Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

28.08.2013 Views

00 volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être chapitre six de stress post-traumatique sont accrues si les agents stressants s’accumulent au fil du temps, si le sujet a une vulnérabilité au stress pouvant être bien enracinée dans son expérience de vie ou originer de sa constitution génétique et s’il y a un manque de soutien social. En troisième lieu, plus les symptômes du traumatisme qui affecte les parents sont graves, plus il y a de risques que ceux-ci se reproduisent chez leurs enfants. En quatrième lieu, les enfants de la deuxième génération des survivants qui ont grandi et sont devenus eux-mêmes des parents sans avoir résolu leur traumatisme sont susceptibles de transmettre à leur tour des symptômes à la génération suivante. En dernier lieu, la transmission intergénérationnelle du traumatisme n’est pas inévitable. Elle peut être déviée par des interventions de guérison qui sont adaptées aux besoins et à l’environnement des survivants et leur famille dont la capacité de venir à bout des difficultés est dépassée ou risque de l’être. 223 Rosalind Ing, dont nous avons fait précédemment mention des efforts de recherche, a mené une étude qualitative de petite échelle sur les répercussions intergénérationnelles qu’éprouvaient des Survivants de deuxième génération, étudiants universitaires de Premières Nations terminant leurs études à Vancouver. Ces résultats ne peuvent pas être généralisés. Toutefois, ils donnent la texture qu’apporte une expérience directe/de première main à des résultats quantitatifs provenant d’enquêtes d’évaluation patronnées par la FADG. Ces données nous renseignent également sur la nature de répercussions intergénérationnelles influant sur des personnes et des familles ayant réussi à relever les défis de la vie. L’étude de Rosalind Ing a été menée auprès de 10 participants de Premières Nations, des enfants de Survivants des pensionnats. Un d’entre eux a lui aussi fréquenté un pensionnat. Des conséquences pénibles, causées par le stress résultant de l’expérience vécue au pensionnat, ressortaient clairement des rapports sur les parents ayant fréquenté le pensionnat, de même que chez les enfants de la deuxième, troisième, et à un degré moindre, de la quatrième génération. Ce qu’on a associé à ces séquelles persistantes au fil du temps, c’est le déni de l’identité autochtone, la croyance en des faussetés/des mythes au sujet des Autochtones, la honte, la dévalorisation, le silence dans la famille au sujet du passé, des difficultés à communiquer, de même que l’appréhension d’être jugé de manière défavorable par les autres. Pour les aider à se guérir de ces séquelles transmises à travers les générations, comme on peut s’y attendre, les participants ont indiqué qu’il leur avait fallu étudier, particulièrement s’informer au sujet de l’histoire et de la culture des Premières Nations. Il leur semblait également important de se pencher sur les croyances culturelles touchant la spiritualité, de tirer profit des thérapies dispensées par des professionnels autorisés, des activités culturelles comme des sueries, de la formation sur la maîtrise de la colère, le soutien familial et les enseignements traditionnels. 224 6.6.3 accueil de la communauté à l’égard des possibilités de guérison Les séquelles de la violence physique et sexuelle et d’autres abus subis dans les pensionnats sont bien réelles et elles entraînent des incapacités; un nombre inconnu d’Autochtones en sont affectés. Au cours des sept années d’efforts rapportés pour les besoins de ce rapport, les organisations et les collectivités de Premières Nations, inuites et métisses en sont venues à participer aux activités de guérison financées par la FADG en nombres importants. Elles ont présenté 4 612 propositions de tout genre et elles ont conclu 1 346 ententes de contribution pour appuyer leurs initiatives de guérison.

chapitre six De l’ensemble des projets (n=467) ayant participé aux enquêtes, on a compté 111 170 participants aux interventions de guérison et 28 133 aux activités de formation. Si on extrapolait ces nombres pour représenter la participation aux projets appuyée par 725 organisations dispensant des services continus, on obtiendrait comme participation 204 564 personnes en démarche de guérison et 49 095 en formation. Comme on le mentionnait précédemment, les Survivants représentent 25 pour cent des participants à la guérison et 32 pour cent de ceux en formation. Quant aux personnes affectées par les répercussions intergénérationnelles, elles composent 49 pour cent du nombre participant à la guérison et 64 pour cent de celui aux activités de formation. C’est au moyen de déclarations par les personnes elles-mêmes qu’on a pu identifier les participants affectés par les répercussions intergénérationnelles. La ventilation des participants aux activités de guérison et ceux aux activités de formation indique que 26 pour cent des participants aux projets n’ont pas précisé de lien avec les pensionnats; il reste cependant que leur décision de se joindre aux activités de guérison du programme dénote qu’ils perçoivent un besoin de guérison et qu’ils assument la pertinence (convenance) pour eux de suivre une démarche de guérison axée sur l’expérience vécue au pensionnat. Au chapitre 7, il sera question du temps que prend la démarche de guérison en fonction de traumatismes cumulés et de l’adéquation jusqu’à maintenant des interventions possibles offertes dans le contexte des contraintes de temps et de ressources alloués à la FADG. Poteau indicateur 4 en fonction de la démarche de guérison : Les besoins de guérison des Premières Nations, des Inuits et des Métis émanent de sources multiples, l’une d’entre elles s’étendant aux abus dont ils ont été directement victimes dans les pensionnats ou dont ils ont subi indirectement les contrecoups. La démarche de guérison liée au pensionnat s’est révélée une introduction ou un point d’accès permettant de s’engager dans des efforts personnels et communautaires sans égard à la source de traumatisme. Poteau indicateur 5 en fonction de la démarche de guérison : Le SSPT, de même que ses manifestations plus complexes, peut apparaître par suite de l’expérience du passé associée au pensionnat, mais cet état de stress a pu se prolonger et s’intensifier en raison d’agents stressants s’accumulant dans le présent. Un traitement individuel visant à améliorer la capacité d’affronter les difficultés doit être complété par des initiatives en parallèle qui tendent à diminuer les agresseurs environnementaux (facteurs stressants du milieu) et à accroître l’accessibilité au soutien social dans la communauté. Poteau indicateur 6 en fonction de la démarche de guérison : La transmission intergénérationnelle des répercussions du traumatisme a été confirmée par de nombreuses études de recherche, particulièrement dans le cas des survivants de la deuxième génération de l’Holocauste des Juifs. Toutefois, ce n’est pas inévitable. Des mesures pour améliorer l’adaptation à la vie chez les survivants de traumatisme d’une génération peut contribuer à empêcher la génération suivante de reproduire des symptômes attribuables à ce traumatisme. volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être 0

chapitre six<br />

De l’ensemble <strong>de</strong>s projets (n=467) ayant participé aux enquêtes, on a compté 111 170 participants<br />

aux interventions <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et 28 133 aux activités <strong>de</strong> formation. Si on extrapolait ces nombres<br />

pour représenter la participation aux projets appuyée par 725 organisations dispensant <strong>de</strong>s services<br />

continus, on obtiendrait comme participation 204 564 personnes en démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et 49 095<br />

en formation. Comme on le mentionnait précé<strong>de</strong>mment, les Survivants représentent 25 pour cent <strong>de</strong>s<br />

participants à la <strong>guérison</strong> et 32 pour cent <strong>de</strong> ceux en formation. Quant aux personnes affectées par les<br />

répercussions intergénérationnelles, elles composent 49 pour cent <strong>du</strong> nombre participant à la <strong>guérison</strong><br />

et 64 pour cent <strong>de</strong> celui aux activités <strong>de</strong> formation. C’est au moyen <strong>de</strong> déclarations par les personnes<br />

elles-mêmes qu’on a pu i<strong>de</strong>ntifier les participants affectés par les répercussions intergénérationnelles.<br />

La ventilation <strong>de</strong>s participants aux activités <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et ceux aux activités <strong>de</strong> formation indique<br />

que 26 pour cent <strong>de</strong>s participants aux projets n’ont pas précisé <strong>de</strong> lien avec les pensionnats; il reste<br />

cependant que leur décision <strong>de</strong> se joindre aux activités <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> <strong>du</strong> programme dénote qu’ils<br />

perçoivent un besoin <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et qu’ils assument la pertinence (convenance) pour eux <strong>de</strong> suivre<br />

une démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> axée sur l’expérience vécue au pensionnat. Au chapitre 7, il sera question<br />

<strong>du</strong> temps que prend la démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> en fonction <strong>de</strong> traumatismes cumulés et <strong>de</strong> l’adéquation<br />

jusqu’à maintenant <strong>de</strong>s interventions possibles offertes dans le contexte <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> temps et<br />

<strong>de</strong> ressources alloués à la FADG.<br />

Poteau indicateur 4 en fonction <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> :<br />

<strong>Le</strong>s besoins <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> <strong>de</strong>s Premières Nations, <strong>de</strong>s Inuits et <strong>de</strong>s Métis émanent <strong>de</strong> sources<br />

multiples, l’une d’entre elles s’étendant aux abus dont ils ont été directement victimes dans les<br />

pensionnats ou dont ils ont subi indirectement les contrecoups. La démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> liée<br />

au pensionnat s’est révélée une intro<strong>du</strong>ction ou un point d’accès permettant <strong>de</strong> s’engager dans<br />

<strong>de</strong>s efforts personnels et communautaires sans égard à la source <strong>de</strong> traumatisme.<br />

Poteau indicateur 5 en fonction <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> :<br />

<strong>Le</strong> SSPT, <strong>de</strong> même que ses manifestations plus complexes, peut apparaître par suite <strong>de</strong><br />

l’expérience <strong>du</strong> passé associée au pensionnat, mais cet état <strong>de</strong> stress a pu se prolonger et<br />

s’intensifier en raison d’agents stressants s’accumulant dans le présent. <strong>Un</strong> traitement indivi<strong>du</strong>el<br />

visant à améliorer la capacité d’affronter les difficultés doit <strong>être</strong> complété par <strong>de</strong>s initiatives<br />

en parallèle qui ten<strong>de</strong>nt à diminuer les agresseurs environnementaux (facteurs stressants <strong>du</strong><br />

milieu) et à accroître l’accessibilité au soutien social dans la communauté.<br />

Poteau indicateur 6 en fonction <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> :<br />

La transmission intergénérationnelle <strong>de</strong>s répercussions <strong>du</strong> traumatisme a été confirmée<br />

par <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recherche, particulièrement dans le cas <strong>de</strong>s survivants <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>uxième génération <strong>de</strong> l’Holocauste <strong>de</strong>s Juifs. Toutefois, ce n’est pas inévitable. Des mesures<br />

pour améliorer l’adaptation à la vie chez les survivants <strong>de</strong> traumatisme d’une génération peut<br />

contribuer à empêcher la génération suivante <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s symptômes attribuables à ce<br />

traumatisme.<br />

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