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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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[traduction] D’autre part, une autre série <strong>de</strong> CBC, Little Mosque on the Prairie,<br />

se déroule dans une bulle. Manifestement, cette communauté musulmane en<br />

Saskatchewan n’a aucune population crie, métisse ou sioux dans cette petite ville. J’ai<br />

cessé <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r cette émission quand j’ai constaté que nous n’étions pas intégrés<br />

dans le scénario. J’ai envoyé ma question via leur blogue; j’ai <strong>de</strong>mandé aux auteurs <strong>de</strong> la<br />

série pourquoi les Autochtones <strong>de</strong> la Saskatchewan ne faisaient pas partie du scénario.<br />

Et bien sûr je n’ai pas obtenu <strong>de</strong> réponse. Ironiquement, la série a été distribuée au<br />

Moyen-Orient où la question <strong>de</strong> revendication <strong>de</strong>s terres entre les Palestiniens et<br />

les Israëliens est à l’origine <strong>de</strong> conflits majeurs (ayant d’énormes conséquences<br />

mondiales); mais pourtant ici au Canada ils ne s’occupent pas <strong>de</strong>s Premières nations<br />

qui contestent eux aussi la présence <strong>de</strong>s immigrants sur leurs terres.13<br />

Bien que je comprenne la nécessité <strong>de</strong> pouvoir écrire un scénario en toute liberté<br />

d’expression, n’est-il pas <strong>de</strong> la responsabilité déontologique <strong>de</strong>s scénaristes <strong>de</strong> séries<br />

d’émissions télévisées canadiennes d’abor<strong>de</strong>r les complexités rattachées au fait d’élire<br />

domicile sur les terres <strong>de</strong>s Premières nations? Combien <strong>de</strong> producteurs canadiens<br />

embauchent <strong>de</strong>s scénaristes <strong>autochtone</strong>s pour faire partie <strong>de</strong> leur équipe d’écrivains?<br />

Quand est-ce que les producteurs canadiens cesseront <strong>de</strong> nous faire participer à<br />

titre <strong>de</strong> simples « consultants culturels » pour obtenir nos opinions/suggestions qui<br />

sont rarement intégrés et ne donnent que rarement la possibilité <strong>de</strong> présenter un<br />

compte visant à compenser le temps consacré? Quand est-ce qu’ils commenceront à<br />

nous engager pour occuper un poste formel important et productif comme directeur,<br />

directeur <strong>de</strong> photographie ou d’éditoraliste en chef? Maintenant nous sommes<br />

assez <strong>de</strong> personnes ayant un bon bagage d’expérience et <strong>de</strong> connaissances et <strong>de</strong><br />

compétences spécialisées.<br />

C’est compliqué, mais tout est interrelié. À l’University of Victoria, j’ai aussi établi le<br />

rapport <strong>de</strong>s relations Autochtones-immigrants avec l’environnement, la terre que<br />

les gens ont choisie pour s’établir. À la conférence <strong>de</strong> Victoria, j’ai expliqué comment,<br />

dans bon nombre <strong>de</strong> cultures <strong>autochtone</strong>s, il y a un concept <strong>de</strong> redonner ou donner<br />

en retour à la société — c’est à la fois compliqué et pourtant très simple. Par exemple,<br />

quand nous allons dans la nature en excursion, nous ne prenons que le nécessaire,<br />

c’est-à-dire uniquement ce dont nous avons besoin pendant cette saison-là. Si une<br />

personne se montre responsable, elle redonnera à la terre en s’assurant <strong>de</strong> tout<br />

ramasser sur le terrain; elle fera tout ce qu’il faut pour protéger la terre qui lui permet<br />

<strong>de</strong> se nourrir. Plus simplement, si nous allons couper <strong>de</strong>s arbres et <strong>de</strong>s branches pour<br />

construire une cabane à suer, nous offrons du tabac à l’arbre et nous lui <strong>de</strong>mandons<br />

sa bénédiction tout en expliquant à quoi serviront ces branches coupées. Bien<br />

évi<strong>de</strong>mment, c’est plus compliqué dans le cas <strong>de</strong>s relations humaines. Bref, le fait est<br />

que nous ne pouvons pas toujours continuer à prendre et ne jamais penser à donner<br />

en retour.<br />

Des immigrants sont venus <strong>de</strong> partout dans le mon<strong>de</strong> pour s’établir dans ce pays et<br />

récolter les fruits <strong>de</strong> sa terre où coulent le lait et le miel, pour ensuite renvoyer leurs<br />

ressources financières et d’autres ressources dans leur mère patrie. Qu’est-ce qu’ils<br />

donnent en retour aux Premières nations <strong>de</strong> ce territoire? Ont-ils même pris le temps<br />

<strong>de</strong> connaître les Autochtones à qui les terres qu’ils occupent appartiennent?<br />

76 | Dorothy Christian

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