Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

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annexe r Pour ce qui est du financement des pensionnats et des écoles industrielles, un tableau (se reporter à l’annexe 2) présente des montants pour chacune des années entre 1907 et 1957 inclusivement. Un examen des affectations (subventions) autorisées par le gouvernement pour les pensionnats et les écoles industrielles pendant la période de 50 ans comprise entre 1908 et 1958 montre que l’affectation de crédits budgétaires, comparativement aux dépenses pour cette période, totalisait presque 88,6 millions de dollars (88 647 147,78 $). 14 Contrôle du coût : 1958 à 1965 Presque depuis le commencement, le financement de l’éducation des Indiens a fait l’objet d’un débat enflammé. Suivant le rapport de la commission consultative multiconfessionnelle au début des années 1900, les Églises (il est remarquable que l’Église catholique ait fait exception) ont éprouvé des difficultés à assurer le fonctionnement de ces écoles à l’intérieur de la structure de financement imposée par le gouvernement fédéral. Cette situation a persisté pendant des décennies, présentée dans divers autres rapports, notamment un rapport produit en 1946 qui provenait de la Indian Work Investigation Commission [Commission d’enquête sur les Indiens] de l’Église anglicane du Canada. Il était nécessaire d’effectuer un virage en passant du système per capita en place depuis longtemps pour adopter un nouveau système plus efficace. Finalement, le nouveau système de financement est devenu réalité. C’est dans le rapport paru en 1958 de l’Église anglicane du Canada intitulé Operation of Government-owned Indian Residential Schools on a Controlled-Cost Basis que ce système est présenté le plus clairement : [traduction] traduction] La nouvelle méthode de financement pour ce type d’école remplace l’ancien système de subvention per capita. Ce changement est le fruit des négociations et des discussions qui ont eu lieu au cours de la dernière année et demie avec des représentants des différentes Églises. On considère que ce virage du système de financement des écoles [pour Indiens] favorisera l’atteinte d’une plus grande efficacité dans le fonctionnement des écoles en : (a) facilitant la satisfaction aux normes d’entretien relatives à la nourriture, à l’habillement, et en permettant également d’assurer une surveillance de ces aspects dans toutes ces écoles; (b) assurant une mesure d’uniformité concernant le financement de ces écoles; (c) assurant la protection des contribuables contre les excès (dépenses folles) et le gaspillage. Le fonctionnement de ces écoles sera maintenant assuré en vertu d’un système de contrôle des coûts, signifiant que le ministère remboursera, dans le cadre de certaines restrictions, les dépenses réelles de chaque école. Ce système est appliqué rétroactivement à compter du 1 er janvier 1957. ISA [AEI (administration des écoles pour Indiens)] recevra des avances calculées d’après une estimation provisoire des coûts et, dès la réception du rapport de vérification qui sera préparé pour chaque année civile par un représentant du département des Finances à partir des résultats de l’examen des livres de l’AEI, un rajustement à la baisse ou à la hausse sera fait. 15 volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

6 Entre 1958 et 1965 (la dernière année où des données financières sont disponibles, les crédits ou affectations budgétaires se rapportant aux pensionnats totalisaient un peu moins de 58,2 millions de dollars (58 151 452 $), alors que les dépenses montaient à 880 003 689 $. 16 La fin des années 1960 ont marqué le commencement de ce qui allait être la fin du régime des pensionnats. Voici ce qui est rapporté dans la Commission royale sur les peuples autochtones : [traduction] En 1969, le gouvernement fédéral [...] mit fin officiellement à son partenariat avec les Églises et laïcisa l’enseignement offert aux autochtones. Le ministère obtenait ainsi la maîtrise quasi totale des pensionnats comme allait le prouver le rythme des fermetures au cours de la décennie suivante. En 1979, le nombre d’écoles était passé de 52 avec un effectif de 7704 élèves à 12 avec 1899 élèves. 17 exposé historique Pendant plus d’un siècle, le Canada a assuré le fonctionnement d’un système d’écoles séparées établies avec l’intention d’assimiler les Autochtones à la société occidentale dominante. Ces écoles – connues sous le nom de pensionnats indiens – ont été financées par le gouvernement fédéral et quatre organisations religieuses en ont assuré le fonctionnement : les anglicans (ou Église d’Angleterre), les catholiques, les presbytériens et les méthodistes (maintenant représentés par l’Église unie). Ces écoles entraient dans les catégories d’écoles industrielles et de pensionnats (résidentielles), de même que les écoles de jour pour Indiens. Voici des dates importantes à retenir : 1844 - Le rapport de la Commission Bagot 18 présente au gouvernement du Haut-Canada la recommandation de faire absolument acquérir par les Indiens « un métier et des connaissances » s’il veut que les Indiens deviennent des membres actifs de la société. Comme l’écrit Charles Bagot après avoir fait pendant deux ans une étude sur les conditions de vie dans les réserves, seul l’enseignement dispensé dans le cadre d’un système d’éducation d’inspiration européenne pourrait faire acquérir des capacités de cette nature par les Autochtones. À cette époque, le chapitre canadien de la Société missionnaire de l’Église d’Angleterre était présent et actif dans bien des régions du pays, comme l’étaient d’autres ordres religieux rattachés à différentes Églises qui avaient une vocation d’évangélisation, entre autres les méthodistes et les catholiques. La raison fondamentale expliquant cette percée des communautés religieuses était une concurrence entre les sectes qui voulaient évangéliser et convertir les Autochtones et les Inuits – ce qui correspondait également aux objectifs complémentaires des politiques du gouvernement fédéral. 1847 - D r Egerton Ryerson, le chef méthodiste des services d’éducation du Haut-Canada, auteur d’un rapport sur les Affaires indiennes, recommande que : [traduction] « L’éducation [des Indiens] ne doit pas se limiter seulement au développement (formation) de l’esprit, mais il faut leur apprendre à se défaire des habitudes, à abandonner les sentiments (attitudes, idées) que leurs ancêtres leur ont transmis pour adopter la langue, les habiletés et les coutumes de la vie civilisée 19 ». D r Ryerson a également recommandé l’établissement d’un partenariat entre le gouvernement et les Églises, de même que l’enseignement soit fondé sur la religion. volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être annexe r

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Entre 1958 et 1965 (la <strong>de</strong>rnière année où <strong>de</strong>s données financières sont disponibles, les crédits ou<br />

affectations budgétaires se rapportant aux pensionnats totalisaient un peu moins <strong>de</strong> 58,2 millions <strong>de</strong><br />

dollars (58 151 452 $), alors que les dépenses montaient à 880 003 689 $. 16<br />

La fin <strong>de</strong>s années 1960 ont marqué le commencement <strong>de</strong> ce qui allait <strong>être</strong> la fin <strong>du</strong> régime <strong>de</strong>s<br />

pensionnats. Voici ce qui est rapporté dans la Commission royale sur les peuples autochtones :<br />

[tra<strong>du</strong>ction] En 1969, le gouvernement fédéral [...] mit fin officiellement à son partenariat<br />

avec les Églises et laïcisa l’enseignement offert aux autochtones. <strong>Le</strong> ministère obtenait ainsi<br />

la maîtrise quasi totale <strong>de</strong>s pensionnats comme allait le prouver le rythme <strong>de</strong>s fermetures au<br />

cours <strong>de</strong> la décennie suivante. En 1979, le nombre d’écoles était passé <strong>de</strong> 52 avec un effectif<br />

<strong>de</strong> 7704 élèves à 12 avec 1899 élèves. 17<br />

exposé historique<br />

Pendant plus d’un siècle, le Canada a assuré le fonctionnement d’un système d’écoles séparées établies avec<br />

l’intention d’assimiler les Autochtones à la société occi<strong>de</strong>ntale dominante. Ces écoles – connues sous le nom<br />

<strong>de</strong> pensionnats indiens – ont été financées par le gouvernement fédéral et quatre organisations religieuses<br />

en ont assuré le fonctionnement : les anglicans (ou Église d’Angleterre), les catholiques, les presbytériens et<br />

les méthodistes (maintenant représentés par l’Église unie). Ces écoles entraient dans les catégories d’écoles<br />

in<strong>du</strong>strielles et <strong>de</strong> pensionnats (rési<strong>de</strong>ntielles), <strong>de</strong> même que les écoles <strong>de</strong> jour pour Indiens.<br />

Voici <strong>de</strong>s dates importantes à retenir :<br />

1844 - <strong>Le</strong> rapport <strong>de</strong> la Commission Bagot 18 présente au gouvernement <strong>du</strong> Haut-Canada la<br />

recommandation <strong>de</strong> faire absolument acquérir par les Indiens « un métier et <strong>de</strong>s connaissances » s’il veut<br />

que les Indiens <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s membres actifs <strong>de</strong> la société. Comme l’écrit Charles Bagot après avoir fait<br />

pendant <strong>de</strong>ux ans une étu<strong>de</strong> sur les conditions <strong>de</strong> vie dans les réserves, seul l’enseignement dispensé dans<br />

le cadre d’un système d’é<strong>du</strong>cation d’inspiration européenne pourrait faire acquérir <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> cette<br />

nature par les Autochtones. À cette époque, le chapitre canadien <strong>de</strong> la Société missionnaire <strong>de</strong> l’Église<br />

d’Angleterre était présent et actif dans bien <strong>de</strong>s régions <strong>du</strong> pays, comme l’étaient d’autres ordres religieux<br />

rattachés à différentes Églises qui avaient une vocation d’évangélisation, entre autres les méthodistes<br />

et les catholiques. La raison fondamentale expliquant cette percée <strong>de</strong>s communautés religieuses était<br />

une concurrence entre les sectes qui voulaient évangéliser et convertir les Autochtones et les Inuits – ce<br />

qui correspondait également aux objectifs complémentaires <strong>de</strong>s politiques <strong>du</strong> gouvernement fédéral.<br />

1847 - D r Egerton Ryerson, le chef méthodiste <strong>de</strong>s services d’é<strong>du</strong>cation <strong>du</strong> Haut-Canada, auteur d’un<br />

rapport sur les Affaires indiennes, recomman<strong>de</strong> que : [tra<strong>du</strong>ction] « L’é<strong>du</strong>cation [<strong>de</strong>s Indiens] ne<br />

doit pas se limiter seulement au développement (formation) <strong>de</strong> l’esprit, mais il faut leur apprendre<br />

à se défaire <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s, à abandonner les sentiments (attitu<strong>de</strong>s, idées) que leurs anc<strong>être</strong>s leur ont<br />

transmis pour adopter la langue, les habiletés et les coutumes <strong>de</strong> la vie civilisée 19 ». D r Ryerson a<br />

également recommandé l’établissement d’un partenariat entre le gouvernement et les Églises, <strong>de</strong> même<br />

que l’enseignement soit fondé sur la religion.<br />

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