Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être
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06 volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être chapitre six de faire les arrangements nécessaires aux déplacements des participants à une activité de guérison ou d’offrir l’installation ou des biens/des services en nature. Il est arrivé que ces partenaires aient offert des services en parallèle, entre autres un service de guérison en établissement destiné à la famille qui a accepté des renvois d’un organisme établi faisant la prestation de counselling. Dans bien des cas, les projets ont comblé des lacunes des services en offrant des interventions culturelles facilitées par du personnel autochtone. On a considéré comme très féconde cette collaboration des projets de guérison avec des organismes professionnels dans des situations où le rôle du projet de guérison se posait comme un service en parallèle ou complémentaire aux services spécialisés, tout en s’assurant que le rôle thérapeutique et l’expertise des guérisseurs /aidants autochtones étaient reconnus. Ces partenariats fructueux ont contribué à transformer le rapport de pouvoir qui, en général, ressort de la relation entre les services autochtones et les services non autochtones ou entre les activités sous mandat et les autres dites facultatives, la prestation de l’apport culturel étant considérée plutôt comme accessoire aux efforts thérapeutiques véritables. Les projets se sont montrés réticents à renoncer à ce degré d’autonomie dans le seul but de s’assurer d’un financement continu dispensé par une organisation parapluie. La référence qui est revenue le plus souvent pour expliquer la différence entre les méthodes appliquées par les projets de guérison et celles des services connexes se rapportait à l’intégration de la spiritualité aux démarches de guérison. Les équipes n’ont pas considéré comme solution la formation de professionnels de l’extérieur à la prestation de services de guérison reposant sur la spiritualité. Elles ont plutôt voulu obtenir de la formation en vue du perfectionnement de leurs propres capacités dans le domaine des thérapies et du counselling. Certes, les membres de ces équipes ont reconnu que, même s’il était non pertinent de concevoir des normes générales visant l’agrément (ou accréditation) des services de guérison reposant sur les traditions ou la spiritualité, le besoin existait d’établir des critères ou même des normes permettant d’évaluer la légitimité de la revendication d’un guérisseur (à son titre de compétence) et de protéger les clients contre l’exploitation. La liste des qualités recherchées chez un guérisseur/aidant que nous avons présentée précédemment est l’amorce de cette démarche d’évaluation. Quant à l’approche que les équipes ont choisi d’adopter, elle a consisté à se fier aux guérisseurs /aidants locaux dont la légitimité avait été validée par les membres de la communauté, bien au courant de leur personnalité et de leurs compétences thérapeutiques.
chapitre six Poteau indicateur 10 en fonction de la démarche de guérison : Les partenariats entre les projets de guérison autochtones et les services communautaires établis devraient permettre de s’assurer que les connaissances et compétences spécialisées et l’autorisation / pouvoir d’agir découlant de la culture et de l’expérience autochtones bénéficient d’une reconnaissance égale ou comparable à celles qu’on accorde aux certificats/titres professionnels issus d’études régulières et aux mandats des programmes, rendant la hiérarchie des pouvoirs incongrue. Poteau indicateur 11 en fonction de la démarche de guérison : Les connaissances spécialisées (l’expertise) en facilitation de démarches de guérison holistiques, comprenant également la dimension spirituelle, sont essentielles pour les membres des équipes de guérison autochtones. Qu’il s’agisse de l’établissement de projets autonomes ou de partenariats, on devrait obtenir les orientations de la communauté quant à la façon d’évaluer les qualifications et l’efficacité des guérisseurs /aidants contribuant au rayonnement des connaissances dans le domaine de la spiritualité et leurs services devraient être rémunérés de façon appropriée. 6.9 autodétermination et guérison Les rapports provenant des projets financés par la FADG ont porté principalement sur les pratiques internes, les besoins des clients et les résultats obtenus. À la question posée spécifiquement au sujet des conditions dans la communauté qui favorisaient ou celles qui entravaient la démarche de guérison, les répondants ont fait des commentaires sur le leadership de la communauté et les conditions environnementales, celles touchant le logement, l’emploi et l’accessibilité des services. De façon générale, les projets n’ont pas fait d’observations sur le climat politique global. D’autre part, l’établissement du fonds de guérison et la création de la FADG ont été des mesures prises en réponse au rapport de la CRPA explicitant ainsi la relation entre la stratégie de guérison et les grands objectifs sociaux et politiques : [traduction] Les nations autochtones ont besoin d’asseoir leur autonomie sur une base solide et durable. Ce sont leurs membres – des gens en bonne santé, instruits, forts sur les plans physique, mental et spirituel – qui formeront cette base. 232 Des études récentes dépeignent de quelle façon l’influence (sociale, politique) s’exerce également en sens inverse, notamment le renouvellement des institutions autochtones ayant une incidence sur le mieux-être des personnes. Michael Chandler et Christopher Lalonde en Colombie-Britannique dans leur étude présentant des données sur le suicide chez les jeunes font la remarque suivante : [traduction] Parmi les quelque 30 conseils tribaux regroupant les 196 bandes autochtones de la Colombie-Britannique, le taux de suicide s’avère extrêmement variable. Au cours de la tranche de 5 ans sur laquelle se penche l’étude (c.-à-d. 1987-1992), plus de la moitié des bandes autochtones de la province n’ont eu aucun suicide chez les jeunes et, par conséquent, volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être 0
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<strong>de</strong> faire les arrangements nécessaires aux déplacements <strong>de</strong>s participants à une activité <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> ou<br />
d’offrir l’installation ou <strong>de</strong>s biens/<strong>de</strong>s services en nature. Il est arrivé que ces partenaires aient offert<br />
<strong>de</strong>s services en parallèle, entre autres un service <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> en établissement <strong>de</strong>stiné à la famille qui<br />
a accepté <strong>de</strong>s renvois d’un organisme établi faisant la prestation <strong>de</strong> counselling. Dans bien <strong>de</strong>s cas, les<br />
projets ont comblé <strong>de</strong>s lacunes <strong>de</strong>s services en offrant <strong>de</strong>s interventions culturelles facilitées par <strong>du</strong><br />
personnel autochtone. On a considéré comme très fécon<strong>de</strong> cette collaboration <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> <strong>guérison</strong><br />
avec <strong>de</strong>s organismes professionnels dans <strong>de</strong>s situations où le rôle <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> se posait<br />
comme un service en parallèle ou complémentaire aux services spécialisés, tout en s’assurant que le<br />
rôle thérapeutique et l’expertise <strong>de</strong>s guérisseurs /aidants autochtones étaient reconnus.<br />
Ces partenariats fructueux ont contribué à transformer le rapport <strong>de</strong> pouvoir qui, en général, ressort<br />
<strong>de</strong> la relation entre les services autochtones et les services non autochtones ou entre les activités sous<br />
mandat et les autres dites facultatives, la prestation <strong>de</strong> l’apport culturel étant considérée plutôt comme<br />
accessoire aux efforts thérapeutiques véritables. <strong>Le</strong>s projets se sont montrés réticents à renoncer à ce<br />
<strong>de</strong>gré d’autonomie dans le seul but <strong>de</strong> s’assurer d’un financement continu dispensé par une organisation<br />
parapluie.<br />
La référence qui est revenue le plus souvent pour expliquer la différence entre les métho<strong>de</strong>s appliquées<br />
par les projets <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et celles <strong>de</strong>s services connexes se rapportait à l’intégration <strong>de</strong> la spiritualité aux<br />
démarches <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>. <strong>Le</strong>s équipes n’ont pas considéré comme solution la formation <strong>de</strong> professionnels <strong>de</strong><br />
l’extérieur à la prestation <strong>de</strong> services <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> reposant sur la spiritualité. Elles ont plutôt voulu obtenir<br />
<strong>de</strong> la formation en vue <strong>du</strong> perfectionnement <strong>de</strong> leurs propres capacités dans le domaine <strong>de</strong>s thérapies et <strong>du</strong><br />
counselling. Certes, les membres <strong>de</strong> ces équipes ont reconnu que, même s’il était non pertinent <strong>de</strong> concevoir<br />
<strong>de</strong>s normes générales visant l’agrément (ou accréditation) <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> reposant sur les traditions<br />
ou la spiritualité, le besoin existait d’établir <strong>de</strong>s critères ou même <strong>de</strong>s normes permettant d’évaluer la légitimité<br />
<strong>de</strong> la revendication d’un guérisseur (à son titre <strong>de</strong> compétence) et <strong>de</strong> protéger les clients contre l’exploitation.<br />
La liste <strong>de</strong>s qualités recherchées chez un guérisseur/aidant que nous avons présentée précé<strong>de</strong>mment est<br />
l’amorce <strong>de</strong> cette démarche d’évaluation. Quant à l’approche que les équipes ont choisi d’adopter, elle a<br />
consisté à se fier aux guérisseurs /aidants locaux dont la légitimité avait été validée par les membres <strong>de</strong> la<br />
communauté, bien au courant <strong>de</strong> leur personnalité et <strong>de</strong> leurs compétences thérapeutiques.