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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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ce, probablement en raison <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> dépossession et <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong> la<br />

famille <strong>de</strong> ma mère et à cause <strong>de</strong>s mouvements itinérants <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> mon<br />

père lors <strong>de</strong> la Première et <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, que ce soit <strong>de</strong> Nelson<br />

vers la côte, à Victoria, ou à Vancouver, alors qu’elle était composée d’artistes et <strong>de</strong><br />

militants pacifistes débauchés avi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> débats au fil <strong>de</strong>s ans.<br />

Les Nakashima et les McAllister/McQuarrie venaient <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s différents,<br />

bien que comme enfant, je n’y ai pas vraiment réfléchi. À Vancouver, on visitait<br />

ma cousine préférée, Dana. Ses parents, mon oncle Joe et ma tante Sheila, ont<br />

transformé leur maison d’artisanat en une vision <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisme <strong>de</strong> la côte ouest<br />

avec <strong>de</strong>s puits <strong>de</strong> lumière et un studio pour ma tante Sheila, la sœur <strong>de</strong> mon père,<br />

qui était constamment sous l’emprise d’un projet créatif et explorait l’imagerie<br />

côtière, soit par le biais <strong>de</strong> sérigraphies et <strong>de</strong> peintures à l’huile ou <strong>de</strong> céramiques<br />

et <strong>de</strong> sculptures. Ma grand-mère Clare a vécu pendant <strong>de</strong> nombreuses années sur<br />

l’île Galiano dans une maison vert forêt avec un verger <strong>de</strong> pommiers. Nous avons<br />

passé beaucoup <strong>de</strong> temps avec la famille <strong>de</strong> ma mère à Vancouver, surtout lors<br />

du Nouvel An japonais et autres fêtes. La maison <strong>de</strong> mon Ojiisan et ma Obaasan 10<br />

était au centre <strong>de</strong> la famille Nakashima, et même comme adultes, mes frères et<br />

moi avons continué <strong>de</strong> consulter nos oncles pour obtenir <strong>de</strong>s conseils. Mon Ojiisan<br />

était le personnage central <strong>de</strong> la famille, veillant au bien-être <strong>de</strong> tous et lorsqu’il est<br />

décédé, ma Obaasan est <strong>de</strong>venue la matriarche. Comme <strong>de</strong> nombreux Issei, bien<br />

qu’ils ne voulaient pas que leur fille épouse un homme blanc et qu’ils aient averti<br />

ma mère à propos <strong>de</strong>s enfants « aux yeux ronds », une fois que mon père a fait la<br />

gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, il est <strong>de</strong>venu un membre <strong>de</strong> la famille, appelé à Vancouver pour<br />

s’occuper <strong>de</strong>s crises et conflits familiaux. Jamais très proche <strong>de</strong> ses propres parents,<br />

il avait un lien soli<strong>de</strong> avec mon Ojiisan. La seule fois que nous l’avons vu pleurer<br />

était lors du décès <strong>de</strong> mon Ojiisan.<br />

En écrivant ces mots, je retourne à <strong>de</strong> nombreux endroits <strong>de</strong> mon passé. J’ai tenté<br />

<strong>de</strong> suivre où mes mots me menaient et je me suis surpris à tenter <strong>de</strong> comprendre<br />

ma présence ici, dans ces terres, puisqu’elles sont liées à <strong>de</strong> nombreuses histoires<br />

<strong>de</strong> dépossession et <strong>de</strong> déplacement. J’explore comment je me suis installé ou,<br />

plus précisément, comment je me suis imaginé ici, dans le portrait mémoriel<br />

multidimensionnel <strong>de</strong> la province, qui comprend les histoires <strong>de</strong> ma famille<br />

et commence avec un souvenir d’un barrage routier à Mount Currie. Le texte<br />

m’a permis <strong>de</strong> questionner les absences et d’explorer les forces en jeu dans ce<br />

portrait mémoriel, qui me présente comme une enfant ayant grandi en Colombie-<br />

Britannique dans les années 1960 et 1970. En écrivant ce texte, j’en suis venu à<br />

réaliser avec horreur — je ne me souviens pas d’enfants <strong>autochtone</strong>s <strong>de</strong> Nanaimo<br />

qui fréquentaient mes écoles, comme je vais le raconter ci-<strong>de</strong>ssous — où étaient les<br />

enfants <strong>de</strong> mon âge?<br />

Cultiver le Canada | 433

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