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l’énergie, de l'agriculture, de la navigation, des questions socio-économiques et une
direction générale juridique. Le siège de l’ABN lut attribué à Niamey.
Le but annoncé était d’accélérer la mise en valeur des ressources communes et
de renforcer l’intégration des structures économiques. Les statuts de l’ABN ne
comportaient aucune véritable délégation de pouvoir comme ce fut le cas pour
d’autres autorités du bassin (l’Office de Mise en Valeur du Sénégal par exemple est
un véritable parastatal multinational avec délégation de la maîtrise d’œuvre des
études et des réalisations).
L’exécutif de l’ABN devait ainsi pour chaque problème remonter à la conférence
des neuf chefs d’État lesquels, comme on le comprend aisément, étaient difficiles à
réunir.
De plus, certains États membres n’étaient vraiment pas intéressés par la mise en
valeur du fleuve, puisqu’ils ne touchent que d’une façon très marginale au bassin ;
c’est le cas de la Côte-d’Ivoire dont seule la frontière nord comporte des tributaires,
le Burkina Faso qui dépend avant tout du réseau hydrographique de la Haute-Volta,
le Tchad et le Cameroun qui font seulement partie du sous-bassin de la Bénoué.
Quant au Nigéria, il s’estimait suffisamment puissant pour développer tout seul le
bassin inférieur, il possède d’ailleurs ses propres «River Basin Authorities». C ’est
surtout un observateur attentif pour que des prélèvements trop importants en amont
ne mettent pas en danger le remplissage de ses réservoirs, notamment Kainji.
Après avoir annoncé des objectifs très ambitieux tant sur le plan énergétique que
du point de vue navigation et hydro-agricole, l’ABN connaît depuis 1984 un état de
crise. Atteints par de graves difficultés budgétaires, les pays membres ont graduellement
cessé de payer toute contribution financière.
Ceci a eu comme conséquence la dégradation du fonctionnement de l’exécutif de
l’ABN ; le personnel n’étant plus payé, les meilleurs éléments l’ont quitté et la
plupart des assistances techniques ne voyant plus les obligations de contrepartie
remplies, se préparent à cesser ou ont déjà arrêté leurs projets en cours.
Le moment était donc venu de faire l’évaluation de ce qui a été réalisé sous l’égide
de l’ABN et de concevoir, compte tenu des difficultés financières qui atteignent tant
les PVD que les bailleurs de fonds, un programme réaliste faisant face aux besoins
les plus urgents des pays concernés.
4.4. L ’évaluation des a ctio n s
4 .4 .1 . Les connaissances de base du régime du fleuve
a) Le projet Hydroniger (fig. 4 )
C ’est un projet de prestige, d’ailleurs remarquable qui a été financé en 1980
par le PNUD, les fonds de l’OPEP et le FED et placé sous la responsabilité de
l'organisation Mondiale de Météorologie (OMM) pour sa mise en œuvre.
Ce projet vise à la connaissance approfondie du régime du fleuve à tout moment
et en temps réel et mieux, à prédire avec une précision suffisante l’évolution de ce
régime.