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Réconciliation - Fondation autochtone de guérison

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armé assassiné, ait supplié et menacé ce gouvernement <strong>de</strong> poursuites judiciaires<br />

pendant une dizaine d’années. Le désintérêt envers les auditions sur la crise<br />

d’Ipperwash qui ont lieu à Forest, Ontario, en dit long sur les revendications<br />

territoriales dont la résolution peut prendre soixante-dix ans. C’est une histoire<br />

d’appropriation illicite, d’exploitation et <strong>de</strong> réappropriation <strong>de</strong> la terre. C’est une<br />

longue histoire et le grand public ne s’intéresse qu’aux nouvelles chocs.<br />

En août 2005, vers la fin <strong>de</strong> ma pério<strong>de</strong> à APTN, l’ouragan Katrina ravage la côte<br />

du golfe du Mexique. Pendant les cinq jours qui ont suivi l’évènement, les unes <strong>de</strong>s<br />

journaux canadiens montrent les photos <strong>de</strong> 100 000 pauvres noirs pris au piège.<br />

Je sais qui sont ces gens mais personne ne parle du racisme, <strong>de</strong> l’esprit classiste<br />

et du copinage qui aliènent ces anciens esclaves. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à mon patron, Jean<br />

LaRose, directeur général d’APTN, la permission d’écrire un éditorial. M.LaRose,<br />

Abenaki du Québec, trouve aussi cette couverture médiatique dérangeante. En tant<br />

qu’Autochtone, il comprend immédiatement que la même chose pourrait se passer<br />

et se passe déjà au Canada. Six jours après le passage <strong>de</strong> l’ouragan, le manque est<br />

comblé et les informations parlent <strong>de</strong> racisme, en oubliant toutefois d’envisager le<br />

fait que la même chose au Canada.<br />

Finalement, je n’ai pas à écrire mon éditorial. Pourtant, trois ans plus tard, je suis<br />

indignée <strong>de</strong> voir tout l’argent et le temps consacrés, ainsi que les larmes versées<br />

par les Canadiens qui pourtant ignorent ce qui se passe chez nous.<br />

2008<br />

Cette année la pièce intitulée Big Ease, Big Sleaze, dont je suis l’auteure, est<br />

jouée à Winnipeg. Je ne pense pas que Big Ease, Big Sleaze soit ma meilleure<br />

œuvre théâtrale mais je tiens à dire ceci : avant d’essayer d’assurer leur salut<br />

en aidant <strong>de</strong>s gens dans <strong>de</strong>s régions éloignées, tel que le quartier no. 9 <strong>de</strong> la<br />

Nouvelle-Orléans après Katrina, les Canadiens <strong>de</strong>vraient reconnaître qu’il y a<br />

ici même un grand nombre <strong>de</strong> péchés à se faire pardonner. Notre salut viendra<br />

<strong>de</strong> la reconnaissance <strong>de</strong> ces péchés et du changement <strong>de</strong> nos relations avec les<br />

peuples <strong>autochtone</strong>s, et cela doit commencer par l’honnêteté. Les personnages<br />

principaux <strong>de</strong> Big Ease, Big Sleaze sont un vieil homme à la peau basanée et une<br />

jeune femme blanche, tous les <strong>de</strong>ux Canadiens. Ils se ren<strong>de</strong>nt compte qu’ils n’ont<br />

pas besoin <strong>de</strong> prendre l’avion pour tenter <strong>de</strong> redresser <strong>de</strong>s torts alors qu’il y a tant<br />

<strong>de</strong> problèmes à résoudre chez eux.<br />

2006–09<br />

J’espère que le docudrame télévisé Not a Drop, diffusé pour la première en 2009<br />

sur OMNI, connaîtra un plus grand succès que Big Ease, Big Sleaze. À cause<br />

<strong>de</strong>s services qu’elle doit offrir, <strong>de</strong> son mandat et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> licence, la<br />

chaîne OMNI, un radiodiffuseur multilingue, ne s’occupe pas <strong>de</strong>s langues et <strong>de</strong>s<br />

problèmes <strong>autochtone</strong>s (réservés à APTN) ou <strong>de</strong>s questions francophones (qui<br />

398 | Rita Shelton Deverell

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