Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

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0 chapitre quatre Figure 20) Perceptions de l’atteinte des objectifs personnels (2004)* * Cette figure apparaît comme figure 20 dans le Volume II, Mesurer les progrès : Évaluation des programmes. Les études de cas donnent des exemples plus détaillés des résultats obtenus et des espoirs quant à l’amélioration des relations et l’atteinte d’un bien-être véritable et soutenu. 88 À la Première Nation Big Cove au Nouveau-Brunswick, les changements ont été extrêmement importants à l’égard de la sensibilisation à la culture, mais plutôt faibles à l’égard de l’implication des parents. Les jeunes ne semblaient plus aussi en colère qu’auparavant; ils se sont sentis écoutés, appuyés. Le groupe des jeunes s’est comporté de façon saine et il a participé avec constance. Les jeunes ont commencé à être ponctuels. Ils sont devenus confiants, ils ont commencé à communiquer et à s’ouvrir, à tisser des liens avec les autres. Un enseignant a remarqué que les jeunes étaient plus disposés à se porter volontaires et à aider les enfants plus jeunes. Il est particulièrement intéressant de constater jusqu’à quel point ces équipes de jeunes ont fait preuve d’initiative, de leadership et d’assurance. À titre d’exemple, mentionnons que les veillées funèbres dans les collectivités Mi’kmaq se déroulent presque toujours dans les maisons familiales. Les adolescents membres de l’équipe ont défié cette tradition : ils ont veillé une jeune victime de suicide au Centre d’accueil, ils ont surveillé les installations 24 heures sur 24 et ils ont assumé la responsabilité des événements. On a cependant noté des changements modérés à l’égard du développement des aptitudes sociales, du leadership, de l’orientation vers un but, de l’estime de soi, de la communication entre mères et filles, des relations familiales et de l’entraide. Les jeunes homosexuels et lesbiennes du projet Urban Native Youth Association (Colombie- Britannique) ont senti que les aptitudes nécessaires pour faire face à l’homophobie et pour mieux vivre volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être

chapitre quatre avec la sexualité et la dépression s’étaient améliorées. Ces jeunes ont davantage compris les répercussions des pensionnats et ils se sont montrés motivés à affronter leurs problèmes d’alcool et de drogues. En fait, quatre jeunes de ce groupe ont retrouvé leur famille et leur communauté. À la suite du projet I da wa da di (Centre for Indigenous Sovereignty, Ontario), certaines femmes ont offert leur aide lors des ateliers. D’autres ont commencé à jouer de la musique et à chanter. La plupart d’entre elles ont quitté le projet avec une estime de soi plus solide. Certaines ont fait preuve de plus d’écoute envers leur famille, se sont engagées à enseigner la culture autochtone et à s’occuper davantage des Aînés et de leur bien-être personnel. Une de ces femmes a gagné assez d’estime d’elle-même et d’assurance pour quitter une relation de violence qui durait depuis 20 ans. D’autres se sont senties moins seules, plus disposées à accorder leur pardon et elles ont décidé soit de retourner à l’école ou de se réorienter au travail. À Cape Dorset (Nunavut), on parlait de devenir psychologiquement « adulte, » de trouver d’autres moyens que les larmes pour aborder les querelles personnelles. Certains étaient plus heureux, plus disposés à s’en sortir, en plus d’être plus confiants et plus stables. On a noté des taux d’amélioration plus bas chez les personnes qui, simultanément, ont participé aux traitements de la toxicomanie, de même que chez des agresseurs connus. En ce qui concerne les participants au Centre de consultation de Pisimweyapiy (Nelson House Medicine Lodge, Manitoba), les changements se sont manifestés notamment par le fait que certains étaient plus disposés à ne pas consommer d’alcool ou de drogues, à chercher du travail et à le garder, à révéler leurs traumatismes antérieurs, à démontrer physiquement leur affection, à être plus sociables, à rechercher un épanouissement spirituel et à encourager les autres à participer au processus de guérison. Bien que la majorité des participants aient été manifestement emballés par l’enseignement de la culture et désireux d’en apprendre davantage, certains participants, imprégnés des idéaux du christianisme européen, se sont montrés plus réfractaires. Le renforcement de la culture et de l’identité constitue une caractéristique de la démarche de guérison. Dans le cas des Métis de Willow Bunch en Saskatchewan, le nombre des membres du local #17 a augmenté passant à 250 (de Willow Bunch, Coronach, Rockglen et Bengough) participants au moment de l’étude de cas, alors qu’ils étaient 150 quatre ans auparavant. « Dans ma classe, je vois maintenant des élèves qui parlent du fait qu’ils sont Métis. Je ne sais pas si cela se serait passé il y a cinq ou dix ans. » 89 On a remarqué notamment une participation accrue aux réunions du local #17, aux discussions sur l’identité des Métis et sur la connaissance de la véritable histoire des Métis, ainsi qu’une participation à la culture Métis et une fierté identitaire. En ce qui concerne les projets destinés aux personnes dans leur contexte familial, on a également noté des changements. Les interactions entre parents et enfants étaient plus empreintes de patience, de confiance et d’appui moral, des attitudes qui se sont manifestées pendant des tâches habituelles comme de cuisiner, faire le lavage, jouer, du temps de qualité que les parents passent avec leurs enfants. Avant de participer au projet de Tawow Healing Home (Shining Mountains Living Community Services, Alberta), un parent était prêt à abandonner le plus âgé de ses enfants, alors que maintenant, ce parent volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être 0

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avec la sexualité et la dépression s’étaient améliorées. Ces jeunes ont davantage compris les répercussions<br />

<strong>de</strong>s pensionnats et ils se sont montrés motivés à affronter leurs problèmes d’alcool et <strong>de</strong> drogues. En<br />

fait, quatre jeunes <strong>de</strong> ce groupe ont retrouvé leur famille et leur communauté.<br />

À la suite <strong>du</strong> projet I da wa da di (Centre for Indigenous Sovereignty, Ontario), certaines femmes ont<br />

offert leur ai<strong>de</strong> lors <strong>de</strong>s ateliers. D’autres ont commencé à jouer <strong>de</strong> la musique et à chanter. La plupart<br />

d’entre elles ont quitté le projet avec une estime <strong>de</strong> soi plus soli<strong>de</strong>. Certaines ont fait preuve <strong>de</strong> plus<br />

d’écoute envers leur famille, se sont engagées à enseigner la culture autochtone et à s’occuper davantage<br />

<strong>de</strong>s Aînés et <strong>de</strong> leur bien-<strong>être</strong> personnel. <strong>Un</strong>e <strong>de</strong> ces femmes a gagné assez d’estime d’elle-même et<br />

d’assurance pour quitter une relation <strong>de</strong> violence qui <strong>du</strong>rait <strong>de</strong>puis 20 ans. D’autres se sont senties<br />

moins seules, plus disposées à accor<strong>de</strong>r leur pardon et elles ont décidé soit <strong>de</strong> retourner à l’école ou<br />

<strong>de</strong> se réorienter au travail.<br />

À Cape Dorset (Nunavut), on parlait <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir psychologiquement « a<strong>du</strong>lte, » <strong>de</strong> trouver d’autres<br />

moyens que les larmes pour abor<strong>de</strong>r les querelles personnelles. Certains étaient plus heureux, plus<br />

disposés à s’en sortir, en plus d’<strong>être</strong> plus confiants et plus stables. On a noté <strong>de</strong>s taux d’amélioration<br />

plus bas chez les personnes qui, simultanément, ont participé aux traitements <strong>de</strong> la toxicomanie, <strong>de</strong><br />

même que chez <strong>de</strong>s agresseurs connus.<br />

En ce qui concerne les participants au Centre <strong>de</strong> consultation <strong>de</strong> Pisimweyapiy (Nelson House<br />

Medicine Lodge, Manitoba), les changements se sont manifestés notamment par le fait que certains<br />

étaient plus disposés à ne pas consommer d’alcool ou <strong>de</strong> drogues, à chercher <strong>du</strong> travail et à le gar<strong>de</strong>r, à<br />

révéler leurs traumatismes antérieurs, à démontrer physiquement leur affection, à <strong>être</strong> plus sociables, à<br />

rechercher un épanouissement spirituel et à encourager les autres à participer au processus <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>.<br />

Bien que la majorité <strong>de</strong>s participants aient été manifestement emballés par l’enseignement <strong>de</strong> la culture<br />

et désireux d’en apprendre davantage, certains participants, imprégnés <strong>de</strong>s idéaux <strong>du</strong> christianisme<br />

européen, se sont montrés plus réfractaires.<br />

<strong>Le</strong> renforcement <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité constitue une caractéristique <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>.<br />

Dans le cas <strong>de</strong>s Métis <strong>de</strong> Willow Bunch en Saskatchewan, le nombre <strong>de</strong>s membres <strong>du</strong> local #17 a<br />

augmenté passant à 250 (<strong>de</strong> Willow Bunch, Coronach, Rockglen et Bengough) participants au moment<br />

<strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas, alors qu’ils étaient 150 quatre ans auparavant. « Dans ma classe, je vois maintenant<br />

<strong>de</strong>s élèves qui parlent <strong>du</strong> fait qu’ils sont Métis. Je ne sais pas si cela se serait passé il y a cinq ou dix<br />

ans. » 89 On a remarqué notamment une participation accrue aux réunions <strong>du</strong> local #17, aux discussions<br />

sur l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s Métis et sur la connaissance <strong>de</strong> la véritable histoire <strong>de</strong>s Métis, ainsi qu’une participation<br />

à la culture Métis et une fierté i<strong>de</strong>ntitaire.<br />

En ce qui concerne les projets <strong>de</strong>stinés aux personnes dans leur contexte familial, on a également noté<br />

<strong>de</strong>s changements. <strong>Le</strong>s interactions entre parents et enfants étaient plus empreintes <strong>de</strong> patience, <strong>de</strong><br />

confiance et d’appui moral, <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s qui se sont manifestées pendant <strong>de</strong>s tâches habituelles comme<br />

<strong>de</strong> cuisiner, faire le lavage, jouer, <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> qualité que les parents passent avec leurs enfants. Avant<br />

<strong>de</strong> participer au projet <strong>de</strong> Tawow Healing Home (Shining Mountains Living Community Services,<br />

Alberta), un parent était prêt à abandonner le plus âgé <strong>de</strong> ses enfants, alors que maintenant, ce parent<br />

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