Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

28.08.2013 Views

Processus de décolonisation de laenui Tableau 14) Décolonisation et guérison* Trois phases du rétablissement du ssPT de Judith Herman volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être chapitre cinq Démarche de guérison centrée sur le traumatisme historique Processus socio-politique Cheminement personnel Cheminement personnel et collectif Redécouverte et rétablissement : un regain d’intérêt à l’égard de l’ histoire, de la culture, de la musique, de l’art et de la littérature, d’inspiration traditionnelle et moderne, contribue au développement et au renforcement du sentiment de fierté Deuil : une phase essentielle de la décolonisation consiste à regretter ce qui a été perdu, un processus pouvant comprendre aussi de la colère. Le travail de deuil peut aussi intensifier le processus de découverte et de renouvellement et ces 2 premières phases peuvent s’alimenter l’une et l’autre Rêver : explorer à fond sa culture et ses traditions tout en développant la vision de son avenir S’engager : Prendre l’engagement personnel d’agir en fonction des changements à apporter Passer à l’action : Le processus de décolonisation débouche sur des mesures dynamiques, proactives, dans un esprit de prise en charge, d’autodétermination ou d’affirmation de soi Sécurité – créer un environnement sûr, établir un climat de confiance en soi et de confiance à l’égard du thérapeute Se remémorer et faire le deuil : reconstituer et raconter l’histoire de l’abus (événements et sentiments); faire l’intégration des souvenirs traumatisants; faire le deuil de la perte causée par le traumatisme Reprise de contact : se réconcilier avec soi-même, redécouvrir ses forces personnelles; reprendre contact avec les autres S é c u r i t é p e r s o n n e l l e e t culturelle : créer un milieu sûr; établir la confiance; acquérir plus de connaissances; mieux comprendre l’histoire des Autochtones et de la colonisation et ses conséquences; regain d’intérêt envers la culture traditionnelle, la guérison et la spiritualité Se remémorer et faire le deuil : parler des pertes personnelles et des expériences d’abus, exprimer son affliction (détresse, peine profonde), de même que des pertes au sein de la famille (répercussions intergénérationnelles) et de la communauté. Apprentissage continuel et rétablissement des liens avec la culture, les traditions et la spiritualité Rêver : explorer à fond sa culture et ses traditions tout en développant la vision de son avenir Reprendre contact : confirmer et renforcer les relations au sein de la famille et de la communauté; développer de nouvelles relations Rendre la pareille ou redonner un peu ce qu’on a reçu dans un esprit d’autodétermination : fournir son apport à la famille et à la communauté * Cette tableau apparaît comme tableau 4 dans le Volume III, Pratiques de guerison prometteuses dans les collectivités autochtones.

chapitre cinq 5.6 Vision du monde autochtone Ces conceptions du monde sont enchassées dans des valeurs auxquelles on est profondément attachés et, comme le terme vision du monde l’évoque, dans la façon qu’on a de se représenter et d’expliquer le monde. Effectivement, cette vision du monde incorpore nos perceptions concernant l’essence même de la vie et la façon dont les humains interagissent entre eux et communient avec la nature. La vision du monde chez les Autochtones englobe les concepts de l’intégralité et de l’équilibre, de même que l’importance accordée aux relations avec la famille, la communauté et l’environnement naturel. Chacun de ces éléments a des implications au niveau de la conception et de la prestation de programmes de guérison. Il est généralement reconnu qu’une orientation de pensée et des principes directeurs bien articulés caractérisent les programmes qui ont porté fruit. Dans le cas du cheminement de guérison des Autochtones, ces principes fondamentaux sont inspirés par la culture, les valeurs et la vision du monde des Autochtones. En répondant au questionnaire sur les pratiques de guérison prometteuses, la moitié des organisations (50,5 %) ont fait référence aux principes et aux valeurs correspondant à la vision du monde chez les Autochtones. C’est l’approche holistique qui représente la valeur la plus souvent mentionnée, une approche qui répond aux besoins physiques, émotionnels, intellectuels et spirituels de la personne et qui dépasse la satisfaction de ces besoins holistiques pour englober également le rétablissement de l’équilibre et de l’harmonie au sein des familles et des collectivités. Les philosophies ou conceptions de la vie chez les Autochtones ont été qualifiées de « holistiques et cycliques ou itératives, généralistes, axées sur le processus et solidement enracinées dans un endroit en particulier. » 121 « En ce qui a trait à la durée de la guérison, [on considère] ce processus comme le parcours de toute une vie et un effort constant que les personnes font pour établir et rétablir l’équilibre et l’harmonie. » 122 Dans son livre Seeking Mino-Pimatisiwin: An Aboriginal Approach to Helping, Michael Anthony Hart définit l’intégralité, l’équilibre, l’interdépendance, l’harmonie et le développement personnel comme des concepts fondamentaux de l’approche de guérison propre aux Autochtones, de même que les valeurs du partage, du respect et de la spiritualité. 123 Une approche holistique prend en considération beaucoup plus que les dimensions physique, émotionnelle, intellectuelle et spirituelle des personnes. L’identité d’une personne, son statut/condition sociale et sa position dans le monde, sont liés non seulement à sa famille (y compris aux tantes, oncles, cousins, grands-parents), mais également à ses ancêtres et à sa communauté. Ce fondement nous amène à considérer la santé mentale de façon bien différente que celle préconisée par les modèles occidentaux reposant sur l’individualisme, l’indépendance et l’autosuffisance. Le psychiatre mohawk Clare Brant a écrit au sujet de l’importance de bien comprendre et de reconnaître l’influence des valeurs et de l’éthique autochtones sur le comportement individuel. Cette compréhension et reconnaissance de la vision du monde des Autochtones, fait-il valoir, devraient faire partie de l’évaluation thérapeutique et du processus de traitement. Comme principes directeurs, on fait référence à l’éthique de la non-ingérence, au refus de la concurrence, à la retenue ou réticence à donner libre cours à ses émotions et au partage, chacun d’entre eux pouvant exercer une influence positive et négative. 124 À titre d’exemple, la retenue sur le plan des émotions favorise la maîtrise de soi, volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

Processus <strong>de</strong> décolonisation <strong>de</strong><br />

laenui<br />

Tableau 14) Décolonisation et <strong>guérison</strong>*<br />

Trois phases <strong>du</strong><br />

<strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> ssPT <strong>de</strong><br />

Judith Herman<br />

volume i : un <strong>cheminement</strong> <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> : le <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>mieux</strong>-<strong>être</strong><br />

chapitre cinq<br />

Démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> centrée<br />

sur le traumatisme historique<br />

Processus socio-politique Cheminement personnel Cheminement personnel et<br />

collectif<br />

Redécouverte et <strong>rétablissement</strong> :<br />

un regain d’intérêt à l’égard<br />

<strong>de</strong> l’ histoire, <strong>de</strong> la culture,<br />

<strong>de</strong> la musique, <strong>de</strong> l’art et <strong>de</strong><br />

la littérature, d’inspiration<br />

traditionnelle et mo<strong>de</strong>rne,<br />

contribue au développement et<br />

au renforcement <strong>du</strong> sentiment<br />

<strong>de</strong> fierté<br />

Deuil : une phase essentielle <strong>de</strong> la<br />

décolonisation consiste à regretter<br />

ce qui a été per<strong>du</strong>, un processus<br />

pouvant comprendre aussi <strong>de</strong> la<br />

colère. <strong>Le</strong> travail <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil peut<br />

aussi intensifier le processus <strong>de</strong><br />

découverte et <strong>de</strong> renouvellement<br />

et ces 2 premières phases peuvent<br />

s’alimenter l’une et l’autre<br />

Rêver : explorer à fond sa culture et<br />

ses traditions tout en développant<br />

la vision <strong>de</strong> son avenir<br />

S’engager : Prendre l’engagement<br />

personnel d’agir en fonction <strong>de</strong>s<br />

changements à apporter<br />

Passer à l’action : <strong>Le</strong> processus<br />

<strong>de</strong> décolonisation débouche<br />

sur <strong>de</strong>s mesures dynamiques,<br />

proactives, dans un esprit <strong>de</strong> prise<br />

en charge, d’autodétermination<br />

ou d’affirmation <strong>de</strong> soi<br />

Sécurité – créer un environnement<br />

sûr, établir un climat <strong>de</strong> confiance<br />

en soi et <strong>de</strong> confiance à l’égard <strong>du</strong><br />

thérapeute<br />

Se remémorer et faire le<br />

<strong>de</strong>uil : reconstituer et raconter<br />

l’histoire <strong>de</strong> l’abus (événements<br />

et sentiments); faire l’intégration<br />

<strong>de</strong>s souvenirs traumatisants;<br />

faire le <strong>de</strong>uil <strong>de</strong> la perte causée<br />

par le traumatisme<br />

Reprise <strong>de</strong> contact : se réconcilier<br />

avec soi-même, redécouvrir ses<br />

forces personnelles; reprendre<br />

contact avec les autres<br />

S é c u r i t é p e r s o n n e l l e e t<br />

culturelle : créer un milieu sûr;<br />

établir la confiance; acquérir plus <strong>de</strong><br />

connaissances; <strong>mieux</strong> comprendre<br />

l’histoire <strong>de</strong>s Autochtones et <strong>de</strong> la<br />

colonisation et ses conséquences;<br />

regain d’intérêt envers la culture<br />

traditionnelle, la <strong>guérison</strong> et la<br />

spiritualité<br />

Se remémorer et faire le <strong>de</strong>uil :<br />

parler <strong>de</strong>s pertes personnelles et<br />

<strong>de</strong>s expériences d’abus, exprimer<br />

son affliction (détresse, peine<br />

profon<strong>de</strong>), <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s pertes<br />

au sein <strong>de</strong> la famille (répercussions<br />

intergénérationnelles) et <strong>de</strong> la<br />

communauté. Apprentissage<br />

continuel et <strong>rétablissement</strong> <strong>de</strong>s<br />

liens avec la culture, les traditions<br />

et la spiritualité<br />

Rêver : explorer à fond sa culture et<br />

ses traditions tout en développant<br />

la vision <strong>de</strong> son avenir<br />

Reprendre contact : confirmer et<br />

renforcer les relations au sein <strong>de</strong><br />

la famille et <strong>de</strong> la communauté;<br />

développer <strong>de</strong> nouvelles relations<br />

Rendre la pareille ou redonner un<br />

peu ce qu’on a reçu dans un esprit<br />

d’autodétermination : fournir<br />

son apport à la famille et à la<br />

communauté<br />

* Cette tableau apparaît comme tableau 4 dans le Volume III, Pratiques <strong>de</strong> guerison prometteuses dans<br />

les collectivités autochtones.

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