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GLOBAL ENTREPRENEURSHIP MONITOR 2012 - EM Lyon

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EDUCATING ENTREPRENEURS FOR THE WORLD<br />

<strong>GLOBAL</strong><br />

<strong>ENTREPRENEURSHIP</strong><br />

<strong>MONITOR</strong> <strong>2012</strong><br />

L’entrepreneuriat en France aujourd’hui<br />

Synthèse et mise en perspective<br />

L’ENTREPRENEURIAT EN FRANCE :<br />

UNE COMPARAISON INTERNATIONALE<br />

Global Entrepreneurship Monitor<br />

<strong>2012</strong> France Report<br />

Emeran Nziali et Alain Fayolle<br />

www.em-lyon.com<br />

www.em-lyon.com


«À l’heure où la France vient de clore les premières Assises<br />

de l’entrepreneuriat, il apparaît utile de mettre en perspective<br />

les mesures annoncées en avril 2013 avec les données de<br />

l’enquête annuelle du Global Entrepreneurship Monitor<br />

(G<strong>EM</strong>).<br />

Les propositions émises par plus de 300 personnalités au sein<br />

de neuf groupes de travail sont-elles à la hauteur des enjeux<br />

et des défis qui sont devant nous ?<br />

Le rapport G<strong>EM</strong> <strong>2012</strong> pour la France décrit et analyse<br />

les principales évolutions de l’activité entrepreneuriale au<br />

niveau national ainsi que les différences constatées avec des<br />

économies comparables, comme celles de l’Allemagne, de la<br />

Grande-Bretagne, du Japon et des Etats-Unis, choisies pour<br />

leurs niveaux de développement similaires.<br />

Entre désir et peur d’entreprendre<br />

De très nombreux français ont le désir et l’intention<br />

d’entreprendre. De plus en plus d’individus perçoivent des<br />

opportunités de création d’entreprise Il existe donc en France<br />

un gisement potentiel d’entrepreneurs.<br />

Ce qui pose problème concerne le passage à l’acte et ce,<br />

pour au moins deux raisons. Tout d’abord les normes<br />

socioculturelles véhiculent un message qui relativise, voire<br />

inhibe, le bénéfice social du comportement entrepreneurial.<br />

En France, la notion de réussite est avant tout associée<br />

à l’obtention des diplômes les plus prestigieux dans les<br />

établissements qui ont pour mission de produire l’élite de la<br />

nation. Une conséquence de cette valorisation sociale, fruit<br />

d’une méritocratie scolaire qui sélectionne ses élites, une fois<br />

pour toutes, à l’orée de leur entrée dans la vie professionnelle,<br />

est le rapport que les français entretiennent avec l’échec. Ce<br />

système ne laisse pas de place à l’expérimentation, aux<br />

essais ou aux erreurs de parcours. Or l’entrepreneuriat,<br />

est tout cela à la fois. Les résultats de G<strong>EM</strong> <strong>2012</strong> montrent<br />

une fois de plus que les français ont peur de l’échec.<br />

La formation, un enjeu majeur<br />

La perception qu’ils n’ont pas les compétences nécessaires à<br />

l’acte d’entreprendre est une seconde difficulté qui explique<br />

que les français hésitent à passer à l’acte. Cette question<br />

des compétences entrepreneuriales renvoie à l’inadaptation<br />

de l’offre en matière d’enseignement et de formation à<br />

l’entrepreneuriat.<br />

En définitive, ces freins agissent sur l’activité entrepreneuriale,<br />

en France, qui se situe à un niveau faible dans une comparaison<br />

avec les pays qui relèvent de la même catégorie. Avec la<br />

crise économique, cette activité peut être caractérisée par<br />

une baisse de l’entrepreneuriat d’opportunité et une légère<br />

hausse de l’entrepreneuriat de nécessité. Par ailleurs, l’activité<br />

entrepreneuriale se déploie très majoritairement dans les<br />

services. Elle porte sur des contenus faiblement novateurs<br />

avec des entrepreneurs aux ambitions de développement et<br />

de croissance très limitées. Une petite lueur d’espoir apparaît<br />

avec la légère hausse de l’entrepreneuriat féminin.<br />

Une volonté politique forte<br />

Dans ces conditions, comment faire pour inverser le cours<br />

des choses ? Assouplir les contraintes administratives et alléger<br />

la charge fiscale sont des mesures qui vont dans le bons sens, à<br />

condition d’aller jusqu’au bout de la logique et de tout mettre<br />

en œuvre pour libérer l’esprit d’initiative et d’entreprendre.<br />

Mais il nous semble que les mesures les plus significatives sont<br />

liées à un changement de mentalité des français en général<br />

et des décideurs économiques et politiques en particulier.<br />

Vouloir enseigner l’entrepreneuriat dans les classes<br />

primaires et secondaires est un objectif pertinent et<br />

courageux, d’autres pays, notamment la Finlande, l’ont fait<br />

avant nous. Cet objectif est une condition nécessaire du<br />

changement de mentalité souhaité. Mais l’enseignement<br />

n’est pas le seul levier sur lequel il convient d’agir. Mettre les<br />

discours en phase avec les réalités du monde tel qu’il est en en<br />

est un autre. Revoir les politiques publiques pour en faire des<br />

leviers de changement des facteurs institutionnels au bénéfice<br />

des comportements entrepreneuriaux constitue certainement<br />

un autre moyen.<br />

Tout cela ne sera possible qu’avec une très forte volonté<br />

politique, alimentée par une conscience aigüe des problèmes<br />

ou situations qui freinent, voire bloquent, la nécessaire<br />

adaptation des structures et des règles qui gouvernent le<br />

fonctionnement de notre pays aux réalités et aux exigences<br />

d’un monde en profonde mutation.»<br />

Alain Fayolle


MÉTHODOLOGIE<br />

Le rapport s’appuie sur deux enquêtes distinctes effectuées<br />

en Juin <strong>2012</strong>. La première réalisée sur une population<br />

d’adultes de 18 à 64 ans, a permis de constituer un<br />

échantillon de 2000 personnes résidantes en France et<br />

représentatives de la population française. L’échantillon<br />

est composé de manière à respecter la distribution de la<br />

population par âge et sexe. La seconde a été effectuée à<br />

partir d’un panel d’experts dans le domaine de l’entrepreneuriat<br />

résidant et opérant en France.<br />

ZOOM SUR LES RÉSULTATS<br />

Un taux d’ensemble de l’activité entrepreneuriale<br />

(TEA) parmi les plus faibles<br />

L’année <strong>2012</strong> se caractérise par une légère inflexion du taux<br />

d’ensemble de l’activité entrepreneuriale (5,2% en <strong>2012</strong><br />

comparé à 5,7 en 2011), mais les évolutions sont contrastées<br />

suivant le sexe, l’âge ou la phase du processus.<br />

Economies tirées par l’innovation (TEA <strong>2012</strong> en %)<br />

Une hausse de l’entreprenariat établi<br />

Le taux d’entrepreneuriat à plus de 42 mois (3,2%) a connu<br />

une amélioration de près de 25% par rapport à son niveau de<br />

2011 (2,4%)<br />

Une légère hausse de l’entrepreneuriat féminin<br />

Alors qu’il est considérablement en baisse pour les individus<br />

de sexe masculin - passant de 8,6% (2011) à 6,4% (<strong>2012</strong>), le<br />

TEA est en hausse pour les acteurs de sexe féminin - passant<br />

de 2,9% (2011) à 4% (<strong>2012</strong>).<br />

Un dynamisme entrepreneurial essentiellement<br />

localisé dans les services<br />

Plus des trois quart des créations d’entreprise de <strong>2012</strong> (77,5%)<br />

sont issues des services dont 44,5% des services à la personne<br />

et 33% des services aux entreprises.<br />

Des variations marginales et contrastées de<br />

l’entrepreneuriat d’opportunité et de nécessité<br />

L’entrepreneuriat d’opportunité (4,17%) est à la baisse<br />

(4,83% en 2011) contrairement à celui de nécessité (0,94%),<br />

en hausse (0,85% en 2011). Ces variations ne changent pas<br />

cependant la structure d’ensemble des motivations donnant<br />

une part plus importante à la première (59%) et une moindre<br />

à la seconde (18%).<br />

Des entrepreneurs aux ambitions très modestes<br />

En France, 8,7% des entrepreneurs naissant (soit 0,45% de<br />

TEA) envisagent de créer au-delà de 15 emplois dans les 5<br />

prochaines années, tandis que 83% se voient créer un emploi<br />

à brève échéance ou dans 5 ans. Si ce taux est moins élevé<br />

qu’aux États-Unis (13% du TEA) et en Grande-Bretagne<br />

(9,7% de TEA), il est plus élevé qu’en Suisse (7,4% de TEA),<br />

en Belgique (3,9% de TEA) et en Italie (6,24% TEA).<br />

Le rapport s’intéresse principalement aux attitudes,<br />

aspirations et intentions de la population vis-à-vis de<br />

l’entrepreneuriat ainsi qu’aux comportements en matière<br />

de création d’entreprise. Dans ce dernier cas, il met en<br />

avant un indicateur clé qui mesure l’activité entrepreneuriale<br />

des pays, le TEA (Taux d’Ensemble de l’Activité<br />

Entrepreneuriale), lequel est complété par ses variantes<br />

renvoyant à divers aspects du phénomène étudié comme<br />

ceux distinguant les créations de nécessité(1) et d’opportunité<br />

(2)<br />

(1) TAE nécessité : Taux d’activité entrepreneuriale de nécessité<br />

(2) TAE opportunité : Taux d’activité entrepreneuriale d’opportunité<br />

Des créations au contenu novateur très faible<br />

8,62% des entrepreneurs déclarent être les seuls à offrir un<br />

produit comparable au leur, sur le marché. Ce taux est très<br />

loin derrière ceux de la Belgique (17,12%), des États-Unis<br />

(14,82%), de l’Espagne (13,46%), ou du Danemark (14,61%).<br />

Par contre, ils sont 12,96% à déclarer qu’ils utilisent des<br />

technologies nouvelles (moins d’un an), loin derrière l’Italie<br />

(19,77%) et l’Allemagne (14,39%) mais devant les États-Unis<br />

(6,81%), les Pays-Bas (7,63%) ou encore la Grande-Bretagne<br />

(6,06%).<br />

De l’intention à l’action<br />

De plus en plus d’individus perçoivent des opportunités de<br />

création mais la peur de l’échec demeure<br />

Le taux d’individus déclarant percevoir des opportunités<br />

entrepreneuriales, en <strong>2012</strong>, (38%), continue d’évoluer<br />

favorablement et est le plus élevé depuis 2001. Toutefois il est<br />

atténué par la peur de l’échec, dont le taux est aussi l’un des<br />

plus élevés (43%) de la décade.<br />

Le taux d’intention de création parmi les plus élevés des pays<br />

comparables<br />

La France dispose avec 17,3% du taux d’intention de création<br />

(à trois ans) le plus élevé des pays de la catégorie à laquelle<br />

notre pays appartient, même s’il se situe à un niveau très<br />

légèrement inférieur à celui de 2011 (17,7%).<br />

Intentions de création à 3 ans (% en <strong>2012</strong>)<br />

Une auto perception des compétences entrepreneuriales en<br />

deçà de la moyenne<br />

Le taux d’individus déclarant disposer des compétences pour<br />

démarrer une entreprise (38%) est supérieur à la moyenne des<br />

dix dernières années (30,7%) mais reste inférieur à celui de la<br />

plupart des pays comparables.<br />

Auto-perception des compétences (% en <strong>2012</strong>)


EVALUATION DE L’ENVIRONN<strong>EM</strong>ENT ENTREPRENEURIAL<br />

EN FRANCE<br />

Des conditions favorables<br />

Une activité entrepreneuriale largement soutenue par les<br />

programmes gouvernementaux<br />

Les programmes gouvernementaux pour la promotion de<br />

l’entrepreneuriat et les infrastructures physiques sont les<br />

mieux évalués avec respectivement des scores de 3,61/5<br />

et 3,91/5.<br />

… et défavorables<br />

Le faible taux d’enseignement de l’entrepreneuriat dans<br />

les secteurs primaire et secondaire est l’un des principaux<br />

freins<br />

L’enseignement de l’entrepreneuriat aux niveaux primaire<br />

et secondaire (1,96/5) et la diffusion des compétences<br />

de création d’entreprises (2,11/5) sont considérés en<br />

France comme les freins les plus importants à l’activité<br />

entrepreneuriale. Pour le premier cas, la France fait<br />

certes mieux que certains pays comme le Japon, l’Espagne,<br />

l’Italie et le Portugal mais beaucoup moins bien que les<br />

autres pays comparables. Pour le second, elle a une courte<br />

avance sur le Japon (1,93/5) mais est très loin derrière<br />

les Pays-Bas qui semblent être la référence en la matière<br />

(3,96/5).<br />

Un autre frein est le poids des normes socioculturelles<br />

Les experts interviewés font nettement ressortir les normes<br />

socioculturelles comme handicapant le développement<br />

d’une culture entrepreneuriale nécessaire au processus<br />

entrepreneurial.<br />

Contacts<br />

Elisabeth Gelas<br />

04 78 33 78 94<br />

gelas@em-lyon.com<br />

Danielle Rousson<br />

04 78 33 70 56<br />

rousson@em-lyon.com<br />

Pour télécharger le rapport G<strong>EM</strong> complet :<br />

http://corporate.em-lyon.com/G<strong>EM</strong><strong>2012</strong>_France<br />

Résultats sommaires de l’évaluation de l’environnement<br />

entrepreneurial par les experts :<br />

Catégorie de condition Score moyen<br />

Accès à l’infrastructure physique et aux<br />

services<br />

Programmes gouvernementaux et<br />

infrastructures pour la promotion de<br />

l’entrepreneuriat<br />

Politique gouvernementale (en faveur<br />

des jeunes entreprises) priorité locale,<br />

régionale<br />

Qualité des infrastructures<br />

commerciales et professionnelles et<br />

accessibilité<br />

Formation à l’entrepreneuriat: niveau<br />

professionnel, collège et université<br />

<strong>EM</strong>LYON Business School<br />

CAMPUS EUROPE<br />

23 avenue Guy de Collongue<br />

CS 40203<br />

69134 Ecully cedex – France<br />

www.em-lyon.com<br />

CAMPUS ASIE<br />

East China Normal University<br />

Global Education Center<br />

3663, Zhongshan Rd North<br />

Shanghai 200062 – CHINE<br />

www.em-lyon.com.cn<br />

3,91<br />

3,61<br />

3,52<br />

3,27<br />

3,24<br />

Dynamique interne de marché 3,05<br />

Politique gouvernementale (fiscalité,<br />

formalité administrative, etc.)<br />

2,89<br />

Financement de l’entrepreneuriat 2,86<br />

Ouverture du Marché Intérieur 2,74<br />

Transfert en R&D 2,72<br />

Prédisposition des facteurs culturels<br />

et des normes sociales pour<br />

l’entrepreneuriat<br />

Formation à l’entrepreneuriat en<br />

primaire et secondaire<br />

2,52<br />

1,96

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