Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

excuses officielles présentées par les Églises s’étant associées au gouvernement dans
l’application du régime des pensionnats 27
[traduction]
1986 : L’Église unie du Canada a exprimé ses regrets d’avoir refusé d’admettre la valeur
de la spiritualité autochtone et d’avoir imposé aux Autochtones les façons de faire
occidentales.
1991 : Le président des Supérieurs des Pères Oblats du Canada, Les Missionnaires Oblats de
Marie Immaculée (OMI), a présenté des excuses concernant l’impérialisme culturel et
religieux ayant conduit à l’établissement des pensionnats, à la dissociation des familles
et des collectivités qui leur est attribuable, de même qu’aux abus physiques et sexuels
qui ont été commis.
1993 : Le Primat de l’Église anglicane du Canada a présenté des excuses pour la violence
physique, sexuelle, culturelle et émotionnelle commise dans les pensionnats.
1994 : L’Église presbytérienne au Canada a reconnu les faits et a déploré sa collaboration dans
l’application de la politique d’assimilation dans les pensionnats, privant les enfants de
leur famille et de leurs traditions, les rendant susceptibles d’être punis, exposés aux
abus physiques et psychologiques et, dans certains cas, aux abus sexuels.
1998 : L’Église unie du Canada a présenté des excuses tout particulièrement pour leur
complicité en assurant le fonctionnement d’un système bien mal conçu et cruel visant
l’assimilation des Autochtones dans les pensionnats.
2.4 le besoin de guérison
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre deux
Dans les années 1990, la communauté thérapeutique a réalisé des progrès importants concernant
la reconnaissance des séquelles de la maltraitance dans l’enfance. Dans le même ordre d’idées, on a
identifié au début des années 1980 le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) en diagnostiquant
un trouble mental invalidant chez les anciens combattants au Vietnam ayant été témoins et ayant
participé à des événements atroces. 28 L’ouvrage classique de Judith Herman Trauma and Recovery: The
aftermath of violence – from domestic abuse to political terror a décrit la similarité entre les conséquences
psychologiques et comportementales de la violence familiale, celles de la violence physique et sexuelle
subie dans l’enfance et le fait de vivre dans la terreur pendant la guerre. 29 Les efforts de recherche en
neurosciences ont permis de découvrir la base neurologique des souvenirs qui s’arroge le pouvoir de
réveiller la souffrance physique et psychologique longtemps après la fuite devant les circonstances
épouvantables à l’origine du traumatisme. Les conseillers et les thérapeutes œuvrant en collaboration
avec les Autochtones ont commencé à faire référence aux effets découlant des abus subis dans les
pensionnats en les qualifiant d’une forme complexe du SSPT et à écrire à ce sujet.
Le mouvement pressant le gouvernement de réparer le tort causé aux Autochtones dans les pensionnats
était créé et il ne pouvait que continuer sur sa lancée. Les litiges en suspens, non réglés, constituaient
une force de poussée, même si pourtant, il était clair qu’un règlement dans l’adversité devant un tribunal
comme mesure corrective ne représenterait rarement une solution satisfaisante. Les Survivants engagés
dans des poursuites en justice ont d’ailleurs trouvé que le fait d’avoir eu à retracer les événements
traumatisants dans ce contexte d’attaque contre leurs souvenirs, leur sincérité, leur a fait subir de