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Paul GAUGUIN, Autoportrait au Christ jaune

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PAUL <strong>GAUGUIN</strong><br />

<strong>Autoportrait</strong> <strong>au</strong> <strong>Christ</strong> j<strong>au</strong>ne, 1890-1891<br />

Huile Huile sur sur toile toile H. H. 30 30 30 ; ; L. L. 46 46 cm cm / / (Musée (Musée d'Orsay, d'Orsay, Paris, Paris, Paris, France)<br />

France)<br />

<strong>P<strong>au</strong>l</strong> G<strong>au</strong>guin (né le 7 juin 1848 à Paris — mort le 8 mai 1903, à Atuona, Hiva Oa, Îles Marquises) est un<br />

peintre post impressionniste. Chef de file de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis, il est très<br />

largement considéré comme peintre français majeur du XIX e siècle.<br />

Réalisé à la veille de son premier départ pour Tahiti, le Portrait de l'artiste <strong>au</strong> <strong>Christ</strong> j<strong>au</strong>ne constitue un<br />

véritable manifeste. Il s'agit en réalité d'un portrait <strong>au</strong> triple visage, dans lequel l'artiste révèle différentes<br />

facettes de sa personnalité. Alors méconnu, incompris, abandonné par sa femme qui est rentrée <strong>au</strong><br />

Danemark avec leurs enfants, G<strong>au</strong>guin peine à obtenir une mission officielle pour s'établir dans les<br />

colonies. Dans la figure centrale, le regard fixe que G<strong>au</strong>guin adresse <strong>au</strong> spectateur exprime le poids de<br />

ses difficultés, mais également toute sa détermination à poursuivre son combat artistique. Il représente<br />

derrière lui deux <strong>au</strong>tres de ses œuvres, réalisées l'année précédente, qui se confrontent d'un point de<br />

vue esthétique et symbolique. A g<strong>au</strong>che se trouve Le <strong>Christ</strong> j<strong>au</strong>ne, image de la souffrance sublimée,<br />

<strong>au</strong>quel G<strong>au</strong>guin prête ses propres traits. Mais le bras étendu par le <strong>Christ</strong> <strong>au</strong>-dessus de la tête du peintre<br />

évoque également un geste protecteur. Le j<strong>au</strong>ne de ce table<strong>au</strong>, couleur fétiche de l'artiste, s'oppose<br />

<strong>au</strong> rouge du Pot <strong>au</strong>toportrait en forme de tête de grotesque, posé à droite, sur une étagère. Ce pot<br />

anthropomorphe que G<strong>au</strong>guin décrivait lui-même comme une "tête de G<strong>au</strong>guin le s<strong>au</strong>vage" porte la<br />

trace du grand feu qui en a pétrifié la matière. Avec son masque grimaçant et sa facture primitive, il<br />

incarne les souffrances et le caractère s<strong>au</strong>vage de la personnalité de G<strong>au</strong>guin. Entre l'ange et la bête,


entre synthétisme et primitivisme, G<strong>au</strong>guin anticipe l'importance et la gravité de la grande aventure<br />

artistique et humaine qu'il s'apprête à vivre.

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