Réconciliation - Fondation autochtone de guérison
Réconciliation - Fondation autochtone de guérison Réconciliation - Fondation autochtone de guérison
pensent ainsi que le grand nombre de fausses-couche, de nouvelles maladies, d’anomalies congénitales et de poissons cancérigènes, est lié aux déversements de produits chimiques… Walpole Island, tout comme Queen’s Park, peut adopter ses propres lois. Son territoire n’a jamais été cédé à la Couronne. Cependant, les lois ne peuvent pas empêcher aux déversements d’atteindre les Premières Nations, ou les villes de Sarnia et de Wallaceburg, en descendant la rivière. Le gouvernement de l’Ontario et la Première Nation de Walpole Island se sont accordés sur le fait que leur territoire non cédé abrite cinquante espèces en voie de disparition ou en péril. Ou plutôt cinquante-une si on compte les êtres humains. Il n’existe aucun consensus pour condamner le danger permanent que représente « Chemical Valley » pour les vies humaines. Les raffineries sont les principaux employeurs dans ces villes et un certain nombre de membres des Premières Nations y travaillent également. Par conséquent, tout le monde ne réclame pas de nouvelles lois, des enquêtes immédiates et la correction des failles du système. Ils n’habitent pas tous dans une zone de danger de mort immédiat comme nous venons de le vivre à Toronto. Ils vivent simplement avec le spectre d’un risque environnemental et sanitaire lent, silencieux et potentiellement mortel. 2 Dans Not a Drop, les habitants de Walpole Island expliquent sans détour, aux jeunes journalistes et au public, quelle place la terre occupe dans leur vision du monde. Ils nous font également découvrir la partie du monde dont ils se sentent spirituellement responsables. 2009–11 Le maire d’Halifax présente ses excuses aux habitants d’Africville à une période où j’ai la chance de travailler et d’habiter dans la région de l’Atlantique. Ces excuses comprennent l’engagement de construire une nouvelle église à l’endroit où se trouvait l’ancienne église. Les indemnisations financières sont versées à la communauté noire, et non à des particuliers. Il est vrai que le mal a été fait il y a 50 ans. Une collectivité noire qui vivait depuis des générations sur les berges du bassin de Bedford a vu son église détruite en pleine nuit par un bulldozer et ses habitants transportés, avec leurs biens, dans des camions à ordure jusqu’à des logements sociaux au milieu de la ville. La ville d’Halifax devait construire un pont sur les ruines d’Africville. Treize ans plus tôt, j’avais produit une émission pour CBC Access à propos d’Africville et je pensais donc que le problème avait été résolu. Il fallait bien plus que ma simple émission pour que les terrains soient restitués. Au printemps 2010, lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Mount Saint Vincent, Roberta Jamieson, éminente présidente de la Fondation 400 | Rita Shelton Deverell
nationale des réalisations autochtones, était invitée en tant qu’oratrice. Son doctorat honoris causa lui a été remis lors de la cérémonie de remise des diplômes en Pédagogie. En faisant cela, l’administration et Roberta Jamieson espéraient faire passer un message extrêmement important aux enseignants et directeurs d’école de la Nouvelle-Écosse. Par l’intermédiaire de leur enseignement, ils ont la possibilité de perpétuer des mensonges ou de raconter la vérité à propos du passé, du présent et de l’avenir des Autochtones. Ils sont garants de l’image positive que les jeunes autochtones ont d’eux-mêmes et de l’estime que tous les groupes ethniques se portent mutuellement. Dans son discours, Roberta Jamiesa affirmait aux diplômés qu’ils étaient face à un choix. Ils avaient le pouvoir de construire un monde et des classes propices à l’intégration ou, au contraire l’exclusion, selon leur choix. C’est au personnel scolaire qu’il incombe de transmettre (ou pas) la vérité à propos des bulldozers, des camions d’ordure, des avions et des autres véhicules qui ont servi à l’expropriation au cours de l’histoire. Nous avons accueilli favorablement son message. Roberta Jamieson offrait généreusement une deuxième chance aux étudiants afin qu’ils décident quelle voie suivre. Cependant, il n’est pas bon être maître d’esclave. Au Canada, nous avons l’habitude de tirer sur le messager qui apporte la nouvelle, nous perdons notre âme en pratiquant l’exclusion. Depuis toujours, nous accusons les messagers d’exagérer, de mentir, d’être imprécis ou de mal interpréter les intentions des maîtres. En 1922, Dr Peter Bryce a publié son livre The Story of a National Crime à propos des pensionnats. Peter Bryce, qui a été licencié par les gouvernements canadiens qui l’avaient embauché, signalait des taux de mortalité avoisinant les 50 % dans les pensionnats de l’Ouest, et traitait du déni de ces preuves par le gouvernement canadien et les églises. 3 À l’époque, nous avons tiré sur le messager. Mais l’époque où nous pouvions nous permettre de passer sous silence les mauvaises nouvelles à propos des pensionnats, de la terre, des ressources et de notre vie en commun, est révolue depuis longtemps. L’actuelle Commission de la vérité et de la réconciliation est probablement notre dernière chance, en tant que société, d’écouter les messagers. La santé mentale, physique et spirituelle des noirs (comme moi), basanés, jaunes, blancs, ou rouges, dépend de la vérité, par les mots et par les actions. notes 1 Extrait du scénario de Not a Drop. Voir : Deverell, Rita Shelton (Productrice/ Réalisatrice/Auteure) (2009). Not a Drop [Docudrama]. Toronto, ON : OMNI. 2 Deverell, Rita Shelton (15 août 2008). « Toronto blast gets action, what about elsewhere? » The Toronto Sun: 21. 3 Bryce, P.H. (1922). The Story of a National Crime: An Appeal for Justice to the Indians of Canada, The Wards of the Nation: Our Allies in the Revolutionary War : Our Brothers-in-Arms in the Great War. Ottawa, ON : James Hope & Sons, Limited. Consulté le 9 novembre 2010. Lien URL : http://www.archive.org/details/ storyofnationalc00brycuoft Cultiver le Canada | 401
- Page 362 and 363: s’appuyant sur le cas d’Haïti,
- Page 364 and 365: se soit produite. J’ai précédem
- Page 366 and 367: moderne, je ne suis pas encore prê
- Page 369 and 370: Mitch Miyagawa
- Page 371 and 372: Un bien triste État [Une version d
- Page 373 and 374: en l’honneur du vingtième annive
- Page 375 and 376: au sujet de l’incident du Komagat
- Page 377 and 378: abstraits — réconciliation, comp
- Page 379 and 380: tenté de les abattre dans le cadre
- Page 381 and 382: compensation et de présenter devan
- Page 383 and 384: Jen Budney et Jayce Salloum
- Page 385 and 386: Stimuler la responsabilité de l’
- Page 387 and 388: des ressources et de l’accès par
- Page 389 and 390: Bien que cette œuvre, untitled par
- Page 391 and 392: Leonard Raphael, à sa maison de la
- Page 393 and 394: ou d’une situation. En d’autres
- Page 395: Nathan Lynn a créé le thème cent
- Page 398 and 399: les ateliers, tenus une ou deux foi
- Page 400 and 401: notes 1 Marks, Laura U. (2003:18).
- Page 402 and 403: Rita Shelton deverell: Après plus
- Page 404 and 405: absents à Regina. Pour de nombreus
- Page 406 and 407: assurance, ils étaient en mesure d
- Page 408 and 409: Musulmans, juifs, hindous, quakers,
- Page 410 and 411: armé assassiné, ait supplié et m
- Page 415 and 416: George Elliott Clarke
- Page 417 and 418: « Les Noirs autochtones » : Une i
- Page 419 and 420: avance de plus que le terme « noir
- Page 421 and 422: Elle conclut par une horrible proph
- Page 423 and 424: Identité Étant un Métis pur-sang
- Page 425 and 426: diyan achjadi
- Page 427 and 428: Fille : une fusion esthétique Reco
- Page 429 and 430: Cultiver le Canada | 417
- Page 431 and 432: Diyan Achjadi, Cérémonie (2007) I
- Page 433 and 434: Diyan Achjadi, Combat (2010) Impres
- Page 435 and 436: Diyan Achjadi, À la gloire de... (
- Page 437: entrer dans son personnage, indépe
- Page 440 and 441: Kirsten Emiko McAllister vient d’
- Page 442 and 443: aleine, et toujours plus haut. Je s
- Page 444 and 445: exige : (a) la reconnaissance sinc
- Page 446 and 447: Portraits mémoriels J’étais une
- Page 448 and 449: donné un coup de poing sur le nez
- Page 450 and 451: grandes brutes qui me harcelaient,
- Page 452 and 453: qui avait compétence sur la régio
- Page 454 and 455: plus pour Kuper Island. Comment ét
- Page 456 and 457: eligion organisée. Bien que je me
- Page 458 and 459: mêmes à des « Chinetoques » et
- Page 460 and 461: nos propres voies et luttes, qui ne
nationale <strong>de</strong>s réalisations <strong>autochtone</strong>s, était invitée en tant qu’oratrice. Son<br />
doctorat honoris causa lui a été remis lors <strong>de</strong> la cérémonie <strong>de</strong> remise <strong>de</strong>s diplômes<br />
en Pédagogie. En faisant cela, l’administration et Roberta Jamieson espéraient<br />
faire passer un message extrêmement important aux enseignants et directeurs<br />
d’école <strong>de</strong> la Nouvelle-Écosse. Par l’intermédiaire <strong>de</strong> leur enseignement, ils ont la<br />
possibilité <strong>de</strong> perpétuer <strong>de</strong>s mensonges ou <strong>de</strong> raconter la vérité à propos du passé,<br />
du présent et <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong>s Autochtones. Ils sont garants <strong>de</strong> l’image positive<br />
que les jeunes <strong>autochtone</strong>s ont d’eux-mêmes et <strong>de</strong> l’estime que tous les groupes<br />
ethniques se portent mutuellement. Dans son discours, Roberta Jamiesa affirmait<br />
aux diplômés qu’ils étaient face à un choix. Ils avaient le pouvoir <strong>de</strong> construire<br />
un mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s classes propices à l’intégration ou, au contraire l’exclusion,<br />
selon leur choix. C’est au personnel scolaire qu’il incombe <strong>de</strong> transmettre (ou<br />
pas) la vérité à propos <strong>de</strong>s bulldozers, <strong>de</strong>s camions d’ordure, <strong>de</strong>s avions et <strong>de</strong>s<br />
autres véhicules qui ont servi à l’expropriation au cours <strong>de</strong> l’histoire. Nous avons<br />
accueilli favorablement son message. Roberta Jamieson offrait généreusement<br />
une <strong>de</strong>uxième chance aux étudiants afin qu’ils déci<strong>de</strong>nt quelle voie suivre.<br />
Cependant, il n’est pas bon être maître d’esclave. Au Canada, nous avons<br />
l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tirer sur le messager qui apporte la nouvelle, nous perdons notre<br />
âme en pratiquant l’exclusion. Depuis toujours, nous accusons les messagers<br />
d’exagérer, <strong>de</strong> mentir, d’être imprécis ou <strong>de</strong> mal interpréter les intentions <strong>de</strong>s<br />
maîtres. En 1922, Dr Peter Bryce a publié son livre The Story of a National Crime<br />
à propos <strong>de</strong>s pensionnats. Peter Bryce, qui a été licencié par les gouvernements<br />
canadiens qui l’avaient embauché, signalait <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> mortalité avoisinant<br />
les 50 % dans les pensionnats <strong>de</strong> l’Ouest, et traitait du déni <strong>de</strong> ces preuves par le<br />
gouvernement canadien et les églises. 3<br />
À l’époque, nous avons tiré sur le messager. Mais l’époque où nous pouvions<br />
nous permettre <strong>de</strong> passer sous silence les mauvaises nouvelles à propos <strong>de</strong>s<br />
pensionnats, <strong>de</strong> la terre, <strong>de</strong>s ressources et <strong>de</strong> notre vie en commun, est révolue<br />
<strong>de</strong>puis longtemps. L’actuelle Commission <strong>de</strong> la vérité et <strong>de</strong> la réconciliation est<br />
probablement notre <strong>de</strong>rnière chance, en tant que société, d’écouter les messagers.<br />
La santé mentale, physique et spirituelle <strong>de</strong>s noirs (comme moi), basanés, jaunes,<br />
blancs, ou rouges, dépend <strong>de</strong> la vérité, par les mots et par les actions.<br />
notes<br />
1 Extrait du scénario <strong>de</strong> Not a Drop. Voir : Deverell, Rita Shelton (Productrice/<br />
Réalisatrice/Auteure) (2009). Not a Drop [Docudrama]. Toronto, ON : OMNI.<br />
2 Deverell, Rita Shelton (15 août 2008). « Toronto blast gets action, what about<br />
elsewhere? » The Toronto Sun: 21.<br />
3 Bryce, P.H. (1922). The Story of a National Crime: An Appeal for Justice to the<br />
Indians of Canada, The Wards of the Nation: Our Allies in the Revolutionary<br />
War : Our Brothers-in-Arms in the Great War. Ottawa, ON : James Hope & Sons,<br />
Limited. Consulté le 9 novembre 2010. Lien URL : http://www.archive.org/<strong>de</strong>tails/<br />
storyofnationalc00brycuoft<br />
Cultiver le Canada | 401