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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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la reconnaissance <strong>de</strong> ce lieu, dans son territoire, et ici sur Terre. Un geste <strong>de</strong><br />

bienvenue ne force pas une autre personne à répondre. Il ne s’agit pas d’un<br />

moyen <strong>de</strong> contrôle. Il n’impose pas une relation entre vous et l’autre personne. Il<br />

reconnaît la capacité <strong>de</strong> l’autre à agir, à déci<strong>de</strong>r et à déterminer si elle répond, et<br />

la façon à laquelle elle répond. Ce qu’il exige, c’est que la personne reconnaisse<br />

votre présence, distincte <strong>de</strong> la sienne, comme l’homme Lil’Wat qui se tenait dans<br />

son territoire. Dans une telle ouverture, on offre une place d’acceptation — pas<br />

une acceptation et une supplication aveugles, mais un endroit pour une autre<br />

personne — qui entraîne l’estime et le respect mutuels. Il s’agit d’une acceptation<br />

qui comprend qu’il y a <strong>de</strong>s pertes et <strong>de</strong> la souffrance, et que cette personne a dû<br />

trouver une façon <strong>de</strong> vivre avec son héritage, qu’elle soit engagée dans une lutte ou<br />

en paix. Il y a les personnes qui m’ont accordé cette acceptation. On ne prétend pas<br />

me connaître d’une manière définitive. De plus, cela ne réduit pas une personne à<br />

<strong>de</strong>s blessures qu’elle a pu subir… ni ne mène, <strong>de</strong> façon importante, à être entraîné<br />

dans la fumée et les miroirs d’un paysage psychologique troublé. J’ai <strong>de</strong> la difficulté<br />

à « être » et <strong>de</strong> la misère à parcourir ce paysage.<br />

Que comporte ce regard <strong>de</strong> reconnaissance? Qu’est-ce que l’homme Lil’Wat nous<br />

a accordé par son invitation? Il a peut-être perçu la dépossession et le déplacement,<br />

mais il ne nous a pas réduits à cela. L’homme Lil’Wat m’a démontré que j’avais<br />

beaucoup à apprendre. Tout ce que je peux dire, c’est que je ne fais que commencer<br />

à voir tout ce qu’implique le fait <strong>de</strong> comprendre mon déplacement relatif à ma<br />

présence ici sur ces terres par le biais <strong>de</strong>s nombreuses histoires et, plus important<br />

encore, <strong>de</strong>s absences dans mon portrait mémoriel.<br />

Un retour<br />

Je termine par un souvenir récent <strong>de</strong> la marche <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> 2010 pour les<br />

femmes portées disparues ou assassinées dans le quartier Downtown Eastsi<strong>de</strong> le 14<br />

février. 44 Hommes et femmes, nous avons rempli les rues : Gore, Hastings et passé le<br />

parc Oppenheimer. À l’extérieur <strong>de</strong> la circulation temporelle <strong>de</strong> la ville, nous avons<br />

marché à un autre rythme, les batteurs et chanteurs honorant les sites <strong>de</strong> perte et<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>uil. Au fur et à mesure que nous avancions, un nouvel espace se créait avec<br />

nos corps chauds en mouvement dans <strong>de</strong>s chemins poussiéreux. La marche s’est<br />

terminée à l’école <strong>de</strong> langue japonaise. Avant d’être internés en 1942, ma mère et<br />

d’autres enfants canadiens d’origine japonaise qui vivaient dans le secteur <strong>de</strong> la rue<br />

Powell remplissaient les couloirs <strong>de</strong> cette école et on leur enseignait leur culture,<br />

leur langue et leur histoire. En ce jour ensoleillé et froid <strong>de</strong> Vancouver, les couloirs<br />

étaient <strong>de</strong> nouveau remplis <strong>de</strong> générations, mais maintenant tirées <strong>de</strong> nations<br />

d’enfants, d’adultes, d’aînés, ainsi que <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> différentes communautés<br />

rassemblés pour commémorer les filles, les sœurs, les amies et les proches qui ont<br />

quitté ce mon<strong>de</strong>, où nous vivons aujourd’hui, dans le cadre <strong>de</strong> l’héritage continu<br />

du colonialisme au Canada. Il s’agissait d’une commémoration touchante livrant<br />

un fort message pour le présent. Dans le couloir japonais, c’était maintenant<br />

Cultiver le Canada | 449

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