Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

chapitre sept
7.1 introduction
en route vers l’avenir
[traduction] Nous croyons que le moment est venu de résoudre cette contradiction
fondamentale qui réside au cœur même du Canada : nous ne pouvons continuer à assumer le
rôle au sein de la communauté internationale de champion des droits de la personne tout en
conservant des relents du régime colonial, des attitudes résiduelles imprégnées de supériorité
culturelle, résultant d’une conception [déformée ] des origines du Canada et de sa composition,
qui ont des effets pernicieux pour les Autochtones. 238
La Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA) a indiqué que la reconnaissance et la résolution
des questions liées aux pensionnats constituent un élément clé du renouvellement de la relation entre
les peuples fondée sur le respect et la confiance mutuels. Le Chef national Phil Fontaine s’adressant au
Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord a réitéré dans le cadre
de la proposition de l’Assemblée des Premières Nations concernant les indemnisations aux Survivants
des pensionnats le thème des droits de la personne et du rétablissement :
[traduction] Le modèle que nous proposons s’avèrera un fondement dont le Canada et
les Canadiens pourront être fiers. La réputation du Canada en tant que champion des droits
de la personne au niveau mondial en sera consolidée, de même le rayonnement des peuples
autochtones et le respect à leur égard au pays et à l’étranger en seront accrus. [Ce modèle]
contribuera également sur le plan international à établir une norme et une méthodologie
permettant d’aborder et de trancher dans des cas de violation massive des droits. Finalement,
nous pourrons oublier, de façon honorable, l’expérience la plus honteuse, préjudiciable et
raciste qui ait marqué notre histoire. 239
Le Chef Fontaine, lui-même un Survivant des abus subis dans les pensionnats, a évoqué la question
des mesures de réparation, fort de l’appui unanime que lui ont prêté les chefs autochtones, au cours
d’une rencontre spéciale en 2004, Son expérience personnelle n’est pas l’unique raison qui le pousse
à demander réparation. Il témoigne au nom d’un grand nombre d’Autochtones de ce sentiment
général les amenant à considérer les injustices dont les enfants ont été victimes dans les pensionnats
comme le symbole des violations réitérées de leur dignité qu’eux-mêmes ont subies, qu’ils continuent
d’affronter. Dans ce contexte, la démarche de guérison liée au traumatisme résultant de l’expérience
des pensionnats prend des proportions mythiques, devenant un véhicule du rétablissement de la
relation entre nations.
Abordant la résistance à ressasser le passé et les préjudices causés, la CRPA a tenu ces propos :
[traduction] Bon nombre de ceux qui prendront connaissance de ces faits pour la première
fois souhaiteront oublier le passé; ils affirmeront que ce qui compte, c’est de bâtir l’avenir, qu’il
ne sert à rien de ressasser le passé et des indemnisations ne feront qu’ancrer encore davantage
notre relation dans les reproches et les affrontements.
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