Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

28.08.2013 Views

0 chapitre quatre Les équipes et les participants s’exprimant par le biais des rapports de projet, d’études de cas, de groupes de discussion et de QIP ont demandé avec instance de prolonger les sessions de guérison. Même si les activités plus intensives comme les retraites fonctionnent bien, ce n’est qu’un début. C’est un appel général qui provient d’équipes de projets insistant pour l’instauration de services post-intervention (de suivi), particulièrement dans le cas de projets en cours dans des zones desservies couvrant toute une province. Il ne s’agit pas seulement de préoccupations au sujet de services communautaires formels, mais également du renforcement du soutien informel essentiel que sont les réseaux de la famille et de la communauté. En s’appuyant sur ces observations, voici la question qui se pose : Qui est prêt à appuyer la continuation de la démarche de guérison des participants ayant fait des débuts prometteurs et à appuyer les autres qui ne l’ont pas encore entreprise? 4.8.4 Capacité de guérir les autres Pour les Survivants accablés par les séquelles des abus et également ceux touchés par les répercussions intergénérationnelles, la capacité de rendre à la communauté ce qu’ils ont reçu et d’apporter du soutien aux autres dans leur démarche de guérison est une intention qui s’impose à mesure que les Survivants recouvrent un certain niveau de bien-être personnel. Les témoignages des projets et les réponses au QIP indiquent que les personnes à la recherche de guérison, d’épanouissement personnel, et celles qui sont capables de faciliter la démarche de guérison sont les mêmes, mais à différentes étapes de leur cheminement. Les projets ont généralement embauché des Autochtones, dont des Survivants des pensionnats et des personnes touchées par les répercussions intergénérationnelles. Les répondants au QIP ont indiqué qu’en participant au programme, un des objectifs personnels importants qu’ils visaient était d’aider les autres Survivants. Les membres du personnel des projets et les bénévoles de la communauté ont pu bénéficier de formation. Voici ce qu’on a relevé dans les comptes rendus des projets : [traduction] La formation des travailleurs de première ligne a constitué un facteur déterminant du fait qu’ils ont pris conscience qu’ils avaient eux-mêmes hérité de comportements dysfonctionnels découlant des séquelles des pensionnats. Cela a offert la possibilité aux travailleurs de première ligne de fouiller dans leurs souvenirs et d’admettre que chacun d’eux devait se mettre au travail . . . . afin d’améliorer ses capacités et ses aptitudes à l’entraide. Nous continuons d’admettre nos propres besoins d’épanouissement personnel qui font partie de nos besoins en tant qu’aidants accompagnant les familles et les communautés dans leur démarche de guérison. Certains stagiaires ont même pris congé de leur formation afin de régler leurs propres problèmes. 93 volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

chapitre quatre Bien des projets ont attribué leur réussite au fait qu’ils avaient des personnes et des équipes compétentes, qualifiées, à leur service, mais il reste cependant le besoin d’avoir un plus grand nombre de guérisseurs bien au courant des bonnes pratiques. Établir une équipe de projet solide a généralement signifié faire appel à des guérisseurs/aidants hautement qualifiés, de préférence des Survivants parlant couramment la langue autochtone, des personnes pouvant servir d’exemples de démarche de guérison fructueuse, capables d’assurer l’équilibre dans leur propre vie, débarrassées du besoin de contrôler, délivrées de tout comportement indésirable. Des personnes de ce calibre sont difficiles à trouver, particulièrement celles possédant la formation nécessaire pour traiter les séquelles des pensionnats. Recruter des Survivants capables d’orienter, de diriger les autres dans leur démarche de guérison, a eu des avantages réels : • les gens tirent parti de l’influence exercée par des modèles de rôle; • les collectivités peuvent s’appuyer sur de l’expertise acquise sur place, dans le milieu communautaire; • permet de s’assurer que des solutions « autochtones » sont adoptées pour traiter les séquelles des pensionnats; • permet l’établissement d’une autorité morale indépendante de la dynamique du pouvoir dans les petites collectivités; • contribue à la durabilité des efforts de guérison. Bon nombre des informateurs provenant des communautés avaient l’impression qu’à titre de guérisseurs/d’aidants, les Survivants ne recevaient pas suffisamment de soutien clinique pour traiter efficacement leurs problèmes. Les membres de la collectivité participant en tant que guérisseurs ou aidants se sont sentis parfois trop proches de leurs clients qui étaient des parents, des voisins, des amis, même des ennemis, de longue date. S’occuper d’un client et aborder ses problèmes pouvaient faire surgir leurs propres problèmes réprimés. Certains des Survivants engagés dans un rôle de guérisseur/d’aidant n’avaient pas complètement réussi à recouvrer une vie stable, saine, fonctionnelle, avant de se lancer dans des efforts visant à guérir les autres. C’est pourquoi, dans le but de remédier au besoin de critères permettant de découvrir de bons guérisseurs/aidants, des équipes participant aux groupes de discussion ont établi un profil des qualités et des compétences qu’un bon guérisseur/ aidant devrait posséder. Les tableaux 11 et 12 en font la présentation. Dans le chapitre 4 du volume deux Mesurer les progrès : évaluation des programmes, on traite en détail de ces qualités et de la façon dont les compétences requises s’exercent. volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être 0

chapitre quatre<br />

Bien <strong>de</strong>s projets ont attribué leur réussite au fait qu’ils avaient <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s équipes compétentes,<br />

qualifiées, à leur service, mais il reste cependant le besoin d’avoir un plus grand nombre <strong>de</strong> guérisseurs<br />

bien au courant <strong>de</strong>s bonnes pratiques. Établir une équipe <strong>de</strong> projet soli<strong>de</strong> a généralement signifié faire<br />

appel à <strong>de</strong>s guérisseurs/aidants hautement qualifiés, <strong>de</strong> préférence <strong>de</strong>s Survivants parlant couramment<br />

la langue autochtone, <strong>de</strong>s personnes pouvant servir d’exemples <strong>de</strong> démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> fructueuse,<br />

capables d’assurer l’équilibre dans leur propre vie, débarrassées <strong>du</strong> besoin <strong>de</strong> contrôler, délivrées <strong>de</strong><br />

tout comportement indésirable. Des personnes <strong>de</strong> ce calibre sont difficiles à trouver, particulièrement<br />

celles possédant la formation nécessaire pour traiter les séquelles <strong>de</strong>s pensionnats.<br />

Recruter <strong>de</strong>s Survivants capables d’orienter, <strong>de</strong> diriger les autres dans leur démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>, a<br />

eu <strong>de</strong>s avantages réels :<br />

• les gens tirent parti <strong>de</strong> l’influence exercée par <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> rôle;<br />

• les collectivités peuvent s’appuyer sur <strong>de</strong> l’expertise acquise sur place, dans le milieu<br />

communautaire;<br />

• permet <strong>de</strong> s’assurer que <strong>de</strong>s solutions « autochtones » sont adoptées pour traiter les séquelles <strong>de</strong>s<br />

pensionnats;<br />

• permet l’établissement d’une autorité morale indépendante <strong>de</strong> la dynamique <strong>du</strong> pouvoir dans les<br />

petites collectivités;<br />

• contribue à la <strong>du</strong>rabilité <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>.<br />

Bon nombre <strong>de</strong>s informateurs provenant <strong>de</strong>s communautés avaient l’impression qu’à titre <strong>de</strong><br />

guérisseurs/d’aidants, les Survivants ne recevaient pas suffisamment <strong>de</strong> soutien clinique pour traiter<br />

efficacement leurs problèmes. <strong>Le</strong>s membres <strong>de</strong> la collectivité participant en tant que guérisseurs ou<br />

aidants se sont sentis parfois trop proches <strong>de</strong> leurs clients qui étaient <strong>de</strong>s parents, <strong>de</strong>s voisins, <strong>de</strong>s<br />

amis, même <strong>de</strong>s ennemis, <strong>de</strong> longue date. S’occuper d’un client et abor<strong>de</strong>r ses problèmes pouvaient<br />

faire surgir leurs propres problèmes réprimés. Certains <strong>de</strong>s Survivants engagés dans un rôle <strong>de</strong><br />

guérisseur/d’aidant n’avaient pas complètement réussi à recouvrer une vie stable, saine, fonctionnelle,<br />

avant <strong>de</strong> se lancer dans <strong>de</strong>s efforts visant à guérir les autres. C’est pourquoi, dans le but <strong>de</strong> remédier<br />

au besoin <strong>de</strong> critères permettant <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong> bons guérisseurs/aidants, <strong>de</strong>s équipes participant<br />

aux groupes <strong>de</strong> discussion ont établi un profil <strong>de</strong>s qualités et <strong>de</strong>s compétences qu’un bon guérisseur/<br />

aidant <strong>de</strong>vrait possé<strong>de</strong>r. <strong>Le</strong>s tableaux 11 et 12 en font la présentation. Dans le chapitre 4 <strong>du</strong> volume<br />

<strong>de</strong>ux Mesurer les progrès : évaluation <strong>de</strong>s programmes, on traite en détail <strong>de</strong> ces qualités et <strong>de</strong> la façon<br />

dont les compétences requises s’exercent.<br />

volume i : un <strong>cheminement</strong> <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> : le <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>mieux</strong>-<strong>être</strong><br />

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