Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre sept
recours au « calculateur de l’inflation » en ligne de la Banque du Canada, ce qui a donné le montant de
1 504 225 121,72 $. 279 Ce rapport produit par King, Napier et Kechego se trouve à l’annexe R.
Les dépenses du gouvernement fédéral pour assurer le fonctionnement des pensionnats ne représentent
qu’une partie de l’investissement pour faire marcher ce système. Les dépenses encourues par les Églises
qui faisaient fonctionner les pensionnats s’ajoutent aux dépenses fédérales. Ces montants sont fournis
comme toile de fond à la présentation des prochains paragraphes sur les coûts continus entraînés par
les séquelles des pensionnats dont les Autochtones supportent le poids. Conjointement ces deux séries
de coûts fournissent un contexte permettant d’examiner la mise de fonds/ l’investissement dédié à la
démarche de guérison.
7.8.2 les coûts de la violence faite aux enfants en établissement
Le coût de la violence faite aux enfants en établissement est assumé en tout premier lieu par les
Autochtones affectés directement par l’expérience traumatisante et ceux atteints par les répercussions
intergénérationnelles. Ce coût est aussi supporté de façons diverses par la société canadienne. La
Commission du droit du Canada a publié en 2003 un rapport préparé par Bowlus et ses collaborateurs
intitulé The Economic Costs and Consequences of Child Abuse in Canada. 280 Cette équipe de recherche a
élaboré un modèle économique permettant de faire l’estimation du coût par personne de la violence faite
aux enfants que la victime et la société dans son ensemble supportent. Les facteurs coûts englobent :
• les coûts associés au maintien de l’ordre, aux frais judiciaires et ceux de nature pénale pour ce qui
est de l’agresseur et de la victime dans le cas où elle devient à son tour agresseur ou contrevenant/
auteur d’autres actes criminels;
• les coûts rattachés aux services sociaux des secteurs public et privé;
• les coûts consacrés à l’éducation spéciale dans les écoles;
• les coûts de la santé à court et à long termes;
• la perte de revenu que les Survivants/victimes d’abus ont dû assumer;
• les coûts personnels qu’assument les victimes et leur famille.
Ce modèle permet de calculer le coût annuel par personne entraîné par la violence faite aux victimes
et les conséquences encourues par les membres touchés de leur famille, ce qui a été estimé à 2 196 $
en 1998. 281 Si ce coût avait été appliqué à un nombre allant jusqu’à 200 000 Autochtones ayant
été vraisemblablement victimes de violence dans les pensionnats ou touchés par les répercussions
intergénérationnelles, le coût total pourrait être supérieur à 440 millions $ par année, un montant
supporté par les Autochtones eux-mêmes et la société canadienne sous forme de services. Le coût
assumé par la société canadienne en fait de perte de productivité en raison des séquelles du traumatisme
des pensionnats n’a pas été déterminé/pondéré dans ce montant. L’annexe S, qui a été préparé par des
consultants pour le compte de la FADG, est le résultat de l’application de la formule de Bowlus et coll.
permettant d’évaluer l’incidence économique de la violence commise dans les pensionnats qui n’est
pas limitée aux mauvais traitements physiques et à l’abus sexuel. Ce rapport établit méthodiquement
d’où la formule prend sa source et l’analyse raisonnée expliquant son applicabilité à l’expérience des
Autochtones touchés par les séquelles des pensionnats.