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parure en coquillage du site de dimitra en macédoine protohistorique

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PARURE EN COQUILLAGE DU SITE DE DIMITRA<br />

EN MACÉDOINE PROTOHISTORIQUE<br />

Parmi les premiers ornem<strong>en</strong>ts utilisés par 1'homme, le <strong>coquillage</strong> ti<strong>en</strong>t une place<br />

privilégiée, à côté <strong>de</strong> l'os, <strong>de</strong>s d<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong> la pierre, et d'autres matières périssables, telles que les<br />

plumes, le bois, etc ... Par la suite, l'apparition <strong>du</strong> métal va perturber cet ordre, et d'autres<br />

matières remplaceront partiellem<strong>en</strong>t les <strong>coquillage</strong>s qui continueront néanmoins à constituer <strong>de</strong>s<br />

élém<strong>en</strong>ts décoratifs importants.<br />

La situation géographique <strong>de</strong> la péninsule balkanique favorise évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t cette utilisation<br />

<strong>de</strong>s <strong>coquillage</strong>s. Les populations préhistoriques <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t déjà exploiter cette ressource naturelle,<br />

aussi bi<strong>en</strong> pour leur nourriture que pour d'autres usages tels que la décoration. On retrouvera<br />

trace <strong>de</strong> cette utilisation à différ<strong>en</strong>tes époques et dans différ<strong>en</strong>tes régions géographiques.<br />

Le goût pour la <strong>parure</strong> <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong> nous est connu dès la fin <strong>du</strong> Paléolithique et persiste<br />

jusqu'à nos jours. Les <strong>coquillage</strong>s ont d'abord été utillisés à l'état brut, puis ont été <strong>de</strong> plus <strong>en</strong><br />

plus travaillés. Il arrive qu'ils soi<strong>en</strong>t transformés à tel point qu'il est impossible <strong>de</strong> reconnaître<br />

leur forme d'origine. Les aspects à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte dans une étu<strong>de</strong> typologique sont donc<br />

extrêmem<strong>en</strong>t variés 1. Les étapes d'une telle étu<strong>de</strong> sont les suivantes:<br />

- Détermination <strong>de</strong> la prov<strong>en</strong>ance <strong>de</strong> la coquille, <strong>de</strong> sa niche écologique et <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong><br />

la côte où vivait le mollusque.<br />

- Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> forme, <strong>de</strong>s techniques et étapes <strong>de</strong> préparation qui ont con<strong>du</strong>it au<br />

résultat que l'on connaît.<br />

- Définition <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d'utilisation. Se pose alors le problème <strong>de</strong> la datation, si l'objet<br />

n'est pas trouvé dans un contexte archéologique bi<strong>en</strong> défini.<br />

Ces recherches, très difficiles, souffr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> outre <strong>du</strong> manque <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ces et <strong>de</strong> données<br />

disponibles, telles que publications, matériels <strong>de</strong> comparaison ou, lorsq ue <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts<br />

exist<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> leur insuffisance, résultant souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptions incomplètes ou imprécises faites<br />

par <strong>de</strong>s chercheurs non spécialisés. Il est <strong>en</strong>core aujourd 'hui impossible <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire une étu<strong>de</strong><br />

d'<strong>en</strong>semble, correctem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ue par une typologie rigoureuse et chiffrée. Les résultats <strong>de</strong>s<br />

recherches effectuées sont rapportés ci-<strong>de</strong>ssous par la prés<strong>en</strong>tation:<br />

- <strong>du</strong> <strong>site</strong>,<br />

- <strong>du</strong> matériau,<br />

- <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> typologique,<br />

- <strong>de</strong>s conclusions tirées.<br />

Y. TABORIN, "La <strong>parure</strong> <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong> <strong>de</strong> l'Epipaléolithique au Bronze Anci<strong>en</strong> <strong>en</strong> France", Galliapréhistoire<br />

17 (1974), p. 127-130.


316<br />

1. Prés<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> <strong>site</strong><br />

Liliane KARALI<br />

La fouille <strong>de</strong> Dimitra a été con<strong>du</strong>ite par D. Gramm<strong>en</strong>os 2 et l'éphorie <strong>de</strong> Kavalla, p<strong>en</strong>dant<br />

les années 1978 à 1980 (Pl. LXIV). Le <strong>site</strong> n'est pas loin d'Amphipolis et la côte actuelle est<br />

distante d'une heure <strong>de</strong> marche. La fouille est <strong>de</strong> faible ét<strong>en</strong><strong>du</strong>e et les trouvailles sont toutes<br />

fragm<strong>en</strong>taires. Les <strong>coquillage</strong>s constitu<strong>en</strong>t une partie importante <strong>de</strong>s <strong>parure</strong>s trouvées.<br />

Les ornem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> coquille remont<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général, d'après le contexte archéologique, au<br />

Néolithique Réc<strong>en</strong>t. Certains seulem<strong>en</strong>t dat<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'Age <strong>du</strong> Bronze, où domin<strong>en</strong>t les mêmes<br />

formes <strong>en</strong> os, <strong>en</strong> pierre ou <strong>en</strong> métal.<br />

2. Prés<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> matériau<br />

Les objets trouvés étai<strong>en</strong>t très dispersés dans le terrain (et ne semblai<strong>en</strong>t pas occuper leur<br />

position d'origine). Aucune sépulture ni autre trace n'ont été découvertes. On doit être très<br />

réservé quant au rôle véritable <strong>de</strong>s <strong>parure</strong>s. On n'<strong>en</strong> connaît pas le nombre exact ni la typologie<br />

réelle. On ignore <strong>en</strong>core où et comm<strong>en</strong>t elles étai<strong>en</strong>t portées: pectoraux, colliers, bracelets,<br />

ornem<strong>en</strong>ts attachés aux vêtem<strong>en</strong>ts, boutons, boucles, etc ... Il est toutefois probable que ces<br />

ornem<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t portés comme on le voit par exemple sur les squelettes préhistoriques<br />

découverts au Mont Carmel, à la nécropole <strong>de</strong> Çernica et ailleurs, et comme le font <strong>en</strong>core<br />

aujourd'hui quelques groupes primitifs.<br />

3. Etu<strong>de</strong> typologique<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>te étu<strong>de</strong>, nous p<strong>en</strong>sons que la prés<strong>en</strong>tation ne peut être<br />

strictem<strong>en</strong>t limitée aux <strong>parure</strong>s <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong>s. Celles qui sont réalisées dans d'autres matériaux<br />

sont indisp<strong>en</strong>sables pour permettre <strong>de</strong> situer les <strong>coquillage</strong>s à leur juste valeur. Aussi, dans<br />

chacune <strong>de</strong>s catégories <strong>de</strong> <strong>parure</strong>s, nous prés<strong>en</strong>terons l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s objets trouvés quelle que<br />

soit leur matière constitutive.<br />

Les objets constituant la <strong>parure</strong> peuv<strong>en</strong>t être classés d'après leur fonction <strong>en</strong> quatre<br />

catégories: p<strong>en</strong><strong>de</strong>loques, perles, bracelets, objets ornem<strong>en</strong>taux d'usage indéfini 3.<br />

A noter que nous n'avons pas pu id<strong>en</strong>tifier d'objet susceptible d'avoir servi comme<br />

bague. Dans les <strong>de</strong>ux tranchées (I-II), quelques morceaux brillants <strong>de</strong> nacre ont été trouvés.<br />

S'ils provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'un objet fabriqué, ils pourrai<strong>en</strong>t avoir servi comme incrustation. Ainsi que<br />

nous l'avons déjà signalé, ce ne sont le plus souv<strong>en</strong>t que les dim<strong>en</strong>sions et l'association à<br />

d'autres objets semblables qui peuv<strong>en</strong>t nous gui<strong>de</strong>r dans l'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s objets.<br />

3.1 P<strong>en</strong><strong>de</strong>loques<br />

Les p<strong>en</strong><strong>de</strong>loques sont peu nombreuses et <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sions plutôt petites. Elles sont<br />

confectionnées dans divers matériaux (Pl. LXV, a). Nous classons dans cette catégorie les cinq<br />

objets suivants:<br />

- Un objet <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> bouton rond, plat, avec <strong>de</strong>ux trous, <strong>en</strong> Spondylus gae<strong>de</strong>ropus<br />

Linné: nOM. 14, tranchée 1,26, diamètre 2,82 cm, diamètre <strong>du</strong> trou 0,31 cm (C).<br />

- Une grosse vertèbre <strong>de</strong> poisson trouée: nO M 195, tranchée 1, 44, diamètre 2,4 cm,<br />

hauteur 0,6 cm.<br />

2 D. GRAMMENOS, J1~JJTrrpa, à paraître dans les publications <strong>du</strong> T.A.D.A.<br />

3 L. KARALI, "L'utilisation <strong>de</strong>s mollusques dans la Protohistoire <strong>de</strong> l'Egée", thèse <strong>de</strong> 3e cycle (1979),<br />

p. 143-189.


PARURE EN COQUILLAGE DU SITE DE DIMITRA EN MACÉDOINE PROTOHISTORIQUE 317<br />

- Une section triangulaire trouée <strong>de</strong> Spondylus gae<strong>de</strong>ropus : nOM 187, tranchée II, 56,<br />

dim<strong>en</strong>sions 1,1 x 0,7 x 0,3 cm.<br />

- Un fragm<strong>en</strong>t d'os poli, cassé, travaillé <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> petit harpon, avec un trou: nOM<br />

194, tranchée I, 43, dim<strong>en</strong>sions 1,5 x 0,25 x 0,7 cm.<br />

- Un fragm<strong>en</strong>t d'os <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> gros anneau <strong>de</strong> section plate d'un côté, ron<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'autre:<br />

nOM 213, tranchée I, 52, dim<strong>en</strong>sions 2,6 x l,lx 0,9 cm.<br />

3.2. Perles<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons pratiques, nous n'allons pas suivre la typologie proposée par D.<br />

Gramm<strong>en</strong>os (dans la publication à paraître). Nous proposons <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>s formes plates,<br />

oblongues, globuleuses, subdivisées comme suit (Pl. LXV, b) :<br />

- Perle <strong>en</strong> forme d'anneau plus ou moins épais: disque, trèfle, bouton plat ou conique<br />

avec <strong>de</strong>ux trous le plus souv<strong>en</strong>t (Gramm<strong>en</strong>os types nO1, 5, 7, 13).<br />

- Perle <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> cylindre uniforme, ou divisé <strong>en</strong> trois, quatre ou cinq parties, et perles<br />

à section orthogonale (Gramm<strong>en</strong>os types nO2,3).<br />

- Perle globuleuse, sphérique, globuleuse avec un app<strong>en</strong>dice percé, <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> goutte<br />

(Gramme nos types nO6, 8,9).<br />

- Forme naturelle percée par le hasard ou int<strong>en</strong>tionnellem<strong>en</strong>t (pierre et <strong>coquillage</strong>)<br />

(Gramme nos types nO 10, 12).<br />

La plupart <strong>de</strong>s perles sont plutôt petites, et même quelquefois minuscules. Le matériau <strong>de</strong><br />

fabrication est assez varié: <strong>coquillage</strong>, os, argile, pierre, métal (bronze, or). Pour les plus<br />

anci<strong>en</strong>nes phases chronologiques, on remarque une prédominance <strong>du</strong> <strong>coquillage</strong>, tandis que<br />

pour les plus réc<strong>en</strong>tes ce sont la pierre et le métal qui remplac<strong>en</strong>t ou imit<strong>en</strong>t les formes<br />

anci<strong>en</strong>nes. Celles-ci sont assez communes pour les pério<strong>de</strong>s considérées. On les retrouve sur la<br />

plupart <strong>de</strong>s <strong>site</strong>s contemporains <strong>en</strong> Grèce néolithique comme par exemple à Franchthi, Kitsos,<br />

Rodochori, Dikili-Tash, Cnossos, et ailleurs. Les caractéristiques <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s catégories<br />

sont précisées ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

- Perles <strong>en</strong> forme d'anneau<br />

Elles sont <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong> (Spondylus gae<strong>de</strong>ropus Linné, Unio sp., D<strong>en</strong>talium vulgare Da<br />

Costa), os, argile, pierre (marbre, basalte), métal (bronze, or). La hauteur <strong>de</strong> la perle est <strong>en</strong><br />

moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 0,25 cm. Parfois l'anneau est plat et forme un disque, d'autres fois, il a une<br />

hauteur inégale (0,2 cm d'un côté et 0,4 cm <strong>de</strong> l'autre). Le diamètre varie <strong>en</strong>tre 0,2 - 1 cm. Les<br />

dim<strong>en</strong>sions ne sembl<strong>en</strong>t pas dép<strong>en</strong>dre <strong>du</strong> matériau <strong>de</strong> fabrication (os, métal, etc ...). Ce sont <strong>de</strong>s<br />

perles assez petites et il <strong>en</strong> est quelques-unes, peu nombreuses, que l'on pourrait appareiller <strong>en</strong><br />

collier ou <strong>en</strong> bracelet.


318 Liliane KARALI<br />

Perle anneau <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong><br />

a) Coquillage.<br />

Or Pierre Bronze Spondylus Argile Osplat, blanche, <strong>en</strong> pierre15 gae<strong>de</strong>ropus 1032 69 741 16 61<br />

1 marbre L.<br />

5us ); ne assez disques) lapetite perle nOM Mspire, Msusp<strong>en</strong>sion dans Epaisseur larges. Epaisseur 142, 294, 102, la 186, 79 MDiam. tranchée M194. est 38. 0,1 0,55 1100. lOb. oblique. presque Diam. cm. 1,6-0,15 cm. 1àElles <strong>de</strong>s 0,04 ron<strong>de</strong> Diam. 0,70niveaux cm. ont cm, xet 0,7-0,1 0,35 été son épaisseur différ<strong>en</strong>ts trouvées cm axecm. <strong>de</strong> 0,03 :<br />

le<br />

gae<strong>de</strong>ropus 0,65-0,75 cm) L. dim<strong>en</strong>sions <strong>en</strong>tre<br />

cm).<br />

- Perles <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> cylindre<br />

On distingue diverses sortes <strong>de</strong> cylindres:<br />

- cylindre uniforme, plus ou moins long.<br />

- cylindre à surface décorée par <strong>de</strong>s rayures circulaires ou disposées suivant les rayons<br />

d'un cercle, parfois divisés <strong>en</strong> 3,4 ou 5 parties.<br />

Dans cette catégorie, nous classons aussi line perle à section orthogonale. Ces perles sont<br />

confectionnées <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong>, <strong>en</strong> os, <strong>en</strong> argile, <strong>en</strong> pierre.


gile ale, rre isé 4<strong>en</strong><strong>en</strong>3,4,5<br />

<strong>coquillage</strong> parties:<br />

cm).<br />

rrai<strong>en</strong>t<br />

PARURE EN COQUILLAGE DU SITE DE DIMITRA EN MACÉDOINE PROTOHISTORIQUE 319<br />

- Perles barillet<br />

201 02 308<br />

9<br />

cylindre uniforme <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong> Spondylus g.<br />

201<br />

- <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong><br />

Ce type <strong>de</strong> perle est confectionné à partir d'un cylindre long, dont les <strong>de</strong>ux extrémités ont<br />

un diamètre plus petit que celui <strong>du</strong> c<strong>en</strong>tre. Le profil est doux et arqué. Le matériau <strong>de</strong> fabrication<br />

varie: <strong>coquillage</strong>, os, pierre, argile. La longueur est <strong>de</strong> 1,5-1,4, 4-1-0,6 cm. Le diamètre <strong>de</strong><br />

0,7-4 cm et <strong>de</strong> 0,25-0,45 cm.<br />

Perle barillel <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong><br />

- Perle globuleuse, sphérique<br />

Cette catégorie compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s perles <strong>de</strong> forme naturelle plus ou moins globuleuse, tels les<br />

<strong>coquillage</strong>s <strong>de</strong>s mollusques Conus, Nassa et aussi <strong>de</strong>s objets r<strong>en</strong><strong>du</strong>s sphériques après avoir été<br />

travaillés.<br />

Perles <strong>de</strong> forme globuleuse naturelle <strong>en</strong> coquille (dom 7 <strong>en</strong> coquilles simplemem perforées <strong>de</strong> 131<br />

1217<br />

Perles <strong>de</strong> forme globuleuse naturelle <strong>en</strong> tuffe (dim<strong>en</strong>sions 1,5 x 1,75 cm)<br />

4 Toutes ces perles ont la surface sculptée et se rom prés<strong>en</strong>tées à la suite.<br />

2121


320 Liliane KARALI<br />

- Formes naturelles<br />

3.3 Bracelets<br />

a) Plates percées par le hasard ou int<strong>en</strong>tionnellem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> <strong>coquillage</strong>, Glycimeris gl. L. (10)<br />

b) Longues, percées naturellem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> D<strong>en</strong>talium vulgare Da Costa<br />

Dim<strong>en</strong>sions: hauteur 2,75-1 cm, épaisseur 46<br />

maximale 0,4 cm.<br />

Les objets qui, jusqu'il y a quelques années etal<strong>en</strong>t désignés comme bracelets,<br />

constitu<strong>en</strong>t une partie intéressante <strong>de</strong> la <strong>parure</strong> néolithique dans les Balkans et <strong>en</strong> Europe<br />

c<strong>en</strong>trale. L'importance <strong>de</strong>s "bracelets <strong>en</strong> Spondyle" a donné lieu à <strong>de</strong> nombreuses discussions.<br />

Il est évid<strong>en</strong>t qu'ils représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t une certaine valeur à l'époque considérée. Les étu<strong>de</strong>s portant<br />

sur les isotopes d'oxygène <strong>de</strong> la coquille sembl<strong>en</strong>t aujourd'hui moins significatives 5. C'est leur<br />

typologie qui nous fournirait probablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s indications intéressantes.<br />

A Dimitra, on a découvert 30 bracelets, dont il ne reste parfois que <strong>de</strong> très petits<br />

morceaux. Il sont tous taillés dans la valve <strong>du</strong> Spondylus gae<strong>de</strong>ropus Linné (Pl. LXV, c). Ils<br />

sont obt<strong>en</strong>us par le découpage et le lissage <strong>du</strong> pourtour <strong>de</strong> la valve supérieure <strong>du</strong> mollusque.<br />

Etant donnée la forme ovale <strong>de</strong> l'objet, les dim<strong>en</strong>sions <strong>du</strong> diamètre sont très variées (<strong>de</strong> 7-6 cm,<br />

5-5, 5,5-5, 5-4,5 cm). Il semblerait que ce soit plutôt <strong>de</strong>s bracelets <strong>de</strong> petit diamètre.<br />

Théoriquem<strong>en</strong>t, l'épaisseur et la largeur doiv<strong>en</strong>t être plus importantes, afin <strong>de</strong> pouvoir réaliser<br />

une ellipse <strong>en</strong>tière; <strong>de</strong> très grosses valves sont alors nécessaires. Les mollusques trouvés sur le<br />

<strong>site</strong> étant plutôt jeunes ont <strong>de</strong> petites valves. Les objets sont <strong>de</strong> petite taille ou à la rigueur <strong>de</strong><br />

taille moy<strong>en</strong>ne. Certains fragm<strong>en</strong>ts très épais poumai<strong>en</strong>t avoir servi <strong>de</strong> plaquettes attachées sur<br />

le bras, le carpe ou la cheville par un morceau <strong>de</strong> cuir ou par une ficelle (comme dans la<br />

nécropole <strong>de</strong> Çernica <strong>en</strong> Bulgarie) 6. L'épaisseur <strong>de</strong>s bracelets varie <strong>de</strong> 0,8 à 0,4 cm et est <strong>en</strong><br />

moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 0,6 cm. Leur largeur est double, triple ou quadruple <strong>de</strong> l'épaisseur, rarem<strong>en</strong>t égale,<br />

et dans ce <strong>de</strong>rnier cas le bracelet est d'une coupe presque carrée.<br />

4. Conclusions<br />

- A Dimitra la <strong>parure</strong> est composée d'élém<strong>en</strong>ts très divers. Le matériau constitutif est<br />

varié, avec prédominance <strong>de</strong> <strong>coquillage</strong>s aux plus anci<strong>en</strong>nes pério<strong>de</strong>s. Les formes et les<br />

matériaux utilisés sont connus pour les pério<strong>de</strong>s considérées. Ils ne diffèr<strong>en</strong>t guère d'un objet à<br />

l'autre et sont issus d'une fabrication locale. On a trouvé <strong>de</strong>s rési<strong>du</strong>s <strong>du</strong> débitage <strong>du</strong> test <strong>de</strong><br />

certains <strong>coquillage</strong>s utilisés pour la confection <strong>de</strong> perles, bracelets et p<strong>en</strong><strong>de</strong>loques. Parmi ces<br />

trouvailles figure même une perle cassée accid<strong>en</strong>tellem<strong>en</strong>t lors <strong>du</strong> percem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> trou c<strong>en</strong>tral.<br />

5 NJ. SCHACKLETON et C. RENFREW, "Neolithic Tra<strong>de</strong> Routes re-aligned by Oxyg<strong>en</strong> Isotope Analyses",<br />

Nature 228 (1970), p. 1062-1065.<br />

6 L. KARALI , "BpaXloÀ.la alto Iltov ou À.o", 2° 'AvepwltoÀ.oYl1COIUV·toplO, Athènes, 1987, à paraître dans le<br />

Bulletin <strong>de</strong> la Société grecque d'Anthropologie; RJ. RODEN, "The Spondylus-shell tra<strong>de</strong> and the<br />

beginnings of the Vin~a culture", Actes <strong>du</strong> Vile Congrès I.S.P.P. 1(1970), p. 411-413.<br />

35<br />

18


PARURE EN COQUILLAGE DU SITE DE DIMITRA EN MACÉDOINE PROTOHISTORIQUE 321<br />

Dans l'ignorance <strong>de</strong> l'ext<strong>en</strong>sion exacte <strong>du</strong> <strong>site</strong>, il nous est difficile <strong>de</strong> dire s'il s'agit d'un petit<br />

atelier ou d'un établissem<strong>en</strong>t plus important <strong>de</strong> fabrication ou <strong>de</strong> diffusion d'ornem<strong>en</strong>ts.<br />

Le travail est <strong>de</strong> bonne qualité, bi<strong>en</strong> que la plupart <strong>de</strong>s objets soi<strong>en</strong>t fracturés, ce<br />

qu'explique l'histoire <strong>du</strong> <strong>site</strong> aux pério<strong>de</strong>s considérées, avec successsion <strong>de</strong> dépôts <strong>de</strong> couches<br />

et <strong>de</strong> leur érosion.<br />

- Malgré les difficultés énoncées au début <strong>de</strong> cette communication, nous pouvons tirer<br />

certaines conclusions sur la manière dont se prés<strong>en</strong>tait la <strong>parure</strong> préhistorique <strong>en</strong> Macédoine:<br />

prédominance nette <strong>de</strong> perles et <strong>de</strong> bracelets à Dimitra, Dikili- Tash, Sitagroi, Para<strong>de</strong>iso. Mais il<br />

est difficile <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>s autres <strong>site</strong>s <strong>de</strong> la Macédoine préhistorique, la <strong>parure</strong> et les mollusques<br />

n'ayant pas <strong>en</strong>core fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s exhausti ves. Les <strong>site</strong>s explorés apparaiss<strong>en</strong>t comme les<br />

lieux probables <strong>de</strong> confection d'objets <strong>en</strong> test <strong>de</strong> <strong>coquillage</strong>s. Mais il faut aussi t<strong>en</strong>ir compte <strong>du</strong><br />

fait qu'une bonne partie <strong>de</strong>s mollusques trouvés sur les <strong>site</strong>s avai<strong>en</strong>t servi à la consommation<br />

alim<strong>en</strong>taire, le contact avec la mer étant extrêmem<strong>en</strong>t étroit. En effet, si les fouilles se situ<strong>en</strong>t<br />

aujourd'hui à une heure <strong>de</strong> marche <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> la mer Egée, la distance était beaucoup plus<br />

ré<strong>du</strong>ite à l'époque. L'évolution peut s'expliquer par les dépôts d'alluvions dans les <strong>de</strong>ltas <strong>de</strong>s<br />

grands fleuves et les changem<strong>en</strong>ts géomorphologiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers millénaires, phénomènes<br />

dont peut témoigner une carte détaillée portant sur la paléogéographie <strong>de</strong> la région.<br />

- Dans la péninsule balkanique, la <strong>parure</strong> <strong>en</strong> <strong>coquillage</strong> prés<strong>en</strong>te une certaine<br />

homogénéité. On peut y voir l'indice <strong>de</strong> contacts étroits <strong>en</strong>tre les populations qui y vivai<strong>en</strong>t,<br />

contacts établis à la faveur <strong>de</strong>s relations commerciales où la mer Egée et les grands fleuves qui y<br />

débouch<strong>en</strong>t ont joué un rôle <strong>de</strong> premier plan. Ils ont permis la diffusion <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its fabriqués<br />

par les plus inv<strong>en</strong>tifs. Ces élém<strong>en</strong>ts empruntés aux voisins ont <strong>en</strong>suite été imités, repro<strong>du</strong>its et<br />

finalem<strong>en</strong>t intégrés dans la propre culture <strong>de</strong> ceux qui <strong>en</strong> bénénficiai<strong>en</strong>t. Les recherches<br />

archéologiques <strong>en</strong> Grèce <strong>du</strong> Nord et dans les pays limitrophes <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t conforter cette<br />

hypothèse.<br />

Liliane KARA LI


322 Liliane KARALI<br />

LÉGENDES DES ILLUSTRATIONS<br />

Pl. LXIV: Carte <strong>de</strong>s principaux <strong>site</strong>s <strong>du</strong> Néolithique et <strong>du</strong> Bronze anci<strong>en</strong> (d'après R. TREUIL, Le Néolithique<br />

et le Bronze anci<strong>en</strong> Egé<strong>en</strong>s [1983], carte 1, p. 14).<br />

Pl. LXV : Parure <strong>de</strong> Dimitra :<br />

a) P<strong>en</strong><strong>de</strong>loques<br />

b) Perles<br />

c) Bracelets


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MER<br />

IONIENNE<br />

250 km<br />

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MER<br />

NOIRE<br />

LXIV


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