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S'engager au féminin - Banque Degroof

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Philanthropie<br />

S’engager <strong>au</strong> <strong>féminin</strong><br />

La philanthropie, une affaire de femmes uniquement? Certainement pas.<br />

Ce n'est que par parti pris que nous avons décidé de mettre en avant quatre femmes<br />

(outre Christ’l Joris, lire l’interview en page 8) actives à des degrés divers dans<br />

la philanthropie.<br />

Transmettre l’héritage familial<br />

Marie-Odile Humblet<br />

Améliorer la qualité de vie<br />

Janneke Dreesmann<br />

12 novembre 2008<br />

La transmission de l’héritage, qu’il soit financier<br />

ou moral, reste une des principales préoccupations<br />

des familles. Parfois, la création d’une<br />

fondation familiale peut constituer une réponse<br />

à cette préoccupation. C’est ainsi qu’est née la<br />

fondation Vieujant. «C’était le projet de ma<br />

maman qui, en vieillissant, a souhaité mettre en<br />

place une structure pour poursuivre son action<br />

et, <strong>au</strong>ssi, éviter que l’argent de la famille ne<br />

me monte à la tête», se souvient Marie-Odile<br />

Humblet. Elle a été élevée en toute simplicité,<br />

ses parents préférant le sens des valeurs <strong>au</strong><br />

luxe. La surprise a donc été grande lorsqu’elle a<br />

réalisé que, suite <strong>au</strong> décès de ses deux frères,<br />

elle était la seule héritière d’un patrimoine<br />

important. Pour Françoise Humblet-Vieujant,<br />

tout avait commencé par le soutien d’un couple<br />

Lorsqu’elle apprend que son père est atteint<br />

d’une forme grave de cancer, Marie-Anne<br />

(Janneke) Dreesmann décide d’abandonner<br />

sa carrière d’avocate pour s’occuper de lui et<br />

de sa famille. Après son décès, sa décision<br />

est prise: elle va œuvrer pour de bonnes<br />

c<strong>au</strong>ses, aider à améliorer la société.<br />

Née à Amsterdam, Janneke Dreesmann s’engage<br />

essentiellement dans des associations<br />

philanthropiques néerlandaises; mais parce<br />

qu’elle vit à Anvers, elle cherche également à<br />

se rendre utile en Belgique. C’est ainsi qu’elle<br />

contribue notamment à la création d’Inspiratum,<br />

asbl qui vient en aide à de jeunes musiciens;<br />

l’antiquaire et entrepreneur belge Axel<br />

Vervoordt en est le président et elle-même<br />

de Belges parti <strong>au</strong> Brésil pour s’occuper d’enfants<br />

de la rue. Aujourd’hui, le point commun<br />

de tous les projets soutenus par la fondation –<br />

une dizaine répartis en Afrique, en Asie et en<br />

Amérique latine – est la prise en charge sur le<br />

long terme d’enfants de la rue, si possible<br />

jusqu’à l’âge adulte. «Le souci est de travailler<br />

en partenariat avec des initiatives locales et de<br />

mettre le plus possible les projets en rése<strong>au</strong><br />

avec les <strong>au</strong>tres acteurs de terrain pour profiter<br />

des synergies et capitaliser les expériences.<br />

Nous rencontrons régulièrement nos responsables<br />

de projets, sur place si possible et sinon en<br />

Belgique, afin de réfléchir avec eux à leurs<br />

objectifs, à la pérennité du projet une fois que<br />

le porteur se sera retiré et <strong>au</strong>x moyens de financement<br />

de rechange».<br />

siège <strong>au</strong> conseil d’administration. Mais Janneke<br />

Dreesmann veut <strong>au</strong>ssi mettre à profit<br />

son expérience dans le domaine de l’aide <strong>au</strong>x<br />

patients atteints d’un cancer. La création de<br />

la Fondation Mimi, en 2004, est l’occasion<br />

toute trouvée. Cette œuvre, dont elle est<br />

vice-présidente, propose <strong>au</strong>x malades en traitement<br />

un encadrement psychologique gratuit,<br />

de même que des soins esthétiques et<br />

des avis capillaires spécifiques. L’objectif est<br />

d’alléger le trajet long et solitaire des patients<br />

pendant les phases de radiothérapie et de<br />

chimiothérapie et d’améliorer leur qualité de<br />

vie. La Fondation Mimi a l’intention d’ouvrir<br />

une dizaine de centres de soins et de services<br />

en Belgique d’ici à 2010.


Répondre <strong>au</strong> besoin d’<strong>au</strong>tonomie<br />

Dominique Blake<br />

Constituer un héritage de valeurs morales<br />

Ingénieur commercial. Expérience à l’étranger.<br />

Cabinet d’<strong>au</strong>dit. Anne Henricot était<br />

formatée pour devenir Finance Director chez<br />

Levi Str<strong>au</strong>ss Europe, Middle East and Africa.<br />

Mais voilà, un jour, à 36 ans, lassée de travailler<br />

«500 jours par an», elle démissionne.<br />

Elle veut se rendre utile et part à la rencontre<br />

des acteurs du développement. «Je voulais<br />

voir les microprojets comme les très grands,<br />

dans tous les domaines. L’idée était de tenter<br />

de comprendre toutes ces initiatives avec<br />

l’œil analytique de quelqu’un qui a travaillé<br />

dans la finance dans le monde anglo-saxon»,<br />

raconte-t-elle.<br />

A son retour, Anne Henricot, devient conseillère<br />

<strong>au</strong>près de plusieurs associations.<br />

Ses pas croisent ceux d’Alain Philippson,<br />

actif dans le secteur philanthropique depuis<br />

plus de 30 ans. Elle est présente lorsqu’Alain<br />

L’engagement philanthropique est parfois lié<br />

<strong>au</strong> besoin de répondre à une problématique<br />

personnelle. Dans le monde du handicap, les<br />

centres d’accueil de qualité font souvent<br />

déf<strong>au</strong>t. Alors, les parents s’y mettent. C’est<br />

précisément ce qu’a fait Dominique Blake.<br />

Maman d’une jeune fille de 19 ans atteinte<br />

d’une infirmité motrice cérébrale (IMC), elle<br />

crée Côte-à-Côte. «Ce projet a pour objectif<br />

de permettre à de jeunes adultes IMC de vivre<br />

dans un lieu de vie de qualité, à taille humaine<br />

et qui réponde à leurs besoins d’<strong>au</strong>tonomie»,<br />

explique Dominique Blake. Les structures<br />

existantes sont généralement très rigides; or,<br />

«les personnes atteintes d’IMC ont souvent la<br />

capacité de faire leurs propres choix de vie<br />

mais sont dans l’impossibilité de les mettre en<br />

œuvre par elles-mêmes». D’où l’idée de créer<br />

Philippson et son épouse, Marie, entament<br />

une réflexion pour structurer leur engagement<br />

philanthropique et constituer un héritage<br />

de valeurs morales pour leurs enfants.<br />

Ils décident de créer une fondation.<br />

Aujourd’hui, la Fondation Marie et Alain<br />

Philippson, dont Anne Henricot est l’administrateur<br />

délégué, est active dans trois domaines:<br />

l’accompagnement d’entrepreneurs soci<strong>au</strong>x en<br />

Afrique centrale et de l’Ouest; la chaire Marie<br />

et Alain Philippson, à la Solvay Business<br />

School, dont l’objectif est de créer un centre<br />

international d’excellence, de recherches et<br />

de formation en «Managing for Sustainable<br />

Human Development»; le soutien d’Ashoka,<br />

acteur majeur de l’entrepreneuriat social<br />

dans le monde (plus de 2000 entrepreneurs<br />

soutenus activement).<br />

une maison dans le centre de Louvain-la-<br />

Neuve qui pourra accueillir huit personnes<br />

handicapées dans des logements adaptés,<br />

ainsi que deux aidants et leur famille. Le choix<br />

de Louvain-la-Neuve est assez évident. Le<br />

site est accessible <strong>au</strong>x personnes à mobilité<br />

réduite. Et puis, Louvain-la-Neuve est la ville<br />

idéale pour permettre les échanges entre les<br />

bénéficiaires du projet, les étudiants et les<br />

habitants.<br />

Si dans un premier temps, il s’agissait de<br />

répondre à une problématique personnelle,<br />

très vite, l’initiative s’est transformée en un<br />

projet pilote. L’ambition des fondateurs est de<br />

pouvoir accompagner dans le futur d’<strong>au</strong>tres<br />

initiatives du même type, grâce à l’expérience<br />

acquise <strong>au</strong> sein de Côte-à-Côte.<br />

Anne Henricot<br />

<strong>Banque</strong> <strong>Degroof</strong> 13

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