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Corrida d'Albertville, 24 novembre 2012 (Photo Céline Regerat) - Avoc

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Le monde de la montagne … par Laurent Vicente<br />

La course de montagne, c’est plus qu’une libération,<br />

c’est une libération de l’esprit :<br />

Plein air, pleine aération, énergisation font vibrer le<br />

coureur de montagne au rythme des courbes et horizons<br />

de mère nature. Le coureur fonce délibérément<br />

vers l’inconnu au gré de la prise de conscience de ses<br />

limites, qui si elles sont respectées sont toujours évolutives.<br />

Sans usure, mais avec renforcement.<br />

C’est la dose réfléchie de confrontation au mystère qui<br />

fait trans-respirer le coureur aux arrêtes des cimes de<br />

ses appréhensions.<br />

Cette liberté et libération qu’offre les grands espaces<br />

ouvre également le coureur de montagne à partager<br />

une conscience autre : une prise en main qui se conjugue<br />

au pluriel avec une prise de conscience de la réalisation<br />

d’une destinée sur cette bonne chère vieille<br />

planète. Nous si petit et pourtant si dangereux pour<br />

elle.<br />

C’est notamment grâce à la démocratisation de la<br />

montagne et des courses en montagne que le mouvement<br />

écologique a pu faire des vagues auprès de convertis.<br />

En nombre toujours plus grand, les amoureux<br />

de la montagne ont gagné droit de « citer » l’impact de<br />

l’industrialisation et de la technologisation d’un mode<br />

de vie humain en constant affolement sur l’équilibre<br />

naturel planétaire…<br />

Petits pas dans les grands : aux arrêtes de l’inconscient.<br />

Cette libération de l’esprit ouvre à la prise de conscience<br />

de la complexité pleine de finesse et de beauté<br />

de la nature. Dans l’humilité qu’elle impose à nous, la<br />

nature force au respect notre petitesse. Courir en son<br />

sein nous permet de nous affranchir toujours un peu<br />

plus des appréhensions de mystère, de crainte et de<br />

danger qui découle de son exploration de nouveaux<br />

horizons.<br />

La prise de risque dans le milieu sportif et notamment<br />

dans la course de montagne peut être entendue comme<br />

une mise en risque de type ordalique socialement valorisée,<br />

contribuant à construire les nouveaux héros de la<br />

modernité.<br />

...<br />

Mag n° 44 Novembre <strong>2012</strong>

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