Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

28.08.2013 Views

0 chapitre cinq celle des pensionnats, le traitement des deuils ou pertes encore irrésolus, le traitement adressé aux victimes d’abus physique et sexuel, la formation à l’intention des facilitateurs, la justice réparatrice, les enseignements culturels, la fabrication de tambour, la médecine traditionnelle, la maîtrise de la colère, la langue, la formation sur le rôle de parent et l’éducation des enfants, la prévention du suicide, la violence latérale, l’intervention dans les cas de tyrannie /les brimades ou menaces d’intimidation, les mesures d’autoprotection, le développement corporel/psychodrame, le travail social (maîtrise en service social pour les Autochtones), les techniques du counselling et les thérapies alternatives. Ont participé à ces ateliers de formation et à ces séances d’information des Aînés, des facilitateurs, des intervenants de première ligne, des Survivants, du personnel d’équipe de guérison, des bénévoles, des conseillers, des travailleurs sociaux, des enseignants et des membres de la collectivité. À Cape Dorset au Nunavut, on a adopté une approche particulièrement novatrice du fait qu’on a invité des facilitateurs externes dans cette communauté éloignée à venir offrir des ateliers sur des sujets se rapportant à des changements positifs à faire au mode de vie, au traitement des victimes d’abus physique et sexuel. On a installé un isoloir pour le traducteur - interprète de façon à ce que les intervenants unilingues inuits puissent participer. Seulement quelques projets (6,8 %) ont fait part du fait qu’ils avaient fait appel aux services d’un guérisseur traditionnel; ils ont aussi fait part de préoccupations touchant la difficulté d’identifier d’authentiques guérisseurs. Herb Nabigon et Anne-Marie Mawhiney, dans le cadre d’un article sur le recours au Cercle d’influences des Cris comme outil de guérison, font valoir ce qui suit : [traduction] « La formation requise pour devenir un Aîné est un très long processus, un de ceux qu’on ne peut entreprendre à la légère; [devenir Aîné] n’est pas non plus un titre que les Aînés attribuent à n’importe qui. » 138 Le centre de guérison All Nations Traditional Healing Centre à Winnipeg a établi des critères à partir desquels on peut déterminer qui sont des guérisseurs traditionnels. Selon cette planification, une association d’Aînés traditionnels pourrait faire des recommandations pour que des personnes soient agréées à la suite d’une évaluation suivant ces critères : • durée de l’apprentissage, c.-à-d. le savoir et le savoir-faire liés à la conduite des cérémonies; • la tempérance (sobriété) et le comportement au quotidien dans la communauté; • la relation que cette personne a avec son/sa conjoint(e) et son comportement avec ses enfants dans la communauté; • son engagement et sa conviction à l’égard des coutumes, pratiques et façons de faire traditionnelles des Amérindiens, ainsi que le degré de sang indien (sa lignée). Ce certificat d’attestation donnerait le droit au détenteur d’avoir tous les privilèges particuliers associés aux cérémonies, notamment le droit de présider la cérémonie, le droit d’acquérir et de faire usage de plantes médicinales connues, le droit d’avoir en sa possession des objets sacrés et des plumes d’oiseaux protégés utilisés pour les besoins des rites des cérémonies et l’accès aux sites sacrés. 139 Le code déontologique du centre de guérison couvre l’ensemble des principes directeurs, la définition des intérêts fondamentaux et véritables du client, les normes de pratique, les fonctions et les obligations professionnelles des guérisseurs et des conseillers. D’autres groupes ont proposé de former des conseils d’Aînés pour effectuer un contrôle par les pairs et des réseaux d’Aînés pour favoriser le soutien par les pairs. volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

chapitre cinq Quoique le fait de travailler avec des guérisseurs ayant vécu des expériences similaires à celle des participants ait été valorisé, les équipes ont tout de même admis que cette situation avait entraîné toute une série de circonstances critiques. Un des projets participant à la recherche a fait l’observation suivante : « On ne peut mener un client plus loin [dans sa démarche], si nous-mêmes, on n’a pas pu y arriver. » 140 Un projet destiné aux jeunes a considéré comme pratique exemplaire le fait d’avoir pris à leur service des jeunes, mais par contre les responsables ont reconnu l’importance de « connaître ses limites, » un écueil pour ces jeunes intervenants qui ne peuvent pas avoir le bagage de connaissances et d’expériences ou de formation nécessaires pour intervenir auprès de victimes d’abus physique et sexuel. 141 Dans le cadre de meilleure pratique, on a reconnu, parce qu’également significatif, la composition de l’équipe et la façon dont ses membres travaillent ensemble en harmonie, notamment le regroupement de compétences et d’expériences complémentaires. Comme méthode de préférence visant l’évaluation de l’efficacité en cours d’exécution des équipes de guérison, on a opté pour des évaluations périodiques, ainsi que l’obtention de la rétroaction des participants. [traduction] La force commune, la compassion et l’empathie démontrées par toute l’équipe du programme a été la pierre angulaire du grand succès remporté. L’équipe est composée de cinq facilitateurs /conseillers qui dispensent un programme sur une base quotidienne, d’un groupe d’Aînés qui participent par rotation et d’un comité consultatif actif qui donne les orientations et fait part de la rétroaction recueillie auprès de la population de la Première Nation Chemainus. De plus, l’étendue et la profondeur des connaissances et compétences de cette équipe permettent au programme de bien répondre aux besoins de guérison des participants. 142 Les thérapeutes/psychologues de notre équipe ont été choisis en raison de leur ouverture à l’autre, de leur ouverture d’esprit, de leur capacité d’accepter de ne pas tout savoir et de tolérer l’ambiguïté. Tous les membres de l’équipe doivent être animés d’un sentiment de solidarité. C’est de cette façon qu’un climat d‘harmonie et de confiance s’établit entre eux. 143 volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

chapitre cinq<br />

Quoique le fait <strong>de</strong> travailler avec <strong>de</strong>s guérisseurs ayant vécu <strong>de</strong>s expériences similaires à celle <strong>de</strong>s<br />

participants ait été valorisé, les équipes ont tout <strong>de</strong> même admis que cette situation avait entraîné<br />

toute une série <strong>de</strong> circonstances critiques. <strong>Un</strong> <strong>de</strong>s projets participant à la recherche a fait l’observation<br />

suivante : « On ne peut mener un client plus loin [dans sa démarche], si nous-mêmes, on n’a pas pu y<br />

arriver. » 140 <strong>Un</strong> projet <strong>de</strong>stiné aux jeunes a considéré comme pratique exemplaire le fait d’avoir pris à<br />

leur service <strong>de</strong>s jeunes, mais par contre les responsables ont reconnu l’importance <strong>de</strong> « connaître ses<br />

limites, » un écueil pour ces jeunes intervenants qui ne peuvent pas avoir le bagage <strong>de</strong> connaissances<br />

et d’expériences ou <strong>de</strong> formation nécessaires pour intervenir auprès <strong>de</strong> victimes d’abus physique et<br />

sexuel. 141<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> meilleure pratique, on a reconnu, parce qu’également significatif, la composition <strong>de</strong><br />

l’équipe et la façon dont ses membres travaillent ensemble en harmonie, notamment le regroupement<br />

<strong>de</strong> compétences et d’expériences complémentaires. Comme métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> préférence visant l’évaluation<br />

<strong>de</strong> l’efficacité en cours d’exécution <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>, on a opté pour <strong>de</strong>s évaluations périodiques,<br />

ainsi que l’obtention <strong>de</strong> la rétroaction <strong>de</strong>s participants.<br />

[tra<strong>du</strong>ction] La force commune, la compassion et l’empathie démontrées par toute l’équipe<br />

<strong>du</strong> programme a été la pierre angulaire <strong>du</strong> grand succès remporté. L’équipe est composée <strong>de</strong><br />

cinq facilitateurs /conseillers qui dispensent un programme sur une base quotidienne, d’un<br />

groupe d’Aînés qui participent par rotation et d’un comité consultatif actif qui donne les<br />

orientations et fait part <strong>de</strong> la rétroaction recueillie auprès <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> la Première<br />

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<strong>de</strong> cette équipe permettent au programme <strong>de</strong> bien répondre aux besoins <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> <strong>de</strong>s<br />

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<strong>Le</strong>s thérapeutes/psychologues <strong>de</strong> notre équipe ont été choisis en raison <strong>de</strong> leur ouverture à<br />

l’autre, <strong>de</strong> leur ouverture d’esprit, <strong>de</strong> leur capacité d’accepter <strong>de</strong> ne pas tout savoir et <strong>de</strong> tolérer<br />

l’ambiguïté. Tous les membres <strong>de</strong> l’équipe doivent <strong>être</strong> animés d’un sentiment <strong>de</strong> solidarité.<br />

C’est <strong>de</strong> cette façon qu’un climat d‘harmonie et <strong>de</strong> confiance s’établit entre eux. 143<br />

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