Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

28.08.2013 Views

0 volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être chapitre six De l’histoire de Garnet Angeconeb, un Anishnabe, ayant de longs états de service comme membre siégeant au conseil d’administration de la FADG, qu’on trouve relatée ci-après, ressort cette capacité de vivre de manière productive malgré des séquelles profondes et persistantes des abus subis au pensionnat. M. Angeconeb est consultant en communications et il a préalablement occupé le poste de directeur de Wawatay Native Communications Society qui offre des services d’impression et de diffusion à une vaste région du Nord-ouest de l’Ontario. Il est un Survivant de Pelican Lake Residential School. En 2004, Garnet Angeconeb a pris la parole lors d’une rencontre de la Fondation autochtone de guérison, des représentants des Églises et du gouvernement, pour leur faire part de son long cheminement de guérison. L’histoire qu’il a racontée au sujet de sa recherche personnelle de closure (c’est-à-dire de la résolution ou du rétablissement de l’équilibre) est présentée dans l’encadré qui suit.

chapitre six [traduction] Les présentateurs qui m’ont précédé ont parlé des défis qui se présentent à nous. Un des aspects sur lesquels j’aimerais me pencher, c’est de pouvoir en arriver à une sorte de résolution/de clôture de « choses » qui se sont produites dans ma vie. Je me rappelle de cette froide journée en janvier 1996 où ma famille et des compagnons Survivants se sont présentés en cour et où nous avons pu assister à la condamnation de notre agresseur à quatre ans d’emprisonnement. J’ai éprouvé des émotions contradictoires – bonheur, tristesse, amertume, colère, confusion. En voyant cet homme être amené par la police, j’ai senti que j’avais encore beaucoup de chemin à faire. Je suis reparti de Kenora avec mon ami, un autre Survivant, et nous avons parlé pendant les deux heures et demie du trajet, tellement préoccupés que nous avons manqué d’essence. Mon ami a commencé par me parler de pardon et je l’ai écouté tout en me disant : « Non. Je ne suis pas encore prêt à parler de cela. » Ce n’est que bien des années plus tard que j’ai ressenti le besoin de demander pardon, de pardonner. Pendant douze ans, j’ai fait vivre à ma famille un véritable enfer, réduite à me regarder passer par cette période difficile où je cherchais à me libérer de certaines de mes souffrances, des souffrances qui persistaient. On a eu beaucoup d’épreuves [à traverser]. La dernière difficulté, c’est celle d’une maladie débilitante qui nuit à ma capacité de marcher et de parler. L’année dernière, j’ai participé à Ottawa à une rencontre des Églises et du gouvernement dont le but était de traiter du règlement des demandes/appels déposés par des Survivants. Je me suis approché d’un représentant d’une Église et je me suis présenté comme l’un des appelants ayant intenté une action dans le cas de B. qui a été condamné. C’est là que j’ai appris que B. était décédé dans une maison de transition; d’apprendre cela m’a frappé droit au cœur. Depuis ce jour, j’ai livré un véritable combat – essayant de comprendre ce que le fait de pardonner signifiait. Mon agresseur est mort maintenant. J’aurais voulu lui tendre la main et être capable de lui pardonner, pour arriver à en parler de la bonne façon, à pouvoir continuer sur le chemin de la guérison. Comment est-ce que je peux arriver à la « closure », à la résolution, et passer à autre chose? J’ai déjà entendu l’expression d’excuses (de regrets), mais les mots « je te pardonne » n’ont pas encore été prononcés. Je pense qu’aujourd’hui ce serait le bon moment, avec vous comme témoins et le Créateur nous regardant, que je prononce sincèrement ces mots : « Beanie (c’était son surnom), je te pardonne. Je te pardonne! J’aurais voulu pouvoir te le dire alors que tu étais encore ici sur la terre. » Meegwetch. Je veux manifester ma gratitude envers chacun d’entre vous pour être présent. Merci de m’avoir écouté. Garnet Angeconeb le 28 mars 2004 L’avenir du mouvement de guérison lié aux pensionnats, Ottawa volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

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volume i : un <strong>cheminement</strong> <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> : le <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>mieux</strong>-<strong>être</strong><br />

chapitre six<br />

De l’histoire <strong>de</strong> Garnet Angeconeb, un Anishnabe, ayant <strong>de</strong> longs états <strong>de</strong> service comme membre<br />

siégeant au conseil d’administration <strong>de</strong> la FADG, qu’on trouve relatée ci-après, ressort cette capacité <strong>de</strong><br />

vivre <strong>de</strong> manière pro<strong>du</strong>ctive malgré <strong>de</strong>s séquelles profon<strong>de</strong>s et persistantes <strong>de</strong>s abus subis au pensionnat.<br />

M. Angeconeb est consultant en communications et il a préalablement occupé le poste <strong>de</strong> directeur<br />

<strong>de</strong> Wawatay Native Communications Society qui offre <strong>de</strong>s services d’impression et <strong>de</strong> diffusion à une<br />

vaste région <strong>du</strong> Nord-ouest <strong>de</strong> l’Ontario. Il est un Survivant <strong>de</strong> Pelican Lake Resi<strong>de</strong>ntial School. En<br />

2004, Garnet Angeconeb a pris la parole lors d’une rencontre <strong>de</strong> la Fondation autochtone <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>,<br />

<strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s Églises et <strong>du</strong> gouvernement, pour leur faire part <strong>de</strong> son long <strong>cheminement</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>guérison</strong>. L’histoire qu’il a racontée au sujet <strong>de</strong> sa recherche personnelle <strong>de</strong> closure (c’est-à-dire <strong>de</strong> la<br />

résolution ou <strong>du</strong> <strong>rétablissement</strong> <strong>de</strong> l’équilibre) est présentée dans l’encadré qui suit.

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