G, a, malgré les apparences, une leçon équivalente.<br />

(4) Je ne crois pas davantage que le début, d'une saveur toute orientale, soit due<br />

au rédacteur grec primitif.

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