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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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Guerre mondiale, soit comme <strong>de</strong>s enfants ou <strong>de</strong>s adultes. Ils pourraient avoir<br />

été témoins <strong>de</strong> la GRC rassemblant les Canadiens d’origine japonaise vivant à<br />

Nanaimo et confisquant leurs propriétés dans les années 1940, alors qu’ils ont été<br />

envoyés dans <strong>de</strong>s camps d’internement. Certains auraient même pris possession<br />

<strong>de</strong> leurs propriétés et déménagé dans leurs maisons. En grandissant, il était<br />

normal <strong>de</strong> voir les Canadiens d’origine japonaise et les Canadiens d’origine<br />

indienne vivre dans <strong>de</strong>s secteurs isolés du reste <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> Nanaimo avec<br />

<strong>de</strong>s restrictions juridiques qui faisaient <strong>de</strong> ces groupes <strong>de</strong>s « citoyens <strong>de</strong> secon<strong>de</strong><br />

classe » indésirables, sans droit <strong>de</strong> vote jusqu’en 1947 17 et avec les lois restrictives sur<br />

l’immigration, y compris un interdit total <strong>de</strong> l’immigration pour les personnes <strong>de</strong><br />

Chine et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> migration très restreintes pour les Asiatiques du sud qui<br />

ont duré jusqu’aux années 1960. 18<br />

Par conséquent, les adultes <strong>de</strong> mon enfance qui vivaient dans ces banlieues<br />

mo<strong>de</strong>rnes « épurées » pour l’avenir ont tous grandi au sein d’une société très isolée<br />

et racisée. Malgré tout, il y avait <strong>de</strong>s parents comme ma mère et mon père qui ont<br />

rassemblé les mon<strong>de</strong>s isolés. Les vies <strong>de</strong> mes parents ont traversé les lignes raciales<br />

<strong>de</strong> Nanaimo et pas uniquement parmi les autres jeunes couples professionnels<br />

<strong>de</strong> leur génération. Ils étaient amis avec la famille Wong, les propriétaires <strong>de</strong> la<br />

boutique <strong>de</strong> vêtements et <strong>de</strong> l’atelier d’habillement; les Yoshida, les propriétaires<br />

du restaurant fusion Grotto; et les Dubé, un mé<strong>de</strong>cin et une famille <strong>de</strong> Trinidad. Ils<br />

étaient également en contact avec la famille White <strong>de</strong> la nation Snuneymuxw après<br />

avoir été impliqués avec le centre Tillicum Haus, comme je l’expliquerai ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

De retour à Nanaimo. Selon moi, ma mère a décidé <strong>de</strong> m’envoyer à la nouvelle<br />

école en cinquième année parce que les exigences scolaires <strong>de</strong> l’ancienne école ne<br />

comblaient pas ses attentes. Pour moi, cela signifiait simplement que je quittais<br />

mes amis d’enfance. Mes parents avaient choisi ma première école précisément<br />

parce qu’il y avait un mélange d’enfants <strong>de</strong> différents milieux socioculturels qui<br />

provenaient <strong>de</strong> familles <strong>de</strong> pêcheurs, étaient les filles d’ouvriers d’usine, les fils<br />

d’avocats ou les enfants <strong>de</strong> magnats du bois. Il s’agissait d’une décision qui reflétait<br />

la vision <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> l’« égalité <strong>de</strong>s droits » progressive <strong>de</strong> la Fédération du<br />

commonwealth coopératif (Nouveau Parti démocratique) <strong>de</strong> l’époque.<br />

Ma première école repose en une image mythique. Il s’agissait d’une petite école<br />

<strong>de</strong> trois pièces avec <strong>de</strong>s classes combinées <strong>de</strong> la première à la sixième année.<br />

Pour y aller, je marchais trois kilomètres vers le nord, passé la baie Hammond.<br />

Pendant la récréation et le dîner, en plus <strong>de</strong>s jeux saisonniers comme le jeu <strong>de</strong><br />

billes, le saut à la cor<strong>de</strong> et les divers jeux <strong>de</strong> balle et ballon, on construisait <strong>de</strong>s<br />

forts sur le bord <strong>de</strong> la forêt environnante et <strong>de</strong>s barrages sur les innombrables<br />

cours d’eau qui traversaient la propriété <strong>de</strong> l’école avec d’énormes mottes <strong>de</strong> gazon<br />

boueuses, créant ainsi <strong>de</strong> petites inondations. Au fur et à mesure que j’avance<br />

dans ce portrait mémoriel, d’autres images se forment, tout aussi intenses, mais<br />

clairement séparées <strong>de</strong>s images d’aventure. Je me rappelle être entouré par <strong>de</strong><br />

Cultiver le Canada | 437

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