Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

28.08.2013 Views

Centre for indigenous sovereignty, I da wa da di six Nations (Ontario) À l’aide de retraites et d’ateliers, I da wa da di met de l’avant des principes de guérison traditionnelle afin de combler les besoins des femmes autochtones. Ce programme offre aussi de la formation aux prestataires de services communautaires qui oeuvrent auprès des Survivants. Ces programmes sont conçus spécifiquement pour les femmes et ils invitent l’ensemble des femmes autochtones de l’Ontario à y participer. Ces programmes de guérison et de formation sont à caractère traditionnel et culturel; ils sont offerts dans un environnement holistiquement sûr, chaleureux et non-critique. [traduction] « L’une de nos pratiques exemplaires se rapporte à l’environnement sans risque que nous avons été capables d’établir pour nos activités de guérison. » Les participantes attribuent ce sentiment de sécurité qu’elles éprouvent à des facteurs comme le haut niveau de professionnalisme du personnel du projet; l’attitude respectueuse et non-critique; le fait d’être avec des Aînés; le partage avec d’autres; les aspects culturels du programme; la certitude de savoir que la confidentialité est assurée; le soutien des autres femmes; le fait de se sentir aimées, écoutées, de s’amuser et de rire. Ce programme vise à sensibiliser au dysfonctionnement qui découle des séquelles laissées par les abus subis dans les pensionnats. On y applique toute une diversité d’approches traditionnelles comme des retraites de jeune, des cercles, de la médecine traditionnelle, des chants, du tambour et des enseignements des guides traditionnels. D’autres moyens comme la thérapie par l’art sont aussi utilisés le cas échéant. Les ateliers permettent aux participantes d’acquérir des moyens de faire progresser leur démarche de guérison. Beaucoup d’efforts sont consacrés au rétablissement de la confiance par le biais du partage dans les cercles des femmes. Pendant les retraites et les ateliers, les femmes acquièrent des connaissances sur les traditions culturelles qui concernent le rôle des femmes et la démarche de guérison au moyen de chants, de l’écriture et aussi des cérémonies. indicateurs de réussite : Tous les programmes comportent un volet évaluation fondé sur la rétroaction des participantes. Par exemple, du nombre de femmes ayant répondu au questionnaire d’évaluation à une rencontre nationale, 63 sur 68 participantes ont dit s’être senties en sécurité et 64 sur 68 ont rapporté que le partage en groupe leur avait apporté du soutien. D’autres observations traitaient de l’absence de pression pour les inciter à partager, la liberté d’exprimer leurs sentiments, l’impression de ne pas être seule, l’apprentissage à partir de l’expérience des autres, le respect, l’enrichissement émanant de la participation de personnes de groupes d’âge différents. stratégies contributives à la réussite : La localisation, la structure et l’aménagement du centre de guérison sont propres à favoriser la guérison. Les participantes ont eu l’impression que tous leurs besoins avaient été comblés, holistiquement, pendant qu’elles étaient au centre : l’aspect physique, au moyen de repas faits maison, nutritifs; l’aspect spirituel par le biais de l’environnement naturel et les cérémonies; mental en raison des enseignements et des outils de guérison qui ont été donnés; émotionnel grâce à l’écoute, à l’attention et aux soins qu’elles ont reçus. Le caractàre culturel et traditionnel du programme offert a été un facteur essentiel à sa réussite. Les femmes ont reçu des enseignements traditionnels de guides et de facilitateurs qui étaient dignes de foi, convaincants, compétents, bons et non critiques. Beaucoup de femmes ont fait pour la première fois l’expérience qu’on leur prodigue de la bonté et de l’empathie. Également pour la première fois, nombreuses sont celles qui ont fait l’expérience des cérémonies et de l’utilisation de plantes médicinales comme la sauge, le tabac et le foin d’odeur. D’anciennes participantes au projet qui sont des Survivantes des pensionnats ou des Survivantes des séquelles intergénérationnelles ont souvent été mises à contribution comme personnes ressources pour faciliter des activités du programme. volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être chapitre cinq

chapitre cinq 5.8 Capacité de faciliter la guérison : les guérisseurs et les équipes de guérison La « capacité de faciliter la guérison » fait référence aux qualités des guérisseurs et à celles des équipes oeuvrant dans le domaine de la guérison, de même qu’à l’accès pour la collectivité à des guérisseurs compétents. Soixante-huit pour cent des projets ayant fait part de pratiques prometteuses ont reconnu comme facteur contributif à leur réussite les qualités personnelles, le dévouement et les compétences de leur équipe de guérison. Ces projets ont fait ressortir la contribution de leur équipe de guérison, particulièrement le personnel, mais aussi celle des bénévoles, des Aînés et des membres du conseil d’administration. Effectivement, la documentation se rapportant aux meilleures pratiques fait constamment mention de la contribution des employés, bénévoles et administrateurs qualifiés et dévoués comme l’élément essentiel à la réussite d’un programme. Ce qu’on entend par expert, ce sont les personnes non-diplômées, mais ayant été formées dans le domaine, et les personnes professionnellement qualifiées qui font partie du personnel : [traduction] « La compétence [et les connaissances] qu’on acquiert à partir de l’expérience vécue comme consommateur ou membre d’une famille constitue un ingrédient essentiel pour le recrutement du personnel de plusieurs de ces programmes. » 135 Dans le même ordre d’idées, Cheminement et Équilibre fait état des caractéristiques des équipes qui, suivant le concept de meilleure pratique, ressortent des études de cas menées dans le cadre du Deuxième rapport intérimaire d’évaluation communautaire des programmes financés par la Fondation autochtone de guérison : [traduction] « Recruter, mettre sur pied une équipe de projet solide nécessite généralement de faire appel à des Survivants hautement qualifiés qui parlent couramment leur langue maternelle et qui peuvent exercer une influence à titre de modèles de personnes entièrement guéries. » 136 D’autres stratégies fécondes se rapportent à l’engagement des guérisseurs et des personnes faisant partie de l’équipe et ayant une réciprocité avec leur groupe cible, notamment des personnes comparables sur le plan de l’âge, du sexe, qualité de parents ou de membres de la communauté, de l’orientation sexuelle. On a motivé le choix des membres de l’équipe par le fait qu’ils sont très respectés de la part des gens de la communauté et aussi qu’ils sont des Survivants suffisamment avancés eux-mêmes dans leur démarche de guérison pour agir à titre de guide et appuyer sans risque d’autres personnes. Dans son étude sur les systèmes de santé autochtone efficaces, l’Assemblée des Premières Nations (APN) a mis l’accent sur la nécessité pour les guérisseurs autochtones d’obtenir la reconnaissance de leur capacité professionnelle; par ailleurs, les chercheurs de l’APN ont constaté que de nombreux projets ayant obtenu de bons résultats avaient des moyens peu courants de recruter leur personnel, notamment celui de faire appel à des aidants « naturels » de la communauté et à des membres compétents, mais sans reconnaissance professionnelle ou sans être agréés. 137 Comme membres des équipes de guérison dont on a fait mention dans la recherche sur les pratiques de guérison prometteuses menée par la FADG, on a inclus des guérisseurs appliquant des méthodes traditionnelles ou des méthodes occidentales, des conseillers, des prestataires de services, des bénévoles, des Survivants, des facilitateurs et d’autres intervenants directement impliqués dans des activités de guérison. La formation donnée touchait à un grand éventail de sujets : l’histoire des Autochtones et volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

Centre for indigenous sovereignty, I da wa da di<br />

six Nations (Ontario)<br />

À l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> retraites et d’ateliers, I da wa da di met <strong>de</strong> l’avant <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> traditionnelle afin <strong>de</strong><br />

combler les besoins <strong>de</strong>s femmes autochtones. Ce programme offre aussi <strong>de</strong> la formation aux prestataires <strong>de</strong><br />

services communautaires qui oeuvrent auprès <strong>de</strong>s Survivants. Ces programmes sont conçus spécifiquement pour<br />

les femmes et ils invitent l’ensemble <strong>de</strong>s femmes autochtones <strong>de</strong> l’Ontario à y participer.<br />

Ces programmes <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et <strong>de</strong> formation sont à caractère traditionnel et culturel; ils sont offerts dans<br />

un environnement holistiquement sûr, chaleureux et non-critique. [tra<strong>du</strong>ction] « L’une <strong>de</strong> nos pratiques<br />

exemplaires se rapporte à l’environnement sans risque que nous avons été capables d’établir pour nos activités <strong>de</strong><br />

<strong>guérison</strong>. » <strong>Le</strong>s participantes attribuent ce sentiment <strong>de</strong> sécurité qu’elles éprouvent à <strong>de</strong>s facteurs comme le haut<br />

niveau <strong>de</strong> professionnalisme <strong>du</strong> personnel <strong>du</strong> projet; l’attitu<strong>de</strong> respectueuse et non-critique; le fait d’<strong>être</strong> avec <strong>de</strong>s<br />

Aînés; le partage avec d’autres; les aspects culturels <strong>du</strong> programme; la certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> savoir que la confi<strong>de</strong>ntialité<br />

est assurée; le soutien <strong>de</strong>s autres femmes; le fait <strong>de</strong> se sentir aimées, écoutées, <strong>de</strong> s’amuser et <strong>de</strong> rire.<br />

Ce programme vise à sensibiliser au dysfonctionnement qui découle <strong>de</strong>s séquelles laissées par les abus subis dans<br />

les pensionnats. On y applique toute une diversité d’approches traditionnelles comme <strong>de</strong>s retraites <strong>de</strong> jeune, <strong>de</strong>s<br />

cercles, <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine traditionnelle, <strong>de</strong>s chants, <strong>du</strong> tambour et <strong>de</strong>s enseignements <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s traditionnels.<br />

D’autres moyens comme la thérapie par l’art sont aussi utilisés le cas échéant. <strong>Le</strong>s ateliers permettent aux<br />

participantes d’acquérir <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> faire progresser leur démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>. Beaucoup d’efforts sont<br />

consacrés au <strong>rétablissement</strong> <strong>de</strong> la confiance par le biais <strong>du</strong> partage dans les cercles <strong>de</strong>s femmes. Pendant les<br />

retraites et les ateliers, les femmes acquièrent <strong>de</strong>s connaissances sur les traditions culturelles qui concernent le<br />

rôle <strong>de</strong>s femmes et la démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> au moyen <strong>de</strong> chants, <strong>de</strong> l’écriture et aussi <strong>de</strong>s cérémonies.<br />

indicateurs <strong>de</strong> réussite : Tous les programmes comportent un volet évaluation fondé sur la rétroaction <strong>de</strong>s<br />

participantes. Par exemple, <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> femmes ayant répon<strong>du</strong> au questionnaire d’évaluation à une rencontre<br />

nationale, 63 sur 68 participantes ont dit s’<strong>être</strong> senties en sécurité et 64 sur 68 ont rapporté que le partage en<br />

groupe leur avait apporté <strong>du</strong> soutien. D’autres observations traitaient <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> pression pour les inciter<br />

à partager, la liberté d’exprimer leurs sentiments, l’impression <strong>de</strong> ne pas <strong>être</strong> seule, l’apprentissage à partir <strong>de</strong><br />

l’expérience <strong>de</strong>s autres, le respect, l’enrichissement émanant <strong>de</strong> la participation <strong>de</strong> personnes <strong>de</strong> groupes d’âge<br />

différents.<br />

stratégies contributives à la réussite : La localisation, la structure et l’aménagement <strong>du</strong> centre <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> sont<br />

propres à favoriser la <strong>guérison</strong>. <strong>Le</strong>s participantes ont eu l’impression que tous leurs besoins avaient été comblés,<br />

holistiquement, pendant qu’elles étaient au centre : l’aspect physique, au moyen <strong>de</strong> repas faits maison, nutritifs;<br />

l’aspect spirituel par le biais <strong>de</strong> l’environnement naturel et les cérémonies; mental en raison <strong>de</strong>s enseignements<br />

et <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> qui ont été donnés; émotionnel grâce à l’écoute, à l’attention et aux soins qu’elles ont<br />

reçus.<br />

<strong>Le</strong> caractàre culturel et traditionnel <strong>du</strong> programme offert a été un facteur essentiel à sa réussite. <strong>Le</strong>s femmes<br />

ont reçu <strong>de</strong>s enseignements traditionnels <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> facilitateurs qui étaient dignes <strong>de</strong> foi, convaincants,<br />

compétents, bons et non critiques. Beaucoup <strong>de</strong> femmes ont fait pour la première fois l’expérience qu’on leur<br />

prodigue <strong>de</strong> la bonté et <strong>de</strong> l’empathie. Également pour la première fois, nombreuses sont celles qui ont fait<br />

l’expérience <strong>de</strong>s cérémonies et <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> plantes médicinales comme la sauge, le tabac et le foin d’o<strong>de</strong>ur.<br />

D’anciennes participantes au projet qui sont <strong>de</strong>s Survivantes <strong>de</strong>s pensionnats ou <strong>de</strong>s Survivantes <strong>de</strong>s séquelles<br />

intergénérationnelles ont souvent été mises à contribution comme personnes ressources pour faciliter <strong>de</strong>s<br />

activités <strong>du</strong> programme.<br />

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