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Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

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chapitre six<br />

[tra<strong>du</strong>ction] <strong>Le</strong>s présentateurs qui m’ont précédé ont parlé <strong>de</strong>s défis qui se présentent à<br />

nous. <strong>Un</strong> <strong>de</strong>s aspects sur lesquels j’aimerais me pencher, c’est <strong>de</strong> pouvoir en arriver à une sorte<br />

<strong>de</strong> résolution/<strong>de</strong> clôture <strong>de</strong> « choses » qui se sont pro<strong>du</strong>ites dans ma vie.<br />

Je me rappelle <strong>de</strong> cette froi<strong>de</strong> journée en janvier 1996 où ma famille et <strong>de</strong>s compagnons<br />

Survivants se sont présentés en cour et où nous avons pu assister à la condamnation <strong>de</strong> notre<br />

agresseur à quatre ans d’emprisonnement. J’ai éprouvé <strong>de</strong>s émotions contradictoires – bonheur,<br />

tristesse, amertume, colère, confusion. En voyant cet homme <strong>être</strong> amené par la police, j’ai senti<br />

que j’avais encore beaucoup <strong>de</strong> chemin à faire.<br />

Je suis reparti <strong>de</strong> Kenora avec mon ami, un autre Survivant, et nous avons parlé pendant<br />

les <strong>de</strong>ux heures et <strong>de</strong>mie <strong>du</strong> trajet, tellement préoccupés que nous avons manqué d’essence.<br />

Mon ami a commencé par me parler <strong>de</strong> pardon et je l’ai écouté tout en me disant : « Non. Je<br />

ne suis pas encore prêt à parler <strong>de</strong> cela. » Ce n’est que bien <strong>de</strong>s années plus tard que j’ai ressenti<br />

le besoin <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pardon, <strong>de</strong> pardonner.<br />

Pendant douze ans, j’ai fait vivre à ma famille un véritable enfer, ré<strong>du</strong>ite à me regar<strong>de</strong>r<br />

passer par cette pério<strong>de</strong> difficile où je cherchais à me libérer <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong> mes souffrances, <strong>de</strong>s<br />

souffrances qui persistaient. On a eu beaucoup d’épreuves [à traverser]. La <strong>de</strong>rnière difficulté,<br />

c’est celle d’une maladie débilitante qui nuit à ma capacité <strong>de</strong> marcher et <strong>de</strong> parler.<br />

L’année <strong>de</strong>rnière, j’ai participé à Ottawa à une rencontre <strong>de</strong>s Églises et <strong>du</strong> gouvernement<br />

dont le but était <strong>de</strong> traiter <strong>du</strong> règlement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s/appels déposés par <strong>de</strong>s Survivants. Je me<br />

suis approché d’un représentant d’une Église et je me suis présenté comme l’un <strong>de</strong>s appelants<br />

ayant intenté une action dans le cas <strong>de</strong> B. qui a été condamné. C’est là que j’ai appris que B.<br />

était décédé dans une maison <strong>de</strong> transition; d’apprendre cela m’a frappé droit au cœur.<br />

Depuis ce jour, j’ai livré un véritable combat – essayant <strong>de</strong> comprendre ce que le fait <strong>de</strong><br />

pardonner signifiait. Mon agresseur est mort maintenant. J’aurais voulu lui tendre la main et<br />

<strong>être</strong> capable <strong>de</strong> lui pardonner, pour arriver à en parler <strong>de</strong> la bonne façon, à pouvoir continuer<br />

sur le chemin <strong>de</strong> la <strong>guérison</strong>.<br />

Comment est-ce que je peux arriver à la « closure », à la résolution, et passer à autre chose?<br />

J’ai déjà enten<strong>du</strong> l’expression d’excuses (<strong>de</strong> regrets), mais les mots « je te pardonne » n’ont pas<br />

encore été prononcés. Je pense qu’aujourd’hui ce serait le bon moment, avec vous comme<br />

témoins et le Créateur nous regardant, que je prononce sincèrement ces mots : « Beanie (c’était<br />

son surnom), je te pardonne. Je te pardonne! J’aurais voulu pouvoir te le dire alors que tu étais<br />

encore ici sur la terre. »<br />

Meegwetch. Je veux manifester ma gratitu<strong>de</strong> envers chacun d’entre vous pour <strong>être</strong> présent.<br />

Merci <strong>de</strong> m’avoir écouté.<br />

Garnet Angeconeb<br />

le 28 mars 2004<br />

L’avenir <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> lié aux pensionnats, Ottawa<br />

volume i : un <strong>cheminement</strong> <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> : le <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>mieux</strong>-<strong>être</strong>

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