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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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qu’a menée l’armée canadienne. 4 Ces <strong>de</strong>ux événements marquants <strong>de</strong> ma vie ont<br />

catapulté mon cheminement vers la vérité et la réconciliation avec les immigrants.<br />

Depuis ces guerres <strong>de</strong>s Indiens <strong>de</strong>s temps mo<strong>de</strong>rnes où <strong>de</strong>ux personnes ont perdu<br />

la vie 5 , je me suis posée cette question : « Est-il possible <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> coexistence<br />

pacifique dans un État qui refuse d’admettre son histoire coloniale et qui est disposé à<br />

mobiliser son armée pour attaquer les Premiers peuples? »<br />

Pendant les années 1990, une époque très instable au Canada, les médias nationaux<br />

ont <strong>de</strong> façon généralisée laissé <strong>de</strong> côté ou exclus les communications <strong>autochtone</strong>s<br />

pour faire une couverture très sensationnaliste sur la violence et présenter <strong>de</strong>s images<br />

« racialisantes et incriminantes » <strong>de</strong>s gens revendiquant leurs droits fonciers. Pendant<br />

les 78 jours <strong>de</strong> siège en 1990, seulement un média, le télédiffuseur multiculturel et<br />

multiconfessionnel, Vision TV, a repris mes communiqués portant sur une course<br />

à pied aux dimensions spirituelle et pacifique organisée par les Syilx (Okanagan) et<br />

les Secwepemc (Shuswap). En 1995, lors du siège <strong>de</strong> Gustafsen Lake, mon cellulaire<br />

a été embrouillé et les agents <strong>de</strong> liaison auprès <strong>de</strong>s médias <strong>de</strong> la GRC ont essayé <strong>de</strong><br />

m’écarter <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> presse. J’ai refusé <strong>de</strong> me laisser intimi<strong>de</strong>r et j’ai déclaré avoir<br />

une accréditation <strong>de</strong> média et être au service d’un diffuseur canadien; comme si <strong>de</strong><br />

rien n’était, on a refusé <strong>de</strong> m’écouter, fait fi <strong>de</strong> mes questions dans les points <strong>de</strong> presse<br />

subséquents alors que j’étais la seule personne <strong>de</strong> couleur.<br />

Suite à ces années 1990, je voulais partir <strong>de</strong> ce pays qui s’était montré si odieux à notre<br />

égard, mais j’ai pensé « Où irais-je, c’est ma patrie. C’est ici que mon peuple vit <strong>de</strong>puis<br />

maintes générations! » Depuis ce temps-là, je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> souvent quelles sont les<br />

impressions <strong>de</strong>s immigrants quand ils viennent dans ce pays. Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aussi<br />

ce que peut représenter pour eux le fait <strong>de</strong> quitter leur mère-patrie, particulièrement<br />

les groupes d’immigrants venus plus récemment qui sont en général <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong><br />

couleur et ont été forcés <strong>de</strong> partir <strong>de</strong> leurs terres traditionnelles en raison <strong>de</strong> la guerre,<br />

<strong>de</strong> l’instabilité politique ou d’autres circonstances intenables.<br />

Beaucoup d’autres questions se sont présentées au cours <strong>de</strong> la décennie qui a suivi,<br />

alors que j’ai découvert ce que signifie pour moi vérité et réconciliation. J’ai centré<br />

mon attention sur la façon dont les Autochtones entretiennent <strong>de</strong>s rapports, vivent<br />

avec les immigrants ayant choisi notre patrie pour y élire domicile. Ce champ <strong>de</strong><br />

réflexion a motivé ma participation à bon nombre d’activités. Si j’examine mon<br />

implication au niveau politique et personnel <strong>de</strong>puis les années 1990, je constate<br />

que mon travail est axé sur les nombreuses facettes <strong>de</strong>s relations <strong>autochtone</strong>s/non<strong>autochtone</strong>s<br />

au Canada.<br />

Dans le sillage d’Oka, j’ai tissé <strong>de</strong>s liens avec Rita Shelton Deverell qui occupait<br />

alors le poste <strong>de</strong> vice-prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> production et présentation à Vision TV et était<br />

l’une <strong>de</strong>s fondatrices <strong>de</strong> cette station émettrice <strong>de</strong> spécialités, le seul télédiffuseur<br />

multiconfessionnel au mon<strong>de</strong>. Elle a été mon mentor et m’a formée à produire pour<br />

la télévision; <strong>de</strong> plus, elle m’a engagée à forfait pour faire partie d’une équipe <strong>de</strong><br />

producteurs multiculturels et multiconfessionnels venant <strong>de</strong> partout au Canada, une<br />

72 | Dorothy Christian

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