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Les consommateurs et leurs marques - cergam

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C<strong>et</strong>te partie expose l’émergence de l’approche relationnelle en mark<strong>et</strong>ing puis elle souligne la portée de<br />

c<strong>et</strong>te approche au niveau de la marque.<br />

2.1 L’approche relationnelle à travers la littérature mark<strong>et</strong>ing<br />

Le terme de mark<strong>et</strong>ing relationnel a émergé dans les travaux en mark<strong>et</strong>ing industriel <strong>et</strong> fut tout d’abord<br />

opposé au mark<strong>et</strong>ing transactionnel. Dans le domaine des services, le terme du mark<strong>et</strong>ing relationnel<br />

fut utilisé pour la première fois par Berry dans une conférence en 1983. La définition proposée par<br />

celui-ci demeure la plus citée dans la littérature des services (Grönroos, 1994) : « le mark<strong>et</strong>ing<br />

relationnel consiste à attirer, à maintenir <strong>et</strong> à renforcer la relation avec le client ». Pour Chistopher,<br />

Payne <strong>et</strong> Ballantyne (1991), le mark<strong>et</strong>ing de la relation comprend les idées de service client, de<br />

management de la qualité <strong>et</strong> des activités mark<strong>et</strong>ing afin d’améliorer la qualité <strong>et</strong> la valeur du service<br />

délivré au client. Selon Morgan <strong>et</strong> Hunt (1994) les éléments qui entrent dans c<strong>et</strong>te nouvelle approche<br />

comme le contrat relationnel (dans lequel sont incluses certaines obligations ne figurant pas dans<br />

l’accord écrit <strong>et</strong> auxquelles sont tenues les deux parties), le partenariat, les alliances stratégiques visent<br />

au premier chef la rétention des clients. Ces deux auteurs avancent que le mark<strong>et</strong>ing relationnel doit se<br />

référer à « toutes les activités mark<strong>et</strong>ing orientées vers l’établissement, le développement <strong>et</strong> le maintien<br />

d’échanges relationnels réussis avec le client » (Morgan <strong>et</strong> Hunt, 1994).<br />

L’intérêt porté à c<strong>et</strong>te approche relationnelle du mark<strong>et</strong>ing peut être expliqué par le besoin de nouvelles<br />

réflexions en mark<strong>et</strong>ing industriel <strong>et</strong> en mark<strong>et</strong>ing des services pour répondre aux pressions<br />

permanentes <strong>et</strong> accrues de la concurrence ainsi qu’à l’évolution de ces marchés. Un réseau relationnel<br />

impliquant clients, distributeurs, fournisseurs <strong>et</strong> autres partenaires, ne peut que constituer une source<br />

inépuisable d’avantages concurrentiels. Morgan <strong>et</strong> Hunt (1994) présentent une gamme de relations<br />

dans le domaine industriel que les entreprises doivent gérer <strong>et</strong> proposent un modèle relationnel qui se<br />

focalise sur deux concepts clés : le niveau d’engagement dans la relation <strong>et</strong> la confiance entre les<br />

parties. Dans le domaine de services financiers, Perrien <strong>et</strong> al. (1993) avancent que le mark<strong>et</strong>ing<br />

relationnel est une issue stratégique clé pour les banques afin d’améliorer la rétention de la clientèle.<br />

2.2 L’approche relationnelle appliquée à la marque<br />

La dimension affective de la valeur qu’une marque ajoute à un produit intéresse depuis plusieurs<br />

années les chercheurs travaillant sur la fidélité <strong>et</strong> le capital marque. En s’inspirant du contexte des<br />

relations interpersonnelles, certains auteurs sont allés jusqu’à envisager une relation interactive<br />

bilatérale entre le consommateur <strong>et</strong> la marque, perçue alors comme un partenaire <strong>et</strong> non plus<br />

seulement comme un obj<strong>et</strong> symbolique. Cook (1992) parle même d’une éventuelle « histoire d’amour »<br />

entre le consommateur <strong>et</strong> la marque qu’il ne faut pas négliger dans l’estimation de la valeur d’une<br />

marque. Dans le cadre de c<strong>et</strong>te anthropomorphisation de la marque, celle-ci est dotée d’une<br />

personnalité définie par Aaker J. (1997) comme« l’ensemble des caractéristiques humaines associées<br />

à la marque ». Aaker D. en 1994 a également introduit la notion de « liking » (qu’on peut traduire par<br />

affection pour une marque) pour rendre compte de c<strong>et</strong>te relation affective entre le consommateur <strong>et</strong> la<br />

marque. L’affection pour une marque est « un sentiment général qu’on ne peut relier à rien de précis,<br />

qui est animé d’une vie propre... distinct des attributs spécifiques de la marque » (Aaker D., 1994).<br />

Ainsi, l’utilisation de concepts tels que la personnalité de la marque, l’affection pour la marque, la<br />

confiance à l’égard de la marque, l’attachement à la marque, l’engagement envers la marque <strong>et</strong> la<br />

fidélité à la marque, concepts jadis utilisés pour l’étude des relations humaines, justifie l’adaptation de<br />

l’approche relationnelle appliquée à la marque.<br />

L’étude de c<strong>et</strong>te relation s’inscrit dans une vision globale de la fidélité réunissant les deux approches<br />

traditionnelles (comportementale <strong>et</strong> attitudinale) <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d’appréhender la fidélité comme un<br />

phénomène relationnel (Dick & Basu, 1994). Moulins (1998), en évoquant le caractère dynamique de la<br />

fidélité, la conçoit ainsi comme une relation <strong>et</strong> non plus comme un état. Cristau (2001) envisage la<br />

fidélité comme une véritable relation psychologique <strong>et</strong> émotionnelle intense, dynamique, durable,<br />

évolutive, qui réconcilie les démarches cognitives <strong>et</strong> affectives tout en reconnaissant la marque comme<br />

un partenaire actif. C<strong>et</strong>te approche relationnelle paraît pertinente pour l’étude de la fidélité à la marque<br />

dans la mesure où l’on s’intéresse à de multiples dimensions d’une relation globale entre un<br />

consommateur <strong>et</strong> une marque.<br />

L’ambition aujourd’hui des adeptes de l’approche relationnelle est d’identifier les éléments significatifs<br />

qui perm<strong>et</strong>tent le développement de la relation consommateur-marque, sa stabilité <strong>et</strong> sa durabilité.<br />

Fournier (1998) insiste sur la nécessité de porter davantage l’attention sur les fondements <strong>et</strong> les<br />

manifestations de c<strong>et</strong>te relation, c’est à dire « pour quelles raisons <strong>et</strong> sous quelles formes les<br />

<strong>consommateurs</strong> cherchent <strong>et</strong> valorisent des relations durables avec les <strong>marques</strong> ». C<strong>et</strong> auteur définit la<br />

relation consommateur-marque comme « une interdépendance volontaire ou imposée entre une<br />

personne <strong>et</strong> une marque, caractérisée par une histoire unique d’interactions <strong>et</strong> une anticipation des<br />

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