Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

28.08.2013 Views

6 volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être chapitre sept Malgré qu’il n’y ait pas de formule permettant de prédire le temps qu’il faudrait pour se rétablir d’un traumatisme, les indications fondées sur les constats/résultats présentées au chapitre 6 montrent que la résilience personnelle, les environnements favorables, la participation à des activités d’information/ acquisition de connaissances et à des activités culturelles, ainsi que la thérapie, contribuent à une adaptation/ à un développement fructueux et à la dissipation des effets des traumatismes cumulés, transmis par des générations successives. Le cycle de l’abus ou de la violence établi dans des collectivités autochtones sera rompu si des services sont offerts et s’ils sont adaptés aux besoins des Survivants des pensionnats et des personnes touchées par les répercussions intergénérationnelles, si les réseaux d’entraide sont rétablis par un nombre suffisant de personnes en bonne santé pour les maintenir en place, et si les Autochtones reconquièrent leur place comme des gens de mérite, reconquièrent leur dignité au Canada. 7.6.3 Durée et incidences des activités de guérison financées par la FaDg En gardant à l’esprit la nature à long terme de la démarche de guérison personnelle et communautaire et la gravité des besoins qui ont été identifiés, nous réexaminons les données des enquêtes d’évaluation et les réponses du questionnaire du participant (QIP) dans le but de dégager des perspectives qui pourraient aider à définir le niveau d’effort qu’il faudrait encore déployer pour soutenir la force d’impulsion, le dynamisme du mouvement de guérison. Dans la section précédente, le nombre de participants identifiés comme ayant des besoins spéciaux a été estimé à environ 69 069 personnes. Bien que les projets aient été généralement en mesure d’identifier des besoins de cette nature, la plupart d’entre eux par contre étaient mal outillés pour y répondre en dispensant des services intensifs. La présélection des participants potentiels visant à identifier leur réceptivité/ leur niveau de préparation est devenue impérative pour certains projets et des demandes insistantes de formation ont été lancées à d’autres projets ayant un rayonnement pour pouvoir répondre à des besoins particulièrement graves et complexes. Dans le cadre du questionnaire du participant (QIP), on a demandé jusqu’à quel point les répondants étaient capables d’avancer vers une autre étape, de surmonter les traumatismes du passé, de recouvrer des forces, d’avoir un sentiment positif de soi et se sentir bien, et de confronter les problèmes résultant des séquelles des pensionnats (deuil/pertes, honte, colère, etc.). Les répondants au QIP qui avaient participé au nombre le plus élevé de sessions individuelles ont de façon évidente été en mesure de réaliser ces réussites si on les compare à ceux ayant suivi un nombre inférieur de sessions individuelles. Bien qu’on n’ait pas constaté de corrélations importantes entre le type de praticien facilitateur de la démarche de guérison et l’atteinte des résultats, il y a pourtant des indications probantes qu’une telle corrélation existe. Les Survivants ayant l’impression d’avoir atteint les résultats les plus positifs en fonction de leurs objectifs étaient plus susceptibles d’avoir eu recours à des pairs, à des Aînés et à des praticiens de la médecine parallèle (douce). Quant à ceux ayant fait le moins de progrès en fonction de leurs objectifs, ils s’étaient montrés enclins à recourir à un psychologue, à un psychiatre, à un bénévole ou à un travailleur social. 273

chapitre sept Pour ce qui est de la troisième enquête d’évaluation (2004), on a demandé aux répondants des organisations d’identifier où leur collectivité en était rendue dans son cheminement de guérison. Les réponses obtenues sont présentées au tableau 24. Des 185 répondants ayant répondu à cette question, 122 (65,9 %) ont indiqué que leur collectivité avait atteint quelques objectifs, mais qu’il restait beaucoup d’efforts à faire. Trente-sept répondants (20 %) ont dit que leur communauté commençait à peine à s’attaquer à la violence physique et sexuelle et 26 répondants (14,1 %) ont rapporté que leur collectivité avait mené à bien plusieurs objectifs même s’il restait du travail à faire. Aucun des répondants n’a soutenu que sa collectivité était en bonne santé, correspondait à ses attentes. Tableau 24) identification de l’étape du cheminement de guérison où est rendue la collectivité en fonction de la prise de décision des survivants 1) A à peine commencé à s’attaquer à la violence physique et sexuelle 2) A mené à bien quelques objectifs, beaucoup d’efforts à faire 3) A atteint plusieurs objectifs, des efforts à faire encore 4) Collectivité aussi en bonne santé qu’on le souhaiterait Prise de décision des Survivants # % 37 20 122 65,9 26 14,1 Aucune donnée - Total 185 100 D’après les résultats des mesures prises en fonction de la durée, en fonction de l’atteinte des objectifs individuels et communautaires, il ressort que plus la participation à la démarche de guérison thérapeutique facilitée par des praticiens autochtones dure longtemps, plus il y a de chances de réussites, de progression. Pour ce qui est du temps que les projets prennent pour diffuser de l’information et aller au-devant des gens, pour mettre fin au déni, instaurer la sécurité et faire participer les personnes visées en les amenant à confronter leurs traumatismes, il est bien évident que le délai de quatre ans accordé pour l’octroi de subventions dans le cadre du mandat de la FADG s’est avéré insuffisant et n’a pas permis d’appuyer financièrement la majorité des projets dans cette progression. Près des deux tiers des collectivités desservies semblent avoir fait des débuts prometteurs dans la réalisation des objectifs de guérison, mais il reste beaucoup d’efforts à faire. En conclusion, il est essentiel que des revenus soutenus, prévisibles, soient assurés par des engagements (financiers) à plus long terme conclus avec des collectivités et des projets afin de faire des percées importantes relativement au traitement des traumatismes personnels et collectifs. Comme le laissent entendre des spécialistes éclairés du domaine, la guérison communautaire peut exiger un effort soutenu allant jusqu’à 20 ans; c’est pourquoi nous proposons que la période moyenne requise pour le démarrage, la mise en place et l’évaluation du processus de guérison axé sur les traumatismes liés au pensionnat dans une collectivité ou une communauté d’intérêts soit d’une durée de 10 ans. Dans les cas où les conséquences de traumatismes influent sur toute une collectivité, s’il y a pénurie grave de ressources humaines ayant les compétences volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

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volume i : un <strong>cheminement</strong> <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> : le <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>mieux</strong>-<strong>être</strong><br />

chapitre sept<br />

Malgré qu’il n’y ait pas <strong>de</strong> formule permettant <strong>de</strong> prédire le temps qu’il faudrait pour se rétablir d’un<br />

traumatisme, les indications fondées sur les constats/résultats présentées au chapitre 6 montrent que<br />

la résilience personnelle, les environnements favorables, la participation à <strong>de</strong>s activités d’information/<br />

acquisition <strong>de</strong> connaissances et à <strong>de</strong>s activités culturelles, ainsi que la thérapie, contribuent à une<br />

adaptation/ à un développement fructueux et à la dissipation <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s traumatismes cumulés,<br />

transmis par <strong>de</strong>s générations successives. <strong>Le</strong> cycle <strong>de</strong> l’abus ou <strong>de</strong> la violence établi dans <strong>de</strong>s collectivités<br />

autochtones sera rompu si <strong>de</strong>s services sont offerts et s’ils sont adaptés aux besoins <strong>de</strong>s Survivants<br />

<strong>de</strong>s pensionnats et <strong>de</strong>s personnes touchées par les répercussions intergénérationnelles, si les réseaux<br />

d’entrai<strong>de</strong> sont rétablis par un nombre suffisant <strong>de</strong> personnes en bonne santé pour les maintenir en<br />

place, et si les Autochtones reconquièrent leur place comme <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> mérite, reconquièrent leur<br />

dignité au Canada.<br />

7.6.3 Durée et inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> financées par la FaDg<br />

En gardant à l’esprit la nature à long terme <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> personnelle et communautaire<br />

et la gravité <strong>de</strong>s besoins qui ont été i<strong>de</strong>ntifiés, nous réexaminons les données <strong>de</strong>s enquêtes d’évaluation<br />

et les réponses <strong>du</strong> questionnaire <strong>du</strong> participant (QIP) dans le but <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s perspectives qui<br />

pourraient ai<strong>de</strong>r à définir le niveau d’effort qu’il faudrait encore déployer pour soutenir la force<br />

d’impulsion, le dynamisme <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>.<br />

Dans la section précé<strong>de</strong>nte, le nombre <strong>de</strong> participants i<strong>de</strong>ntifiés comme ayant <strong>de</strong>s besoins spéciaux a été<br />

estimé à environ 69 069 personnes. Bien que les projets aient été généralement en mesure d’i<strong>de</strong>ntifier<br />

<strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> cette nature, la plupart d’entre eux par contre étaient mal outillés pour y répondre en<br />

dispensant <strong>de</strong>s services intensifs. La présélection <strong>de</strong>s participants potentiels visant à i<strong>de</strong>ntifier leur<br />

réceptivité/ leur niveau <strong>de</strong> préparation est <strong>de</strong>venue impérative pour certains projets et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

insistantes <strong>de</strong> formation ont été lancées à d’autres projets ayant un rayonnement pour pouvoir répondre<br />

à <strong>de</strong>s besoins particulièrement graves et complexes.<br />

Dans le cadre <strong>du</strong> questionnaire <strong>du</strong> participant (QIP), on a <strong>de</strong>mandé jusqu’à quel point les répondants<br />

étaient capables d’avancer vers une autre étape, <strong>de</strong> surmonter les traumatismes <strong>du</strong> passé, <strong>de</strong> recouvrer<br />

<strong>de</strong>s forces, d’avoir un sentiment positif <strong>de</strong> soi et se sentir bien, et <strong>de</strong> confronter les problèmes résultant<br />

<strong>de</strong>s séquelles <strong>de</strong>s pensionnats (<strong>de</strong>uil/pertes, honte, colère, etc.). <strong>Le</strong>s répondants au QIP qui avaient<br />

participé au nombre le plus élevé <strong>de</strong> sessions indivi<strong>du</strong>elles ont <strong>de</strong> façon évi<strong>de</strong>nte été en mesure <strong>de</strong><br />

réaliser ces réussites si on les compare à ceux ayant suivi un nombre inférieur <strong>de</strong> sessions indivi<strong>du</strong>elles.<br />

Bien qu’on n’ait pas constaté <strong>de</strong> corrélations importantes entre le type <strong>de</strong> praticien facilitateur <strong>de</strong> la<br />

démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et l’atteinte <strong>de</strong>s résultats, il y a pourtant <strong>de</strong>s indications probantes qu’une telle<br />

corrélation existe. <strong>Le</strong>s Survivants ayant l’impression d’avoir atteint les résultats les plus positifs en<br />

fonction <strong>de</strong> leurs objectifs étaient plus susceptibles d’avoir eu recours à <strong>de</strong>s pairs, à <strong>de</strong>s Aînés et à <strong>de</strong>s<br />

praticiens <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine parallèle (douce). Quant à ceux ayant fait le moins <strong>de</strong> progrès en fonction <strong>de</strong><br />

leurs objectifs, ils s’étaient montrés enclins à recourir à un psychologue, à un psychiatre, à un bénévole<br />

ou à un travailleur social. 273

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