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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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Ainsi, elle s’est rendue sur le territoire <strong>de</strong>s Salish <strong>de</strong> la côte. Ma mère affirme qu’elle<br />

ne se rappelle pas avoir rencontré beaucoup d’Autochtones à Vancouver. Il y avait<br />

Gloria Cranmer qui étudiait également à l’Université <strong>de</strong> la Colombie-Britannique.<br />

Elle était la fille d’un puissant chef <strong>de</strong> la baie Alert. Ma mère décrit Gloria Cranmer<br />

comme ayant une présence rappelant une ve<strong>de</strong>tte <strong>de</strong> cinéma. Après avoir obtenu<br />

son diplôme en anthropologie, elle est retournée à la baie Alert pour établir la<br />

maintenant célèbre U’mista Cultural Society. Ma mère s’est récemment rappelé<br />

un autre étudiant <strong>de</strong>s Premières Nations dans le programme <strong>de</strong> droit. Lorsqu’elle<br />

travaillait comme étudiante au laboratoire <strong>de</strong> santé provincial, qui était <strong>de</strong> l’autre<br />

côté du palais <strong>de</strong> justice, elle se rappelle qu’il est venu se présenter. Ma mère a<br />

noté qu’il est <strong>de</strong>venu le premier juge <strong>autochtone</strong> en Colombie-Britannique. Je crois<br />

qu’il s’agit <strong>de</strong> l’honorable Alfred J. Scow, qui est né le 10 avril 1927 à la baie Alert, le<br />

premier enfant du chef William et d’Alice Scow <strong>de</strong> la nation Kwicksutaineuk. 40<br />

Bien qu’à l’époque, ma mère n’avait pas nécessairement <strong>de</strong> conscience politique,<br />

ces étudiants ont jugé important <strong>de</strong> se présenter, illustrant ainsi leur prise <strong>de</strong><br />

conscience politique et peut-être même leur reconnaissance <strong>de</strong> la dépossession et<br />

du déplacement auxquels ont été soumis ma mère et d’autres étudiants Nisei.<br />

Dans les années 1950, comment les Salish <strong>de</strong> la côte percevaient-ils ma mère et<br />

les autres jeunes <strong>de</strong> 18 et 19 ans qui voyageaient seuls pour retourner à Vancouver,<br />

où ils étaient nombreux à vivre lorsqu’ils étaient enfants avant que l’État ne leur<br />

retire leurs droits à la citoyenneté et ne ven<strong>de</strong> les possessions, maisons, bateaux<br />

et entreprises <strong>de</strong> leurs familles à <strong>de</strong>s étrangers? Les jeunes Nisei comme ma mère<br />

revenaient à une ville dont les rési<strong>de</strong>nts avaient tout vu, dont certains étaient en<br />

possession <strong>de</strong> ce qu’ils avaient été obligés <strong>de</strong> laisser <strong>de</strong>rrière eux avec le Bureau du<br />

séquestre <strong>de</strong>s biens ennemis. 41<br />

Certains Nisei m’ont dit qu’alors qu’ils étaient enfants dans les camps<br />

d’internement, ils étaient étrangement à l’abri <strong>de</strong>s réalités du temps <strong>de</strong> guerre<br />

que <strong>de</strong>vaient affronter les adultes pour survivre. Ce n’est que lorsqu’ils ont quitté<br />

les camps isolés en tant que jeunes adultes, enthousiastes à l’idée d’acquérir <strong>de</strong> la<br />

formation et <strong>de</strong> trouver un emploi, qu’ils ont dû faire face directement à l’hostilité<br />

maintenant empreinte <strong>de</strong> la culpabilité <strong>de</strong>s populations d’après-guerre. Ma mère<br />

ne perçoit pas cette situation comme faisant partie <strong>de</strong> son expérience, bien qu’elle<br />

parle <strong>de</strong> la façon à laquelle les étudiants juifs ont veillé sur elle et l’ont acceptée<br />

dans leurs cercles d’amis, y compris sa gran<strong>de</strong> amie Bianca, une beatnik <strong>de</strong>s États-<br />

Unis.<br />

Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si <strong>de</strong> nombreux Nisei seraient en mesure <strong>de</strong> retourner le regard<br />

<strong>de</strong> reconnaissance <strong>autochtone</strong> — <strong>de</strong> reconnaître ce que le peuple <strong>autochtone</strong> a<br />

vu en eux, comme si c’était quelque chose que les Canadiens d’origine japonaise<br />

eux-mêmes n’ont pas été en mesure <strong>de</strong> confronter pleinement : la réduction<br />

<strong>de</strong> leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs enseignants, leurs aînés et eux-<br />

Cultiver le Canada | 445

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