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Les consommateurs et leurs marques - cergam

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occurrences futures, ceci est supposé faciliter les objectifs socio-émotionnels ou instrumentaux des<br />

participants, <strong>et</strong> implique une sorte de renforcement du lien entre le consommateur <strong>et</strong> la marque »<br />

(Fournier 1994).<br />

A l’issue d’une étude qualitative exploratoire conduite avec des consommatrices racontant <strong>leurs</strong><br />

histoires avec des <strong>marques</strong>, Fournier (1994, 1998) propose un modèle multidimensionnel de la qualité<br />

de la relation consommateur-marque (BRQ : Brand Relationship Quality) à six fac<strong>et</strong>tes : la connexion<br />

au concept de soi, l’interdépendance comportementale, l’engagement personnel, l’intimité,<br />

l’amour/passion <strong>et</strong> la qualité de la marque comme partenaire.<br />

Pour justifier c<strong>et</strong>te conception multidimensionnelle, Fournier (1994) soutient qu’une seule fac<strong>et</strong>te ne<br />

peut capturer la richesse conceptuelle de ce construit car « la qualité de la relation peut provenir de<br />

sources diverses, certaines relations peuvent être caractérisées fortement par une fac<strong>et</strong>te <strong>et</strong> faiblement<br />

par une autre, certaines fac<strong>et</strong>tes peuvent s’adapter à différentes étapes de développement de la<br />

relation ou à différents types de personnes ». Le modèle BRQ suggère que les relations à travers les<br />

six fac<strong>et</strong>tes soient additives ; si une relation donnée est déficiente sur une fac<strong>et</strong>te, la qualité globale de<br />

la relation en serait affectée (Fournier, 1994).<br />

Dans une analyse critique du modèle BRQ, Cristau (2001) souligne que certaines fac<strong>et</strong>tes constituent<br />

des antécédents de la relation (notamment la connexion au concept de soi <strong>et</strong> la qualité de la marque en<br />

tant que partenaire) <strong>et</strong> d’autres des conséquences (l’indépendance comportementale <strong>et</strong> l’engagement).<br />

Pour c<strong>et</strong> auteur, la relation de proximité entre le consommateur <strong>et</strong> la marque se limite à deux<br />

composantes : la dépendance psychologique à la marque <strong>et</strong> l’amitié ressentie pour la marque. La<br />

première composante est définie comme la sensation d’incapacité à se séparer définitivement de la<br />

marque sans tristesse, alors que la seconde est envisagée comme la relation sentimentale de<br />

connivence avec c<strong>et</strong>te marque.<br />

A l’issue de c<strong>et</strong>te revue de littérature nous définissons la relation comme une proximité psychologique<br />

volontaire entre un consommateur <strong>et</strong> une marque dans une catégorie de produits donnée. Elle se<br />

manifeste par une dépendance psychologique <strong>et</strong> comportementale <strong>et</strong> engendre une volonté ferme de<br />

continuer <strong>et</strong> faire durer la relation à long terme. Nous postulons que la dépendance psychologique<br />

engendre une dépendance comportementale. Il s’agit d’une attention permanente portée par le<br />

consommateur à la marque dans ses pensées <strong>et</strong> ses comportements. La marque est perçue comme un<br />

partenaire dont la séparation serait désagréable. C<strong>et</strong>te proximité psychologique s’explique par le fait<br />

que la marque, comme tout autre possession, peut être décrite comme un système identitaire <strong>et</strong><br />

considérée comme un moyen de communication avec les autres mais également constituer un repère<br />

par rapport à soi-même (Lacoeuilhe, 2000).<br />

Nous insistons sur l’importance de la catégorie du produit dans l’étude de la relation consommateurmarque,<br />

car comme le souligne Fournier (1994), certaines catégories de produits sont plus favorables à<br />

la naissance <strong>et</strong> l’établissement des relations consommateur-marque que d’autres. Dans ce sens,<br />

l’auteur a distingué les catégories à risque (des niveaux élevés d’incertitude ou d’investissements<br />

monétaires), les catégories à forte interactivité <strong>et</strong> à forte implication. D’autres chercheurs plaident pour<br />

l’idée selon laquelle certaines catégories de produits possèdent des caractéristiques intrinsèques<br />

favorisant un développement naturel <strong>et</strong> facile de relations consommateur-marque (Christy <strong>et</strong> al., 1996).<br />

Parmi ces caractéristiques, on peut citer le besoin de maintenance ou de réparation régulière du produit<br />

(notamment pour les voitures <strong>et</strong> les produits électroniques), la fréquence d’achat élevée qui augmente<br />

l’opportunité de contact avec le consommateur <strong>et</strong> enfin la capacité de différenciation ou de<br />

personnalisation du produit (ordinateurs, vêtements sur mesure).<br />

Après avoir étudié l’approche relationnelle en mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong> expliqué son intérêt au niveau de la marque,<br />

nous nous intéresserons à la prédisposition du consommateur à s’engager dans la relation.<br />

3. La prédisposition du consommateur à s’engager dans la relation avec la marque<br />

La relation, qu’elle soit humaine ou commerciale, suppose deux partenaires, <strong>et</strong> la volonté de l’un<br />

n’implique pas forcément la volonté de l’autre. Il ne suffit pas que la marque se lance dans une<br />

démarche relationnelle, il faut aussi que le consommateur, partenaire à part entière de c<strong>et</strong> échange,<br />

soit prédisposé à s’engager dans la relation.<br />

3.1. Contexte <strong>et</strong> intérêt du concept<br />

Plusieurs auteurs ont souligné que les <strong>consommateurs</strong> ne sont pas tous favorables aux relations<br />

mark<strong>et</strong>ing (Barnes 1997 ; Sh<strong>et</strong>h <strong>et</strong> Parvatiyar 2000 ; Christy, Oliver <strong>et</strong> Penn 1996 ; Bendapudi <strong>et</strong> Berry<br />

1997 ; De Wulf, Odekerken-Schröder <strong>et</strong> Iacobucci 2001). Ainsi, dans la littérature on r<strong>et</strong>rouve des<br />

concepts tels que l’investissement motivationnel dans la relation (Dwyer <strong>et</strong> al. 1987), la motivation dans<br />

la relation (Beatty <strong>et</strong> al. 1996), la réceptivité au maintien de la relation (Bendapudi <strong>et</strong> Berry 1997), la<br />

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