29.08.2013 Views

Mars–Avril 2005 : Vol 22, No 2

Mars–Avril 2005 : Vol 22, No 2

Mars–Avril 2005 : Vol 22, No 2

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Mars Mars-Avril Mars Avril <strong>2005</strong><br />

<strong>Vol</strong>ume <strong>Vol</strong>ume <strong>22</strong>, <strong>22</strong>, Numéro Numéro 2<br />

2<br />

Dans Dans Dans ce ce numéro<br />

numéro<br />

Éditorial<br />

Éditorial<br />

Une toile de liens, p.3<br />

Rencontre Rencontre<br />

Rencontre<br />

–Éric Wingender<br />

Jean-Calvin Kitata : La joie de célébrer Dieu malgré les difficultés !, p.4<br />

Dossier<br />

Dossier<br />

–Yvan <strong>No</strong>é Girouard<br />

La dérive de l’identité évangélique, une trajectoire à corriger, p.7<br />

Chroniques<br />

Chroniques<br />

–Jean Raymond Theoret<br />

Rendez-vous Montréal : Profil d’un implanteur, p.10<br />

Vie Vie chrétienne<br />

chrétienne<br />

–Patrice Nagant<br />

Saveur de « <strong>No</strong>uvelle France », p.13<br />

–Claude Baecher<br />

La paroisse « Kimia » à Kinshasa, p.16<br />

–Damien Kakhenda<br />

Le burnout, p.19<br />

–Jean-Marc Miller<br />

Construire des ponts, p.21<br />

–Patrice Nagant<br />

Échos du Rassemblement Jeunesse national de Toronto, p.23<br />

–Éric Wingender<br />

1


Actualités<br />

Actualités<br />

Sommet Montréal, p.26<br />

–Francis et Isabelle Pontbriand-Loiselle<br />

La rencontre nationale des 55 ans et plus, p.27<br />

–Sharon Johnson<br />

Un exemple d’évangile incarné, p.28<br />

–Gérard Basque<br />

Le courrier des lecteurs, p.29<br />

2


Éditorial<br />

Éditorial Éditorial Éditorial<br />

Une Une toile toile de de liens liens<br />

liens<br />

Le présent numéro vous offre une série d’articles montrant comment notre communauté<br />

participe à la construction de ponts qui nous mettent en lien avec un vaste éventail de<br />

partenaires.<br />

Le bal s’ouvre avec un article d’Yvan <strong>No</strong>é Girouard sur le travail d’un “faiseur de ponts” par<br />

excellence : Jean Calvin Kitata. Jean Théoret enchaîne avec certaines complications qui<br />

découlent de notre proximité avec nos voisins du sud. Paradoxalement, l’article suivant nous<br />

rappelle que notre communauté est enrichie par la présence de Dave et Heidi Grey, ce couple de<br />

pionniers qui nous est envoyé par nulle autre qu’une église mennonite de Californie. Comme<br />

quoi la proximité est aussi source de bénédictions !<br />

Claude Baecher nous écrit de l’autre côté de l’atlantique pour nous livrer les impressions que<br />

son passage parmi nous lui a laissées ; une occasion de mieux nous regarder, et aussi de nous<br />

rappeler qu’une passerelle a déjà commencé à être jetée entre “mennos” français et québécois.<br />

<strong>No</strong>tre voyage se poursuit vers le sud jusqu’en République démocratique du Congo où Damien<br />

Kakhenda nous livre un aperçu de la vie et des défis que tente de relever une des “paroisses”<br />

mennonites de cette immense agglomération d’environ huit millions d’habitants qu’est<br />

Kinshasa.<br />

<strong>No</strong>us bouclons la boucle avec trois articles sur des évènements locaux : Tout d’abord, Patrice<br />

Nagant nous raconte comment un geste simple mais audacieux de l’église de Sainte-Rose lui a<br />

permit d’ouvrir un nouveau chapitre dans sa relation avec les autorités de la ville de Laval. Puis<br />

vient un survol de certains aspects de cette aventure inoubliable que plusieurs de nos jeunes<br />

ont vécu à la conférence jeunesse nationale de Toronto. Enfin, Gérard Basque nous explique<br />

comment l’esprit de service peut transformer en pont même quelque chose d’aussi peu<br />

convivial que le rapport d’impôt !<br />

En terminant nous espérons que le périple auquel nous vous convions ne vous épuisera pas.<br />

Pour vous prévenir de ce risque, lisez l’article de Jean Marc et Isabelle.<br />

Par Éric Wingender<br />

3


Rencontre<br />

Rencontre Rencontre Rencontre<br />

La La joie joie de de célébrer célébrer Dieu Dieu malgré malgré les les difficultés difficultés difficultés !<br />

D’ entrée de jeu, il m’annonce que déjà plusieurs articles ont été écrits sur lui et qu’il<br />

n’a pas le goût qu’on reprenne pour l’énième fois l’histoire de son arrivée en Ontario en<br />

juillet 1997 et le fait que son épouse Élysée et ses enfants, ne pouvant quitter le Congo<br />

Démocratique, ne l’ont rejoint au Canada que trois ans plus tard. Tout ça, c’est du<br />

passé. <strong>No</strong>us retrouvons Jean-Calvin Kitata à partir de juin 1999, moment où il fut<br />

nommé pasteur de l’église chrétienne de Saint-Jérôme.<br />

La La période période Saint Saint-Jérome<br />

Saint Jérome<br />

« L’église chrétienne de Saint-Jérôme m’a accepté comme pasteur<br />

quand je ne m’y attendais pas. Ce fut un miracle », de témoigner Jean-<br />

Calvin avec reconnaissance. Saint-Jérôme fut sans contredit le lieu par<br />

excellence pour son intégration à la culture québécoise. Son<br />

légendaire Check ben çâ lâ placé ici et là dans une prédication en<br />

témoigne bien. Avec son sourire communicatif, il a su conquérir les<br />

Québécois. « L’église de Saint-Jérôme, précise-t-il, fut ma meilleure<br />

école de formation pastorale en Amérique du <strong>No</strong>rd, d’autant plus que<br />

c’était la première fois que j’exerçais un pastorat dans un contexte<br />

culturel différent du mien. »<br />

Après trois ans de pratique pastorale, alors qu’il venait de gagner le vote de confiance des<br />

membres et le renouvellement de son mandat, Jean-Calvin décide de relever un nouveau défi en<br />

allant implanter une nouvelle église multiculturelle dans le cadre du projet Rendez-vous<br />

Montréal. Les dirigeants des églises de Frères mennonites ont vu en lui le candidat idéal<br />

pouvant rallier les Québécois, les immigrants et les étudiants internationaux : « Tu as une<br />

expérience multiculturelle, lui a alors dit Patrice Nagant, responsable du projet Rendez-vous<br />

Montréal, tu pourrais faire les ponts pour implanter une église internationale. »<br />

Implantation Implantation de de la la la CCIM CCIM<br />

CCIM<br />

« Lorsque j’ai reçu le mandat de mettre en place une nouvelle église, de préciser Jean-Calvin,<br />

j’avais en tête non pas une église pour Congolais ou Africains, mais bien un centre international<br />

d’adoration. » Il est bien difficile de rassembler des gens issus de différentes communautés<br />

culturelles, car, au départ, il n’y a rien qui les unit. « S’il y a un don dont je suis sûr de<br />

posséder, poursuit-il avec une certaine humilité, c’est bien celui de pouvoir rassembler les<br />

communautés. Cependant, il faut savoir que dans ce cas-ci, le véritable rassembleur est Jésus-<br />

Christ. »<br />

4


Au printemps 2002, Jean-Calvin réussit avec succès le test d’implanteur d’église décerné par le<br />

Comité d’implantation d’églises au Québec et pu aussitôt se mettre à l’œuvre pour poser les<br />

fondations de la Communauté chrétienne internationale de Montréal. « Au tout début, nous<br />

n’étions que deux familles. On se réunissait pour prier dans la salle de classe de l’École de<br />

théologie évangélique de Montréal (ETEM). Puis, se sont rajoutées quelques autres personnes et<br />

familles. » Par la suite, Jean-Calvin s’est mis à inviter les gens à la CCIM partout où il allait : la<br />

Maison de l’amitié, le YMCA, l’Université de Montréal, etc.<br />

« Au cours de l’année 2003, j’ai parlé avec<br />

Jean-Victor Brosseau, représentant du Comité<br />

central mennonite (MCC) au Québec, pour lui<br />

demander l’autorisation de tenir les jeudis de<br />

chaque semaine dans le salon de la maison du<br />

MCC un forum de discussion où les gens<br />

pourraient se retrouver et communiquer. On<br />

discutait sur différents sujets : la paix, la<br />

violence, l’actualité, la culture, etc. C’est ce qui<br />

nous a aidé à nous reconnaître et à consolider<br />

le noyau de l’église internationale. »<br />

Entre Entre la la la pastorale pastorale et et l’engagement l’engagement social social<br />

social<br />

Depuis janvier <strong>2005</strong>, Jean-Calvin se partage entre deux tâches. En plus d’être pasteur à mi-<br />

temps, il est coordonnateur des ministères de paix et de justice du Comité central mennonite<br />

au Québec. À ce titre, il enseigne la théologie au groupe Harmonie (un projet du MCC Québec) à<br />

des jeunes de différentes origines. Car en plus de ses études en théologie, journalisme et<br />

sciences de l’information, communication et production des médias (télévision et radio), Jean-<br />

Calvin est aussi détenteur d’un certificat en opération du maintien de la paix obtenu au Centre<br />

Pearson pour le maintien de la paix.<br />

Même à mi-temps, il vit son pastorat 24 heures sur 24, ses journées sont bien remplies. « Être<br />

pasteur, confie Jean-Calvin, c’est vivre pour d’autres personnes que soi-même. » Cependant,<br />

outre l’abnégation dont il fait preuve, la plus grande difficulté rencontrée est sans doute le fait<br />

qu’il n’ait pas suffisamment de temps à consacrer à Élysée, Joël, Daniel et la petite Émilie.<br />

Le pasteur relate les difficultés vécues par les nouveaux arrivants qu’il côtoie : « Quand<br />

l’immigrant arrive ici, on ne connaît pas son problème, ni la raison pour laquelle il a quitté son<br />

pays. Chacun est méfiant, il veut se protéger. C’est là la première difficulté que l’on rencontre.<br />

Les gens viennent avec leur background en ignorant, par exemple, qu’on ne peut pas vivre<br />

l’Afrique au Québec. Ils se rendent compte que la mentalité est plus individualiste ici et<br />

finissent par se retrouver face au stéréotype qui veut que les immigrants soient des menteurs<br />

qui veulent simplement profiter du système. »<br />

Des membres de l’église CCIM<br />

5


Il ajoute : « Bien sûr, il y a différents obstacles ; l’église a des membres qui n’ont pas assez de<br />

ressources financières pour la soutenir. Les différences culturelles de chaque communauté sont<br />

aussi présentes (la CCIM compte actuellement 11 nationalités). De plus, pour certains, le rôle du<br />

pasteur en est un d’homme à tout faire. Je rencontre tellement de difficultés qu’il faudrait écrire<br />

un tout autre article à ce sujet ! » lance t-il, pince-sans-rire.<br />

Malgré les nombreuses embûches rencontrées, il est à la fois très gratifiant d’implanter une<br />

église, souligne Jean-Calvin : « <strong>No</strong>us privilégions ce qui peut nous rallier, nous unir encore plus.<br />

Qu’est-ce qui peut faire de cette église un centre d’adoration interculturel ? La musique nous<br />

rassemble : il faut venir nous entendre ! Pour l’heure, nous cherchons à redéfinir la vision et<br />

nous pensons que dans trois ans, cette église-là va atteindre un bon niveau. La joie de célébrer<br />

Dieu, c’est le commencement de ce que nous allons vivre. »<br />

Par Yvan <strong>No</strong>é Girouard, journaliste, avec Jean-Calvin Kitata, pasteur de la<br />

Communauté chrétienne internationale de Montréal (CCIM)<br />

6


Dossier<br />

Dossier Dossier Dossier<br />

La La dérive dérive de de l’identité l’identité évangélique, évangélique, une une une trajectoire trajectoire à à corriger corriger corriger<br />

La plupart des chrétiens évangéliques ont de la difficulté à préciser ce qui constitue<br />

l’identité évangélique. Ainsi privés d’un sens d’identité clair, les évangéliques sont<br />

susceptibles de confondre des idées et des modes passagères avec ce qui constitue<br />

l’essence même de leur mouvement.<br />

Les Les signes signes signes distinctifs distinctifs essentiels<br />

essentiels<br />

Les évangéliques souscrivent aux principaux articles de foi du christianisme historique tel que<br />

le monothéisme, la trinité, la divinité du Christ ainsi que son incarnation et son humanité, la<br />

rédemption en Jésus-Christ, la résurrection, la vie après la mort, etc. Au-delà de ces<br />

convictions historiques, c’est autour de quatre traits essentiels que s’est articulée l’identité<br />

évangélique. Ces caractéristiques sont la Révélation biblique comme autorité ultime en matière<br />

de foi et de pratique ; l’œuvre de Jésus-Christ comme unique moyen de rédemption ; la<br />

nécessité d’une conversion pour tous les êtres humains et la proclamation de l’évangile pour<br />

convier les gens à se réconcilier avec Dieu par Jésus-Christ.<br />

Le Le Le mouvement mouvement évangélique évangélique francophone francophone au au au Québec<br />

Québec<br />

Historiquement, le mouvement évangélique s’est développé au sein du protestantisme nord<br />

américain et britannique au cours du XIXe siècle. Ce n’est que plus tard qu’il a essaimé à<br />

l’extérieur des pays anglo-saxons. Au Québec, c’est après la Révolution tranquille que le<br />

mouvement a véritablement pris racines. Avant cette époque, il y avait une telle fusion des<br />

réalités linguistique et religieuse qu’un francophone était presque aussi sûrement un<br />

catholique. Ce n’est qu’après le dégel de ces structures sociales que l’on a vu émerger au<br />

Québec un christianisme francophone protestant évangélique.<br />

Cependant, l’univers symbolique des Québécois reste encore marqué par l’histoire religieuse<br />

d’avant les années 1960. C’est comme s’il n’existait pas de catégorie conceptuelle dans<br />

l’univers symbolique des Québécois pour reconnaître l’existence de francophones protestants<br />

évangéliques. Par conséquent, on a souvent recours à la catégorie « secte » pour les désigner.<br />

Ce qui, nous le soulignons, est tout à fait inapproprié. C’est ce qui explique en partie que<br />

même chez les personnes bien informées, et en particulier dans les médias, on rencontre à<br />

l’égard des évangéliques des méprises et des confusions difficiles à expliquer.<br />

L’influence L’influence L’influence des des cousins cousins américains<br />

américains<br />

Cependant, il serait injuste d’ignorer que certaines de ces confusions sont aussi alimentées par<br />

la dérive vers la droite politique conservatrice d’une partie importante du mouvement<br />

évangélique chez nos cousins du sud. L’élection de Georges W. Bush à la présidence des États-<br />

7


Unis n’a fait qu’accentuer les méprises à l’égard des évangéliques. Effectivement, dès le<br />

premier mandat du président Bush, les analystes ont remarqué l’importance de la droite<br />

religieuse américaine dans cette élection. Et, on ne peut le nier, une majorité de cette droite<br />

religieuse se réclame de tradition évangélique. Suite à ce constat, plusieurs journalistes de par<br />

le monde se sont intéressés au mouvement évangélique américain. D’autant plus que le<br />

président lui-même se déclarait évangélique et qu’une partie de sa rhétorique pour justifier<br />

l’invasion militaire de l’Irak reposait sur des arguments religieux. Ils ont voulu savoir. Mais en<br />

cherchant, ils n’ont pas trouvé ce qu’il y avait de plus réjouissant.<br />

Les Les fous fous de de Dieu<br />

Dieu<br />

Une source importante d’informations sur le milieu évangélique<br />

américain et ses relations avec le politique est le livre de Barbara Victor<br />

qui a été publié en français en 2004 sous le titre évocateur La dernière<br />

croisade : les fous de Dieu version américaine. Pour qui avait lu ce livre<br />

avant les élections américaines de novembre 2004, il était flagrant que<br />

bon nombre de journalistes québécois influents avaient faits de madame<br />

Victor leur principale source d’interprétation de l’étrange complicité qui<br />

existe aux USA entre le religieux et le politique. Le malheur, c’est que<br />

madame Victor et par conséquent ceux qui sont tributaires de son<br />

interprétation, généralisent à outrance au point de confondre la totalité<br />

des évangéliques à la droite religieuse américaine.<br />

Ce n’est pas que madame Victor écrive des faussetés. <strong>No</strong>us<br />

connaissons assez bien nos cousins outre frontière pour savoir ce qui se passe en leur maison.<br />

Toutefois, les généralisations qu’elle pratique démontrent une connaissance superficielle du<br />

monde évangélique. Par exemple, le livre s’ouvre sur l’histoire de Julia Pendegrast qui, au nom<br />

et sous la direction prétendue de Jésus, a tout simplement usurpé la part d’héritage de son<br />

frère – lequel totalisait 500 000 $ – pour fonder un ministère évangélique devenu<br />

multimillionnaire et qui soutient les projets de la droite religieuse, tant aux États-unis que dans<br />

l’état d’Israël. Les comportements de madame Pendegrast, qui nous sont rapportés dans le<br />

livre, s’apparentent au délire religieux. Or, madame Victor conclut « Comme tous les autres<br />

chrétiens évangéliques [. . .] », faisant ainsi des comportements de madame Pendegrast le<br />

modèle de la conduite de tous les évangéliques. Pour faire une telle affirmation, il faut mal<br />

connaître le monde évangélique. Et ce n’est pas là l’unique confusion car elle multiplie les<br />

anecdotes. Tout au long de son livre, Barbara Victor présente les agissements et les positions<br />

de la droite conservatrice au sujet de la guerre en Irak, au sujet d’Israël et des Palestiniens, du<br />

monde Arabe, ainsi que sur de nombreux autres sujets en ponctuant ses anecdotes<br />

d’affirmations telles que « [. . .] les séminaires évangéliques de tout le pays organisent [. . .] » ;<br />

« Partout dans le pays, les chrétiens évangéliques sont persuadés que [. . .] » ; « [. . .] tous les<br />

chrétiens évangéliques, du simple citoyen au président des États-unis, souscrivent d’emblée à<br />

[. . .] ».<br />

8<br />

La dernière croisade de<br />

Barbara Victor, Éditions<br />

Plon, 2004


Contrairement à ce que cette lecture laisse croire, le mouvement évangélique n’est nullement<br />

monolithique et beaucoup plus diversifié et complexe que ce qu’il en est dit dans ce livre. Ce<br />

n’est pas que ce mouvement soit exempt de toutes critiques ni qu’il faille nier la dérive qui a<br />

entraîné une majorité d’évangéliques vers des positions qui soient extrêmement<br />

problématiques. Mais le portrait qui est fait n’est pas représentatif de l’ensemble. Et nombreux<br />

sont les évangéliques qui sont tout aussi critiques que madame Victor à l’égard de ceux qui<br />

partagent les positions et les comportements qui sont dénoncés dans cet ouvrage.<br />

Pour Pour corriger corriger la la dérive<br />

dérive<br />

Ce livre ainsi que de nombreux écrits du même genre – voir Le <strong>No</strong>uvel Observateur de février<br />

mars 2004 – malgré les méprises que nous avons soulignées, attestent que le mouvement<br />

évangélique a subi depuis une trentaine d’années une dérive qui l’éloigne des idéaux du<br />

<strong>No</strong>uveau Testament. Au début des années 1990, un journaliste demandait à Brian Stiller, alors<br />

président du Evangelical Fellowship of Canada, s’il craignait que le mouvement évangélique<br />

canadien glisse lui aussi vers des positions politiques et sociales semblables à ce que l’on<br />

retrouvait aux États-unis. La réponse de Brian Stiller a été qu’il ne croyait pas que cette dérive<br />

se produise au Canada à cause du poids relatif des Églises mennonites au sein du mouvement<br />

évangélique canadien. En effet, à cause de leur théologie qui accentue la paix, la justice sociale<br />

et la droiture envers le prochain comme des signes de la manifestation du royaume de Dieu, les<br />

Églises mennonites contribuent à éviter ce glissement.<br />

L’identité des Églises évangéliques du Québec sera-t-elle asservie aux influences qui lui<br />

viennent de la mouvance conservatrice au sein de l’évangélisme américain ? Pour éviter cette<br />

dérive il faut distinguer ce qui est culturel et politique dans l’évangélisme américain de ce qui<br />

est proprement évangélique. Il s’agit en somme d’examiner toutes choses, et de retenir ce qui<br />

est bon (1 Thess 5.21).<br />

Par Jean Raymond Theoret, chargé de cours à l’ETEM<br />

9


Chroniques<br />

Chroniques<br />

Chroniques<br />

Chroniques<br />

Rendez Rendez-vous Rendez vous Montréal : : Profil Profil d’un d’un couple couple d’implanteurs<br />

d’implanteurs<br />

d’implanteurs<br />

Heidi et Dave Gray ont tous les deux grandi dans des familles dont les parents étaient<br />

impliqués dans des ministères chrétiens. Les parents de Heidi étaient professeurs dans une<br />

école en république démocratique du Congo et les parents de Dave travaillaient avec Campus<br />

pour Christ dans le sud de la Californie. Leurs souvenirs d’enfance sont composés de groupes<br />

d’étude biblique à la maison, de voyage de camping en famille et de plusieurs activités d’église.<br />

Formation Formation au au ministère<br />

ministère<br />

Dans sa formation au collège, Dave a étudié en missiologie. Heidi a étudié en psychologie et en<br />

ministère contemporain dans une université chrétienne en Californie. Durant leurs années au<br />

secondaire et au collège Dave et Heidi ont chacun participé à plusieurs activités pour jeunes<br />

leaders et à des voyages missionnaires qui ont<br />

beaucoup influencé leur décision de s’engager dans<br />

un ministère à temps plein.<br />

À l’été 1992 Heidi a participé au programme Action<br />

de YMI (Youth Mission International) en Colombie<br />

Britannique. Ce même été Dave participait dans un<br />

autre programme Action dans l’est du Canada. En<br />

1993 Dave a fait partie d’une équipe de théâtre<br />

pendant quatre mois. Cette équipe voyageait à<br />

travers le Canada en présentant leur pièce dans des<br />

écoles, des groupes de jeunes et dans des centres<br />

commerciaux. De 1993 à 1994, Dave a été pasteur<br />

jeunesse en Colombie Britannique. En 1994 Heidi a<br />

travaillé pendant une année en Lituanie avec YMI en enseignant<br />

l’anglais et en animant des groupes d’étude biblique. Lorsqu’elle<br />

est retournée en Californie, Heidi s’est impliquée dans le programme Soar de YMI pendant une<br />

année. Les programmes Action et Soar de YMI sont des programmes d’évangélisation à court<br />

terme destinés respectivement aux jeunes du collège et du secondaire.<br />

Dave et Heidi Gray<br />

L’année suivant leur mariage ils ont quitté la Californie pour aller à Abbotsford en Colombie<br />

Britannique pour aider au démarrage d’un programme Trek de YMI. Ce programme consistait à<br />

organiser des projets de formation de disciples et de service missionnaire d’un peu plus de huit<br />

mois. Ils ont dirigé une équipe de 10 personnes qui ont voyagé un peu partout au Canada et<br />

aux Etats-Unis servant dans les églises et mobilisant la jeunesse pour la mission. Cette<br />

occasion de servir avec Trek a donné à Dave et Heidi l’occasion de travailler ensemble dans un<br />

ministère qui affermissait en eux le désir de servir en tant que couple dans l’avenir.<br />

10


Au terme de cette année avec YMI Dave et Heidi sont retournés en Californie pour étudier au<br />

séminaire biblique des Frères mennonites à Fresno. Ils ont passé les trois années suivantes à<br />

étudier ensemble et à servir dans leur église locale. Leurs cours en mission et implantation<br />

d’église ont particulièrement influencé l’orientation que leur futur ministère allait prendre.<br />

Direction Direction Montréal<br />

Montréal<br />

Après leurs années d’études Dave et Heidi ont passé deux autres années à travailler dans cette<br />

région, vivant près de leurs familles et explorant différentes possibilités de servir ensemble.<br />

Pendant ces deux années Heidi à travaillé pour la conférence mondiale mennonite et Dave a<br />

suivi une formation en médiation et résolution de conflit au Center for Peacemaking and<br />

Conflict Studies de Fresno Pacific College. Comme ils raffinaient leurs intérêts, leurs passions et<br />

leurs formations leur recherche de ministère s’orientait de plus en plus vers un travail en milieu<br />

urbain et plus précisément dans un environnement séculier. Ils ont regardé différentes options<br />

à Londres en Angleterre, dans la région de San Francisco et à Montréal. Après plusieurs<br />

discussions, consultations et temps de prière les portes se sont ouvertes de façon plus concrète<br />

et cela les a conduit à Montréal.<br />

Vivre et travailler au Québec procure beaucoup de joie et de défis pour Dave et Heidi. Ils ont un<br />

grand désir d’apprendre le français même si leur projet est d’implanter une église anglophone.<br />

Leurs premiers mois à Montréal ont été consacrés à apprendre le français et à se familiariser<br />

avec la culture et leur environnement. Ils savent que l’Église et la culture au Québec sont bien<br />

différentes de celles de la Californie où ils ont grandi tous les deux. Ils veulent être à l’écoute<br />

de la culture et des gens de leur quartier afin que le ministère qu’ils développent soit pertinent<br />

pour ceux qu’ils désirent atteindre avec l’évangile du Christ.<br />

Dix Dix mille mille villages villages et et The The Journey Journey Fellowship<br />

Fellowship<br />

Dave et Heidi sont venus à Montréal avec ce désir d’apprendre et de découvrir des façons<br />

créatives de communiquer l’évangile adaptées à la culture et au contexte social de la population<br />

de leur quartier. Après des moments de prières et d’études bibliques, ils ont décidé, en accord<br />

avec le groupe de maison dont ils faisaient partie, d’ouvrir un magasin Dix mille villages au<br />

centre de leur quartier. Dix mille villages sont des magasins à but non lucratif qui vendent de<br />

l’artisanat, des vêtements et de la nourriture,<br />

du monde entier, à prix équitable. Les mois de<br />

juin, juillet et août derniers ont été très chargés<br />

et aussi très stimulants alors que leur groupe<br />

de maison s’affairait aux préparatifs de<br />

l’ouverture du magasin.<br />

Finalement Dix mille villages a ouvert ses<br />

portes dans la ville de <strong>No</strong>tre-Dame-de-Grâce<br />

11<br />

Le magasin Dix mille villages


dans le quartier Monkland le 10 septembre dernier et depuis son ouverture le magasin<br />

fonctionne de manière satisfaisante. En même temps, Dave et Heidi procèdent à l’implantation<br />

d’une église appelée The Journey Fellowship en organisant des réunions d’adoration et des<br />

rencontres à caractère culturel dans une petite salle à l’arrière du magasin. Gray et Heidi ont pu<br />

établir de nouvelles relations dans leur quartier grâce au ministère de Dix mille villages et des<br />

activités culturels que The Journey Fellowship organise dans la salle communautaire à l’arrière<br />

de la boutique. Il y a quelques semaines, un homme qui est un habitué des soirées<br />

cinéma/discussion organisées par l’église a fait le commentaire suivant : « La vie est tellement<br />

décourageante ; alors j’apprécie énormément venir à ces soirées qui me redonnent de<br />

l’espoir ». Dave a eu l’occasion de rencontrer cette personne à quelques reprises et ils ont déjà<br />

eu ensemble plusieurs conversations encourageantes sur sa recherche personnelle et sur<br />

l’espoir qu’apporte l’évangile de Jésus Christ.<br />

The Journey Fellowship commencera en mars un nouveau ministère qui consiste en un cercle de<br />

rencontre, plus précisément un lieu ou les gens se rassembleront pour discuter de leurs vies et<br />

de leurs valeurs et de la manière dont chacun pense vivre sa vie afin de mieux incarner et<br />

refléter les valeurs qui sont siennes. Les sujets qui seront abordés au cours de ces réunions<br />

incluent la famille, la vie spirituelle, le travail, l’argent et l’utilisation du temps. Priez que les<br />

relations qui se développeront et les conversations qui prendront place dans le groupe puissent<br />

mettre en lumière l’espoir et les promesses de Jésus et toucher ceux qui ne le connaissent pas<br />

encore.<br />

Par Patrice Nagant, directeur du projet<br />

12


Vie Vie Vie Vie chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

Saveur Saveur de de « « <strong>No</strong>uvelle <strong>No</strong>uvelle France France »<br />

Le regard admiratif d’un menno francophone européen sur les mennos québécois.<br />

Un temps sabbatique permet entre autres de s’ouvrir à de nouveaux horizons. C’est ainsi que<br />

durant un mois et demi, venant de la frontière franco-suisse, avec mon épouse Elisabeth, nous<br />

avons pu rencontrer des mennonites francophones du Québec des environs de Montréal. Il peut<br />

être utile pour les Québécois de savoir comment on les perçoit. C’est un regard mutuel souhaité<br />

par le « réseau mennonite francophone ». Alors voici : on se sent d’emblée les bienvenus au<br />

Québec ; l’approche est cordiale et chaleureuse.<br />

Une Une Une communauté communauté active<br />

active<br />

<strong>No</strong>us avons été reçus par d’anciens amis et nous nous en sommes faits des nouveaux, des<br />

amitiés à entretenir dans le futur tant que possible. <strong>No</strong>us avons été les témoins de très belles<br />

choses : la communion dans les églises, l’existence de communautés d’origines diverses, les<br />

efforts professionnels d’aumôniers et de travailleurs sociaux développant la justice<br />

restauratrice (dans les prisons, pour des cas de violence conjugale ou d’inceste), et la présence<br />

des mennonites au coeur de la ville par une maison du MCC (Comité central mennonite), avec le<br />

programme Harmonie où nous avons enseigné.<br />

Sur place nous avons appris qu’un dixième des Québécois est anglophone. <strong>No</strong>us l’avions tout<br />

bonnement oublié ! La langue de <strong>Vol</strong>taire, en plus de l’amour pour le Seigneur, nous étant<br />

commune, nous avons choisi de privilégier les contacts avec les mennonites et avec les<br />

évangéliques.<br />

Une Une identité identité à à préserver préserver<br />

préserver<br />

Claude Baecher en<br />

pleine conférence<br />

Après avoir partagé une vingtaine de repas avec des couples engagés (la<br />

qualité des repas n’avait rien à envier aux français !), donné huit heures de<br />

conférences et trois prédications, effectué des visites et des centaines de<br />

kilomètres en métro, à pied et en bus dans l’île de Montréal et autour, nous<br />

pouvons dire, même en novembre-décembre : « C’est beau, Montréal ! » et<br />

« elles sont belles les communautés mennonites du Québec ! » <strong>No</strong>us savons<br />

bien que l’une renaît d’une épreuve importante. Certaines communautés<br />

s’appellent « Frères mennonites », d’autres « Mennonites », des distinctions<br />

que nous ne faisons pas en France ou en Suisse, car nous nous savons en<br />

Europe francophone bénéficiaires à plusieurs reprises des réveils passés dans<br />

notre histoire de près de 500 ans !<br />

13


En plus de la langue, les églises mennonites du Jura suisse et de France ont en commun avec<br />

celles du Québec le contexte anciennement catholique romain, l’influence française et le fait<br />

d’être une petite minorité sans grand impact sur la culture ambiante. Néanmoins, votre voix est<br />

écoutée, comme la nôtre. Au Québec comme en France, on assiste à une recherche d’identité<br />

qui me semble saine entre l’appartenance culturelle, les mouvements « évangéliques » de tous<br />

bords et l’approche anabaptiste de la Bible. Un effort jamais achevé !<br />

Similari Similarités Similari tés avec l’Europe<br />

Pendant notre séjour, il m’a été demandé de traiter lors de « déjeuners<br />

conférences » auxquels participaient des pasteurs mennonites, de la<br />

situation des protestants et des évangéliques d’Europe, des débuts du<br />

piétisme, de l’anabaptisme et de ses spécificités. Vos communautés,<br />

comme les nôtres, sont confrontées à la pluralité des tendances nées<br />

de l’influence des divers lieux de formation des pasteurs ainsi que des<br />

membres qui se joignent. Il y a 50 ans, nos communautés suisses,<br />

allemandes et françaises ont créé un lieu de formation près de Bâle en<br />

Suisse, appelé le Centre de Formation et de Rencontre Bienenberg<br />

(CeFoR). Là des francophones suivent des programmes en cours<br />

d’emploi, appelés FBSA (Formation Biblique pour le Service dans l’Assemblée) pour tous les<br />

membres et EFraTA (Etudes Francophones de Théologie Anabaptiste) pour les responsables qui<br />

ont déjà une formation théologique. Ce sont des moyens pour nous réunir et nous confronter à<br />

l’approche anabaptiste des Écritures, mais aussi de nous concerter et de contribuer ainsi à la<br />

cohésion entre les communautés.<br />

Comme chez nous en situation minoritaire, les évangéliques de Montréal se serrent les coudes.<br />

Mais des facteurs extérieurs rendent parfois les choses difficiles . . . <strong>No</strong>us avons trouvé<br />

dommage que les deux facultés de théologie évangélique (l’une des Frères Mennonites et<br />

l’autre plutôt baptiste-calviniste) ne mettent pas plus concrètement leurs atouts en commun et<br />

il y en aurait ! Mais ici comme ailleurs, les soutiens financiers dénominationnels extérieurs<br />

permettent des existences parallèles . . .<br />

La La saveur saveur anabaptiste<br />

anabaptiste<br />

anabaptiste<br />

Il y a toutefois des différences par rapport à l’Europe francophone, les églises mennonites<br />

québecoises sont nées suite aux efforts de missionnaires anglophones, et les communautés<br />

sont nées lors du réveil au Québec, il y a environ 30-35 ans, juste au début de la « révolution<br />

tranquille ». Aujourd’hui, on devine dans la belle province l’impatience de voir la deuxième<br />

génération s’engager concrètement à son tour dans les églises. Comme celles de Suisse<br />

romande ou de Belgique, ces communautés font partie d’une nation qui reconnaît plusieurs<br />

langues officielles.<br />

14


Un pasteur me disait presque en se présentant : « nous sommes mennonites par adoption ».<br />

Dans le meilleur des anabaptismes, dans le Royaume de Dieu il n’y a que des fils et des filles de<br />

plein droit et cela ne relève pas du sang, mais du cœur et de la marche dans l’alliance. Un autre<br />

pasteur sceptique à l’égard des vagues incessantes des promoteurs de church growth considère<br />

l’accent sur la vie de disciple et sur la vie communautaire qui se trouvent dans l’anabaptisme<br />

comme un réel soulagement. Un autre m’a appris que lorsqu’on voulait expliquer simplement<br />

qui étaient les mennonites, on pouvait dire : « les mennos, c’est l’Armée du Salut en moins<br />

connu ». Il y a parmi ces communautés au Québec la même diversité que parmi les<br />

communautés francophones d’Europe . . . Bref, le Québec, c’est comme l’Europe francophone,<br />

mais avec une distance moins grande par rapport aux Etats-Unis et la culture McDonald.<br />

<strong>No</strong>us gagnerions en Europe à développer les échanges avec vous, à nous familiariser avec la<br />

fraîcheur de votre foi, par des visites (mais la réciproque est tout aussi valable, n’hésitez pas !),<br />

des actions communes de jeunes, mais également en faisant connaître ce qui est publié de part<br />

et d’autres en français (voyez par exemple le chapitre Québec et d’autres sur notre site).<br />

Par Claude Baecher<br />

Claude Baecher (ici avec son épouse<br />

Elisabeth) est directeur des études du<br />

CeFoR, directeur de EFraTA et professeur<br />

associé à la Faculté de Théologie<br />

15<br />

Évangélique de Vaux-Sur-Seine en France


Vie Vie Vie Vie chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

La La paroisse paroisse « « Kimia Kimia » » à à Kinshasa<br />

Kinshasa<br />

Le pasteur Damien Kakhenda nous parle de son église locale la « paroisse » Kimia,<br />

Commune de Matété, Quartier Bahumbu n° 10 Bis. à Kinshasa en République<br />

Démocratique du Congo.<br />

Origine Origine de de la la paroisse paroisse Kimia<br />

Kimia<br />

« Kimia » en lingala signifie « paix ». La paroisse 1 Kimia est née d’une Conférence de district<br />

en juillet 1995 qui demandait l’ouverture de cellules de prière pour l’épanouissement de<br />

l’Évangile. Une cellule de neuf membres a commencé son œuvre avec l’évangéliste Madame<br />

Christiane Kayongo Kianza. Sa croissance l’élèvera au rang de paroisse le 18 octobre 1997 avec<br />

58 membres, apportant un réveil spirituel<br />

au quartier. L’inauguration officielle de<br />

Kimia a eu lieu le 15 août 1999 et elle<br />

figure au nombre des 780 paroisses de la<br />

Communauté Mennonite au Congo (CMCo)<br />

2. La CMCo est issue du travail missionnaire<br />

des mennonites américains au Congo<br />

depuis 1911 qui, entre cette année et 1960,<br />

y ont fondé huit stations. La paroisse Kimia<br />

fait partie de l’Église mennonite à Kinshasa<br />

qui est née en 1972 et qui regroupe<br />

actuellement environ 9000 mennonites au total,<br />

dans les différentes paroisses de la ville.<br />

Taille<br />

Taille<br />

La paroisse Kimia est composée de 140 membres : 60 jeunes, 30 enfants et 50 adultes dont 75<br />

membres communiants. Les mutations, voyages et études universitaires augmentent ou<br />

diminuent le nombre de membres suivant les circonstances.<br />

Vie Vie et et engage engagement<br />

engage ment<br />

Kimia est une assemblée vivante de la province de Kinshasa. Du réveil spirituel de ses membres<br />

sont nés de grands mouvements évangéliques et missionnaires apportant une évangélisation<br />

transculturelle. Un membre sur 10 est en diaspora. Ceci a poussé la CMCo à solliciter la<br />

modeste expérience missionnaire du pasteur responsable de Kimia pour la partager au Plateau<br />

de Batéké, dont la population est encore hostile à l’Évangile.<br />

Des membres de la paroisse Kimia<br />

dans leur temple en construction<br />

16


Les responsables de la paroisse prient pour les<br />

malades et divers cas d’ordre spirituel par imposition<br />

des mains à la suite d’un séminaire biblique sur le<br />

thème : « la fin de mes souffrances ».<br />

Activités Activités organisées<br />

organisées<br />

organisées<br />

Évangélisation, oeuvres missionnaires et<br />

pastorales, scolarisation, école du dimanche<br />

pour enfants, jeunesse pour Christ, oeuvres<br />

féminines, sociales et d’entraide,<br />

développement communautaire sont les<br />

activités courantes. Les évangélistes et les<br />

gagneurs d’âmes sont formés pour apporter<br />

la Parole aux païens. Les moniteurs d’école du<br />

dimanche enseignent aux enfants de 7 à 14<br />

ans. Les jeunes se réunissent chaque samedi.<br />

Les « mamans » se réunissent le jeudi pour la<br />

vie spirituelle et la diaconie, les visites à<br />

domicile ou les œuvres sociales : coutures, broderie, teinture, ménage, séminaires de<br />

formation, etc. Kimia s’occupe des personnes vulnérables : veuves, orphelins, handicapés<br />

membres de paroisse ou voisins. Kimia soutient matériellement et financièrement la mission du<br />

Plateau de Batéké en friperie, sel, savons et argent. Kimia a acheté une parcelle pour le temple à<br />

5 500 US. La contribution des membres a couvert les ¾. Le temple est en construction, le devis<br />

s’élève à 26 260 US. Le montant actuellement disponible pour les travaux est de 3 150 US. En<br />

plus des efforts locaux, la paroisse lance un appel financier aux frères et sœurs de bonne<br />

volonté.<br />

Fonctionnement<br />

Fonctionnement<br />

La direction administrative est tenue par les anciens, diacres et autres laïcs engagés à l’œuvre<br />

du Seigneur. La direction spirituelle est gérée elle par les pasteurs ordonnés de la CMCo. Les<br />

deux directions travaillent en étroite collaboration et dans la confiance mutuelle.<br />

Objectifs Objectifs dans dans 10 10 ans<br />

ans<br />

Il s’agit de gagner 5 000 membres, de<br />

former les divers cadres chrétiens, de<br />

construire un temple en durable, d’acquérir<br />

un hôtel, d’envoyer des missionnaires,<br />

d’acquérir un champ d’exploitation agricole<br />

et d’élevage. La paroisse Kimia s’inscrit<br />

dans la vision globale de la CMCo qui vise<br />

d’ici 10 ans à être réellement une<br />

communauté évangélique, missionnaire,<br />

fraternelle et dont les membres sont unis pour<br />

évangéliser efficacement, s’auto-gérer et<br />

Célébration d’un service dans la paroisse Kimia<br />

17


s’auto-financer, prendre l’Église en charge, s’adapter et se maintenir. La paroisse Kimia<br />

voudrait rester obéissante et active à l’ordre suprême de notre Seigneur Jésus-Christ d’« aller,<br />

faire de toutes les nations des disciples . . . » (Mt 28,19-20).<br />

<strong>No</strong>tes<br />

<strong>No</strong>tes<br />

• Paroisse est le mot utilisé par les mennonites congolais pour désigner l’église locale de<br />

type professant.<br />

• La Communauté mennonite au Congo est l’une des trois conférences mennonites de la<br />

République Démocratique du Congo.<br />

Programme Programme hebdomadaire hebdomadaire de de la la paroisse paroisse Kimia<br />

Kimia<br />

• Du lundi au vendredi, 6 h à 6 h 45 : culte matinal<br />

• Mardi, 16 h 30 à 18 h : études bibliques et affermissements<br />

• Mercredi, 7 h à 9 h : groupe d’intercession<br />

• Jeudi, 7 h à 9 h : culte des « mamans »<br />

• Vendredi, 16 h à 18 h : intercession paroissiale<br />

• Samedi, 16 h à 18 h : journée de la jeunesse<br />

• Dimanche, 8 h à 9 h : école du dimanche pour les enfants, 9 h à 11 h : culte dominical.<br />

Cet article est publié conjointement dans plusieurs journaux chrétiens francophone :<br />

Perspective, Courrier, Christ Seul, et Le Lien.<br />

Par Damien Kakhenda<br />

18


Vie Vie Vie Vie chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

Le Le burnout<br />

burnout<br />

Qui ne connaît pas quelqu’un qui a déjà fait ce qu’on appelle communément un burnout.<br />

Effectivement de plus en plus d’individus s’épuisent à un point tel où ils n’arrivent absolument<br />

plus à fonctionner, à répondre aux exigences de leur environnement. <strong>No</strong>us, chrétiens, qui<br />

essayons non seulement de conjuguer notre vie familiale, professionnelle et sociale mais qui<br />

nous impliquons aussi au sein d’une église (et même souvent dans d’autres comités ou<br />

organismes para-ecclésiastiques), sommes particulièrement à risque.<br />

Qu’est Qu’est-ce Qu’est ce que le burnout burnout ?<br />

Le burnout est une forme de dépression qui est l’aboutissement « normal » d’un haut niveau de<br />

stress maintenu très longtemps. C’est un état grave d’épuisement physique, émotionnel et<br />

mental. On associe souvent le burnout au stress occasionné par le travail mais il peut tout aussi<br />

être provoqué par d’autres situations, comme le fait de devoir prendre soin d’un enfant malade<br />

par exemple. La personne en burnout se sent prisonnière des exigences de son entourage, elle<br />

a l’impression de ne pas être appréciée et n’arrive pas à trouver des moments de repos ou de<br />

ressourcement. Un individu en burnout a de la difficulté à entrer en relation avec les autres<br />

puisqu’il a tendance à se retirer émotionnellement et à éviter les activités qui impliquent des<br />

tâches.<br />

Prévenir Prévenir Prévenir vaut vaut mieux mieux que que de de guérir<br />

guérir<br />

Il peut tous nous arriver de se sentir au bord du burnout. Très souvent,<br />

avant de le réaliser soi-même, des gens de notre entourage peuvent<br />

nous suggérer de faire attention, nous exprimer que le travail semble<br />

prendre trop de place dans notre vie. Certains malaises physiques<br />

peuvent aussi apparaîtrent et nous faire signe (maux de dos, attaques<br />

de panique, douleurs à la poitrine, maladies répétées, etc.). D’ailleurs,<br />

certaines personnes peuvent tomber gravement malades et être alors<br />

forcées à un arrêt de travail. Afin de prévenir de telles conséquences, il<br />

faut sans tarder prendre du temps pour se reposer et se ressourcer physiquement,<br />

mentalement et spirituellement, et surtout, pour réexaminer nos valeurs et nos attitudes face<br />

au travail. Est-ce que mon travail ou mon implication bénévole est démesurée par rapport à ma<br />

vie personnelle ? Suis-je en train de chercher la faveur de Dieu ou celle des autres par mes<br />

actions ? Ai-je de la difficulté à déléguer ou à accepter de l’aide des autres ? Est-ce que je base<br />

trop ma sécurité personnelle sur l’argent et les bien matériels ? Il est parfois nécessaire de<br />

rencontrer un conseiller pour examiner nos attitudes, parfois inconscientes, qui peuvent être à<br />

la source de nos comportements problématiques. De plus, comme le burnout survient souvent<br />

lorsque l’on n’a pas résolu certaines blessures liées à son histoire personnelle, le fait de<br />

s’arrêter pour y faire face peut alors mener à un processus de guérison et de croissance.<br />

19


Leçons Leçons tirées tirées tirées des des Écritures Écritures<br />

Écritures<br />

Dans le récit de la création, on peut y lire que Dieu, après avoir travailler pendant une certaine<br />

période a pris le temps d’admirer son travail, d’en être satisfait et de se reposer. La vie de Jésus<br />

sur terre nous donne aussi un bon exemple à suivre. Effectivement, alors qu’il avait une grande<br />

mission à accomplir et qu’il était très sollicité de part et d’autre, Jésus menait une vie équilibrée<br />

en refusant de répondre à certaines demandes, pourtant tout à fait légitimes, pour prendre le<br />

temps de se ressourcer auprès de son Père. L’Église peut aussi jouer un rôle important dans la<br />

prévention de l’épuisement de ses membres en encourageant l’entraide communautaire (Ga<br />

6,2) et en ne demandant pas aux membres de remplir des rôles qui dépassent leurs limites<br />

personnelles.<br />

Par Jean-Marc Miller et Isabelle Queval, psychologues<br />

20


Vie Vie Vie Vie chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

Construire Construire des des des ponts<br />

ponts<br />

Matthieu 9, 35-36 nous rapporte que Jésus parcourait les villes et villages, proclamant<br />

la parole et guérissant les malades, et qu’il était rempli de compassion en voyant les<br />

besoins de la foule. Ainsi Jésus était présent parmi les gens de sa communauté. De plus,<br />

il se souciait non seulement des besoins spirituels des gens, mais aussi de leurs besoins<br />

physiques. Et c’est aussi à cela que l’Église, le corps de Christ est appelée à être.<br />

Lors d’un récent voyage avec mon confrère Éric Wingender, il me rappelait que dans les<br />

dernières années l’église évangélique au Québec s’est fait connaître beaucoup plus comme un<br />

organisme qui proclame la Parole et qui cherche à recruter que comme un organisme qui<br />

amène une contribution dans la société. Dans une société où l’Église prédominante a toujours<br />

été présente et active dans les différents aspect de la vie communautaire, la contribution de nos<br />

églises à la société n’est pas une option mais un élément essentiel si nous voulons développer<br />

des ponts solides avec les gens de notre milieu.<br />

C’est avec cette vérité en tête que Serge Lachance, André et Raymonde Renaud et certains<br />

autres membres de l’église de Sainte-Rose ont entrepris des démarches auprès de leur<br />

communauté afin d’explorer différentes possibilités pour contribuer à la vie de leur quartier et<br />

développer de nouvelles relations.<br />

De De l’idée l’idée à à la la réalisation<br />

réalisation<br />

Depuis quelques années la ville de Laval organise un évènement à Sainte-Rose qui s’appelle<br />

« La grande Fête des enfants de Laval ». Cet évènement qui dure une fin de semaine complète<br />

attire plus de 100 000 personnes selon les organisateurs. L’église de Sainte-Rose a vu dans<br />

cette manifestation une belle opportunité pour participer à un évènement familial en plein cœur<br />

de son quartier. Serge, André et Raymonde ont donc contacté les organisateurs de l’évènement<br />

pour leur demander comment l’église pouvait les aider et les servir pour cette grande fête. Bien<br />

heureux de pouvoir avoir des volontaires de plus, les organisateurs leur ont proposé de prendre<br />

soin de la centaine de bénévoles qui travailleraient sur les lieux durant ces deux jours. Cela<br />

revenait à s’occuper d’une aire de repos mise à leur disposition en fournissant déjeuners,<br />

dîners et soupers, et en veillant au bien-être des 125 bénévoles.<br />

Une équipe de volontaires de l’église a été mobilisée ; quatre restaurants du quartier ont été<br />

contactés afin de fournir chacun un repas. Une épicerie de Sainte-Rose a accepté de fournir<br />

tous les breuvages, desserts ainsi que la nourriture pour les déjeuners. La ville a fourni à<br />

l’équipe un chapiteau, des tables, des chaises et l’électricité. Le jour de l’évènement, les<br />

membres de l’équipe étaient sur place, prêts à servir, chacun portant un chandail avec un petit<br />

logo de l’église et le slogan « Servir pour Grandir » imprimé au centre. Le groupe de jeunes de<br />

l’église encore appelé « La bande à JC » avait installé sur la place une table ou 6 à 8 jeunes et<br />

21


moins jeunes ont maquillé les visages des enfants durant ces deux journées entières. Pendants<br />

des heures ils ont peint les visages de centaines d’enfants sans presque avoir le temps de faire<br />

une pause pour manger, tant la demande était grande.<br />

<strong>No</strong>us avons eu plus de contacts avec les dirigeants de notre ville durant ces deux journées que<br />

durant les 20 années précédente dans l’église. Plusieurs de ces dirigeants ont passé du temps<br />

avec nous dans l’aire de repos discutant et nous questionnant sur ce que nous sommes. Dans<br />

une entrevue vidéo que j’ai faite avec certains de ces dirigeants, un des conseillers de la ville a<br />

voulu personnellement remercié l’église. Un autre nous a affirmé que jamais les volontaires<br />

n’avaient été aussi bien traités et qu’ils souhaitaient que nous puissions encore participer avec<br />

eux à la manifestation l’année suivante et aussi pour d’autres occasions.<br />

Un Un bilan bilan plus plus que que positif<br />

positif<br />

Cet évènement a été un succès. Mais surtout, il a contribué à nous ouvrir les yeux sur<br />

l’importance d’être présent dans notre communauté. Quelques semaines après, nous avons<br />

reçu une lettre de la ville de Laval nous invitant à une soirée officielle afin d’y représenter<br />

l’église évangélique de Laval. Pendant des années nous avons essayé d’entrer en relation avec<br />

notre communauté dans le but de partager l’évangile sans jamais vraiment y parvenir. Suite à<br />

cet évènement, ce sont ceux avec qui nous voulions travailler qui maintenant nous invitent à<br />

devenir leurs partenaires. Des ponts ont commencé à se construire, des amitiés à se créer. La<br />

grande fête des enfants de Laval a été un moment de formation pour nous. <strong>No</strong>us y avons appris<br />

à « servir pour grandir », à être une église qui non seulement proclame, mais aussi contribue,<br />

une église qui se soucie des besoins spirituels, mais aussi des besoins physiques des gens<br />

autour de nous, une église qui en somme, à l’exemple de Jésus, est présente dans la<br />

communauté.<br />

Par Patrice Nagant, directeur du projet Rendez-vous Montréal<br />

<strong>22</strong>


Vie Vie Vie Vie chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

chrétienne<br />

Échos Échos du du Rassemblement Rassemblement Jeunesse Jeunesse national national de de Toro Toronto Toro nto<br />

Rassemblez sept cent jeunes provenant d’églises Frères Mennonites d’un peu partout au<br />

Canada. Empilez tout ce beau monde dans un hotel chic situé en plein centre-Ville de Toronto<br />

(rendu abordable en surpeuplant les chambres). Faites vivre à cette troupe trois journées<br />

remplies de tout un éventail d’activités allant de la distribution de nourriture aux sans-abris<br />

jusqu’au concert de louange « rock » en<br />

passant par des ateliers consacrés à des<br />

sujets chauds. Résultat ?<br />

La réponse tient en une seule expression, fort<br />

populaire chez nos ados : « c’est au boutte ! »<br />

Voilà, en effet, le joyeux constat auquel une<br />

trentaine de nos jeunes sont arrivés suite à<br />

leur participation à la formidable expérience<br />

que nous venons de décrire sommairement,<br />

soit le rassemblement jeunesse national des Églises<br />

des Frères Mennonites ou NYC 04.<br />

L’évènement, qui a toujours lieu entre <strong>No</strong>ël et le Jour de l’An, se démarquait des éditions<br />

précédentes pour au moins deux raisons. La première est qu’il s’agissait du premier<br />

rassemblement jeunesse national à être organisé dans l’Est du pays (pour des raisons obscures,<br />

les organisateurs avaient tendance, jusqu’à tout récemment, à choisir des endroits comme la<br />

fabuleuse station de ski de Banff, dans les Rocheuses). La deuxième raison, c’est que NYC-04<br />

eu le privilège d’accueillir le plus gros contingent que l’Église mennonite du Québec ait jamais<br />

envoyé à un évenement se tenant en dehors de la Province. <strong>No</strong>tons aussi, au passage, que la<br />

rumeur veut que leur nombre relativement restreint, on ne parle tout de même que de 30 sur<br />

700, était largement compensé par leur propension très latine à manifester bruyamment leur<br />

Concert de louange rock<br />

présence.<br />

Un Un parcours parcours parcours de de de combattant<br />

combattant<br />

Moments d’adoration par le chant<br />

Mais la conférence elle-même ne constitue qu’une<br />

partie de l’histoire. En effet, durant les mois qui ont<br />

précédé NYC 04, notre belle jeunesse a dû mettre la<br />

main à la pâte (littéralement, pour certains, comme<br />

nous le verrons plus loin) afin de se constituer une<br />

cagnotte qui permette de réduire le montant d’argent<br />

que chacun avait à payer de sa poche pour défrayer les<br />

coûts de participation à l’évènement. C’est ainsi que le<br />

23<br />

groupe de Sainte-Rose a, entre autres choses, organisé


trois ramassage-de-feuilles-o-ton. On<br />

s’est aussi lancé dans la fabrication de<br />

fleurs en bonbons fondants (plus<br />

communément connu sous le nom de<br />

jujube) et de cartes de <strong>No</strong>ël pour ensuite<br />

vendre le tout de porte en porte. Saint-<br />

Eustache n’est pas demeuré en reste. Les<br />

jeunes de cette communauté se sont<br />

lancés dans la vente de thé et café<br />

(équitable celui-là). Ils sont aussi allés<br />

faire de la cueillette de pommes (conjointement avec Sainte-<br />

Rose). Ils ont aussi organisé un banquet dont ils ont assuré le<br />

service avec un enthousiasme tel qu’il est venu à l’esprit de<br />

certains parents de revoir les ententes sur les corvées domestiques . . .<br />

Du coté de Saint-Laurent, les circonstances ont fait que les projets de collecte de fond n’ont pu<br />

être mis en branle que tardivement. Mais la pression créée par cet échéancier très serré a<br />

poussé les responsables à se mettre à la recherche de l’activité la plus lucrative possible. Ce qui<br />

les a amené à solliciter un boulanger réputé pour ses tourtières afin qu’il prête ses installations<br />

pour que les jeunes se lancent dans la production de ce délice du temps des Fêtes. Cent<br />

cinquante de ces petits chefs d’oeuvre culinaires circulaires ont donc vu le jour et ont vite<br />

trouvé preneurs. Les tourtières évangéliques à vocation non-lucrative commandant un prix<br />

relativement élevé (quand c’est pour une bonne cause, pourquoi ne pas saler la facture ?), nos<br />

boulangers d’un jour ont donc pu engrangé un profit substantiel.<br />

Touchés Touchés et et inspirés<br />

inspirés<br />

Les héros sont fatigués<br />

Prière en groupe<br />

Lorsqu’on demande aux participants ce qu’ils ont aimé<br />

le plus de leur expérience à Toronto, les réponses<br />

varient. Certains mentionnent, comme temps fort, la<br />

scéance de lavement des pieds. Un jeune avoue même<br />

qu’au moment où il a commencé à laver les pieds de la<br />

24<br />

personne devant lui, il n’a pu s’empêcher de verser des<br />

larmes, tellement il était touché par la pensée de<br />

l’abaissement volontaire auquel s’est prêté Jésus.<br />

D’autres parlent de comment ils ont été bouleversés<br />

par la chaleur et la cordialité que les sans-abris leur<br />

ont manifesté et comment cela avait changé le regard<br />

qu’ils avaient sur ces marginaux. D’autres ont été<br />

particulièrement inspirés par le temps de louange<br />

durant le grand rassemblement de fin de soirée. Un autre a fait la


emarque que ce voyage lui avait permit de mieux connaître et de se rapprocher des autres<br />

membres de son groupe jeunesse.<br />

<strong>No</strong>te <strong>No</strong>te : Les photos qui illustrent cet article sont de Sydney Taylor-Wingender<br />

Par Éric Wingender<br />

25


Actualités<br />

Actualités Actualités Actualités<br />

Sommet Sommet Montréal Montréal / / / Soar Soar Montreal<br />

Montreal<br />

Du 30 juin au 12 juillet <strong>2005</strong><br />

Tu as entre 14 et 18 ans, tu as le goût<br />

d’une expérience excitante ? Alors tu es<br />

prêt à relever le défi de Sommet Montréal,<br />

l’événement estival où plus d’une centaine<br />

de jeunes viendront s’aventurer à découvrir<br />

Dieu au beau milieu de la ville. Joins-toi au<br />

gang pour :<br />

• rencontrer d’autres jeunes chrétiens d’Amérique du <strong>No</strong>rd et peut-être même d’Europe !<br />

• vivre en groupe pendant 12 jours 24h/24h !<br />

• pratiquer ton anglais !<br />

• explorer Montréal et ses quartiers chauds !<br />

• apprendre à servir les différentes communautés de Montréal comme Jésus l’aurait fait !<br />

Si tu veux en savoir plus, informe-toi auprès de ton leader jeunesse ou contacte nous à :<br />

Sommet Montréal. Les coûts par participant sont de 395 $ et incluent les repas, l’hébergement,<br />

les activités et formations ainsi que le matériel qui va avec ! (transport non inclus).<br />

Sommet (Soar) est un programme bilingue de formation de disciples de Mission Jeunesse<br />

internationale (YMI) et de Mission et Services internationaux des Frères mennonites (MBMSI).<br />

Par Francis et Isabelle Pontbriand-Loiselle, chargés du projet<br />

26


Actualités<br />

Actualités Actualités Actualités<br />

La La rencontre rencontre rencontre nationale nationale des des 55 55 ans ans et et plus<br />

plus<br />

Les 55 ans et plus sont invités à une rencontre nationale du 20 au 23 octobre à l’hôtel Mont<br />

Gabriel dans la ville de Sainte-Adèle au Québec. Il y a déjà eu par le passé deux rencontres de<br />

ce type, en 2001 puis en 2002, toutes les deux ayant eu lieu à Banff dans l’Alberta. Le fait<br />

d’avoir maintenant cette rencontre au Québec permet de réunir des participants anglophones et<br />

francophones, Ginette Roland de l’église chrétienne de Saint-Jérome a accepté d’être notre<br />

traductrice. Les orateurs seront Pierre Gilbert, professeur au séminaire des Frères mennonites<br />

de Winnipeg et Taka Mukono qui travaille à l’implantation d’églises à Ottawa. Soula Isch, Jean<br />

Victor et Annie Brosseau, Éric Wingender et l’écrivain Katie Funk Wiebe présenteront une série<br />

d’ateliers stimulants et interactifs dans les deux langues. Holda Fast-Redekopp de British<br />

Columbia nous conduira dans une louange inspirante et édificatrice.<br />

Le thème de cette année est « Jeter les ponts : votre invitation à une retraite exceptionnelle. » La<br />

rencontre est une occasion de revoir d’anciens amis et aussi d’établir de nouveaux contacts, de<br />

relever le défi d’embrasser pleinement ce stade de la vie, de jouer, apprendre et explorer<br />

ensemble, de déguster une excellente cuisine pour le corps et une nourriture inspirante pour<br />

l’âme et de renouveler son sens de la communauté, de construire des ponts en somme !<br />

L’excursion de samedi permettra aux participants de faire connaissance avec le coeur et<br />

l’histoire de Montréal. Plusieurs options sont au menu de cette excursion : Un tour de prière en<br />

français et en anglais guidé par le personnel de Direction Chrétienne de Montréal, Une journée<br />

de service aux côtés d’un implanteur anglophone de Rendez-vous Montréal et une visite en bus<br />

des lieux touristiques de cette fascinante cité.<br />

Les inscriptions sont limitées à 250 personnes. Des brochures seront disponibles dans les<br />

églises vers la fin du mois de mars.<br />

Pour plus d’informations, en français : (514) 331-0878,<br />

en anglais : 1 (888) 669-6575 (poste 398)<br />

Par Sharon Johnson, directrice du ministère aux adultes<br />

27


Actualités<br />

Actualités Actualités Actualités<br />

Un Un ex exemple ex emple d’évangile d’évangile incarné<br />

incarné<br />

« C’est aux chrétiens d’aller vers les autres, de se mettre à leur portée et d’être<br />

sensibles à leurs besoins. Ce principe est fondamental pour concevoir des approches<br />

pertinentes d’évangélisation. Celles-ci peuvent se traduire par des actions sociales et<br />

humanitaires, par des manifestations artistiques, par des conférences. Il faut essayer de<br />

dépasser le discours pour offrir des aides concrètes. »<br />

—Christian A. Schwarz<br />

C ’est dans cette perspective que l’Église chrétienne de Saint-Laurent offre de l’aide à ceux et<br />

celles qui en ont besoin afin de remplir leur rapport d’impôt. En effet à chaque année à partir<br />

du 1er mars et jusqu’au mois d’avril des ateliers d’aide sont offerts à l’église.<br />

Ce projet est rendu possible dans le cadre d’une association avec le gouvernement et les<br />

organismes communautaires de la région. Une publicité est faite dans le journal local et des<br />

dizaines de personnes à faible revenu peuvent en profiter.<br />

Cette année il y a une collaboration spéciale avec la Maison de l’amitié. En effet cet organisme<br />

mennonite reçoit les appels et coordonne les rendez-vous. Cela leur permet aussi d’offrir le<br />

service aux nombreuses personnes avec qui ils sont en contact et qui en ont besoin.<br />

N’est-ce pas là une façon originale de prendre contact avec les gens qui nous entourent ?<br />

Quand ils viennent ils peuvent constater que nous sommes à leur service et que notre<br />

motivation c’est l’amour du prochain. Une carte qui présente brièvement notre église leur est<br />

offerte en dernier lieu et s’ils ont d’autres besoins ils peuvent nous contacter afin de voir si<br />

nous pouvons les aider.<br />

Par Gérard Basque, pasteur de l’église de Saint-Laurent<br />

28


Actualités<br />

Actualités Actualités Actualités<br />

Le Le courrier courrier des des lecteurs<br />

lecteurs<br />

Amis lecteurs, cette rubrique est la vôtre.<br />

Écrivez-nous pour nous soummettre vos questions, nous donner vos impressions et nous<br />

communiquer des nouvelles et des articles.<br />

29

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!