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* AVANT-PROPOS PAR JUAN CARLOS MELENDEZ MOLLINEDO
Commissaire de l’exposition
« Civilisation antique », « pyramides », « écriture », « art », « effondrement » et, depuis peu « an
2012 », voilà quelques-uns des termes généralement associés à l’une des cultures les plus
remarquables du monde antique, les Mayas.
Nombreux sont les érudits à s’être intéressés au modus vivendi de la population préhispanique maya
et chaque année apporte son lot de nouvelles connaissances concernant sa complexité sociale, la
précoce explosion artistique qui la caractérise, ou encore son incroyable capacité à créer et à
utiliser une écriture complètement originale, pour ne parler que de quelques aspects qui la
distinguent de bien d’autres cultures.
La civilisation maya a occupé les actuels territoires du Belize, du Honduras, du Salvador, la partie sud
du Mexique et ce qu’on appelle le « cœur du monde maya », le Guatemala. Elle compte aujourd’hui
environ 3 000 sites archéologiques officiels, preuve de l’immensité de cet héritage.
Les quelques 25 projets de recherches archéologiques qui ont lieu chaque année au Guatemala
mettent au jour de nouveaux éléments qui viennent enrichir le patrimoine culturel guatémaltèque.
Ces fouilles permettent généralement de découvrir de remarquables vestiges qui, une fois analysés,
aboutissent dans les collections du Museo Nacional de Arqueología y Etnología du Guatemala ; ce
musée abrite le fonds le plus riche d’objets provenant de la culture maya et, plus important encore, on
connaît, pour la plupart de ces trésors, leur contexte archéologique, ce qui distingue ce fond de
nombreux autres.
Sur la complexité sociale, politique et économique des Mayas, les thèmes de discussion possibles sont
multiples. Dans cette exposition, nous nous sommes efforcés de traiter plusieurs aspects essentiels de
la culture maya et d’expliciter certains éléments de cette société qui continuent à passer pour
énigmatiques aux yeux du grand public. Pour ce faire, nous avons pu compter sur la participation
d’universitaires et de chercheurs de renom. Le ministère guatémaltèque de la Culture et des Sports a
en outre demandé au philosophe maya Jesús Salazar Tetzagüic d’intégrer l’équipe des rédacteurs de
l’ouvrage, en le chargeant de livrer son point de vue sur la communauté maya actuelle. Le volume est
ainsi riche d’une grande diversité d’opinions sur cette culture ancestrale.
Les pièces archéologiques présentées dans l’exposition appartiennent toutes à la République du
Guatemala. Sur les 162 objets qui la composent, 3 sont exposés au Museo Carlos F. Novella, 10 font
partie de la collection de la Fundación La Ruta Maya et 149 sont déposés au Museo Nacional de
Arqueología y Etnología du Guatemala.
Les choix qui ont été faits visent à présenter chronologiquement l’héritage préhispanique du
Guatemala (2000 av. J.-C. - 1524 apr. J.-C.) ; les artefacts proviennent des 3 régions qui composent le
pays : les Basses Terres, les Hautes Terres et la côte pacifique.
Depuis les années 1960, la France n’avait pas accueilli de grande collection d’objets
guatémaltèques. Il était donc temps de montrer plusieurs des découvertes réalisées au cours des 25
dernières années et d’exposer les nouvelles interprétations qui ont cours désormais sur le
développement sociopolitique et économique préhispanique de notre pays.
Pour le ministère de la Culture et des Sports du Guatemala, c’est un honneur et une grande fierté que
de présenter un modeste échantillon du riche héritage culturel de notre nation. Nous invitons les
citoyens du monde entier à vivre l’expérience extraordinaire d’une vraie visite au « cœur du monde
maya ».
Juan Carlos Meléndez Mollinedo
Directeur du Museo Nacional de Arqueología y Etnología de Guatemala
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