Numéro 41 | 3 juin 2010 - Ville de Poissy
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ENTRETIEN<br />
➨En savoir plus<br />
• L’Atelier <strong>de</strong>s arts<br />
propose <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s<br />
activités : le <strong>de</strong>ssin et<br />
la peinture d’une part,<br />
et les cafés <strong>de</strong> discussion<br />
philosophique<br />
d’autre part. L’association<br />
envisage par<br />
ailleurs <strong>de</strong> créer un<br />
atelier-photo.<br />
• Les cours <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin<br />
et <strong>de</strong> peinture ont lieu<br />
quatre jours et <strong>de</strong>mi<br />
par semaine, et sont<br />
ouverts à tous les publics,<br />
<strong>de</strong> tous niveaux.<br />
• L’entrai<strong>de</strong> occupe<br />
une place importante<br />
dans le projet associatif.<br />
L’idée est <strong>de</strong> rendre<br />
les gens autonomes le<br />
plus rapi<strong>de</strong>ment possible,<br />
sans passer par<br />
<strong>de</strong>s techniques d’apprentissagetraditionnelles.<br />
• L’Atelier <strong>de</strong>s arts, jumelé<br />
avec une association<br />
équivalente <strong>de</strong><br />
Pirmasens, organise<br />
<strong>de</strong>puis neuf ans une<br />
exposition <strong>de</strong>s peintres<br />
adhérents. Celleci<br />
est actuellement<br />
présentée au CDA, du<br />
4 au 13 <strong>juin</strong>.<br />
22 Le Pisciacais n° <strong>41</strong> - 3 <strong>juin</strong> <strong>2010</strong><br />
Jean-Marie PÉCHENART<br />
La passion<br />
<strong>de</strong> l’éducation<br />
Le Pisciacais poursuit sa série <strong>de</strong> portraits d’habitants qui<br />
par leur profil ou leur parcours, méritent d’être mis en lumière.<br />
Dans cette édition, Jean-Marie Péchenart, prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> l’association “L’Atelier <strong>de</strong>s arts”.<br />
Depuis l‘époque où il a débuté ses étu<strong>de</strong>s,<br />
l’éducation et l’enseignement ont toujours<br />
été une passion pour Jean-Marie Péchenart.<br />
Après une triple maîtrise en lettres classiques,<br />
philosophie et en sciences <strong>de</strong> l’éducation, il entre<br />
au Celsa et y obtient un diplôme en communication.<br />
Il entre alors comme jeune fonctionnaire à<br />
Matignon, au cabinet du Premier ministre d’alors,<br />
Georges Pompidou. Sa fonction : rapporteur <strong>de</strong> la<br />
promotion sociale dans un premier temps, puis<br />
chargé du développement <strong>de</strong> l’enseignement aux<br />
adultes. “Tout est parti <strong>de</strong> là”, se souvient-il. À<br />
l’époque, ce qu’on appellera plus tard la formation<br />
continue n’existait pas. Puis il est appelé à Nancy,<br />
à l’Institut <strong>de</strong> recherche fondamentale sur les<br />
sciences sociales. Sa mission : développer la formation<br />
continue. “À ce moment-là, nous étions<br />
très peu à travailler sur cette question, mais<br />
nous commencions à inquiéter sérieusement les<br />
patrons, industriels, notamment. Ils nous voyaient<br />
comme <strong>de</strong> dangereux gauchistes qui allaient diminuer<br />
la main-d’œuvre ouvrière en permettant à ces<br />
gens <strong>de</strong> gravir les échelons sociaux rapi<strong>de</strong>ment.”<br />
En 1968, retour à Paris. La formation continue<br />
va faire partie <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s réformes mises en place<br />
durant cette année mouvementée. Jean-Marie<br />
Péchenart <strong>de</strong>vient chargé <strong>de</strong> mission sur ce thème,<br />
auprès du ministère <strong>de</strong> l’Éducation nationale. Il y<br />
restera un an, le temps <strong>de</strong> donner son envol définitif<br />
à cet outil si important, qui <strong>de</strong>puis a permis à<br />
<strong>de</strong>s millions d’adultes <strong>de</strong> s’élever socialement. Par<br />
la suite, il retournera quelques années à Nancy, puis<br />
sera nommé à la Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
en 1973, avant <strong>de</strong> rejoindre, en 1983, un groupe <strong>de</strong><br />
sociétés spécialisées dans l’ingénierie RH, où il restera<br />
jusqu’à la fin <strong>de</strong> sa carrière. Durant toutes ces<br />
années, il enseigne les sciences <strong>de</strong> l’éducation à la<br />
faculté <strong>de</strong> Nanterre, à l’IEP <strong>de</strong> Paris (Sciences-Po)<br />
puis au CNRS. Là-bas, Jean-Marie Péchenart a travaillé<br />
avec <strong>de</strong>s chercheurs mondialement renommés<br />
: Georges Charpak et Pierre-Gilles <strong>de</strong> Gennes.<br />
“À l’époque, pour la recherche, on avait beaucoup<br />
<strong>de</strong> liberté et pas mal <strong>de</strong> moyens. Maintenant, il n’y a<br />
plus ni l’un ni l’autre”, déplore-t-il. En matière <strong>de</strong><br />
PORTRAIT DE PISCIACAIS<br />
formation, Jean-Marie Péchenart a un leitmotiv :<br />
“Ayant reçu, il faut à son tour donner.” C’est pour<br />
cela notamment qu’il milite dans diverses associations<br />
culturelles et éducatives, et notamment<br />
l’A<strong>de</strong>ls, qui forme <strong>de</strong>s élus à la gestion <strong>de</strong> la ville.<br />
En 1997, tout juste retraité, Jean-Marie Péchenart<br />
adhère à l’association l’ “Atelier <strong>de</strong>s arts”. “Je voulais<br />
tout à la fois<br />
m’impliquer dans<br />
cette structure qui<br />
crée du lien social<br />
et réaliser un<br />
objectif que je<br />
m’étais fixé <strong>de</strong>puis<br />
le lycée : apprendre à peindre !”. Il dit avoir<br />
progressé très rapi<strong>de</strong>ment, grâce aux techniques<br />
d’enseignement <strong>de</strong> Roger Montels, basées sur l’entrai<strong>de</strong><br />
permanente entre les élèves, plutôt que sur<br />
une métho<strong>de</strong> didactique systématique. Fidèle à son<br />
principe selon lequel il faut donner après avoir reçu,<br />
il ai<strong>de</strong> donc à son tour <strong>de</strong>s débutants à progresser.<br />
Ses domaines <strong>de</strong> prédilection : la peinture chinoise<br />
traditionnelle et les montagnes, à l’aquarelle.<br />
Pour Jean-Marie Péchenart, <strong>de</strong>venu prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
l’Atelier <strong>de</strong>s arts, l’art possè<strong>de</strong> une vertu essentielle :<br />
“il permet aux gens <strong>de</strong> se libérer, les personnalités <strong>de</strong><br />
chacun se révèlent au grand jour “. Lui qui voyage<br />
beaucoup en Europe, estime que la société française<br />
est <strong>de</strong>venue trop conformiste, pru<strong>de</strong>nte, inhibée.<br />
Comme en 1968, il est convaincu qu’il faut ai<strong>de</strong>r les<br />
gens à s’émanciper. Une conviction qui, pour lui,<br />
rime avec passion.<br />
➨Carte <strong>de</strong> visite :<br />
• Né en 1937<br />
• Deux enfants<br />
• Domicilié à <strong>Poissy</strong>, quartier La Bruyère<br />
Ayant reçu, il faut<br />
à son tour donner.